Septentrion. Jaargang 9
(1980)– [tijdschrift] Septentrion– Auteursrechtelijk beschermdActes du premier Congrès international sur Michel de Ghelderode.La Société internationale des Etudes sur Michel de Ghelderode vient de publier, par les soins de R. Beyen, M. Otten, G. Nicoletti et V. Amoroso, les ActesGa naar eind(1) de son premier Congrès international qui s'est déroulé à Gênes du 22 au 25 novembre 1978. Quatorze pays envoyèrent leurs représentants, du Japon aux Etats-Unis, du Canada à l'U.R.S.S.; à l'affiche: trente-quatre conférences, trois spectacles, trois expositions, une table ronde des metteurs en scène ghelderodiens, des interviews, des projections... et cela en présence de plus de quatre cents personnes venues du monde entier! C'est donc à juste titre que le professeur R. Beyen pouvait ouvrir le Congrès par une communication sur Le rayonnement mondial du théâtre de Michel de Ghelderode. Parmi les facteurs qui rendent compte de cet engouement permanent du public, l'auteur cite la valeur poétique de cette oeuvre et l'universalité de ses thèmes, mais surtout son éminente théâtralité. On trouve chez Ghelderode ‘toute la gamme des moyens scéniques qu'Antonin Artaud préconisa comme “spécifiquement théatraux”: le théâtre dans le théâtre, la marionnette, le masque, le carnaval et la fête foraine, le cirque, le music-hall, le cinéma, la pantomime, le chant religieux et profane, la musique populaire et classique, la danse, l'expression corporelle, sans oublier les couleurs de la peinture de Breughel et de Bosch’ (p. 22). Ces qualités scéniques ont fait dire à André Reybaz, qui a révélé Ghelderode à Paris et au monde: ‘Ghelderode restera un exemple, un ferment, et on se servira de lui, on partira de lui à des époques où le théâtre aura justement besoin de revenir à ses origines, à quelque chose de dynamique, à quelque chose à la fois de profond et de forain’ (ibid.). Un certain nombre de contributions décrivent la carrière de l'oeuvre ghelderodienne dans des pays aussi divers que l'Italie, la Russie, la France, la Hongrie, l'Espagne et la Pologne. Particulièrement révélateurs sont les témoignages des jeunes metteurs en scène qui présentent leur vision personnelle des pièces qu'ils ont montées, tels Nele Praxinou et Martine Wyckaert (Belgique) ou Marcel Lupovici (Italie). L'amateur aussi bien que le spécialiste liront avec plaisir le grand nombre d'analyses fouillées consacrées à tel ou tel aspect de cette oeuvre. Un article toutefois nous a fortement étonné, encore que son auteur, Antonio Mor, le qualifie lui-même de ‘marginal’, bien que pour d'autres raisons sans doute que celles qui nous sont venues à l'esprit au cours de la lecture. L'auteur se propose d'étudier le thème du ‘grotesque tragique’ ‘pour illustrer, à travers un aspect de l'oeuvre complexe de Michel de Ghelderode, comment celui-ci s'insère dans la tradition de la culture belge’ (p. 171). Qu'il ne s'agisse pas d'un lapsus devient manifeste lorsque A. Mor affirme: ‘La Belgique a deux langues et donc deux littératures. Mais celles-ci ont un développement parallèle et des caractères semblables. Nous croyons à cette âme belge dont le grand Henri Pirenne a démontré à jamais l'antique existence’ (p. 172)! L'auteur a de la suite dans les idées car il qualifie Charles De Coster de Wallon (‘Si sa mère était de Huy, son père était bien un Yprois’: J. Hanse dans l'Histoire illustrée des lettres françaises de Belgique, p. 305) et il considère La Légende d'Ulenspiegel comme la grande épopée de la littérature française de Belgique: deux demi-vérités qui, ainsi formulées, sont des altérations sinon ‘tragiques’ du moins ‘grotesques’ des faits.
Vic Nachtergaele. |
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