De Nieuwe Gids. Jaargang 8
(1893)– [tijdschrift] Nieuwe Gids, De– Gedeeltelijk auteursrechtelijk beschermd
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Dédicace.Aux moutons-criards chevauchés en pincenant sur des moulins-à-vent, aux lézards marinés, aux femelles à ventres et fesses pendantes comme des loups d'éléphants blancs, aux froids foetus du diable, qu'il faut dorloter trois années, pour qu'ils se chauffent jusqu'à la température d'une mamelle de chienne-de-mer, aux inallaitables avortons de succubatisme qui ne têtent que la stérilité de biscuits et d'anchois au-lait-à-1'eau, aux petits valets-de-chambre de leurs pères stupéfaits et de leurs mères mortes-au-lit, aux chaude-petisses de babichons, aux vraiment minimes gentlemen pour un enfer-par-terre tout-à-fait nouveau, aux tombola-surprises à deux centimes de la kermesse des anges, aux pseudo-mystiques, c'est aux practico-romantistiques, aux artistiques | |
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blafards Vanédenïens, aux petits-fils du Grand-Singe de Darwin-daguerréotype, qui se nomment étudiants par grâce d'une académie pédantesque, aux jeunes notaires moroses de ce fin-de-siècle....: est dédié l'article qui suive, dans lequel enseigné leur sera: | |
Comment on est fou.I. Au contra-point horizontal.C'est triste que la plupart de vous soient damnés par ce siècle: à être dans le mouvement. Et pourtant c'est ainsi. Après l'infection qui date de Babel, du moment ou les hommes voulurent jurer haut et parler loin, et qui nous donna finalement ce siècle saugrenu-ci, il n'y a après tout que le vieux Positivisme lui seul pour nous préserver du vertige définitif de l'enfer. L'art est comme une chance, mais l'art, qui d'abord a dû être simple comme Dieu, s'est attristé, s'est enfoncé en-arrière dans l'infinitésimalité de la Matière (la Matière enivrée des Romantiques, la Matière suante de Zola, la Matière diamantée des Parnassiens et des Modernes). L'art a précédé comme toujours et cette période finale, courbée sous nos corps, encore osseux et bouffis d'eau rouge, a suivi pour se perdre dans les ténèbres, et là notre chair a bien peur, pressentant que notre âme va périr, et nous allons toujours en-bas, en-bas, et bientôt le positivisme là-haut semble laid comme la réalité et préférons-nous l'embrouillement de notre plongeon, tandis qu'il bourdonne mystiquement dans nos oreilles, à l'air fraiche du champ monotone, où la simplicité règne, silencieuse comme en extase intérieure vers les cieux. C'est (pour la première fois peut-être au monde) l'enfer - selon la volonté humaine (:) ce siècle. | |
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II. A la ligne Verticale.Alors (l'année 1880)....... Un mouvement par saccades parmi les hommes, un effort: pour reformer le cordon de la liberté. La liberté (perdue), pour la deuxième fois?, c'est fatalement impossible.... et l'effort se brise et se renouvèlent les plaintes des morsures intérieures, et de nouveau la conscience des peines intestines. Seulement..... la liberté existe, et non pour les intelligences de mérite, et non pour les coeurs de dévouement à quelle chimère que ce soit et non pour les poètes siéclistes d'un siècle qui n'existe pas lui-même, parce qu'il n'existe pas libre, mais elle est seulement pour quelques enfants, dont les pères sont morts et dont les mères se taisent de leurs lèvres tristement, sempiternellement closes par le Secret de Dieu Être dans le mouvement horizontalement contra-punctuel? l'Enfant ne veut pas, et son père qui est mort et sa mère ne peuvent vouloir pour lui, et il ne peut plus lui-même, car en prêtant l'oreille à l'entourage, héréditairement terrestre, celui-ci sousouille comme une tempête mise en petites bouteilles par mille petites pièces et ses mouvements, l'Enfant ne peut pas les y prêter, qui n'existent que comme: Ensemble, monadesque et indivisible. La Liberté: comme un vent sans température et sans force à-travers un immense ciel absolument blanc, n'éclorera peut-être horizontalement, qu'au moment que la terre aura parcouru son cours universel............ En attendant ce moment suprême, dans lequel les bonhommes députés, critiques psychologues, dynamo-socialistes, sociologues-théologiens, tiqueurs juridiques, boutiquiers littéraires, charitables ambitieux, seront bien forcés de calmer leurs transports ridicules et de s'asseoir sur eux-mêmes.... Il n'y a que la ligne Verticale, la Poésie classique et le vin chaud.
Chartres 28 Mars 1893. |
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