Jacoba van Velde, romancière
Modeste, presque marginale, telle a été la carrière littéraire de Jacoba van Velde (1903-1985). Aux Pays-Bas, on la connaît avant tout comme une excellente traductrice de l'oeuvre romanesque et théâtrale de Beckett, Constant, Radiguet, Colette, Genet, Ionesco, Arrabal et d'autres encore. Cependant, elle fut romancière. La récente publication de ses oeuvres complètes en témoigne (Jacoba van Velde, Verzameld werk, Querido, Amsterdam, 1987).
Jeune, Jacoba van Velde se destina à la danse. Elle suivit des cours de danse à la Haye, sa ville natale, continua à en suivre à Paris où elle était allée rejoindre ses deux frères, Bram et Geer, peintres de renommée internationale. Jacoba fut en effet quelque temps danseuse. Après de malheureuses expériences personnelles, elle épousa l'écrivain, excomédien, Arnold Clerx, abandonna la danse et se tourna vers la littérature. Sous le nom de Tonny Clerx, elle participa à la vie artistique parisienne de son époque et fit la rencontre de Beckett, encore inconnu, dont, dans ses débuts, elle serait l'agent littéraire. Elle se mit à écrire elle-même. Dans Les lettres françaises du 20 novembre 1947 parut son premier récit, Evasion.
En 1953, elle publie dans sa langue maternelle son premier roman, De grote zaal (La grande salle). Il va connaître un certain succès international, puisqu'il sera traduit en français, en anglais, en allemand, en italien et en sept autres langues. En Pologne, on tira du roman une pièce radiophonique et un film télévisé.
Simone de Beauvoir a favorablement