Septentrion. Jaargang 22
(1993)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermdActuellesJuin 1993 a vu la publication du numéro 21 de Nord, Revue de critique et de création littéraire du Nord/Pas-de-Calais. Cette livraison comporte un volumineux dossier sur le poète et prosateur francophone flamand Georges Rodenbach (1855-1898). Les ‘études’ de ce dossier ont été réunies par Yves Baudelle et Paul Renard. On s'y intéresse à la personnalité de Roden- | |
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bach, à son art poétique et à ses réussites de prosateur. Georges Rodenbach naquit à Tournai. Il passa sa jeunesse à Bruges et étudia le droit à Gand. En 1887, Rodenbach se fixa à Paris, où il fit notamment partie du Club des hydropathes du poète Émile Goudeau. Rodenbach commença par pratiquer une poésie parnassienne, puis symboliste. On cite généralement Bruges-la-Morte comme sa principale oeuvre en prose. Il était passé maître dans l'évocation d'un monde nostalgique gorgé de mélancolie. On peut se procurer ce numéro de Nord auprès de la Société de littérature du Nord, 73, rue Caumartin, F-59000 Lille.
● En 1993 est paru le premier numéro de la publication Les fables de Marten Toonder, une initiative de l'Association Pressibus (141, rue de la Fuye, F-37000 Tours). Ce périodique entend faire mieux connaître dans la francophonie l'oeuvre du ‘fabuliste’ néerlandais Marten Toonder (o1912). Marten Toonder fit fureur avec son personnage de bande dessinée Ollie B. Bommel, un ‘monsieur de la bonne société’ imbu de sa personne, et avec son petit ami Tom Pouce. Les vignettes qui racontent les aventures du sieur Bommel et de Tom Pouce s'accompagnent
Marten Toonder, scène de la bande ‘Le clan des gros bonnets’.
toujours d'un texte en prose plein d'humour et d'expressions typiques. Le premier numéro des Fables de Marten Toonder compte quatre pages. Il comprend une courte biographie de Marten Toonder et la bande Le clan des gros bonnets. Les dessins du Clan des gros bonnets sont abondamment décrits et commentés. Voir Septentrion, XIII, No 2, 1984, pp. 15-24.
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En 1993 est paru aux Éditions Gallimard (5, rue Sébastien Bottin, F-75341 Paris) le roman autobiographique Années d'enfance de l'écrivain néerlandais Jona Oberski (o1938). Cette traduction est déjà parue en 1983 au Mercure de France. Elle est due à Philippe Noble. La version originale, parue en 1978, s'intitule Kinderjaren. Dans Années d'enfance, Jona Oberski évoque ses souffrances au temps de la chasse aux juifs et de la solution finale. Son arrestation, sa déportation, son internement dans un camp de concentration et sa libération finale, il les décrit avec les yeux de l'enfant d'à peine cinq ans qu'il était à l'époque. Voir aussi Septentrion, XII, no 3, 1983, p. 86.
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La collection littéraire flamande la plus ancienne, Bladen voor de Poëzie (Feuilles de la poésie), a fêté ses quarante ans. Cet anniversaire fut l'occasion d'une édition spéciale: un recueil de poèmes en traduction néerlandaise d'auteurs français, anglais et allemands. Parmi les poètes français figurent, entre autres, Eustache Deschamps, Stéphane Mallarmé et Jacques Prévert, tous traduits par A.G. Christiaens (1905-1989). Le nom de ‘Bladen’ (Feuilles) évoque l'ancêtre de la collection actuelle. En 1937, le poète René Verbeeck (1904-1979) démarra par l'édition de recueils de poèmes parmi lesquels figuraient bien des débuts, des traductions de poésie, des anthologies et des essais. Ces publications se firent sur des feuilles mobiles. D'où le titre de la publication. Par les Bladen, René Verbeeck a voulu souligner l'intérêt du poème en tant que forme indépendante dans la littérature d'expression néerlandaise. Il a également voulu offrir plus de possibilités de publication aux poètes débutants et familiariser un plus vaste public avec la poésie en général. En 1944, la publication cessa par suite de la pénurie de papier. L'édition a été reprise en 1953 par un ami de Verbeeck: Herman van Fraechem (1904-1970). Sans modifier les objectifs, il a, par contre, profondément adapté la forme et la préparation. Chaque publication éventuelle ne fut plus soumise au jugement d'une seule personne comme à l'époque de la petite entreprise de René Verbeeck, mais de tout un comité de lecteurs. Les Bladen parurent en édition de poche ou reliée, comprenant chacune une ‘feuille annexe’ donnant les dernières informations sur la poésie en Flandre. Après la mort de Van Fraechem, en 1970, les Bladen furent reprises par la maison d'édition flamande Orion. Des problèmes financiers du début des années 80 ont fait craindre un moment que les Bladen ne touchassent à leur fin. Willy Tibergien (o1945), directeur du Poëziecentrum, établi à | |
