Septentrion. Jaargang 25
(1996)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermd
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Avant d'évoquer les conséquences de cette décision pour le développement de l'enseignement du néerlandais, peut-être n'est-il pas inutile de préciser en quoi consiste le CAPES. Avec l'agrégation, le CAPES (Certificat d'Aptitude au Professorat de l'Enseignement du Second degré) est l'un des deux concours nationaux de recrutement de professeurs pour l'enseignement secondaire général. Pour s'y présenter, il faut être titulaire de la licence, formation universitaire d'une durée de trois ans. Depuis quelques années peuvent également faire acte de candidature les ressortissants de la Communauté européenne à condition qu'ils soient détenteurs d'un diplôme universitaire équivalent à la licence. Le nombre de postes mis au concours est fonction des besoins sur le terrain. Chaque année et pour chaque matière, ces besoins sont déterminés par le ministère au vu des estimations faites dans les différentes académies. Le concours par lui-même comprend deux parties. La première, appelée communément CAPES théorique, a une forte empreinte universitaire; les candidats doivent passer un certain nombre d'épreuves écrites et orales portant sur un programme déterminé chaque année. La marque universitaire de cette première partie a toutefois été atténuée depuis quelques années par l'adjonction d'une épreuve orale professionnelle à caractère didactique. Les candidats admis à la première partie du CAPES sont ensuite affectés en tant que professeurs-stagiaires pour un an dans un IUFM (Institut Universitaire de Formation des Maîtres) où ils reçoivent une formation pédagogique. Dans ce cadre, ils doivent également donner quelques heures d'enseignement dans un établissement secondaire. Ils sont aidés dans cette tâche par un professeur expérimenté. L'évaluation de la formation pédagogique a lieu lors d'une inspection et ce n'est qu'à l'issue de cette année de stage qu'est prononcée l'admission définitive au CAPES. En cas d'insuffisance, le professeur-stagiaire peut se voir attribuer une seconde année de stage. Il convient également de noter l'existence d'un CAPES interne dont les modalités diffèrent quelque peu de celles évoquées ci-dessus. Ce concours est réservé aux enseignants, détenteurs de la licence et ayant une ancienneté de service d'au moins 3 ans. Qu'en est-il pour le néerlandais? Dès son officialisation dans l'enseignement secondaire, un dispositif censé pourvoir aux besoins en enseignants de la matière, a été mis en place par arrêté du 5 mai 1971. Les candidats aux CAPES d'allemand et d'anglais peuvent passer une épreuve orale facultative de néerlandais. En cas de succès, ils se voient décerner en plus du CAPES d'allemand ou d'anglais la ‘mention néerlandais’, celle-ci les habilitant à dispenser en complément de service un enseignement dans cette matière. Ce dispositif n'a jusqu'à présent pas répondu aux attentes, et ceci pour plusieurs raisons, la principale étant que les candidats, dans leur immense majorité, n'étaient pas originaires de l'Académie de Lille et ne demandaient par conséquent pas à être affectés dans cette académie où les besoins en enseignants de néerlandais sont les plus importants. Ceci explique pourquoi la plupart des professeurs actuels ne sont pas titulaires de cette mention néerlandais. Qu'apportera l'instauration du CAPES de néerlandais? Il ne fait aucun doute que, par rapport à l'état actuel, elle améliorera la situation des futurs enseignants de la matière. Outre des conditions de rémunération plus intéressantes, ils seront titulaires de leur poste et bénéficieront de la sécurité de l'emploi inhérente au statut de fonctionnaire. Autre élément très important: désormais les études universitaires de néerlandais se verront confortées dans leur finalité, dans la mesure où le CAPES de néerlandais parachèvera le cursus des étudiants se destinant à l'enseignement secondaire. Ainsi sera revalorisée à l'intérieur du | |
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système éducatif français la place occupée par le néerlandais qui désormais sera sur un pied d'égalité avec les autres langues vivantes. L'existence du CAPES aura-t-elle pour autant une influence importante sur les effectifs d'élèves dans le secondaire? Il n'est pas aisé de répondre à cette question. Une chose est certaine: il serait illusoire de penser qu'à elle seule la création du CAPES de néerlandais entraînerait une augmentation soudaine et massive du nombre d'apprenants dans le secondaire. Les choix effectués par les élèves et leur parents se fondent bien souvent sur d'autres éléments, plus déterminants à leurs yeux: l'existence d'un réseau étendu d'établissements dispensant un enseignement de la matière, l'image et l'importance économique de la langue et des pays où celle-ci est parlée, etc. Ce qui importe est que la connaissance du néerlandais soit perçue comme un atout, comme un plus. La création du CAPES de néerlandais est un élément allant dans ce sens. Il n'en demeure pas moins que des actions réfléchies et concertées de sensibilisation sur le terrain resteront plus que jamais nécessaires pour que le néerlandais connaisse dans les années à venir un développement conséquent et durable. Francis Persyn |
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