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Race et racisme par Otto Forst de Battaglia.
1. Qu'est-ce qu'une race?
La race est une réalité, les races et leurs différences existent, mais il s'agit de s'entendre sur la signification du mot et sur la portée de son contenu. Une race humaine, c'est l'ensemble des individus qui présentent un certain nombre de signes extérieures et de qualités physiques communs et héréditaires. Cette communauté est la conséquence visible du fait généalogique de la parenté qui existe entre les membres d'une race à un degré plus intense qu'entre ceux-ci et les descendants d'une autre race. Voilà qui conte. Les choses commencent à se compliquer dès que nous analysons de plus près le fait généalogique primordial dont nous venons de parler et dès que nous abordons la mystique de la race: cette doctrine aujourd'hui obligatoire en Allemagne, très répandue dans le reste de l'Europe centrale et orientale, acceptée par l'Italie officielle et vivement contestée par les démocraties occidentales. Les signes extérieurs et les qualités physiques qui déterminent une race, répondent-ils nécessairement à une attitude d'âme? Y a-t-il une corrélation intrinsèque et infaillible entre l'habitus physique et le caractère, entre la pensée et la morale d'un individu donné ou d'une collectivité? La réponse à ces questions sera du plus grand intérêt pratique. Nous tâcherons de la fonder sur un exposé impartial d'éléments que les champions des luttes politiques ignorent ou négligent.
Il nous incombe, au préalable, d'étudier les éléments constitutifs du concept de la race. Chacun de nous aura observé, dans la vie quotidienne, que tel ou tel représentant de notre espèce ressemble davantage aux gens de sa famille, de sa commune, de son pays ou à ceux dont il partage les origines et la langue. qu'il leur
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ressemble davantage qu'à d'autres, auxquels il n'est réuni par aucun lien connu. Nous parlons d'un air de famille qui est propre aux Habsbourg et aux Bourbons, aux Durand et aux Dupont, aux Smith et aux Williams. Et nous savons, sans en disserter longuement, que les traits du visage, la taille et une infinité d'autres détails nous trahissent que ces membres de la même famille descendent tous d'un ancêtre commun, qu'ils se ressemblent d'autant plus que leur parenté est plus proche.
Les habitants d'une grande ville moderne, venus de tous les coins du monde, n'accusent pas de type physique uniforme, mais nous distinguons dans la population une ‘ligne générale’ des physionomies, et ce type standard d'une agglomération prédomine nettement dans les villes et dans les villages qui s'étendent loin des grandes voies de communication internationales, dans une situation un peu isolée. Finalement nous savons par l'expérience qu'un Anglais, un Français, un Italien et un Espagnol moyens se reconnaissent sans difficulté à leur touche et à leur visage et nous affirmons ce phénomène en nous étonnant de ce que l'un ou l'autre national ne corresponde pas à l'image normale de ses compatriotes.
L'idée que les différents types constitutifs des habitants d'une ville, d'une région ou d'un pays s'expliquent par une parenté physique n'est plus guère présente aux hommes de notre époque ou plutôt, elle a cessé de l'être au temps du libéralisme. Les peuples primitifs, par contre, ont gardé la conscience de leur origine commune; cela se reflète dans les mythes et dans le culte des héros éponymes. Les recherches des savants ont, en effet, apporté la preuve que la tribu ou le village, eux-mêmes cellules primitifs de tout peuple et de tout état, procèdent de la famille, que la cohabitation dans l'espace est motivée dans le temps, à l'aube de chaque civilisation, par une communauté de sang.
Mais cette corrélation ne se maintient que dans des circonstances qui n'existent presque plus aujourd'hui. Elle exige un manque complet de contact avec le monde situé au-delà des frontières de la petite communauté ou bien l'absence d'autres humains sur la vaste étendue que courent des nomades. Quelques aborigènes du continent australien, quelques sauvages de Mélanésie, certains habitants des forêts vierges de l'Afrique centrale, de l'Indochine
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et des Indes Néerlandaises, ensuite plusieurs tribus de race rouge, au Brésil et en Amérique du Nord, enfin les Esquimaux, voilà les derniers hommes à vivre dans un isolement peu splendide et quasi complet.
Le reste de l'humanité est le produit de métissages interminables; un tout chacun coudoie des gens avec lesquels il n'est pas apparenté de près. Les habitants d'une agglomération, d'une province ou les membres d'une nation ne remontent plus, dans un passé relativement récent, aux mêmes ancêtres. La pureté de race étant une chimère, le concept même de la race ne doit-il pas être abandonné? Que non! Il demeure une puissante réalité, de même que la nation ou la famille. Ce qu'il importe, c'est d'expliquer par la déduction les faits que nous a enseignés l'observation inductive: sur quoi se fonde la perdurance de types standards physiques constants; comment s'établit la ressemblance entre gens du même pays, entre hommes appartenant au même peuple, après de longues périodes de métissage? Contentons-nous pour le moment de poser le problème et attendons, avant de nous prononcer, d'avoir fini une petite excursion dans le domaine de la généalogie théorique.
