Septentrion. Jaargang 31
(2002)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermd
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Le déambulatoire de la cathédrale Saint-Bavon de Gand.
Eugène Brands (1913-2002) (Photo N. Koster).
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ActuellesBien des touristes qui ont visité la ville de Gand sont probablement aussi entrés dans la monumentale cathédrale Saint-Bavon où l'on peut admirer, entre autres, l'Agneau mystique des frères Van Eyck. Une publication des Éditions Ludion de Gand (ISBN 90 5544 317 4), La cathédrale Saint-Bavon de Gand: du Moyen Age au Baroque, évoque une part importante de l'histoire mouvementée de cette cathédrale. L'ouvrage, composé sous la rédaction de Bruno Bouckaert, présente la construction et l'essor de la cathédrale jusqu'en 1657. L'intérêt s'y porte aussi tout particulièrement sur l'ancienne église paroissiale Saint-Jean et sur l'abbaye Saint-Bavon, toutes deux d'une importance capitale pour l'histoire ultérieure de la cathédrale Saint-Bavon. A côté de chapitres consacrés à l'histoire et à l'histoire de l'art, on trouve aussi bon nombre d'études sur la musique et la vie musicale au sein et autour de la cathédrale.
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En 1995, les Éditions Autres temps de Marseille ont publié Toast du poète flamand Stefaan van den Bremt (o1941); voici que Le Castor astral de Bordeaux publie à son tour un recueil de poèmes du même auteur, intitulé Racines d'un nuage et comprenant un peu moins de cinquante poèmes dans leur version originale et leur transposition française, la version française étant toujours de la main de Van den Bremt lui-même. Le Castor astral présente le poète Van den Bremt comme un maître dans l'art d'associer la plus vive intelligence à un sens subtil de la magie. Son travail de poète a évolué de l'engagement social au lyrisme autobiographique. Van den Bremt n'est pas seulement poète et traducteur mais aussi dramaturge et essayiste. Adresse: Le Castor astral, BP 11, F-33038 Bordeaux cedex (ISBN 2 85920 464 4). Voir Septentrion, XXX, no 2, 2001, pp. 35-43.
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Le peintre néerlandais Eugène Brands qualifiait l'oeuvre de Piet Mondrian d'ennuyeux ‘manifeste de comptable’. Brands, décédé en janvier 2002 à l'âge de 88 ans, était célèbre pour ses idées bien arrêtées. Au départ, Brands faisait partie du légendaire groupe Cobra, mais après quelques mois il se distancia de leur ‘fureur expressionniste’. Contrairement aux chefs de file de Cobra qui gagnèrent tous Paris, il continua tout bonnement à travailler à Amsterdam. Son oeuvre, qui respire un optimisme foncier, évolua vers un impressionnisme lyrique et abstrait s'exprimant dans un style raffiné et poétique. La couleur était primordiale pour Brands. La couleur en appelait à ses sentiments et c'était précisément ceux-ci qu'il fallait mettre en oeuvre. A l'en croire, la forme par contre ne ferait appel qu'à l'aride raison.
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Ces derniers temps, le peintre français Nicolas Poussin (1594-1665) est au centre de bien des conversations au petit village de Sterrebeek (près de Bruxelles). Dans l'église Saint-Pancrace du lieu, on vient en effet de découvrir une toile originale de Poussin, La Mort de la Vierge. La découverte en revient à l'historien d'art Pierre-Yves Kairis, de l'Institut royal du patrimoine artistique de Bruxelles. La Mort de la Vierge a connu une histoire mouvementée. La toile a en fait été peinte sur commande de la cathédrale Notre-Dame de Paris. En 1797, on la transféra au Louvre et cinq ans plus tard elle aboutit à Bruxelles. Elle serait placée dans l'un des musées provinciaux créés par Napoléon. La Mort de la Vierge y serait - à tort - considérée comme une oeuvre de second ordre. Elle disparut pour réapparaître bien après à Sterrebeek. Cette toile est importante pour l'étude de l'oeuvre de Poussin. Il s'agit d'une peinture relativement précoce de l'artiste. Comme on ne connaît que peu de toiles de Poussin datant de cette période, La Mort de la Vierge peut apporter un complément d'information sur les influences qu'il a subies dans ses débuts.
