Le désir, version française du roman Het verlangen (1978).
Le ‘géant’ Jack et le métis Michel, tous deux habitués du café ‘La Licorne’ à Gand, sont les deux protagonistes de ce roman. Attirés par le scintillant et l'aventure, ils partent ensemble pour Las Vegas. Pour Jack, ce voyage est une manière de fuir une vie déréglée aux côtés d'une femme désolée et d'une fille démente. Las Vegas sera cependant un véritable enfer pour un Jack qui se laisse entraîner par le rusé Michel.
Avec un clin d'oeil en direction du récit de Jacob dans la Genèse, Claus décrit de manière poignante la perte des deux Flamands. Sa prose est un mélange de sarcasme, de mépris et de pitié. Surtout le réalisme populaire est frappant, jusque dans le langage caractéristique de Claus. Les dialogues sont écrits dans un langage archaïsant marqué de dialectisme flamand. Compte tenu de cet aspect spécifique, transposer fidèlement ce roman en français a dû être une véritable gageure pour la traductrice Marie Hooghe, qui a réussi un véritable tour de force à cet égard.
Hans Vanacker
(Tr. W. Devos)
hugo claus, Le désir (titre original: Het verlangen), Éditions de Fallois / L'Âge d'homme, Lausanne / Paris, 1990, 235 p.
Voir aussi Septentrion, XV, no 4, 1986, pp. 2-7 et XX, no 2, 1991, pp. 6-11.