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2. Un peu de théorie généalogique.
Ne craignez rien, ô lecteurs! Je ne vous parlerai ni blason, ni fastes de noblesse. La généalogie n'est pas un délassement gratuit d'aristocrates oisifs, mais une discipline sérieuse et très moderne; c'est la science qui décrit et qui explique les relations de parenté, spécalement celles entre hommes. Elle s'occupe des rois au même titre que des mendiants, des civilisés de même que des barbares; sa préférence pour l'élite sociale est dictée par des arguments utilitaires: l'ascendance princière est plus facile à poursuivre jusqu'à une époque reculée que la souche d'un prolétaire ou d'un petit bourgeois.
La généalogie tourne autour de trois faits primordiaux, essentiel dans chaque vie humaine; ce sont la naissance, le mariage (ou l'union illégitime) et la mort. Ces dates, puis les liens de sang existant entre plusieurs individus peuvent être narrés et décrits à l'égal de tout autre phénomène situé dans le temps et dans l'espace; en règle générale, ces données sont pourtant signalées
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par des tables généalogiques. Nous distinguons celles qui réunissent toutes les personnes dont descend un homme déterminé et les tables qui présentent les rejetons d'un commun ancêtre. Les premières s'appellent tables ascendantes, les secondes tables descendantes; les unes partent d'un individu pour remonter à ses aïeux, en rétrogadant dans le temps, les autres nous font avancer d'une époque antérieure vers la nôtre.
Des tables descendantes complètes sont extrêmement rares. L'un des spécimens de ce genre, ‘The Blood Royal of England’, du marquis de Ruvigny, nous révèle les difficultés immenses que rencontre une tentative pour rassembler sans lacunes la progéniture d'un ancêtre ayant vécu au XVème siècle, même si, comme en cette occurrence, il s'agit d'un roi d'Angleterre - Henri VII. Car les rejetons dudit souverain retrouvés par M. de Ruvigny sont au nombre de plus de dix mille, ils appartiennent à toutes les classes et à beaucoup de nations. La tâche devient plus ardue au fur et à mesure que nous reculons vers des siècles antérieurs, ou que le protoplaste d'une table descendante est désigné parmi de simples mortels. Dépister dix mille arrière-petits-fils d'un ouvrier ou d'un paysan, contemporains de Henri VII, ce serait un effort trop difficile pour toute une pléiade d'érudits. Quant à la descendance d'un homme du haut moyen-âge, un institut généalogique allemand a tenté de l'établir, en choisissant comme point de départ le héros le plus célèbre de ces temps presque mythiques: Charlemagne. Mais on a dû se résigner à arrêter la table descendante au XVe siècle. A ce moment déjà, les personnes issues du sang du grand Empereur se chiffraient par milliers et les lacunes probables par dizaines de milliers! Aujourd'hui, il y a certes des millions d'hommes qui sont des Carolingiens par les femmes, et une centaine de milliers de nobles et de bons bourgeois qui seraient à même de prouver cette filiation d'une façon irréfutable.
Des motifs d'ordre pratique interdisent donc l'élaboration et l'utilisation scientifique de tables descendantes, sauf si elles n'embrassent que six ou sept générations au maximum. C'est pourquoi l'on use d'une modestie prudente, en n'employant que des extraits tirés de tables descendantes complètes. L'un de ces extraits, qui ne nomme que la progéniture en ligne mâle, est le plus souvent représenté dans les manuels scolaires et dans les ouvrages histo- | |
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riques; c'est la table descendante agnatique (en allemand: Stammtafel). A vrai dire, même ces tables agnatiques n'aspirent pas en général à être complètes. Elles présentent les personnages d'un certain intérêt historique et négligent les individus morts en bas âge ou qui n'ont pas laissé d'enfants. Seules des monographies généalogiques consacrées aux grandes maisons princières ou nobles s'efforcent d'énumérer même les fausses couches. Cette exactitude, qui sert à de recherches statistiques, anthropologiques et parfois juridiques, est de rigueur par exemple dans le beau livre de Posse, sur la dynastie de Wettin, dont les Saxe-Cobourg forment une branche, ou dans l'oeuvre monumentale, inégalée jusqu'à nos jours, du P. Anselme, sur la Maison de France.
