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L'immigration aux Pays-Bas
De tout temps
Des immigrés, aux Pays-Bas, il y en a eu de tout temps. Les Hollandais eurent à peine conquis l'indépendance nationale, au milieu du xviie siècle, qu'ils virent arriver des juifs étrangers et des huguenots quittant la France après la révocation de l'édit de Nantes.
De l'accueil des huguenots, un pasteur français a témoigné en ces termes: ‘Les Provinces-Unies s'élargirent en libéralités qu'on ne saurait décrire par des termes assez forts.’ Il est vrai que les protestants français ont sans trop de difficulté trouvé une place dans la société néerlandaise. Le fait que pour une bonne partie de la population, celle notamment qui venait de triompher d'un ennemi féodal, étranger et catholique, ils étaient ‘des frères de foi’ y a certainement contribué.
Bien que cela n'ait pas valu pour les juifs, ils ont, eux aussi, été honnêtement accueillis. Pendant des siècles, ils ont pu vivre en sécurité aux Pays-Bas, sans trop de vexations. En 1940, au moment de l'invasion nazie, il y en avait 140 000 aux Pays-Bas, dont 100 000 ont été
Départ des huguenots persécutés de la Rochelle en 1661 (dessin de Jan Luyken).
exterminés sous l'occupation. Ils étaient principalement originaires d'Allemagne et de Pologne. Une minorité venait du Portugal; elle était considérée comme une élite, qui a donné des artistes, des savants, des penseurs importants dont Spinoza est le plus connu.
Les Hollandais se plaisent à évoquer le souvenir de ces faits d'immigration témoignant d'un esprit national d'hospitalité et de tolérance. Excellente tradition, se plaît-on à répéter. Cependant, si elle n'a pas disparu en tant que mythe ou idéal, reposant sur une réalité historique, elle n'en risque pas moins d'être sérieusement ébranlée par des événements plus actuels.
‘La tradition d'accueil hollandaise a bien changé’ a pu titrer le quotidien français Libération le 27 août 1985, jour où dix-huit réfugiés politiques iraniens ont été expulsés des Pays-Bas. Le journal a rappelé à cette occasion le mauvais accueil fait aux Tamouls, à qui les autorités néerlandaises avaient refusé le statut de réfugié politique. A l'heure actuelle (avril 1987), le gouvernement néerlandais prépare d'ailleurs des mesures draconiennes destinées à limiter les possibilités d'entrée de réfugiés, leur nombre (5865 en 1986) étant jugé excessif et l'afflux des premiers mois de 1987 étant considéré comme intolérable.
Certes, l'image était trop belle. Ceux qui se souviennent volontiers de la tradition d'accueil ont tendance à oublier ce qui arriva vers 1930 lorsque quelques centaines de marins chinois, licenciés par des compagnies néerlandaises exprimèrent le désir de s'installer à Rotterdam et à Amsterdam.
Ils se virent confrontés à des réactions de presse hostiles où ne manquaient pas les avertissements contre ‘le péril jaune’. Ce qui
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n'empêche pas, d'ailleurs, l'établissement aux Pays-Bas d'une importante communauté chinoise, très fermée sur elle-même.
Les Chinois ont pu profiter de plusieurs circonstances. La population néerlandaise, d'une façon générale, crédite les Chinois de quelques qualités favorablement appréciées: ils ne se font pas remarquer, ils se suffisent à eux-mêmes. Ils sont sérieux, industrieux, dit-on; ils ont un sens très poussé du commerce. Et l'on pense: comme nous. Les Hollandais ne se sentent pas offusqués quand on les appelle, comme il arrive, les Chinois de l'Europe. Ces ressemblances, supposées ou réelles, ont paru plus évidentes quand les immigrés d'autres cultures, d'autres ethnies, sont arrivés. Une xénophobie peut en chasser une autre.
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Trois grandes vagues depuis la fin de la seconde guerre mondiale
Ce n'est qu'avec l'arrivée des autres minorités ethniques, après la seconde guerre mondiale, que l'immigration est devenue un problème réel aux Pays-Bas. Trois grandes vagues d'immigration se sont succédé; elles ont porté des groupes ethniques différents.
