Jan Briers reçoit le prix de la Communauté flamande
Fin 1989 le professeur Jan Briers a reçu le prix de la Communauté flamande des mains de Patrick Dewael, ministre communautaire de la Culture. L'Exécutif de la Communauté a instauré ce prix afin de distinguer des personnes qui ont méritoirement oeuvré au prestige de la Flandre. Chaque ministre peut attribuer un prix par an. Que cet honneur soit échu à Jan Briers en 1989 n'est pas un hasard, car quelques mois auparavant le lauréat avait fêté son 70e anniversaire. Pour Jan Briers cette distinction n'arriva certes pas trop tôt; des décennies de travail méritoire marquent sa carrière. Et le fait que ce fût précisément lui qui emportât la couronne l'année passée n'est pas dû non plus au hasard. En tant qu'animateur et force motrice du Festival van Vlaanderen (Festival de Flandre), qui célébra en 1989 ses trente ans d'existence, Jan Briers a amplement mérité cette distinction.
Quoique Jan Briers (Gand,
o1919) se fût familiarisé avec la musique classique dès son jeune âge dans le milieu familial, il entama sa carrière sur un tout autre terrain. En 1945, promu docteur en philologie classique et en histoire ancienne, il devint d'abord présentateur, puis journaliste
Jan Briers (o 1919).
à la radio. Par la suite il fut nommé chef de production auprès de la radio régionale de la Flandre-Orientale (1953), directeur de la deuxième chaîne de la BRT
(Belgische Radio en Televisie - Radio et télévision belges, chaîne flamande) et, enfin, directeur intérimaire de programmation auprès de la même BRT (1977). Parallèlement, il fut pendant de longues années chargé de cours et professeur en sciences de la presse et de la communication à l'Université d'État de Gand et à l'Université libre de Bruxelles.
En tant que jeune et dynamique chef de production à la radio régionale, Jan Briers eut l'audace d'organiser, outre de grandes soirées de divertissement notamment avec Ch. Trenet, H. Zacharias et Z. Leander, quelques classiques concerts d'hiver dans la salle du Trône de l'hôtel de ville de Gand, là où jadis se dressait le trône de Joseph II. Ces concerts eurent un énorme succès. Il persista dans cette voie et, en 1958, l'année de l'Exposition universelle à Bruxelles, il organisa une série de sept concerts avec entre autres E. Schwarzkopf, A. Grumiaux, G. Verschraegen et le Belgisch Kamerorkest (l'Orchestre de chambre de Belgique) sous la direction de G. Maes. C'est l'année suivante que cet événement gantois reçut le nom de ‘Festival de Flandre’. A partir de ce moment-là, Jan Briers, avec un zèle acharné, a déployé tous ses efforts afin de donner au festival une audience plus large et une allure grandiose. Dans un délai assez court, il y a réussi. Il est vrai aussi que la chance lui a souri, car, à peu près au même moment, d'autres pionniers avaient mis sur pied, à Anvers, à Bruges et à Tongres, une série exceptionnelle de concerts et de manifestations dignes d'un festival. Les années venant, toutes ces activités ont été réunies sous une seule et même prestigieuse enseigne. A l'heure actuelle le Festival de Flandre se compose de sept sections: Courtrai et le Limbourg au printemps, Bruges en été, enfin: Gand, Bruxelles, Louvain, Anvers et Malines aux mois de septembre et d'octobre.
Aux yeux de Jan Briers ‘la régionalisation est une question de démocratisation’ et, de ce fait, il n'a pas voulu confiner son festi-