Septentrion. Jaargang 10
(1981)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermd
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Lettre flamande◼ la fondation néerlandaise Praemium Erasmianum décerne annuellement, depuis 1958, le prix Erasme, qui couronne une personne ou une institution contribuant à la promotion de la conscience européenne et à l'enrichissement du patrimoine culturel européen. Le lauréat pour 1982 est le dominicain flamand et théologien mondialement connu Edward Schillebeeckx. Né à Anvers le 12 novembre 1914, sixième enfant d'une famille qui en compterait quatorze, Schillebeeckx connut une enfance heureuse à Kortenberg (Brabant flamand), suivit l'enseignement secondaire chez les jésuites à Turnhout et entra chez les dominicains à Gand en 1934. Ordonné prêtre à Louvain en 1941, il obtint son diplôme de théologie et y devint maître de conférences dans l'école de l'ordre. En 1945-1946, il étudia à la faculté théologique des dominicains Le Saulchoir à Etiolles. Concomitamment, à Paris, il acquit de solides connaissances philosophiques et scientifiques, notamment en matière d'approche critique des textes, à la Sorbonne, au Collège de France et à l'Ecole des hautes études. Il y rencontra notamment les pères Chenu et Congar ainsi qu'Albert Camus. Ayant passé son doctorat au Saulchoir en 1951, il reprit ses cours à Louvain, puis, en 1958, fut nommé professeur de théologie dogmatique à l'unique faculté néerlandaise de théologie, et qui fut encore conservatrice, celle de l'Université catholique de Nimegue. En 1959, il était promu magister theologiae à Rome. Il apparut d'emblée, dans la Tijdschrift voor Geestelijk leven (Revue de vie spirituelle) et dans ses premiers ouvrages sur les sacrements (1952), Marie (1954) et le Christ (1958), que le dominicain aspirait à une spiritualité nouvelle et optait ouvertement
Portrait d'Edward Schillebeeckx (David Levine, New York Review).
pour une voie de rénovation. Les évêques néerlandais l'appelèrent comme conseiller théologique pour le concile de Vatican II. Bien que Rome refusât de le nommer expert officiel du concile, Schillebeeckx exerça une influence indéniable sur l'élaboration de plusieurs notions clés: l'accent mis sur le Christ entouré du ‘peuple de Dieu’, la collégialité face aux rigides structures hiérarchiques de l'Eglise, un oecuménisme plus prononcé et une plus grande ouverture sur le monde. Il joua ensuite un rôle important dans le bouleversement que connut l'Eglise néerlandaise postvaticane, où furent mises en question nombre de notions fondamentales. En ces années, Schillebeeckx effectue un immense travail de réflexion, d'approfondissement et de redéfinition, fondé sur une vaste érudition et influencé notamment par les philosophes de l'école de Francfort et par le mouvement latino-américain de la théologie de libération qui transparaît dans la Tijdschrift voor Theologie (Revue de théologie) à partir de 1960, dans la revue internationale Concilium à partir de 1965, et | |
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dans une approche renouvelée des thèmes ecclésiaux classiques (cf. bibliographie). Schillebeeckx, inévitablement, devait déranger et susciter des controverses. Fin 1968, la presse mondiale se fit l'écho d'accusations d'hérésie et d'enquêtes à Rome, mais l'affaire fit long feu et l'intéressé ne reçut jamais la moindre information à ce sujet. Entre-temps, il s'acheminait vers sa grande synthèse, une nouvelle christologie ou ‘récit du Christ, qui est le récit de Dieu avec les hommes, qui doit devenir notre récit à tous, avec toute sa puissance mystique, éthique, politique ou libératrice, sa force d'enthousiasme et d'engagement, qui ne se termine pas dans notre histoire’. Dans Jezus, het verhaal van een levende (1974 - Jésus, le récit d'un vivant), ouvrage touffu et difficile mais magistral, où le lecteur suit pas à pas la démarche de réflexion, Schillebeeckx s'efforce de retracer une image historiquement justifiée du Christ et de définir sa signification à la lumière de la tradition et de témoignages de contemporains. Cherchant à traduire la révélation du Christ pour notre époque, il examine, par-delà l'institution de l'Eglise, de quelle manière les chrétiens de la première heure, de
Edward Schillebeeckx.
