vacances, tant en Belgique qu'à l'étranger. Avec une moyenne de 41 voitures par 100 habitants, la Flandre se situe parmi les régions et pays les mieux équipés d'Europe. De très nombreux Flamands sont propriétaires de leur logement et les mises en chantier se multiplient à un rythme soutenu.
Toutefois, le rapport VRIND n'occulte pas les aspects négatifs. Bien que l'on constate une diminution du nombre des accidentés de la route, due, en autres, aux moyens mis en oeuvre pour renforcer la sécurité des infrastructures routières, la Flandre dépasse largement la moyenne européenne. La qualité de l'environnement laisse à désirer. La plupart des cours d'eau, de même que la nappe phréatique, continuent d'être sérieusement pollués.
Un problème d'une tout autre nature concerne la situation de la lecture en Flandre. En dépit de leur niveau de formation élevé, les Flamands lisent peu. Le budget global affecté aux arts et à la culture est plutôt modeste, surtout en comparaison des sommes qui y sont consacrées dans les pays voisins. Le taux de chômage se maintient à un niveau alarmant. La Flandre ne fait pas exception à la règle: ici comme ailleurs, les nombreuses mesures de lutte contre le chômage n'ont toujours pas permis de venir à bout de ce fléau.
Pour la première fois, le rapport VRIND fait état des résultats d'une enquête effectuée auprès de 1 537 personnes. Ce qui frappe d'emblée, c'est le sentiment de satisfaction globale qu'affichent les sondés. La comparaison avec des enquêtes similaires effectuées à l'étranger nous apprend que le Flamand moyen se classe parmi les citoyens européens les plus satisfaits, pour autant que l'on ne prenne en compte que les réponses à des questions d'ordre général. A mesure que les questions s'affinent, le taux de satisfaction décroít. La problématique communautaire, autrement dit la cohabitation des néerlandophones et des francophones au sein d'un même pays, ne préoccupe que 2,24% des Flamands, alors qu'ils sont beaucoup plus nombreux à se soucier de problèmes tels que la survie de la Sécurité sociale, la garantie de l'emploi, le maintien du pouvoir d'achat, l'accroissement de la pression fiscale, le chômage, la toxicomanie, la pollution de l'environnement. Est-ce la raison pour laquelle, par rapport au normes internationales, on consomme en Flandre des quantités d'antidépresseurs, d'anxiolytiques et de somnifères confinant à l'overdose ou faut-il imputer ce phénomène à l'influence qu'exerce la toute-puissante industrie pharmaceutique belge?
Il est important de signaler que la collecte des données figurant dans le quatrième rapport VRIND s'est achevée avant la mi-août 1996, donc avant que l'arrestation des ravisseurs et assassins de plusieurs enfants ne créât dans toute la Belgique la psychose que l'on sait. Quelques mois plus tard allait être organisée à Bruxelles une impressionnante ‘marche blanche’, en signe de protestation contre le dysfonctionnement de la justice et des institutions politiques belges. Certains commentateurs n'hésitent pas à considérer cette marche blanche comme une solution de continuité dans l'histoire contemporaine du pays. Ils croient déceler chez la population une volonté de plus en plus nette de s'impliquer davantage dans la vie de la cité. Voilà pourquoi on attend avec curiosité la parution du prochain rapport VRIND. Se fera-t-il, lui aussi, l'écho de ce mélange insolite de frustration, de colère et d'espoir?
Hans Vanacker
(Tr. U. Dewaele)
vrind, Vlaamse Regionale Indicatoren, Administratie Planning en Statistiek, Departement Algemene Zaken en Financiën, Ministerie van de Vlaamse Gemeenschap, Boudewijnlaan 30, B-1000 Brussel, 1996, 315 p.