Abraham Storck, ‘Het fregat Pieter en Paul’ (La frégate Pierre et Paul), xviie siècle. Le tsar Pierre Ier (dit le Grand), qui à l'époque se perfectionna, à Amsterdam, dans la construction navale, collabora à la construction de ce navire (Photo ‘Amsterdams Historisch Museum’).
les Portugais de l'Inde et de l'Indonésie. En 1619 fut créé Batavia, un poste commercial fortifié dans l'île de Java, aujourd'hui promu capitale sous le nom de Jakarta. Batavia constituerait pendant près de deux siècles le principal poste de la VOC en Asie et devint par la suite la capitale de la colonie des Indes néerlandaises. En 1623, après des escarmouches, les Néerlandais enlevèrent Ambon aux Anglais, mettant ainsi la main sur le commerce des épices. Dès 1600, un premier navire néerlandais avait atteint le Japon. Lorsqu'en 1641 les Japonais fermèrent leurs frontières à tous les Occidentaux, seule la VOC fut autorisée à conserver un petit comptoir commercial dans l'île artificielle de Deshima, dans le port de Nagasaki. En 1652, la VOC conquit le cap de Bonne-Espérance et y établit un comptoir important où les bateaux pouvaient relâcher au cours de leur long périple africain pour s'approvisionner en eau fraîche et en victuailles. A côté de cette forteresse s'installa une petite colonie qui se trouve à l'origine de l'actuelle ville du Cap et de bien plus. A Ceylan (Sri Lanka) aussi, la VOC était présente d'une manière marquante. De 1623 à 1765, elle disposait même d'un comptoir en Perse.
La réplique du navire ‘Duyfken’ (Pigeonneau) lors de son long voyage vers les Pays-Bas.
Ce succès de l'organisation commerciale n'empêchait pas bien des dérives. L'organisation centralisatrice de la compagnie, quasiment dépourvue de toute forme d'autocontrôle, ne tarda pas à favoriser la corruption à tous les niveaux. Des employés de la VOC étaient si mal payés qu'ils se voyaient pour ainsi dire contraints de s'emparer d'une partie considérable du chiffre d'affaires. Cela n'empêcha pas la VOC, pendant les premières décennies, d'accorder de plantureux dividendes aux actionnaires. Cela finit toutefois par poser problème. Aussi le déclin commença-t-il dans le courant du xviiie siècle et la compagnie entama-t-elle de plus en plus vite son capital. La corruption croissante et la perte du monopole furent certes parmi les causes de l'évolution désastreuse, mais le fait que la République perdît son hégémonie maritime au profit de la Grande-Bretagne fut également déterminant. A partir de 1781, la VOC se trouva dans l'impossibilité de continuer à payer des dividendes à ses actionnaires et les dettes commencèrent à s'accumuler. Une réforme administrative fondamentale, mise sur pied en 1795 comme ultime tentative de sauver l'entreprise, se révéla inefficace. La VOC fut officiellement dissoute le 17 mars 1798. Toutes ses possessions, terres et