Enseignement
Récents développements de l'enseignement du néerlandais dans le Nord de la France
Ces dernières années ont été principalement marquées par un développement du néerlandais dans l'enseignement primaire dans le Nord de la France.
Des premiers jalons avaient déjà été posés en 1985 à Wervicq-Sud et en 1990 à Bailleul avec l'introduction à titre expérimental de l'enseignement du néerlandais dans les écoles primaires publiques de ces deux communes. Les cours étaient assurés par des enseignants néerlandais et belges flamands, rémunérés par leurs autorités respectives. Il est toutefois vite apparu que ce dispositif, en raison de ses implications financières, ne pouvait être étendu à d'autres communes.
Entre temps, le ministère de l'Éducation nationale prenait une série de mesures visant à mettre en place l'enseignement précoce d'une langue vivante à l'école primaire, sous la forme d'une initiation en deuxième et troisième années (CE1 et CE2) et d'un réel apprentissage en quatrième et cinquième années (CM1 et CM2).
En 1996, l'Inspecteur d'académie du Département du nord, Jacques Kooijman (o1939), prit la décision d'introduire l'enseignement du néerlandais dans le cadre de ce dispositif officiel. Pour ce faire, il sut s'assurer la collaboration de la Nederlandse Taalunie (Union linguistique néerlandaise), du VVOB (Association belge flamande pour la coopération) et de la Talenacademie (Académie des langues) de Maastricht.
A première vue, la tâche semblait tenir de la gageure. Les textes officiels prévoient en effet que l'enseignement de langue vivante doit être donné par l'instituteur de la classe. Il fallut par conséquent mettre sur pied dans un délai très court une formation linguistique et didactique spécifique pour les enseignants concernés. Pour mener à bien cette action, il fut créé au sein de l'Inspection Académique du Nord et avec le soutien de la Taalunie et du VVOB la ‘Cellule de néerlandais’ à qui fut également confiée la coordination générale du dispositif.
La difficulté majeure fut toutefois de convaincre les parents d'élèves. Ceux-ci n'entendaient pas que leurs enfants choisissent comme première langue vivante une langue qui n'est enseignée que dans une aire géographique limitée et qui en outre est absente d'un grand nombre de filières d'enseignement technique et professionnel où la seule langue vivante enseignée est bien souvent l'anglais. Pour vaincre cette appréhension, Jacques Kooijman réussit à obtenir de l'autorité de tutelle qu'à titre dérogatoire le néerlandais soit enseigné à raison d'une demiheure par semaine à côté d'une heure hebdomadaire d'anglais ou d'allemand, l'horaire maximal de l'enseignement de langue vivante dans le primaire ne pouvant dépasser une heure et demie par semaine.
Un peu plus de trois ans après la mise en place de l'opération, celle-ci s'avère être un succès incontestable. A la rentrée scolaire 1999, plus de 4 000 élèves répartis dans une cinquantaine d'écoles primaires situées entre Dunkerque et Roubaix bénéficient d'un enseignement du néerlandais. Il s'agit d'un véritable tour de force qui a pu être réalisé grâce à la volonté politique et à la force de persuasion de Jacques Kooijman, ainsi qu'au travail remarquable de la Cellule de néerlandais et à la motivation des instituteurs sur le terrain.
A la rentrée scolaire 1999 se posa aussi pour la première fois le problème de la continuité de