Un autre type d'extraits de la table descendante est connu principalement en Angleterre sous la dénomination descent. C'est le panorama des chemins qui conduisent d'un ancêtre déterminé à une personne de sa descendance. Ainsi, le Roi Georges VI descend dix fois d'une demoiselle française du XVIIe siècle, Eléonore Desmiers d'Olbreuse, mariée à un duc de Brunsvick. Le descent que j'ai publié dans le numéro de ‘couronnement’ de l'Illustration montre toutes les dix voies que le sang de ladite princesse a empruntées avant de couler dans les veines du souverain britannique.
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3. La table généalogique ascendante.
Les tables descendantes et leurs extraits ne jouent qu'un rôle inférieur dans l'étude de l'hérédité; elles aident à contrôler la marche d'un apport ancestral, mais elles ne nous autorisent jamais à des conclusions sûres et définitives, par suite du caractère irrégulier et nécessairement incomplet qui leur est inhérent. En oubliant, sans nous en douter, un seul membre d'une descendance, nous risquons d'omettre un élément fondamental d'une chaîne héréditaire. Le silence des sources historiques sur tel ou tel enfant d'une famille à étudier peut nous induire dans une erreur massive et nous ne savons jamais si le prince X a procréé, il y a quatre siècles, trois, cinq ou vingt rejetons, sans que nous ayons le récit des chroniques ou le témoignage des actes et des chartes.
Quelle merveille de régularité, par contre, que la table généalogique ascendante! On y commence par celui qui ‘fait ses
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preuves’, nous passons par les deux parents, aux quatre grands-parents, aux huit arrière-grand-parents, aux seize quartiers de la quatrième génération, puis aux trente-deux, aux soixante-quatre, au cent-vingt-huit quartiers, et ainsi de suite. Telle une assemblée de tous les auteurs d'un crime ou d'un brillant fait d'armes, les hommes qui à leur descendance ont laissé, ou qui peuvent lui avoir transmis, les qualités nécessaires pour devenir un criminel ou un héros se réunissent ici au complet. Pas d'erreur possible: toutes les tares et toutes les bonnes qualités héréditaires doivent provenir des habitants de cette immense cité des morts qu'est la table ascendante. A nous de lire juste dans un livre riche en mystères. A nous d'en remplir toutes les pages et à nous de nous arrêter dans nos conclusions dès que l'une de ces pages reste vide.
La pyramide renversée qui contient le réservoir ancestral d'un individu est gouverneé par une loi d'une étonnante simplicité. Chaque génération compte le double de quartiers de la génération précédente. Une formule suffit pour savoir immédiatement combien d'ancêtres font partie, dans n'importe quelle génération, de la table ascendante: A égale 2x, où X indique la génération recherchée et A le nombre d'aïeux que nous voulons trouver. La douzième génération en arrière embrassera donc 212, donc 4.096 membres! La quarantième en aura 240, c'est-à-dire plus dun milliard d'ancêtres.
Mais voici intervenir un obstacle élevé par la logique. En continuant de la même manière, nous arriverons à un chiffre d'un quadrillon d'aïeux pour la cinquantième génération, qui se situe à peu près au temps de Dioclétien; l'époque du roi David, vers 1000 av. J.C., demande pour chacun de nous un nombre d'ancêtres composé d'un 1 suivi de trente zéros. Or, le monde entier n'héberge, de nos jours, que deux milliards de nos semblables! Comment résoudre ce dilemme?
Ici, l'induction vient au secours des embarras déductifs. En parcourant les tables ascendantes de n'importe quel individu, nous constatons qu'à partir d'un moment qui diffère partout, mais qui arrive sans faute, tel ou tel sujet reparaît plusieurs fois parmi les aïeux, adoncques que nous découvrons les traces de mariages conclus entre ‘parents’ qui descendent du même commun ancêtre.
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Le nombre théorique des aïeux ne correspondra plus à leur chiffre réel et cette différence augmentera avec chaque génération que nous remontons en arrière. Ce phénomène, ‘l'implexe des ancêtres’. est un fait commun à toutes les tables ascendantes. Il fait disparaître les objections factices que l'on aurait pu opposer à la loi mathématique de la table ascendante; il nous procure des lumières inattendues sur l'endogamie que le vulgaire et une fausse science ont dénoncée comme dangereuse et nuisible.
Nous avons établi et analysé très soigneusement les tables ascendantes de centaines de princes et de quelques génies de souche bourgeoise. Toujours et plus spécialement dans les exemples les plus éclatants de santé intellectuelle et physique, nous nous sommes trouvés en face d'une endogamie considérable, d'un implexe d'ancêtres qui se manifeste dès la quatrième ou la cinquième génération.