La première vague est causée par la décolonisation des anciennes Indes néerlandaises. A l'indépendance de l'Indonésie, quelque 300 000 à 400 000 personnes, dites créoles, se considérant comme citoyens néerlandais ont réintégré la métropole. Avec ces ‘pieds noirs’ arrivèrent 12 500 Moluquois, chrétiens, qui avaient servi dans l'armée coloniale néerlandaise. Ils rêvaient d'un retour au pays, l'archipel
Arrivée des Moluquois en 1958 (photo Nationaal Foto-Persbureau B.V.).
des Moluques du Sud dont l'île d' Ambon est la plus importante. Ils comptaient y créer une république indépendante de l'Indonésie. Que les autorités néerlandaises les aient hébergés collectivement dans des emplacements provisoires, dont un ancien camp de concentration aménagé par les Allemands sous l'occupation, a pu leur faire croire que leur séjour aux Pays-Bas ne serait que temporaire et que le gouvernement néerlandais les soutiendrait dans leurs revendications séparatistes.
Il n'en a rien été. La conjoncture politique internationale n'était pas favorable aux Moluquois. Leur rêve a été transformé en vaine illusion, ce qui n'a pas manqué de provoquer frustration et colère. On se souvient des actes de terrorisme perpétrés par des Moluquois contre les Indonésiens et contre les Hollandais: prises d'otages dans les ambassades et dans les trains. Depuis ces événements, le problème des Moluquois s'est sensiblement modifié. De politique, il est devenu social.
Il y a, à l'heure actuelle, environ 45 000 Moluquois aux Pays-Bas, vivant en relative ségrégation. Les trois quarts sont nés en Hollande. Ils ne connaissent pas, d'expérience, le pays dont parlent leurs parents. A leur double aliénation, envers le pays d'accueil et envers le pays d'origine, s'ajoute l'incertitude de l'avenir professionnel: le taux de chômage parmi les jeunes Moluquois, est particulièrement élevé.
La seconde vague d'immigration a commencé avec le boom économique nécessitant l'embauche de nombreux ouvriers non qualifiés étrangers. Les premiers venus étaient surtout Italiens et Espagnols. Ils sont le plus souvent repartis dans leurs pays, sans revenir, et ils ont été remplacés petit à petit par des ouvriers essentiellement marocains et turcs, et dans une moindre mesure par des ressortissants d'autres pays, Tunisie, etc.
Au début, cette immigration a été très chaotique. Les entreprises néerlandaises embauchaient les ouvriers dans leur pays d'origine, se souciant peu de formalités. Les immigrés étaient des hommes venant sans leur famille. Ils étaient logés, souvent à des prix exorbitants, dans de minables meublés. Les autorités sont intervenues pour exiger l'établissement de contrats
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Loin de la Turquie (photo Ad van Denderen).
raisonnables et des conditions de travail honnêtes.
Cette immigration musulmane a, depuis, beaucoup évolué. Certains ouvriers turcs et marocains sont retournés dans leurs pays, mais ils sont souvent revenus aux Pays-Bas, accompagnés de leurs femmes et de leurs enfants. Ces femmes et ces jeunes ont parfois trouvé du travail. Une deuxième génération s'est formée. Elle entretient un certain contact avec la jeunesse néerlandaise. Elle parle parfaitement la langue de cette jeunesse, dont elle adopte les moeurs, ce qui n'est pas toujours fait pour plaire aux parents. Les communautés turque et marocaine ont créé, à l'intérieur de la communauté majoritaire, des infrastructures partielles comme des enclaves minuscules: boucheries marocaines, cafés turcs, magasins spécialisés dans l'alimentation nationale. Une classe moyenne de petits entrepreneurs s'est constituée. Les communautés italienne, grecque et tunisienne ont surtout mis sur pied des restaurants ouverts à leurs compatriotes et aux Hollandais tentés par une gastronomie exotique.