l'Eglise primitive, ont perçu le message divin transmis à travers l'homme Jésus de Nazareth. Dans Gerechtigheid en liefde, genade en bevrijding (1977 - Justice et amour, grâce et libération), il se propose de déceler la révélation passée et présente de Dieu à travers les hommes et, à partir d'expériences fragmentaires de justice et d'amour sur terre et dans une perspective dépassant les contingences historiques, de trouver une solution philosophicothéologique à la question de la souffrance de l'homme contemporain. Le succès retentissant du livre de 1974 a-t-il inquiété Rome, l'auteur a-t-il été dénoncé par des adversaires acharnés? Toujours est-il que, fin 1976, la Congrégation pour la doctrine de la foi engagea une procédure d'examen portant sur l'orthodoxie de l'ouvrage. La nouvelle ‘affaire Schillebeeckx’, et plus spécialement son aspect plus ou moins inquisitorial, ne manqua pas d'émouvoir profondément les milieux intéressés. Elle fut close provisoirement le 15 décembre 1979: le théologien n'est pas condamné mais n'en demeure pas moins officiellement suspectGa naar eind(1.). Des conceptions divergentes sur le plan théologique sont manifestes. Par ailleurs, les solutions qu'examine Schillebeeckx sur le plan de la fonction sacerdotale pour pallier le manque croissant de prêtres et néanmoins préserver les droits religieux de la base ne vont pas non plus dans le sens voulu par la Curie. Ou le Vatican aurait-il voulu prendre les devants et mettre en garde le dominicain qui prépare le troisième volume de sa christologie, où il examinera comment la présence de l'homme dans le monde appelle une dimension de profondeur religieuse se concrétisant dans la religion et l'Eglise? L'ouvrage devrait notamment comporter une critique de la praxis socio-politique de l'Eglise, fondée sur l'Evangile lui-même. Il est notoire que Schillebeeckx critique assez sévèrement la pratique démocrate-chrétienne telle que la connaissent plusieurs pays européens, et qui dissimule souvent les véritables problèmes sous un modèle d'harmonie, sous le couvert de notions politiquement floues d'amour, de solidarité voilant souvent des réalités et des intérêts bien moins élevés. Soucieux d'actualiser l'Eglise dans le monde contemporain, en vertu de son message et de ses origines, il dénonce vigoureusement la sélectivité avec laquelle elle se prononce régulièrement dans le domaine de la micro-éthique (individu, famille), mais se garde d'en faire autant sur le plan de la macro-éthique (nucléaire, armements, faim dans le monde, droits de l'homme). Il n'hésite pas à prendre position, par exemple contre l'énergie nucléaire, en 1975, contre la politique en matière d'avortement du cartel des partis catholiques néerlandais en 1977, contre le conservatisme systématique de l'évêque de Roermond, monseigneur Gijsen, en 1979, et tout récemment contre les armes nucléaires. Le succès rencontré par ses livres, l'écho provoqué par ses pri- | |
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ses de position, la solidarité internationale affichée en 1979, les doctorats honoris causa qui lui furent décernés par les universités de Saint Louis (Missouri), Chicago, Montréal, Louvain (section néerlandaise), et par l'Ecole de théologie de Berkeley (Californie) en témoignent: nombreux sont ceux qui savent gré à Schillebeeckx de les guider avec sérieux et responsabilité sur le chemin de l'exploration de la signification que peut revêtir l'Evangile pour notre temps et pour le monde futur. Foi évangélique et profond humanisme, retour aux sources et vaste érudition, explicitation