Tel est le cas de Goethe, de Jakob Burckhardt, d'Adolf Hitler et de Pilsudski, pour ne citer que des paradigmes allemands, suisse et polonais, nobles, bourgeois et paysan. La chose se confirme à un degré plus fort chez les princes. Voici quelques chiffres précis:
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Nombre réel d'ascendants |
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Génération |
Nombre théorique d'ancêtres |
Rupprecht de Bavière |
Marie Thérèse |
Frédéric le Grand |
l'Empereur Charles IV |
I |
2 |
2 |
2 |
2 |
2 |
II |
4 |
4 |
4 |
4 |
4 |
III |
8 |
8 |
8 |
6 |
8 |
IV |
16 |
16 |
16 |
10 |
16 |
V |
32 |
26 |
26 |
18 |
32 |
VI |
64 |
40 |
50 |
35 |
60 |
VII |
128 |
74 |
70 |
63 |
115 |
VIII |
256 |
122 |
110 |
117 |
206 |
Ajoutons un exemple, unique en son genre, qui nous conduit en arrière jusqu'à la quatorzième génération. L'archiduc François Ferdinand, la victime de Sarajevo, compte au lieu des 16.384 ancêtres différents un nombre réel de 1514 aïeux. D'ailleurs l'intensité de l'implexe des ancêtres varie selon les circonstances. Elle est plus grande et se manifeste plus rapidement chez les membres d'une élite sociale ou d'un milieu isolé, car le choix du partenaire matrimonial y est plus restreint. Sous ce rapport, les
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tables ascendantes des princes, des paysans d'un village alpestre perdu dans les montagnes, des Juifs du ghetto et des Esquimaux se ressemblent singulièrement, tandis que les citadins des grandes ville et le prolétariat jouissent d'une parfaite liberté dans le choix des époux et des épouses. On remarquera, en outre, que pour les souverains l'implexe des ancêtres était moins élevé aux temps où l'Europe comptait des milliers de dynasties, que de nos jours, où l'on he trouve qu'une centaine de maisons régnantes ou médiatisées. Enfin, un dernier coup d'oeil nous révèle un paroxysme de l'implexe des ancêtres, éclaté dans des conditions qui fixaient, pour des alliances princières, des possibilités très étroites: les diadoques de Syrie et d'Egypte n'épousaient que des membres de leur propre dynastie ou de la demie-douzaine de familles régnantes d'origine grecque. Or, voici quelques dates concernant Antiochus X de Syrie, mort en 92 av. J. Ch.
Génération |
i |
ii |
iii |
iv |
v |
vi |
vii |
viii |
Nombre théorique d'ancêtres |
2 |
4 |
8 |
16 |
32 |
64 |
128 |
256 |
Nombre réel d'ascendants |
2 |
4 |
6 |
6 |
6 |
10 |
15 |
24 |
D'accord avec les préjugés longtemps accrédités, l'on devrait croire que le résultat d'une endogamie tellement énorme aurait dû être un monstre de dégénérescence morale et physique. Loin de là, ce roi a été sain d'âme et de corps. Force nous est done d'admettre que l'endogamie telle quelle, ne saurait entraîner nécessairement aucune suite grave. Le grand Condé et Eugène de Savoie-Carignan, Guillaume III d'Angleterre et Louis XIV, Gustave Adolphe de Suède et Metternich, Adolf Hitler et Pilsudski, tous issus de mariage entre proches parents, renforcent le démenti que nous avons opposé à une affirmation pleinement stupide, divulguée par un faux scienticisme.
Nous ne nions par contre aucunement l'importance biologique de l'endogamie. Cette importance est ambivalente: un implexe des ancêtres grand et manifeste dès les premières générations de la table ascendante renforce les tares funestes, s'il est provoqué par des individus nuisibles, malades, difformes; il accentue les bonnes qualités, s'il est le fait de sujets précieux au point de vue biologique.
La malheureuse Jeanne la Folle, héritière de Castille et d'Ara- | |
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gon, et son aïeule Philippes de Lancastre, de qui elle a reçu la disposition à la démence, a causé des dizaines de cas d'aliénation au sein des dynasties européennes. Dès que des descendants de cette aïeule funeste s'unissaient par le mariage, les fruits de l'hymen payaient pour l'ignorance biologique de leurs parents. Don Carlos, fils de Philippe II d'Espagne, les dues de Clèves, qui se sont éteints à l'aube du XVIIe siècle, la branche prussienne des Hohenzollern, l'Empereur Rodolphe II: voilà le résultat pitoyable d'un croisement entre descendants de tarés. Nous découvrirons, par contre, que les alliances entre rejetons de la demoiselle d'Olbreuse susmentionnée, femme d'esprit et de coeur, belle et forte, ont donné souche à une progéniture hautement douée; qu'il en est de même quant aux descendants du couple Brentano-La Roche, célèbre dans les lettres allemandes et aux arrière-petits-fils d'un certain ménage souable du XVIe siècle, parmi lesquels nous retiendrons, non sans quelque surprise, presque toutes les sommités intellectuelles de l'Allemagne du Sud, avec Hegel, David Strauss, Schiller, Mörike, Hauff en tête.