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Voilà déjà bien longtemps que les néerlandistes francophones se plaignent de l'absence d'un forum de publication convenable où les chercheurs et professeurs de néerlandais de la francophonie pourraient présenter leurs recherches. Début 2002 paraissait enfin le premier numéro de n / f, publication périodique sous forme de livre de l'Association des Néerlandistes de Belgique francophone. Dans n / f paraîtront des articles traitant des recherches sur la langue néerlandaise et de l'enseignement du néerlandais langue étrangère en Belgique francophone et en France. La premier numéro de n / f s'intéresse surtout aux phénomènes de communication, aux compétences culturelles (M.-Th. Claes, M. Gerritsen, Cl. Huisman et J. Walravens) et à la philologie, avec des articles sur l'enseignement de la langue axé sur l'acquisition des compétences communicatives (P. Godin), l'accentuation au sein de la phrase (Ph. Hiligsmann et L. Rasier), l'Algemene Nederlandse spraakkunst (Grammaire générale du néerlandais) en France (J. Pekelder) et les variantes de prononciation (H. van de Velde et R. van Hout). A en juger par ce premier numéro, on pourrait penser que les néerlandistes francophones ne se livrent guère à la recherche littéraire, aucun article n'étant consacré à ce sujet. Mais attendons la suite. Adresse de correspondance de l'ANBF: Madame Inez de Valck, ILVP-ULB, CP 110, avenue F. Roosevelt 50, B-1050 Bruxelles. Voir aussi www.anbf.be
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En 2002, la France célèbre le bicentenaire de la naissance de Victor Hugo. En Belgique non plus, où Victor Hugo trouva à maintes reprises un ‘havre de l'esprit’, cet anniversaire ne passe pas inaperçu. Dans Victor Hugo. Impressions de Belgique, Pierre Arty a retracé, en rassemblant la correspondance de l'éminent écrivain français, ses divers périples en Belgique. L'auteur commence par présenter Victor Hugo touriste et dessinateur, l'écrivain n'étant bien sûr pas oublié. La seconde partie de l'ouvrage dresse la chronologie des | |
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Corneille, ‘Vrouw en vogel III’ (Femme et oiseau III), 1953 © SABAM Belgique 2002.
La ‘Villa Mont-Noir’.
divers séjours en Belgique. Elle est suivie d'une collection de lettres de Hugo à sa femme Adèle. Dans ces manuscrits, il décrit la Belgique et ses villes (notamment Bruxelles, Louvain, Malines, Lierre et Anvers). L'ouvrage s'achève sur un ‘mini-recueil’ de lettres et de documents (comptes rendus, discours et parties de carnets intimes). L'ouvrage, abondamment illustré, est accompagné d'un CD de lettres de Victor Hugo, lues par l'acteur Alain Carré. Victor Hugo. Impressions de Belgique est une coédition des Éditions Luc Pire et Dexia Banque (ISBN 2 87415 126 2 et 2 87193 289 1). Voir Septentrion, XXXI, no 1, 2002, pp. 4-18.
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Comment les Pays-Bas et la France ont-ils accueilli les différents flux migratoires au cours de la seconde moitié du XXe siècle? Telle était la question centrale d'un colloque organisé le 25 mars 2002 par l'Institut néerlandais dans les locaux de l'UNESCO à Paris. Quatre tables rondes ont permis aux experts d'évaluer l'histoire et la situation actuelle dans les deux pays et de s'exprimer sur les conséquences sociales de la politique suivie, avec une attention particulière pour la culture, les médias et le monde du travail. On comptait notamment parmi les participants des universitaires, des journalistes, des responsables d'associations d'insertion et des représentants du monde islamique. Le colloque s'inspirait de la constatation que ni le multiculturalisme institutionnalisé selon le concept des ‘piliers’ aux Pays-Bas ni la République laïque française n'ont su accueillir les divers flux d'immigration de façon satisfaisante. Voir Septentrion, XXX, no 2, 2001, pp. 3-14.
