Septentrion. Jaargang 26
(1997)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermdActuellesEn 1996 paraissait aux Éditions Gallimard La création de Rubens, de Svetlana Alpers (o1936), historienne d'art néerlandaise et professeur à l'Université de Berkeley, auteur de plusieurs ouvrages importants sur les sommets de la peinture néerlandaise et flamande. La traduction de l'original anglais est de Jean-François Sené. Le titre est volontairement ambigu: ‘la création de Rubens’, c'est indissociablement l'activité de création du | |
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tableau influencée par les circonstances, et la transformation de l'oeuvre du peintre, au fil des siècles, en référence de l'histoire de l'art. Alpers analyse d'abord le tableau De kermis (La kermesse). Cette étude révèle la manière dont Rubens, au service de la cour d'Espagne et confronté à une peinture de genre flamande, exprime son allégeance nationale. Elle décrit aussi par le menu comment s'est formé, très tôt déjà, le goût ‘rubénien’.
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Du 19 novembre 1996 au 16 février 1997, le Musée Arnold vander Haeghen de Gand a abrité une exposition sur le thème Gent literair. Van Buysse tot Brusselmans (Gand et la littérature. De Buysse à Brusselmans), consacrée à l'histoire de la littérature à Gand de la fin du xixe siècle à nos jours. Le catalogue s'intéresse à une foule de motifs et évolutions littéraires survenues au cours de la période qui va du naturalisme de Cyriel Buysse (1859-1932) au nihilisme de l'enfant terrible Herman Brusselmans (o1957). Passionnante, entre autres, l'étude où Nicole Verschoore évoque Gand ‘berceau de chefs-d'oeuvre français’. L'auteur éclaire l'oeuvre de divers écrivains gantois d'expression française, comme ‘le pionnier’ Eugène van Bemmel (1824-1880), le très personnel Charles van Lerberghe (1861-1907), le prix Nobel Maurice Maeterlinck (1862-1949), Franz Hellens (1881-1972) et Suzanne Lilar (1901-1992). On peut se procurer le catalogue au Stadsarchief Gent, Abrahamstraat 13, B-9000 Gent. ◆
Pierre Paul Rubens, ‘De kermis’ (La kermesse), Musée du Louvre, détail.
Du 12 au 17 mars 1997, les halls d'exposition de la porte de Versailles (Paris) abritaient la dixseptième Foire du Livre. La Stichting Ons Erfdeel (Fondation Notre Patrimoine) y tenait un stand. La culture de langue néerlandaise et les publications de la Stichting y bénéficièrent d'un vif intérêt. Les visiteurs posaient une foule de questions passionnantes qui témoignent d'une perception croissante chez le public français des réalités culturelles des Pays-Bas et de la Flandre. La volonté de ‘s'enrichir des mutuelles différences’ comme le disait Paul Valéry l'habite de toute évidence. ◆ En mars 1997 paraissait la ANBF-Nieuwsbrief, une publication de l'Association des Néerlandistes de Belgique Francophone (A.N.B.F.). Trois professeurs honoraires, R. Henrard, Martien J.G. de Jong et J. Smeyers, y confient leurs impressions sur l'enseignement de la littérature de langue néerlandaise aux étudiants francophones. Les articles à thème linguistique sont de la main de J.P. Colson, L. Gehlen et feu W. Penninckx. Le | |
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secrétariat de rédaction opère depuis l'Université de Liège, place Cockerill 3, B-4000 Liège. Le 21 mai 1997 a lieu l'assemblée générale de l'A.N.B.F., assortie d'un forum consacré au thème ‘Identités stratifiées’. Y prennent part l'auteur néerlandais résidant en Flandre Benno Barnard, l'‘expert en Wallonie’ flamand Guido Fonteyn, le Bruxellois néerlandophone Geert van Istendael, Martien J.G. de Jong et Denise van Dam, auteur d'études sur les relations et différences culturelles flamando-wallonnes.
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Au cours du printemps 1997, l'écrivain belge francophone Jacques de Decker (o1945) a été élu membre de l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique. Jacques de Decker est connu comme romancier, critique littéraire et cinématographique, traducteur (entre autres de Hugo Claus) et homme de théâtre. C'est un ‘passeur’ de cultures, attentif aux échanges culturelles entre néerlandophonie et francophonie. Jacques de Decker est membre du Comité de conseil de Septentrion. Voir Septentrion, XX, no 1, 1991, pp. 77-78 et XXVI, no 1, 1997, pp. 77-79.