Autant pour l'endogamie. La table ascendante nous impose cependant une seconde question dont on n'a pas encore trouvé la solution entière. Nous savons qu'un apport héréditaire est quantuplé du fait qu'il provient d'un ancêtre figurant plusieurs fois dans les générations ascendantes relativement rapprochées. Mais nous ne saurions dire d'emblée si cette loi obéit à des formules aussi simples que celles qui régissent la construction de la table ascendante. Le sens commun réclamerait pour les parents un rôle plus considérable dans la masse héréditaire transmise aux descendants que pour les grands-parents et pour ceux-ci il demande plus d'influence que pour les ancêtres lointains. L'expérience nous enseigne pourtant que les tares et les qualités ‘sautent’ souvent plusieurs générations. Néanmoins, et avant d'insister sur un phénomène complexe, il nous faut admettre comme hypothèse provisoire de travail que la masse héréditaire provenant des parents est égale, par son importance, à la masse héréditaire léguée par tont es les générations précédentes. Si le père et la mère possèdent ensemble la moitié de la masse héréditaire, chacun d'eux laissera au fils un quart de cette masse. La probabilité de recevoir de l'un des parents une qualité est done 1:4, cette
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probabilité sera de 1:16 pour les grands-parents, de 1 : 256 pour les ancêtres de la quatrième génération, de façon générale: P, le Potentiel de l'hérédité, égale 1 : 22x, où x indique le numéro de la génération recherchée.
Notre hypothèse provisoire est cependant invalidée en partie par deux problèmes: avons-nous à distinguer la force héréditaire des hommes et des femmes? Et puis, si le sexe de l'ancêtre importe, devons-nous insister, dans la table ascendante, sur certaines lignes, par exemple la ligne droite mâle ou féminine? Mes recherches dans ce domaine n'ont pas encore mûri de réponses décisives, je peux toutefois assurer que, d'après elles, l'influence héréditaire s'exerce le plus énergiquement le long des lignes ‘pures’ et qu'elle s'affaiblit dès qu'elle passe par trop d'ancêtres d'un sexe différent. Cette règle s'accorde très bien avec l'opinion générale, venant de la profondeur des siècles écoulés, selon laquelle la familie, le droit d'héritage et toute la structure sociale est fondée ou bien sur le patriarcat, donc sur la ligne mâle pure, ou bien sur le matriarcat, la ligne féminine pure.
Ceci encore: en combinant les deux lois du potentiel de l'hérédité et de l'hégémonie des lignes pures, nour pourrons établir une hiérarchie des apports ancestraux inscrits dans la table ascendante. Viennent d'abord père et mère, le grand-père paternel et la grand'mère maternelle, l'arrière-grand-père, père du grand-père paternel, l'arrière-grand'mère, mère de la grand'mère maternelle, puis le grand-père maternel et la grand'mère maternelle et ainsi de suite. Nous nous arrêtons avant d'avoir légèrement dérangé le cerveau de nos honorables lecteurs. L'étude des ‘lignes de force’ de la table ascendante demeure, j'en conviens, le privilège de quelques initiés. Les résultats qui en découleront auront toutefois une ampleur révélatrice, de même que les considérations théoriques qui nous livrent soudain une réponse à la question par laquelle nous avons terminé notre exposé sur le concept de ‘race’.
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4. La clé généalogique de la théorie de la race.
Sur quoi se fondent la perdurance des types standards physiques constants et la ressemblance entre les membres de la mème communauté familiale, nationale ou raciale, sinon sur une analogie plus ou moins grande entre les apports ancestraux des individus
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en cause? Nous avons énoncé que le trésor des qualités physiques héréditaires se trouve inclus dans la table ascendante d'un sujet déterminé. Le fait que deux ou plusieurs personnes se ressemblent prouve donc qu'elles doivent avoir des ancêtres communs et vice versa si des hommes descendent ensemble du même aïeul, il y a pour eux une possibilité de ressemblance. La possibilté se transforme en probabilité, si eet ancêtre se trouve, chez les individus intéressés, à une place privilégiée de leur table ascendante, sur l'une des lignes de force, dans une génération rapprochée du rejeton, ou bien si ledit aïeul est, ici et là, cause d'un implexe d'ancétres, s'il figure plusieurs fois parmi les ascendants des personnes qui se ressemblent.
L'observation superficielle nous démontre que, normalement, les habitants d'un village, d'une région présentent entre eux des analogies plus fortes que ne le font les membres d'un grand peuple et que les conationaux ont entre eux plus de ressemblance physique qu'avec les fils d'une nation apparentée, enfin, que les Européens ont des traits distinctifs communs qui les distinguent des Mongols ou des Nègres. Pourquoi? Parce que les tables ascendantes des villageois de la même agglomération comptent plus d'ancêtres communs à tous que ce n'est le cas pour les tables ascendantes de toute une région, parce que les tables ascendantes des Allemands auront plus de substance ancestrale commune à eux tous que d'ancêtres communs avec les Espagnols ou les Bulgares.