Une troisième vague d'immigration est venue se superposer aux deux autres. Après 1970, les Surinamois et Antillais, habitants de ce qui restait en Amérique latine de l'empire colonial néerlandais, ont par dizaines de milliers quitté leurs pays pour venir s'établir aux Pays-Bas. Ils avaient tous les droits à cette immigration. N'étaient-ils pas des Néerlandais à part entière, des compatriotes de ceux de la métropole? N'avaient-ils pas, par conséquent, droit à tout ce que l'État Providence offrait de sécurité sociale? Ces considérations et la situation économique et politique incertaine au Surinam les ont certainement poussés vers les Pays-Bas, même après l'indépendance de l'ancienne Guyane néerlandaise en 1975. 200 000 Surinamois ont émigré contre 400 000 qui sont restés. Il faut y ajouter le nombre de 40 000 immigrés antillais, qui sont normalement compris dans la catégorie des immigrés surinamois par la population hollandaise incapable de faire la différence. Ainsi, le jeune Antillais victime d'un meurtre raciste en 1984 est communément désigné comme ‘un jeune Surinamois’.
La population surinamoise se compose, grosso modo, de deux groupes ethniques différents: des noirs (dits créoles) et des indiens (dits hindoustanis). L'arrivée de ces anciens colonisés a brouillé de fond en comble la problématique de l'immigration, déjà assez complexe. Cela se manifeste au niveau de la statistique.
‘Brasa’, la fête commémorative de l'indépendance du Surinam (photo Hans van den Bogaard).
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Les Surinamois ont la nationalité néerlandaise et n'entrent pas en ligne de compte dans les études sur les immigrés étrangers quand elles se fondent sur des critères juridiques. Au niveau anthropologique, les Surinamois offrent un ensemble compliqué de données. Ce sont des gens de couleur et par là susceptibles d'être confrontés avec la discrimination raciste, immédiate et vulgaire. Mais ils parlent néerlandais, ce qui, contrairement à d'autres immigrés, les qualifie pour des postes administratifs. Par suite de la bipartition ethnique, leur cohérence culturelle interne est moins marquée que celle des immigrés musulmans. Pour ceux de la métropole, certains éléments culturels surinamois vont dans le sens de l'aliénation, d'autres dans le sens du rapprochement. Ce n'est pas fait pour les faire aimer ou haïr plus que les travailleurs immigrés musulmans. Mais cela complique le problème des relations sociales. Ces compatriotes des Hollandais ne sont pas des étrangers au sens juridique du mot, mais ils sont ‘des étrangers’ pour bon nombre de Néerlandais, qui ne font valoir que des considérations anthropologiques, ethniques, pour ne pas dire racistes.
Il me paraît donc erroné d'éliminer les Surinamois et les Antillais des statistiques, quand on fait le bilan des minorités ethniques aux Pays-Bas. Il se dresse actuellement comme suit: 560 000 immigrés au total, soit 4% de la population totale qui s'élève à 14 millions de personnes. De ces immigrés, 200 000 sont Surinamois, 115 000 Turcs, 110 000 Marocains, 40 000 Antillais, 40 000 Moluquois. Le reste se compose d'Italiens, de Tunisiens, de Grecs, et autres, toujours moins de 10 000 par catégorie. La proportion des minorités ethniques est plus importante dans les villes: 20% à Amsterdam, 12% à Rotterdam et à La Haye. Les proportions sont évidemment très différentes selon les quartiers, exactement comme à Paris, comme à Londres, comme à Berlin.
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Problèmes et politique de l'immigration
Les problèmes que connaissent et que soulèvent les immigrés sont à peu près les mêmes que ceux constatés dans les autres métropoles européennes. Ils concernent le logement, l'enseignement et le chômage.
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les Pays-Bas ont connu une crise de logement très prolongée. Au moment où elle allait être résolue, l'arrivée massive des immigrés a relancé les problèmes. D'une façon générale, les immigrés ont été confinés dans de vieux quartiers peu alléchants ou dans de grands H.L.M. formant des espèces de ghettos en banlieue. Là où les autochtones ont eu de nouveaux voisins allogènes, ils ont eu la réaction qu'on connaît: réserve, pour ne pas dire rejet.