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Gand et rédacteur en chef du Poëziekrant (Journal de la poésie) a, cependant, été en mesure de reprendre la collection contre paiement d'un franc symbolique. Les Bladen reçurent l'empreinte très personnelle de Tibergien. Chaque année paraissent à présent quatre recueils d'une typographie très soignée, à un prix relativement modéré. Chaque édition est assortie d'une anthologie. Les Bladen voor de Poëzie furent et sont d'un grand intérêt pour l'art poétique en Flandre. Nombre de poètes importants firent leurs débuts dans ces éditions et la modicité de leur prix a permis d'atteindre un public plus vaste. Bladen voor de Poëzie, Poëziecentrum vzw, Hoornstraat 11, B-9000 Gent. ● Jusqu'au 30 septembre 1993, l'ancien hôpital Saint-Jean de Bruges hébergeait une exposition intitulée Impressionisme: een schone kijk (Impressionnisme: un beau regard). Elle présentait 52 toiles, propriété du Musée Boymans-Van Beuningen. De la grande période de l'impressionnisme, on pouvait en particulier y admirer des toiles de Monet, Sisley et de Pissarro. On y consacrait beaucoup d'intérêt aux précurseurs de l'impressionnisme, Boudin, Corot, Courbet et l'École de Barbizon. Les styles néo-impressionniste et postimpressionniste étaient également représentés avec des oeuvres de Seurat, du jeune Picasso et de Toulouse-Lautrec. On peut se procurer le catalogue au Oud Sint-Jans Hospitaal, Mariastraat 38, B-8000 Brugge. ● Fin août 1993, le Flamand Kamagurka (pseudonyme de Luc Zeebroek) obtenait le prix annuel de la Bande dessinée, distinction considérée comme le plus important prix néerlandais pour auteurs de bandes dessinées et décernée par la revue néerlandaise Stripschrift, spécialisée dans ce genre. Kamagurka publie dans une foule de revues et journaux, tant aux Pays-Bas qu'en Flandre. Le jury déclara que son oeuvre présentait ‘des éclairs de génie’ et prisa fort sa ‘logique implacable mais totalement absurde’. Le grand public connaît surtout Kamagurka pour ses prestations télévisées empreintes d'un humour très personnel, souvent à la limite du sarcasme et du cynisme.
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Au Musée central d'Utrecht s'est tenue jusqu'au 29 août 1993 l'exposition Het gedroomde land (Le pays rêvé). On y présentait 60 tableaux champêtres du xviie siècle néerlandais, période où l'art du paysage était très populaire aux Pays-Bas. La rapide urbanisation s'accompagnait d'un véritable engouement pour la saine vie campagnarde. C'est surtout l'École d'Utrecht qui jouissait d'un grand renom, avec des maîtres comme Gerard van Honthorst (1590-1656), Paulus Moreelse (1571-1638) et Hendrick ter Brugghen (1558-1629). Ils se rendirent tous en Italie où ils subirent probablement l'influence des paysages arcadiens de Titien et de Giorgione. On peut se procurer le catalogue au Centraal Museum, Agnietenstraat 1, NL-3512 XA Utrecht.
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Le 10 septembre 1993 décédait le poète et prosateur flamand Clem Schouwenaars (o1932). Schouwenaars fit ses débuts avec une poésie romantique qui exprimait des sentiments de mélancolie, d'impuissance à vivre et de désespérance. Mais il se fit surtout un nom comme prosateur. Les romans de Schouwenaars sont largement autobiographiques. Sous l'influence de sombres expériences personnelles, il réclamait une plus grande liberté pour l'individu et prenait position contre l'hypocrisie et le conservatisme. On considère souvent De Seizoenen (Les saisons), paru en 1972, comme son meilleur roman.
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Jusqu'au 27 septembre 1993, on pouvait visiter au Musée des Beaux-Arts de Dijon l'exposition ‘De Saint-Pétersbourg à Dijon. L'âge d'Or flamand et hollandais’ qui rassemblait des tableaux de maîtres flamands et néerlandais du xviie siècle provenant tous de l'impressionnante collection privée de la tsarine russe Catherine II (1729-1796). Selon un inventaire réalisé au lendemain de sa mort, Catherine possédait près de 4000 toiles. C'est ce fonds qui servirait de noyau au célèbre Musée de l'Hermitage à Saint-Pétersbourg. L'exposition de Dijon présentait des oeuvres de divers maîtres comme Frans Hals (1583-1666), Dirck van Baburen (1595-1624) et Cornelis de Vos (1584-1651). Bien qu'on s'y intéressât à divers genres, l'accent portait surtout sur l'art du portrait. Beaucoup de tableaux appartinrent d'abord à des Français mais furent achetés par Catherine II.
