Ons Erfdeel. Jaargang 11
(1967-1968)– [tijdschrift] Ons Erfdeel– Auteursrechtelijk beschermd
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à ce problème, fait honneur à leur perspicacité. Un édit royal de 1668 créa en effet le Conseil Souverain de Tournai. Le Tournésis étant le seul territoire qui était passé intégralement sous la domination française, le roi se conformait aux traditions du pays en y créant une institution propre, qui ne relevant pas du Parlement de Paris, était souveraine. De plus il stipula que tout autant les conseillers que le personnel subalterne ne pourraient se recruter que parmi les ressortissants du pays conquis.
Cette politique de conciliation n'eut guère les résultats qu'on en escomptait. L'opposition à l'intégration française ne désarma pas. Dès 1685 un revirement se dessine dans la politique royale. L'attitude conciliante fait place à une politique aggressive. Déjà en 1679 on avait supprimé l'antique privilège de non-appel en matière criminelle. En 1681 on supprima le droit d'intervention des bourgeois dans la désignation des magistrats urbains et en 1691 un ‘Bureau des finances’ instaura la vénalité des offices.
On avait déjà en 1689 déclaré l'impôt de capitation applicable en Flandre. L'administration française, s'inspirant de l'absolutisme royal, finit au cours du 18e siècle à ne plus laisser la moindre initiative au pouvoir local. Elle intervint dans tous les domaines: celui de l'économie, en modifiant le réglementation corporative à sa guise, celui de a culture, en créant des collèges royaux, qui lui sont dévoués, enfin celui de l'Eglise, en imposant les abbés et évèques de son choix. Devant la puissance grandissante de l'administration, la population, restant fidèle à son particularisme, eut recours aux méthodes indirectes d'opposition et parfois même à la rébellion. Les intendants, tacticiens avisés, estimèrent qui ‘il ne faut point publier ni même faire semblant de croire que les ennemis forment des rébellions, quoiqu'ils n'oublient rien pour le faire’.
Malgré tout, l'administration, sécondée par le Conseil Souverain de Tournai, devenu en 1685 le Parlement de Flandres, eut finalement raison de l'opposition ouverte. Celle-ci trouvait cependant dans l'Eglise et dans les traditions culturelles des classes populaires des alliés efficaces. L'attitude de l'Eglise s'explique par le fait que les évêques avaient en partie leurs sièges en dehors du royaume et échappaient ainsi à l'emprise du roi de France. D'autre part les confrèries, congrégations, chambres de rhétorique et sociétés d'archers, qui pullulaient surtout en Flandre flamande, étaient d'efficaces et ardents foyers de particularisme, et parlant de résistance. Un exemple curieux de la tenacité de ce particularisme est celui de Fr. Jos. Bouchette, député de Bergues à l'Assemblée Nationale, qui proposa en séance du 11 janvier 1790 de publier dorénavant le texte de nouvelles lois en traduction flamande. Cette proposition fut d'ailleurs adoptée par l'Assemblé mais se butta au veto royal. Plus tard l'idée de Bouchette fut reprise par Charles Lambrechts, qui devenu ministre de la justice, prit en 1797 l'initiative d'une édition flamande du Bulletin des Lois de la République Française. |
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