Dans les écoles primaires des grandes villes, il n'y a plus, à l'heure actuelle, de classe sans enfants étrangers, qui souvent ne parlent pas bien la langue. Les problèmes posés aux instituteurs
Intégration d'enfants étrangers dans les écoles primaires (photo Han Singels).
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sont énormes. Ils le sont aussi pour les enfants d'immigrés. Et pour leurs parents, placés devant la question de savoir dans quelle perspective ils veulent organiser l'enseignement des enfants, retour au pays d'origine ou sédentarisation définitive aux Pays-Bas?
Devant cet ensemble complexe de problèmes, les autorités néerlandaises en sont arrivées peu à peu à élaborer une politique. Elle est récente. Les contours ne s'en sont dessinés que vers 1980. Avant cette date, on avait suivi une politique dite de ‘laisser-faire’. La première vague d'immigration, après l'indépendance indonésienne, a fait croire que l'intégration ne demande pas de mesures spéciales. Il n'y en a jamais eu pour les créoles des Indes néerlandaises, ni pour les Chinois. Mais, plus tard, un consensus politique s'est constitué concernant la responsabilité du pays envers les décolonisés du Surinam, envers les travailleurs immigrés ayant un contrat avec des entreprises néerlandaises et finalement envers les réfugiés politiques. Cette responsabilité s'est manifestée dans une volonté politique au moment où l'on s'est rendu à cette évidence: l'immigration n'est pas un phénomène éphémère, passager. On a compris que probablement ce demi-million d'étrangers n'allaient pas repartir. On en a conclu qu'il fallait les prendre en charge.
La grande question fut de savoir comment. On ressentait un manque cuisant de connaissances au sujet des minorités ethniques, ce qui a conduit à l'instauration d'une commission ‘Minorités’ destinée à jeter les bases d'une politique appropriée. Sept cent millions de florins ont été votés pour mener à bien cette politique. L'objectif a été défini comme ‘l'intégration avec maintien de culture et d'identité propres’.
Un premier résultat tangible de cette politique est le droit de vote accordé aux étrangers. Droit de vote actif à ceux domiciliés aux Pays-Bas depuis trois ans; l'éligibilité requiert un séjour de cinq ans. Ceci ne s'applique qu'aux élections municipales. Aux élections municipales du 19 mars 1986, 350 000 étrangers ont disposé du droit de vote. La majorité de leurs suffrages a profité au parti socialiste Partij van de Arbeid (Parti du travail). Une vingtaine de candidats étrangers ont été élus dans différents
Travailleur immigré dans l'ancienne usine Luycks à Diemen en 1978 (photo Ad van Denderen).
conseils municipaux. On admet généralement que les immigrés auront un jour également le droit de vote au niveau parlementaire.
La politique intégrationniste va de pair, à l'heure actuelle, avec des mesures visant à stopper autant que possible l'immigration. Si cette politique est à peine admise explicitement, elle n'en est pas moins poursuivie avec rigueur. Les temps ne sont plus où une immigration clandestine était possible et permettait aux patrons peu scrupuleux de s'assurer une main-d'oeuvre ignorante, dépendante et mal payée. Certains ‘clandestins’ ont été repérés et expulsés; d'autres ont été ‘régularisés’. Depuis quelques années, le visa est imposé aux ressortissants turcs et marocains. D'une façon générale, on peut dire qu'aux Pays-Bas, la porte est close pour les travailleurs et pour les réfugiés étrangers. De plus, on promet une prime de réintégration aux étrangers qui se décideraient à retourner au pays d'origine. Pour ceux qui restent, l'obligation du passeport - dans un pays dont les habitants n'ont pas de carte d'identité - est ressentie par certains immigrés comme une mesure discriminatoire, voire une brimade.
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En accordant le droit de vote aux étrangers, les autorités ont surtout fait un geste symbolique de bonne volonté envers les immigrés.