D'autre part, si certaines couches de la population se séparent du reste de leurs concitoyens et voisins par des interdictions de mariage, volontaires ou imposées, ces isolés se ressembleront entre eux et se distingueront de plus en plus de leur entourage; ils présenteront, par contre, des analogies avec des personnes parfois très éloignées dans l'espace, avec lesquelles ils vivent en connubium. La haute aristocratie européenne, la ‘familie des princes’ a son cachet spécial, son physique à part, car elle possède un ‘stock’ d'ancêtres commun, différent de celui de la simple noblesse, de la bourgeoisie et des prolétaires. Et les Juifs, les Tsiganes se distinguent des hommes au milieu desquels ils vivent depuis de longs siècles, car ces deux peuples nomades ont pareillement des tables ascendantes qui rapprochent entre eux Juifs de tous pays,
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Tsiganes du monde entier, mais qui les opposent aux voisins, auxquels aucun lien de parenté physique ne les réunit.
Voilà la clé du secret le plus discuté de la théorie de la race. Nous serons bref pour le reste. Le métissage a travaillé tous les peuples européens et il les a mêlés l'un à l'autre, les Juifs et les Tsiganes toujours exceptés. Mais on reconnaîtra à leur aspect les membres d'une familie, de cette grande familie qu'est la race, ensemble d'hommes qui présentent un certain nombre de signes extérieurs et qualités physiques communs et héréditaires, parce que leurs tables ascendantes se ressemblent, parce qu'ils remontent, à une époque peut-être fort éloignée, à un petit groupe d'ancêtres, toujours les mêmes. Peu importe si nous discernons, dans notre continent, six, dix ou des centaines de races, selon que nous exigeons pour leurs membres une similitude plus ou moins considérable.
Notre exposé aura fait comprendre pourquoi le métissage n'a pas anéanti l'existence des races. Afin de détruire pleinement la prétendue antinomie entre, d'une part, le croisement général des peuples ‘aryens’ et autres de l'Europe, et, d'autre part, la survivance de groupes physiques nettement reconnaissables, voici intervenir les lois de Mendel.
Nous ne pouvons pas analyser, dans le cadre de ce rapide coup d'oeil, les règles que le génial moine de Brno a découvertes: il suffira de rappeler leur quintessence: les produits d'un métissage se partagent les qualités physiques de leurs parents selon une relation numérique constante et simple. Ces mêmes lois de Mendel nous disent pourquoi les rejetons d'une même familie et, à plus forte raison, d'un tribu ou d'une nation, peuvent appartenir à des races, à des types constitutifs différents. Il nous tarde d'ajouter, et d'insister sur ce fait d'une très haute importance, que la table nous revèle des possibiltés d'héritage, des dispositions et non pas des nécessités biologiques.
Dans les circonstances actuelles, chaque union entre deux hommes constitue une sorte de métissage, même si les deux conjoints semblent appartenir au même type racial; les règles de Mendel décident si, de la masse héréditaire qu'une alliance déterminée lègue à ses enfants, tel ou tel signe distinctif apparaîtra. Il en résulte le phénomène a première vue bizarre que deux gens
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de race nordique, dont tous les ancêtres connus accusent également ce même type, donnent souche à un sujet d'aspect méditerranéen ou bien qu'un Georges Clemenceau, descendant des nobles bretons et poitevins, nous déconcerte par sa face mongoloïde, que des hommes normaux engendrent un nain ou que, dans une lignée d'individus de petite taille, apparaisse soudain un géant: des ancêtres oubliés, ignorés se rappellent au bon ou au mauvais souvenir de leur progéniture.
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5. Les races de l'Europe.
C'est en tenant compte des restrictions et des vérités fondamentales que nous venons d'effleurer que nous pouvons parler de races européennes, de communautés fondées sur l'apport ancestral. Nous avons dit que l'on serait en mesure de distinguer à volonté une demie-douzaine, une vingtaine et une centaine de races. Aucune délimitation obligatoire n'est de rigueur. Les frontières entre les groupes raciaux ne sont pas aussi nettes qu'entre Etats ou nations. Plus nous demandons de signes caractéristique communs pour les membres d'une communauté raciale, plus le nombre de ces communautés augmentera; il diminuera si nous nous en tenons à quelques généralités somatiques. Autrefois, les anthropologistes sont arrivés, en choisissant le second procédé, à un nombre de quatre ou cinq races pour toute l'humanité: les Blancs ou Caucasiens, les Noirs ou Nègres, les Jaunes ou Mongols et les Rouges ou Indiens; certains savants ont même défendu l'unité foncière des Mongols et des peuples américains. L'Europe était habitée, selon cette conception, par les Blancs, auxquels s'étaient mêlés, en Finlande, en Russie, en Hongrie, en Bulgarie et en Turquie, quelques peuples jaunes.
