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Arts plastiques
Trois frères peintres: Jacob, Matthijs et Willem Maris
Dans l'impressionnant Journal de l'impressionnisme, il n'est question de la Hollande que trois fois, et encore, dans les trois cas, uniquement comme but de voyage de peintres français. Il semblerait presque que les Pays-Bas n'aient fourni qu'une contribution négligeable, alors que l'on s'attendrait à mieux de la part d'une contrée où la peinture a toujours été considérée comme plus importante que n'importe quelle autre expression artistique. D'ailleurs, ce n'est pas vrai non plus. Les impressionnistes du Nord ont beau être tributaires de la France, ils ont rapidement développé un style propre qui se manifestait dès l'époque où le terme d'impressionnisme a fait son apparition, vers 1872. Cette contribution de la premièie heure à l'art moderne, on l'appelle l'École de La Haye, dont les trois représentants les plus connus étaient trois frères: Jacob (1837-1899), Matthijs (1839-1917) et Willem (1844-1910) Maris.
La célébrité de Vincent van Gogh les a longtemps éclipsés. Mais l'impressionnisme naissant qu'ils incarnaient bénéficie ces derniers temps d'un regain d'intérêt, qui se concrétise en 1991 dans un certain nombre d'expositions et dans un album intitulé on ne peut plus clairement Maris.
En 1854, l'aîné des frères, Jacob, âgé de dix-sept ans, avait pour la première fois peint quelque chose de présentable. Il proposa la toile à un amateur d'art de La Haye, qui, selon la coutume de l'époque,
Jacob Maris, ‘Italiaans meisje’ (Fille italienne), 1865-1871.
indiqua lui-même ce qu'il était disposé à donner: le jeune homme reçut une cravate à titre de paiement, encaissant en même temps son premier découragement, le premier de toute une série. Issu d'une famille pauvre, Jacob, que l'on appellerait plus tard le grand Maris, suivait des leçons chez des peintres de troisième catégorie et, comme ses frères, ne savait quelle attitude adopter face au mélange de ro-