et approfondissement du message divin, esprit subtil et critique, mais placide et tolérant, lutte en faveur d'une théologie rénovée et exercée librement et d'une plus grande émancipation des fidèles: autant de points sur lesquels Schillebeeckx rejoint Erasme pardelà les siècles. C'est à juste titre que la fondation Praemium Erasmianum tient à couronner l'oeuvre du théologien et l'influence qu'elle exerce, qui à la fois confirment les valeurs classiques de la culture européenne et constituent une importante contribution à la réflexion autocritique de celle-ci. | |
Bibliographie des oeuvres de Schillebeeckx parues en français:Le Christ, sacrement de la rencontre de Dieu. Etude théologique du salut par les sacrements. Tr. Augustin Kerkvoorde osb. Paris, Editions du Cerf, coll. Lex orandi 31, (1961), 271 p. Idem, coll. Foi vivante 133, 1971, 264 p.◼ le 22 juillet 1981 mourut à Schoten (province d'Anvers) Eugène de Bock, né le 23 avril 1889 à Borgerhout. Grandi dans le climat issu des premières lois linguistiques, portant notamment sur l'enseignement secondaire, de 1883, il fut renvoyé de l'athénée (= lycée) d'Anvers pour cause de flamingantisme en 1907, travailla cinq ans dans une maison de commerce, puis passa à la célèbre Bibliothèque municipale d'Anvers, où il fut congédié en 1918 en raison de ses convictions flamandes, exprimées dans des publications activistes pendant la première guerre mondiale. En 1919, avec son frère, il mit sur pied la maison d'édition ‘De Sikkel’ (La faucille), qui deviendrait l'un des pionniers de l'édition en Flandre et qu'il dirigea jusqu'en 1954. En tant qu'éditeur littéraire, il stimula beaucoup les jeunes auteurs et se montra ouvert à la modernité. Ainsi fonda-t-il la revue Ruimte (1920-21 - Espace), porte-parole de la génération des expressionnistes humanitaires qu'il édita par la suite: Paul van Ostaijen, Wies Moens, Gaston Burssens, Marnix Gijsen, Paul Verbruggen. Après la deuxième guerre mondiale, il édita la revue Tijd en mens (1952-53 - Le temps et l'homme) et contribua à lancer de jeunes auteurs progressistes tels qu'Hugo Claus, Jan Walravens, Remy C. van de Kerckhove et d'autres encore. Il attirait en même temps une pléiade d'artistes pour des illustrations originales et modernes tels que Jozef Cantré, Paul Joostens, Floris Jespers, Joris Minne, Jos Léonard. Très porté sur l'histoire, il édita plusieurs collections consacrées notamment aux primitifs flamands, aux villes et paysages, au folklore, aux documents sur l'art flamand. Fondateur, en 1913, de la première association de promotion du néerlandais standardisé en Flandre, il favorisa la rénovation du livre scolaire et stimula aussi les travaux de linguistique néerlandaise. En 1956, il créa encore la revue scientifique Spiegel der
Eugène de Bock (1889-1981).
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letteren (Miroir des lettres). Il organisa en 1929 la première Semaine du livre en Flandre, fut cofondateur de l'Association de promotion du livre flamand en 1930 et contribua à la mise sur pied de la première Foire du livre en Flandre en 1932, toutes initiatives qui subsistent et ne cessent de gagner en ampleur et dont l'impact, notamment par l'intermédiaire des écoles et des bibliothèques, est capital. Parallèlement à cette activité de promotion du livre, ce lettré grand-néerlandais fit oeuvre d'écrivain et d'historien. Jeugd in de stad (1918 - Jeunesse dans la ville) esquisse le climat des milieux flamingants anversois de l'époque. Se tournant de préférence vers l'histoire littéraire, il s'attacha tout particulièrement à