Aujourd'hui, après de longues querelles.... d'Allemands, cette division sommaire a été abandonnée. On admet comme aborigènes de l'Europe les races suivantes: Nordiques, Daliens, Ouestiques, Méditerannéens, Dinariens, Alpinoïdes et Estiques, auxquelles plusieurs théoriciens scrupuleux ajoutent des groupes intermédiaires, tels les Subnordiques. Nous ne nous arrêterons pas à la description de chacune de ces races. Hâtons-nous de constater qu'elles se distinguent entre elles par plus de quarante signes extérieurs qui se combinent de la façon la plus variée (nous en
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induirons aisément combien il serait facile de multiplier le nombre des races) et qui se rapportent à la stature, à la forme du crâne, au visage, à la couleur des yeux, de la chevelure et de la peau, aux extrémités, à la démarche et même à la mimique, aux gestes et à la sensibilité nerveuse, à la prédisposition pour certaines maladies et à l'obésité!
Les Nordiques, blonds, élancés, à la peau rose, aux yeux bleuxgris, au regard étincelant et dur, au lèvres minces, ont le visage et les extrémités oblongues, ce sont des dolichocéphales, peu enclins à l'empâtement, ils ont les gestes lents et mesurés, la démarche droite et sûre, une sensibilité moyenne. Leur patrie, ce sont les régions arctiques et la Scandinavie d'où ils ont rayonné vers l'Allemagne, les pays baltes, les Pays-Bas, la Belgique, le Nord de la France et l'Angleterre. La Migration des Peuples, les expéditions des Wikings et plus spécialement des Normands, enfin la colonisation anglo-saxonne, allemande et néerlandaise ont répandu le sang nordique à travers les deux hémisphères. Il a ses foyers aux Etats-Unis, en Australie et en Afrique du Sud; il a laissé des traces impérissables en Espagne (Visigoths), dans le Midi de la France, en Sicile (Normands) et dans toute l'Italie (Ostrogoths, Lombards, Hérules etc.).
Les Ouestiques forment le gros de la population française, irlandaise et espagnole, les Méditeranéens habitent la Provence, le Levant espagnol, l'Italie, la Grèce. Alpinoïdes et Dinariens sont dispersés dans les régions montagneuses de la France, en Suisse, le long des Alpes, des Carpathes et de la chaîne de Balkans, tandis que la plaine allemande et russe est le domaine des Daliens et des Estiques. A ces races européennes se sont mêlées, au cours de notre ère, les Mongoloïdes et les Paléoasiatiques (Tartares, peuplades ougro-finnoises, turques etc). Quoique très différents des autres nations de notre Continent, ces immigrés se sont cependant confondus avec elles. On en voit mille et mille preuves en Hongrie, en Russie, en Bulgarie et en Roumanie. Les seules races non assimilées physiquement, ce sont, ainsi que nous l'avons dores et déjà mentionné, les préasiatiques (Juifs) et les Hindous (Tsiganes).
Est-ce parce qu'elles seraient inassimilables, comme le prétendent les docteurs du national-socialisme? Nullement, mais - et
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voici une vérité de la Palisse qui demeure pourtant forte exacte - parce qu'elles ne se sont pas assimilées ou, profitons des leçons de la généalogie, parce que les membres de toutes les autres races de l'Europe possèdent un stock d'ancêtres communs, du fait di'nnombrables alliances mutuelles conclues entre leurs rejetons, tandis qu'entre Juifs et Tsiganes d'une part et le reste de la population de notre Continent d'autre part il se maintient une différence fondamentale de structure ancestrale.
A quoi bon de vaines paroles, parlons dates et chiffres! Nous avons étudié les tables ascendantes des 16.384 quartiers de plusieurs princes et nous avons poussé au-delà de ce limites, passablement vastes, nos recherches sur la composition nationale et raciale de l'apport héréditaire de nos héros. Or, ces recherches nous ont révélé une mélange, un métissage presque invraisemblable de tous les peuples européens dans lequel il y avait, à côté d'une majorité d'Aryens, un pourcentage non négligeable d'éléments mongoloïdes (de provenance russe, magyare, bulgare etc.) et même préasiatiques (done apparentées, du point de vue racial, aux Juifs) arméniens et syriens, mais nous n'avons pas pu constater la moindre goutte de sang tsigane et un seul chemin par lequel nous aboutissons à une alliance juive: elle nous conduit au XIIe siècle et elle est en pratique sans importance, car elle s'exprime comme moins d'un millionième de la substance ancestrale!