S'inscrivant en faux contre la tradition nationale de tolérance et d'hospitalité, la xénophobie d'une partie de la population néerlandaise est toutefois réelle. Elle a trouvé son expression politique dans la création d'un parti du type Front National, s'appelant ‘Centrum Partij’. Il a eu 65 000 voix aux élections parlementaires de 1982, ce qui lui a valu un siège sur 150. L'élection d'un raciste à la Chambre des Députés a provoqué de vives discussions dans le pays entier. Cela d'autant plus que, dans certaines communes, des élections ont montré un résultat plus favorable encore au Centrum Partij. A Almere, ville nouvelle non loin d'Amsterdam, il obtint 10% des voix. Résultat qui choqua l'opinion. Une comédienne célèbre refusa ostensiblement de venir y jouer, comme prévu. Des comités antiracistes se formèrent.
A la maison d'Anne Franck, une exposition permanente met en garde les visiteurs contre toute forme de racisme. Et les commémorations de la grève de février 1942, où les travailleurs d'Amsterdam protestèrent courageusement contre l'occupant nazi persécuteur des juifs, se sont muées en manifestations antiracistes. Discussions émotionnelles, souvent chaotiques. Et qui ont cessé bientôt après pour deux raisons très différentes. Primo, le parti raciste s'est effondré par suite de dissensions intérieures. Il n'est plus considéré comme un facteur politique réel. Les élections de 1986 et de 1987 ont confirmé cette impression. Sur le plan politique, le rôle des racistes est terminé. Secundo, la fin de la récession économique a enlevé à l'image de l'immigré le côté ‘bouc émissaire’. Il n'est plus celui par qui le scandale économique arrive, faute de scandale.
Les perspectives d'une cohabitation relativement paisible des autochtones néerlandais avec les minorités ethniques immigrées ne semblent pas trop mauvaises pour les années à venir, sauf imprévu. Cet optimisme se fonde sur les considérations suivantes. Du côté des Hollandais, on commence à s'habituer à la présence d'étrangers autres que ceux qu'on connaissait déjà. Cette acceptation n'est pas inconditionnelle; elle présuppose une proportion limitée d'étrangers à qui on imposerait volontiers de ne pas se faire trop remarquer. Du côté des immigrés, il semble qu'on soit enclin à se plier à ces conditions. Un immigré turc a déclaré: ‘Nous sommes prêts à nous adapter pour 70%, pourvu qu'on nous laisse le reste.’ Cela pourrait signifier qu'on accepte l'objectif officiel d'intégration avec maintien d'identité culturelle. Les immigrés semblent, en outre, se faire aux tracasseries et aux discriminations que les minorités affrontent fatalement dans leurs contacts de la vie quotidienne avec des autochtones plus ou moins xénophobes ou racistes. Pourvu que ces inconvénients ne dépassent pas la limite du supportable.
L'optimisme est mitigé. Le risque d'imprévu subsiste, car l'équilibre dans la relation entre les différentes communautés est toujours incertain et instable. Il n'est pas du tout certain que les chômeurs actuels profitent de la relance économique. Les immigrés sont souvent des ouvriers non qualifiés, licenciés les premiers et réembauchés les derniers. Parmi les jeunes Moluquois, 40% sont sans travail. La seconde génération des immigrés pose un problème tout à fait spécifique, sur le marché du travail aussi. Les autorités ont discerné ce problème; elles ont créé quelques ‘projets spéciaux’ destinés à préparer les jeunes de la deuxième génération à un travail plus spécialisé. Entreprise demandant beaucoup de prudence, car certains autochtones veillent à ce que les autorités n'en fassent pas plus pour les allogènes que pour eux, ce qui serait à leurs yeux une discrimination à l'envers. Et vogue la galère néerlandaise, vers ce pays idéal où majorité et minorités vivent ensemble en toute justice, entre mille Scylla et mille Charybde.
AART VAN ZOEST
Adresse: Leeteinde 6, NL-1151 AK Broek in Waterland. |
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