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Jusqu'au premier juin 1997 se tient, à La Haye, une exposition sur le séjour à Nice du prosateur néerlandais Louis Couperus (1863-1923), aménagée dans le musée tout entier consacré à sa vie et à son oeuvre, qui porte le nom de l'écrivain (adresse: Javastraat 17). Couperus a habité à Nice de 1900 à 1910, séduit qu'il était par l'ambiance internationale qui régnait dans la cité. Il y a écrit quelques-uns de ses principaux romans. L'exposition propose notamment des vues de la ville, des documents, des portraits et des oeuvres d'art de contemporains. Louis Couperus est l'un des plus éminents écrivains de l'histoire de la littérature néerlandaise. On peut le caractériser comme un esthète mélancolique. Il écrivit surtout des romans psychologico-réalistes, dans un style
Caricature de Louis Couperus (1863-1923), d'après un portrait de H.J. Haverman, ‘Letterkundig Museum’, La Haye.
élégant et recherché. Voir Septentrion, XXV, no 1, 1996, pp. 65-69.
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Jusqu'au 15 juin 1997, le Musée Rodin de Paris consacre une exposition aux ‘Années belges’ du célèbre sculpteur français. Rodin, totalement inconnu à l'époque, résida en effet à Bruxelles de 1871 à 1876. Ce n'est qu'à son retour en France qu'il connaîtrait la notoriété. Cela n'empêchait pas Rodin de considérer après coup cette ‘période belge’ comme la ‘meilleure et la plus heureuse de sa vie’. L'exposition propose 80 de ses meilleures oeuvres, ainsi que 60 photos, 85 documents, dessins et peintures de la collection de Rodin. Du 7 septembre au 14 décembre 1997, on | |
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pourra visiter cette exposition au Palais des Beaux-Arts de Charleroi.
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Jusqu'au 14 juillet 1997 a lieu au Musée d'Orsay de Paris une exposition intitulée ‘Émile Verhaeren, un musée imaginaire’, organisée en collaboration avec les Archives et Musée de la Littérature de Bruxelles et consacrée à la critique d'art chez Émile Verhaeren (1855-1916). On y confronte des critiques, des lettres et des manuscrits à un grand nombre de tableaux, de sculptures, de dessins et de gravures, dont bon nombre ont été commentés par Verhaeren et quelques-uns étaient sa propriété. Parallèlement à l'exposition, paraissent chez Labor, dans la collection ‘Archives du Futur’ les Écrits sur l'art de Verhaeren, rassemblés en deux tomes par Paul Aron. Bien que la critique d'art de Verhaeren soit moins connue que le reste de son oeuvre, elle se révèle très intéressante et très diverse. Il ne s'y intéresse pas seulement aux grands maîtres du passé comme Rubens, Rembrandt ou Grünewald, mais aussi à des contemporains comme James Ensor, Théo van Rysselberghe, Fernand Khnopff, Félicien Rops, Odilon Redon et Signac. Verhaeren apportait sa collaboration à d'éminentes revues d'art belges et françaises et s'affirma défenseur enflammé de l'avant-garde en peinture.
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En 1997, la revue de culture néerlandaise Ons Erfdeel a 40 ans. Cet anniversaire a été fêté le 1er mars 1997 à l'hôtel de ville de Gand. Son fondateur et rédacteur en chef Jozef Deleu (o1937) a d'abord rappelé les objectifs de la publication. Puis Frits van Oostrom (o1953), professeur à l'Université de Leyde, a évoqué les rapports entre la Flandre et les Pays-Bas. Enfin, les poètes Hugo Claus (o1929) et Rutger Kopland (o1934) ont déclamé un choix de leurs poèmes. Animée à l'origine par un groupe de jeunes Flamands et Néerlandais, Ons Erfdeel allait rapidement apparaître comme une des revues de culture générale les plus prestigieuses de toute la néerlandophonie. Ons Erfdeel se veut l'avocat de la collaboration culturelle entre la Flandre et lesPays-Bas et d'une politique linguistique et culturelle commune à l'étranger. La revue professe une totale indépendance philosophique et politique. Elle est éditée par la fondation flamando-néerlandaise Stichting Ons Erfdeel (Fondation Notre Patrimoine) qui publie également Septentrion, les annales bilingues De Franse Nederlanden - Les Pays-Bas Français et les annales The Low Countries. Arts and Society in Flanders and the Netherlands. Hans Vanacker |
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