Hendrik Conscience, ‘qui apprit à lire à son peuple’. Il lui consacra sa première publication en 1912, lors d'importantes manifestations pour le centenaire de l'auteur - dont De Bock était la cheville ouvrière et qui furent à l'origine de la création, ultérieurement, des Archives et musée de la vie culturelle flamande à Anvers -, et d'autres études en 1920 et 1939. Il semblait fasciné par la longue éclipse culturelle que connut la Flandre au cours des siècles précédant cet ‘éveilleur romantique de la conscience flamande’. Aussi s'est-il efforcé de réhabiliter certains poètes rhétoriqueurs (Colijn van Rijssele, Johan Baptist Hauwaert) et, dans plusieurs recueils d'essais, de souligner le mérite de ceux qui, au dixhuitième siècle et dans la première moitié du dix-neuvième, surent préserver un minimum de culture jusqu'à ce que s'annonçât la renaissance flamande, qu'il traitait dans son dernier recueil Ondergang en herstel of het begin van de ‘Vlaamse beweging’ (1970 - Déclin et renaissance ou le début du Mouvement flamand). Dans De Nederlanden (1949 - Les Pays-Bas; réédité en une édition de luxe en 1966), il nous a laissé une grande synthèse de l'histoire, des arts plastiques, de l'architecture et de la littérature considérés dans une perspective grand-néerlandaise. En 1979, il publia encore ses mémoires d'éditeur. Avec Eugène de Bock disparaît un homme qui, travailleur discret mais assidu, fit bénéficier au cours de sa longue vie la communauté à laquelle il appartenait de son érudition historique et littéraire, de sa richesse intérieure et de son courage, et sut rester fidèle aux idéaux qu'il s'était forgés dans sa jeunesse. ◼ la ville de bruges a organisé, du 18 juillet au 18 octobre 1981, dans le somptueux décor du musée Gruuthuse, une exposition consacrée à l'Art flamand sur parchemin, où le visiteur pouvait admirer une sélection de cent dixhuit manuscrits rehaussés de miniatures, réalisés à Bruges entre le douzième et le seizième siècle. Un premier groupe comprenait des manuscrits provenant du chapitre Saint-Donatien, siège de la Chancellerie comtale, ou se rapportant à celui-ci, et des manuscrits provenant des abbayes cisterciennes
Le musée Gruuthuse à Bruges.
des Dunes à Koksijde et de Ter Doest à Lissewege, fondées au douzième siècle et où un scriptorium travaillait dans le style sobre. Suivait une sélection de manuscrits écrits et enluminés dans le troisième quart du treizième siècle et destinés à la bourgeoisie fortunée. Le développement économique et social qu'avait connu la ville en tant que centre de production de textile (drap) et grâce à son port cosmopolite, avec des activités bancaires et commerciales, d'une part, et un renouveau religieux, d'autre part, expliquent l'impressionnante production de manuscrits, et plus particulièrement de psautiers, de l'époque, qui permet de faire état d'une véritable école brugogantoise. Parmi ces chefs-d'oeuvre du style gothique naissant, signalons plus spécialement la monumentale Bible de Ter Doest. Une section spéciale était réservée à la bibliothèque de Jan Crabbe, abbé des Dunes de 1457 à 1488, mécène éclairé, à cheval sur le Moyen Age flamand finissant et l'humanisme italien, qui fit exécuter de superbes manuscrits exposés pour la première fois. L'exposition se terminait par un ensemble | |
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‘L'adoration des Mages’, illustrant un psautier réalisé vers 1253.
Illustration du traité ‘De l'art de la chasse oyseaux’ de Frédéric II de Hohenstaufen, réalisé vers 1485-1490, provenant de la bibliothèque de Louis de Gruuthuse.
