phone et sans garanties pour les habitants flamands, serait dès le début rejeté.
En 1970, la Constitution belge fut adaptée aux nouvelles conceptions politiques, dites communautaires. Dans la charte fondamentale fut inscrite la reconnaissance de quatre régions linguistiques (la région de langue néerlandaise, la région de langue française, la région de langue allemande et la région bilingue de Bruxelles-capitale) et de trois communautés culturelles (la néerlandaise, la française et l'allemande).
Un article 107quater reconnut en outre trois régions: la région flamande, la région wallonne et la région bruxelloise. Le même article prévoyait la possibilité de créer des organes régionaux, composés de mandataires élus, et ayant un pouvoir réglementaire (donc pas de compétence législative).
La révision de la Constitution, complétée par des lois d'exécution, instaura en fait, par la création d'un Conseil culturel néerlandais et d'un Conseil culturel français (composés des parlementaires de chaque communauté linguistique), un fédéralisme culturel à deux. La même révision laissait entrevoir, mais sans le réaliser encore, un régionalisme à trois.
Cette ambiguïté allait provoquer des malentendus, des affrontements entre partis politiques et aggraver les tensions communautaires.
Dans les années suivantes, l'effort des régionalistes wallons fut en effet axé sur la réalisation du régionalisme à trois, mais contrecarré ou freiné par les Flamands des partis gouvernementaux, qui attendaient vainement les garanties promises contre le danger d'un déséquilibre institutionnel, provoqué par une alliance Wallonie-Bruxelles contre la Flandre. Les Flamands avancèrent encore une autre objection. Selon eux, les assemblées régionales et les exécutifs régionaux, prévus par l'article 107quater de la Constitution, pourraient menacer la stabilité politique du pays, en devenant des ‘contre-pouvoirs’ provoquant des conflits de compétence entre les régions et les institutions centrales de la Belgique.
C'est dans ce climat de différends et de contestation communautaire que s'est constitué le gouvernement Tindemans.
Dès le début, le premier ministre s'attela à la lourde tâche de trouver un terrain d'entente, où des formules de compromis pourraient être étudiées.
La loi Perin - condition sine qua non à l'entrée du Rassemblement Wallon au gouvernement - fut votée dans l'intention non pas de réaliser immédiatement la régionalisation, prévue par l'article 107quater de la Constitution, mais de la préparer.
En vertu de cette loi furent instaurés trois conseils régionaux, composés de sénateurs (pour le conseil bruxellois siègent aussi des membres du conseil d'agglomération), et ayant la possibilité de donner des avis aux ministres. Dans la hiérarchie institutionnelle, ces conseils consultatifs viennent forcément loin derrière les conseils culturels, qui ont des pouvoirs réels et législatifs. En outre furent institués, au sein du gouvernement central, trois comités ministériels, respectivement pour les trois régions.
Lors du débat parlementaire sur le projet de loi Perin, les partenaires flamands du Rassemblement Wallon ont déclaré que pour eux il s'agissait d'un essai de régionalisation, ne les engageant pas plus loin ni définitivement. Ils n'ont pas caché leur inquiétude au sujet du conseil bruxellois, où la majorité est plutôt hostile aux Flamands.
(Ces derniers mois, des bourgmestres de l'agglomération bruxelloise ont encore aggravé ce sentiment d'inquiétude et d'irritation en organisant leur administration com-