temps. Trois musées possédant des oeuvres de Sweerts lui ont assuré une meilleure presse et ont contribué à percer cette personnalité mystérieuse et à faire découvrir un artiste remarquable: le Rijksmuseum à Amsterdam, le Fine Arts Museum à San Francisco et le Wadsworth Atheneum Museum of Art à Hartford, Connecticut. Leurs efforts ont donné lieu à une exposition - dotée d'un catalogue scientifique - qui s'est ouvert à Amsterdam et qui réunit au total quelque 37 tableaux (répertoriés sous 31 numéros du catalogue) et 21 gravures de Sweerts.
Une des raisons fondamentales de l'absence de Michael Sweerts au panthéon des maîtres de l'Age d'or hollandais est prosaïquement géographique. En effet, Sweerts est né à Bruxelles et ne passa que très peu de temps à Amsterdam. Il vécut la plus grande partie de sa vie à Rome et n'était donc tout simplement ni ‘Hollandais’ ni artiste ‘hollandais’. Il était de surcroît un dévot catholique - certaines biographies n'hésitent d'ailleurs pas à le qualifier de fanatique religieux - ce qui ne facilita certes pas son intégration dans l'Age d'or culturel de la République.
Les sources disponibles ne permettent qu'une ébauche biographique succincte de l'artiste. Nous savons que Michael Sweerts a été baptisé le 29 septembre 1618 en l'église Saint-Nicolas de Bruxelles. Il était fils de David Sweerts, marchand de soie, et de Martynken Mallier. Avait-il un lien de parenté (éloigné) avec la famille Sweerts amstellodamoise/anversoise qui engendra
Michael Sweerts, ‘Jongen met hoed’ (Garçon au chapeau), huile sur toile, 36,9 × 29,2, ‘Wadsworth Atheneum Museum of Art’, Hartford, CT.
notamment un graveur, un peintre de natures mortes et un poète? Rien ne permet de l'affirmer. De même, nous ne savons rien sur la formation dont bénéficia le jeune Michael, mais il semble probable qu'en 1640 il était déjà à Rome. De toute façon, de 1646 à 1651 il figure au registre de la population de la paroisse de
Santa Maria del Popolo. Au début des années 1650, Sweerts travaillait à Rome pour le cardinal Camillo Pamphili. C'est l'oncle de ce dernier, le pape Innocent X qui l'adouba chevalier. On suppose qu'il a dirigé une académie de peinture au service du pape, académie qu'il illustra peut-être dans quelques-unes de ses oeuvres. En 1656, il réapparaît à Bruxelles où il crée une académie de dessin. On ignore cependant à quel moment il quitta Rome pour Bruxelles et à quel moment il en repartit. En 1660, il s'arrête à Amsterdam.