Néerlandistique
Conférence générale de la langue et des lettres néerlandaises 1986
En pays néerlandophones comme en France, partout c'est la plainte unanime: ‘Les étudiants ne connaissent plus leur langue maternelle!’. Certains y voient une manifestation de pessimisme culturel, d'autres un cri de détresse d'enseignants en plein désarroi. La Conférence générale de la langue et des lettres néerlandaises (Algemene Conferentie Nederlandse Taal en Letteren) en a fait le thème de son congrès. A cette occasion H. Westdorp et F. Daems avaient rédigé un rapport sur ‘La situation de l'enseignement du néerlandais et le rôle des autorités des Pays-Bas et de Flandre’. Ce rapport bien documenté, qui présente un tour d'horizon des divers problèmes - évolutions du cursus scolaire, innovations tentées, scolarisation et recyclage, contrôle de la qualité de l'enseignement du néerlandais en Flandre et aux Pays-Bas -, a été soumis, le vendredi 28 novembre 1986, à la discussion d'un public de didacticiens de métier et de professeurs. Cela s'est passé à Rotterdam (De Doelen) où l'on avait organisé un certain nombre de sessions consacrées aux diverses facettes de l'enseignement de la langue maternelle. La Conférence, qui avait été placée sous les auspices de l'Union Linguistique Néerlandaise (Nederlandse Taalunie) et qui fut ouverte par son Secrétaire général O. De Wandel, avait pour objectif de transmettre des recommandations à cette instance que le traité de coopération linguistique a chargée de promouvoir l'enseignement de la langue et des lettres néerlandaises. Le rapport de Daems et Westdorp se présente comme un inventaire circonstancié et solide mais n'aborde guère le fond des
problèmes. F. Daems convint volontiers de cette carence mais fit remarquer que les moyens et le temps qui leur avaient été impartis n'autorisaient que la première phase de leur enquête, à savoir l'inventaire, l'étude des contenus ne pouvant être menée à bien qu'au cours d'une phase ultérieure.
En guise de thème commun, la Conférence traita de l'évolution du cursus scolaire. A. Kamer fit observer que la politique gouvernementale actuelle consiste à demander à un groupe de se présenter, avec l'aide de l'Union Linguistique Néerlandaise, pour assumer la tâche de définir et de conduire avec elle la rénovation des études de néerlandais. Pour sa part H. de Jonghe souligna qu'en Flandre l'innovation semble enfin naître des tentatives dispersées d'établir une progression pédagogique dans l'étude du néerlandais. Il plaida pour la mise en place d'une structure d'assistance coordonnée comparable à celle qui existe aux Pays-Bas.
L'après-midi, les différentes sessions se penchèrent sur le contrôle de la qualité de l'enseignement, sur l'innovation pédagogique, sur la scolarisation et le recyclage. Les sessions consacrées à l'innovation accordèrent beaucoup d'importance au rôle des autorités (J. Sturm), au poids des résistances internes et au rôle des structures enseignantes (Sollie).
En ce qui concerne la scolarisation et le recyclage, même plainte en Flandre et aux Pays-Bas: la formation didactique est insuffisante et le recyclage repose par trop sur la bonne volonté de quelques-uns. En ce qui concerne le contrôle de la qualité, H. Wesdorp estimait que les examens de fin d'études et l'inspection, qui en tiennent toujours lieu, ne suffisent pas, mais qu'on pouvait peut-être attendre le salut de l'évaluation des niveaux.
En session finale, on présenta des amendements aux propositions et recommandations formulées à la fin du rapport par ses rédacteurs. C'est à l'Union Linguistique Néerlandaise qu'il revient maintenant de veiller à la mise en oeuvre de ces propositions et recommandations.
Ludo Beheydt
(U.C.L. - Certificat de néerlandais).
(Tr. J. Fermaut)