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Le Musée central d'Utrecht présenta jusqu'au 3 octobre 1993 l'exposition James Ensor (1860-1949), schilderijen, tekeningen en grafiek (James Ensor (1860-1949), toiles, dessins et oeuvres graphiques). L'Ostendais James Ensor se fit surtout un nom par ses toiles pleines de masques représentant notamment l'hypocrisie et la vanité humaines. Il fut un précurseur du surréalisme et de l'expressionnisme. L'exposition rassemblait 122 spécimens de l'oeuvre du maître ostendais: 53 toiles et 69 eauxfortes et dessins, soit sensiblement moins d'oeuvres qu'en 1990 au Petit Palais à Paris. Et pourtant l'exposition d'Utrecht présentait un réel intérêt, parce qu'on pouvait y admirer quelques oeuvres jamais exposées à ce jour. On peut se procurer le catalogue au Centraal Museum, Agnietenstraat 1, NL-3512 XA Utrecht. Voir aussi Septentrion, XIX, no 1, 1990, pp. 3-35.
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Jusqu'au 31 octobre 1993, le Musée provincial Émile Verhaeren de Saint-Amand accueillit une exposition articulée autour du thème ‘100 ans - Les Campagnes Hallucinées: Brangwyn, un illustrateur pour Verhaeren’. Cette exposition fut organisée à l'occasion du centième anniversaire de la première | |
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édition des Campagnes hallucinées, un des recueils de poèmes les plus connus d'Émile Verhaeren (1855-1916). Et en filigrane de cette exposition, l'oeuvre graphique de Frank Brangwyn (1867-1956) qui illustra en 1927 une réédition des Campagnes hallucinées de 43 xylographies et de quelques lithos. Frank Brangwyn est né à Bruges de parents d'origine britannique. Très jeune, Frank Brangwyn fit preuve d'évidentes prédispositions pour le dessin. Il fréquenta notamment le peintre, poète et dessinateur-concepteur William Morris (1834-1896) chez qui il travailla de 1882 à 1884. Vers cette même époque, Brangwyn entame une carrière de graveur sous son propre nom. Son succès ne fait que s'affirmer après des débuts hésitants. Il réalise une série impressionnante de dessins, gravures et lithos dont une grande partie revinrent par donation à la ville de Bruges. Brangwyn fut également un observateur très attentif, engagé même, de la vie sociale. Les injustices sociales, les travailleurs, les marginaux ainsi que ses camarades des années de disette sont des sujets qui reviennent régulièrement dans son oeuvre. C'est autour de cette thématique sociale que le talent de Brangwyn rejoint celui de Verhaeren, dont les poésies sont le reflet des problèmes sociaux de l'époque. Dans Les Campagnes hallucinées, le poète flamand exprime son inquiétude face à l'exode des campagnes au profit des villes plus industrialisées. ● Jusqu'au 7 novembre 1993, l'ancien couvent des Augustines de Louvain servit de cadre à l'exposition Tover van de middeleeuwen - Vlaamse miniaturen voor Van Eyck (Magie du Moyen Age - Miniatures flamandes avant Van Eyck), qui prouvait que la peinture flamande connaissait une remarquable floraison dès avant Jan van Eyck (+1441). On pouvait y admirer notamment 62 manuscrits originaux enluminés de miniatures colorées et raffinées de la période 1350-1420. Cet art flamand
La naissance, livre d'heures de Jean sans Peur, 1410-1419, Bibliothèque nationale, Paris.
de la miniature témoigne d'un étonnant intérêt pour l'homme, l'espace et la nature. Il peut être considéré comme le terreau où germerait l'art des Primitifs flamands. Les manuscrits enluminés touchaient en outre un public international. Ils étaient réalisés dans le Comté de Flandre pour le marché mondial de l'époque. A l'occasion de l'exposition, le Davidsfonds (Blijde Inkomststraat 29-31, B-3000 Leuven) publia Naer natueren ghelike (D'après nature), ouvrage richement illustré qui offre un panorama de l'art de la miniature médiévale flamande. ● L'automne 1993 a vu la parution du second numéro d'Archipel. Cahier international de littérature. Cette revue paraît deux fois l'an et est une initiative d'Alain Germoz. Archipel publie les genres les plus divers: poèmes, nouvelles, contes, théâtre, pages de journal, aphorismes, brûlots. Voir Septentrion, XXII, no 1, 1993, p. 93. Ce second numéro comporte notamment trois poèmes du poète flamand Roger M.J. de Neef (o1941), en néerlandais et en traduction française. Roger M.J. de Neef écrit une poésie à arrière-plan philosophique et mystique. Les thèmes récurrents de son oeuvre sont l'amour, la mort et l'éternité. Il obtint en 1985 le prix triennal de Poésie. On peut commander Archipel à l'adresse suivante: Jan van Rijswijcklaan 7/2, B-2018 Antwerpen.
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En 1993 est paru Céline, van Rennes naar St. Malo (Céline, de Rennes à Saint-Malo), de l'auteur néerlandais Nico Keuning, publication présentée comme prémices de ‘l'année Céline’ laquelle célébrera en 1994 le centième anniversaire de sa naissance. Nico Keuning met pour ainsi dire ses pas dans ceux de Céline et rédige une courte esquisse biographique axée essentiellement sur le séjour de Céline à Rennes et Saint-Malo. A commander aux Éditions Reservaat, E.J. Potgieterweg 52, NL-1851 CJ Heiloo.
Hans Vanacker Secrétaire de rédaction |
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