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L'artiste néerlandais Corneille, l'un des chefs de file du mouvement Cobra, aura 80 ans à l'été 2002. Corneille, né à Liège, est généralement considéré comme une figure atypique du mouvement Cobra. Au départ, il subit surtout l'influence de Matisse et de Picasso. A partir de 1950, Corneille travailla souvent à Paris, où il | |
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développa un style lyrique et poétique d'apparence moins agressive que celui des autres artistes expérimentaux. Dans son oeuvre, on remarque aussi les influences de nombreux voyages (notamment au Sahara, en Amérique du Sud, aux États-Unis et aux Antilles néerlandaises). Le quatre-vingtième anniversaire de Corneille a offert au Musée Cobra d'Amstelveen (près d'Amsterdam) une belle occasion d'organiser une exposition consacrée à son ‘aventure hongroise’. Cette exposition, qui dura jusqu'au 17 mars 2002, a surtout mis en lumière les contacts de Corneille avec ‘L'École européenne’, un groupe d'artistes hongrois d'avant-garde (www.cobramuseum.nl). Voir Septentrion, XXII, no 2, 1993, pp. 12-17.
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Depuis cinq ans bientôt, la Villa Mont-Noir de Saint-Jans-Cappel (département du Nord) est Centre départemental de résidence d'écrivains européens. Ce centre, dirigé par Guy Fontaine et dont la fonction est de favoriser la création littéraire, accueille en permanence des écrivains de toute l'Europe géographique. Depuis l'automne 1997, 67 écrivains de 21 nationalités différentes y ont trouvé l'inspiration pour achever une oeuvre littéraire. Dans le second volume des Annales de la Villa Mont-Noir, présenté le 25 mars 2002 au Salon du livre à Paris, sont présentés les 23 auteurs qui ont résidé à la villa dans les années 2000 et 2001. Chaque présentation comporte une biographie et une bibliographie succintes et un ou plusieurs textes littéraires. Parmi les écrivains présentés, on trouve notamment Kader Abdolah (o1954), d'origine iranienne, et le Flamand Stefan Hertmans (o1951). Ils furent les premiers écrivains d'expression néerlandaise à résider à la Villa Mont-Noir. Adresse: 2266, route du Parc, F-59270 Saint-Jans-Cappel / montnoir@cg59.fr Voir Septentrion, XXVII, no 1, 1998, pp. 18-28 et XXIX, no 2, 2000, pp. 16-26.
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Piet Mondrian (1872-1944) est connu du grand public comme maître de l'art abstrait. Et pourtant, au début de sa carrière, Mondrian était encore loin de l'abstraction. Jusqu'en 1906, il peignit surtout des paysages hollandais d'allure impressionniste. C'est seulement deux ans plus tard qu'il aborda avec hésitation l'expérimentation. A Paris, où l'artiste habita de 1911 jusqu'à 1914, cette phase d'expérimentation prit son essor. Mondrian se lança dans le cubisme: l'artiste abstrait était né. Le Musée d'Orsay de Paris propose jusqu'au 14 juillet 2002 l'exposition ‘Mondrian: de 1892 à 1914, les chemins de l'abstraction’. Les commissaires de cette exposition sont Serge Lemoine, directeur du Musée d'Orsay, et Hans Janssen, conservateur en chef du Musée municipal de La Haye. Avec une sélection rigoureuse de peintures et de dessins, ils essaient d'établir l'importance des années de jeunesse de Mondrian et s'attachent à montrer comment son évolution vers la modernité et l'abstraction puise ses racines dans la tradition picturale du xixe siècle. Le catalogue, élaboré par Hans Janssen et Joop Joosten et édité par la RMN, compte 160 illustrations dont 130 en couleur. Voir Septentrion, XXIII, no 1, 1994, pp. 2-10. Hans Vanacker |
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