de manuscrits de la célèbre bibliothèque de Louis de Bruges, seigneur de Gruuthuse, normalement conservés à la Bibliothèque nationale de Paris et qui retrouvèrent ainsi le fastueux palais où leur propriétaire les admirait avec fierté il y a cinq siècles. Un imposant catalogue a été publié à cette occasion, détaillé et richement illustré, mais malheureusement déjà épuisé. Il constitue un important instrument scientifique, qui devrait favoriser des recherches plus poussées sur nombre d'aspects inconnus ou inexplorés jusqu'à présent. Il comporte des exposés consacrés à l'art de la miniature en général, à la guilde des libraires, aux bibliothèques médiévales et aux activités d'écriture autour de Saint-Donatien à Bruges. Une brochure distincte réunit, en traduction | |
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française, les introductions aux différentes sections de l'exposition. Vlaamse kunst op perkament. Brugge, Gruuthusemuseum, 18 juillet - 18 octobre 1981, 295 p. 88 ill. en noir et blanc, 33 ill. en couleurs. Brochure Art flamand sur parchemin, 24 p. ◼ la belgique en crise? plus que jamais. La Belgique agonisante? Peut-être. Est-elle à la veille de découvrir son inexistence officielle? La Belgique s.a. devra-t-elle déposer son bilan et proclamer sa faillite? Le Belge, après autodissection, s'avère-t-il indéfinissable? Est-il apatride professionnel? Se découvre-t-il atteint de belgopathie? Un peuple en quête d'identité, identité que d'aucuns cherchent à figer au niveau de communautés culturelles, d'autres à celui de régions socio-économiques, dans un imbroglio institutionnel où les architectes mêmes du dédale ne trouvent presque plus la sortie? Incontestablement. Mais on ne se débarrasse pas d'un pays, décalque concret et palpable de la notion abstraite de nation, d'Etat, comme d'un vieux manteau. On a beau enterrer le cadavre, le défunt ne quitte pas notre coeur, notre esprit; il rôde autour de nous, hante nos rêves, tire des ficelles de notre subsconscient. Un pays, cela vous colle à la peau. A partir d'un texte de Marc Quaghebeur intitulé Littérature et fonctionnement idéologique en Belgique francophone, Jacques Sojcher conçut l'idée de consacrer un livre à La Belgique malgré tout où, traduisant ‘l'intériorisation de l'exil’, des écrivains partent à la recherche ‘de la persistance d'un rapport entre des morceaux d'enfance, des bribes de paysage, des chevauchements de langues, le puzzle des rencontres ici et l'oeuvre d'écrivains belges ou ayant traversé et retraversé la Belgique, d'un rapport entre ce pays et l'imaginaire amnésique et ressouvenant de la fiction’. Soixante-dix écrivains ‘belges’ se trouvent ainsi réunis dans une liberté absolue pour montrer, à travers les genres les plus divers, ‘que l'imaginaire des écrivains, l'imaginaire artiste est différent de celui des politiciens, des maîtres des médias, des administrateurs culturels, des positivistes de la langue, de la région - du pouvoir, à la belge’. Il y a de tout, et tout y est. Le choc de la reconnaissance, c'est parfois gai, quelquefois drôlement cocasse jusque dans l'absurde, ou aussi platement ridicule; parfois c'est cinglant, agaçant..., mais on est bien obligé de se dire: En effet... Le recueil fait songer à un kaléidoscope où le lecteur se sent plongé en plein dans le mystère belge. Il s'étonnera, s'irritera, se reconnaîtra, ne comprendra pas toujours, pas nécessairement. Après lecture, le mystère demeure, le poursuit, éventuellement l'obsède. Quoiqu'il arrive, cette réalité-là vivra encore longtemps, à moins qu'on ne l'hiroshimise. Cette image aux ramifications historiques et culturelles profondes, au substrat sociologique complexe, accroche, incite à en savoir davantage, s'avère plus riche, plus diversifiée
La Belgique malgré tout. Littérature 1980. Numéro composé par Jacques Sojcher. Revue de l'Université de Bruxelles, 1980/1-4, 561 p. Editions de l'Université de Bruxelles, Parc Léopold, 1040 Bruxelles, Belgique.
et insaisissable que ses représentations étroites, schématisées, médiatisées. ‘La Belgique semble faire tout pour décourager l'amour que l'on serait tenté de lui porter’, écrit Paul Willems. Six textes d'écrivains flamands (Hugo Claus, Freddy de Vree, Jef Geeraerts, Daniël Robberechts, Stefaan van den Bremt, Johnnie Verstraete) en traduction française, c'est peu, mais le choix semble dicté principalement par le hasard de rencontres et de contacts personnels. Il semblait inévitable que le creuset belge malgré lui qu'est Bruxelles, ville qui incarne précisément l'amalgame et la bâtardise spécifiquement belges, occupât une grande place, mais toutes les couleurs locales sont présentes. Le lecteur français découvrira certes plusieurs noms connus, mais grâce à un excellent chapitre bio-bibliographique, ce volume lui ouvrira un domaine d'exploration plus vaste. willy devos |
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