Cinéma
Réouverture du ‘Nederlands Filmmuseum’
Comme d'autres nations qui se respectent, les Pays-Bas possèdent un musée national du cinéma. Une institution qui assume à la fois les fonctions d'archivage, de conservation et d'éducation et qui en tant que cinémathèque joue un rôle important en projetant des oeuvres représentatives de l'histoire du cinéma international.
Ce Nederlands filmmuseum (Musée néerlandais du cinéma) a vécu une existence agitée pendant des années. Implanté dans un pays où la notion de culture n'a droit qu'à la portion congrue et qui passe par des pouvoirs publics pour lesquels la collecte, la conservation, et la présentation de films anciens n'a jamais constitué une priorité, le musée a souffert d'une manière croissante d'un désintérêt du public et d'un soutien insuffisant du gouvernement.
Sous la direction du cofondateur Jan de Vaal, dont la collection constituée avec passion avait abouti à la création du musée en 1946, le musée s'était au fur et à mesure transformé en une bastille
Le ‘Nederlands Filmmuseum’ au ‘Vondelpark’ d'Amsterdam.
dont l'accès était réservé aux seuls fanatiques.
Après son départ en retraite, la politique du musée fut radicalement transformée. L'objectif de la direction de l'institut et de l'autorité de tutelle fut d'en faire un musée ‘tourné vers le public’. En juillet 1987, Hoos Blotkamp de Roos, auparavant chef du Département des arts plastiques au ministère de la Qualité de la Vie, de la Culture, et des Loisirs fut nommé directeur. En janvier 1988, Eric de Kuyper (o1942), jusqu'alors professeur des sciences du cinéma à l'université de Nimègue (et par ailleurs écrivain et réalisateur), prit les fonctions de directeur-adjoint. Le premier est un administrateur énergique et efficace, familier des voies parfois obscures de l'administration, le second un amateur passionné de cinéma et réalisateur des films de fiction Casta Diva, Naughty Boys et Pink Ullyses.
Grâce aux talents d'organisateur de Blotkamp et aux ‘coups de coeur cinématographiques’ de De Kuyper (qu'il a d'ailleurs consignés sous ce nom dans un petit ouvrage), un souffle vivifiant inconnu a parcouru le Nederlands Filmmuseum et le programme des activités s'est développé de manière explosive. Les portes du joli pavillon du xixe siècle situé dans le Vondelpark d'Amsterdam ont été ouvertes toutes grandes et le public chaleureusement convié. Et il est venu, trébuchant sur les échafaudages et les pots de peinture, car parallèlement à l'organisation d'un certain nombre de représentations, se poursuivait la transformation du magnifique bâtiment. La patience de la direction et de ses collaborateurs et celle du public ont été récompensées. Du 27 septembre au 6 octobre 1991, le musée a célébré par une semaine de fête la réouverture du bâtiment transformé.
Il dispose maintenant, grâce au mécénat, de deux salles de projection et d'une salle de visionnement séparée. Dans la salle déjà existante a été reconstruit le remarquable intérieur art-déco du plus vieux cinéma d'Amsterdam, le Cinéma Parisien, qui avait entre-temps fermé. Une ambiance idéale pour la présentation de films muets et de films parlants anciens provenant de leur collection propre ou de collections étrangères.
On a mis en outre à la disposition du musée une deuxième salle de projection équipée d'un système dolby-stéréo pour la projection de films 70 mm. Le rêve de De Kuyper semble ainsi se réaliser, car comme il le déclarait dès son arrivée: ‘Le Nederlands Filmmuseum doit pouvoir présenter tous les types de films, dans les meilleures conditions’. Des représentants non seulement du passé du ciné-