Les 1.024 quartiers de l'Impératrice Marie Thérèse - je choisis un spécimen où le sang nordique prévaut - contiennent 641 Allemands, 7 Hollandais, 16 Anglais, 11 Danois, 89 Français, 19 Italiens, 75 Espagnols, 45 Portugais, 41 Polonais, 46 Tchèques, 15 Russes, 2 Yougoslaves, 15 Lithuaniens, 2 Hongrois. Cela nous indique le degré de métissage inextricable qui existe dans les milieux les plus privilégiés. Plus encore. L'on se souviendra de ce que nous avons dit sur la signification des ‘lignes pures’ de la table ascendante. Or, la ligne pure maternelle de Marie Thérèse nous conduit à une princesse mongole, fille de Tougor Khan des Polovtzi, ayant vécu au XIe siècle, et par elle en plein paysage racial paléoasiatique. Cette même Marie Thérèse, et avec elle tout ce que l'Europe compte de plus aristocratique, de plus nordique, descend de plusieurs Bagratides de Géorgië, de rois dArménie et de dynastes syriens qui ont donné leurs filles à des grands
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seigneurs européens aux temps des Croisades (on pourra établir pareilles listes d'après les tables généalogiques de Du Cange et de Rey): voilà des Pré-Asiatiques bien assimilés, de même que les Arméniens de Pologne qui ont cessé depuis longtemps de former un groupe séparé de la population.
Concluons donc: toutes les races sont interassimilables, mais elles ne sauraient être réelement assimilées que par une longue période de croisements qui fournissent aux produits du métissage un nombre suffisant d'ancêtres communs.
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6. Déterminisme racial?
Le moment est maintenant venu d'aborder le problème des problèmes, le noyau de la théorie raciale moderne: est-ce que la communauté de race ou, pour être plus exact, le fait de posséder des tables ascendantes semblables, prédispose deux ou plusieurs individus à une attitude psychique analogue, ou bien, ce fait provoque-t-il même une similitude psychique nécessaire, inévitable? Le national-socialisme, tirant les dernières conséquences d'assertions quelque peu embrouillées des Gobineau, Vacher de Lapouge, H. St. Chamberlain et Woltmann, précise sans ambiguïté que l'âme et toutes les manifestations intellectuelles d'un homme portent l'empreinte de sa race, qu'il y a une connexion intrinsèque entre les qualités physiques et morales, que ce double héritage fixe d'avance la personnalité de chaque individu et que nous sommes les prisonniers de nos tares héréditaires. D'après la même théorie, le physique classe l'homme au point de vue moral aussi; par conséquent, pureté de race et beauté extérieure - ce qui revient au même - correspondent à une plus-value éthique; la race est donc à la base de tout essor collectif ou individuel, elle incarne le bien le plus précieux et les hommes se classent selon leur origine raciale, tandis que les races mêmes forment une hiérarchie où le rang est acquis gràce aux qualités physiques, garantes des vertus morales.
Avant d'esquisser notre réponse à ces questions troublantes, nous rappellerons que les lois généalogiques et biologiques sont de l'ordre de la statistique et non pas du domaine des sciences exactes, qu'elles dénotent une probabilité et qu'elles ne fondent pas d'évidence. Cela dit, nous consentirons à l'opinion très
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ancienne selon laquelle la mine d'un homme accuse généralement son caractère et sa morale, son intelligence et sa sensibilité. Et si un aspect farouche annonce le sauvage, le sauvage aura, pour sa part, un aspect farouche. Si l'aspect extérieur est déterminé par la table ascendante, les qualités dont eet aspect est l'indice, dépendent pareillement de l'apport ancestral. La doctrine raciale possède done quelques éléments de vérité. Il y a une prédisposition morale, intellectuelle, léguée par les aïeux et rendue probable par l'appartenance d'un sujet à telle ou telle communauté raciale ou nationale. Cette prédisposition manifeste est renforcée si le rejeton grandit et vit dans les mêmes conditions que ses ascendants. Mais, et voici que le Christianisme s'accorde avec l'expérience scientifique pour refréner les excès du racisme, s'il y a prédisposition, il n'y a pas nécessité absolue. L'homme doué du libre arbitre peut et doit lutter contre la fatalité raciale héréditaire.
Nous avons de nombreux exemples qui démontrent qu'une telle lutte peut être victorieuse. Un seul Nègre laborieux invalide le déterminisme de sa race qui la vouerait au fainéantisme. Un seul Juif héroïque dément la prétendue lâcheté traditionnelle de son peuple. Un seul apôtre de la charité de race nordique suffit pour que la dureté de ses congénères admette des exceptions. Il n'y a pas de connexion indéstructible entre l'origine raciale et l'évolution psychique des êtres humains.
Tout en soulignant cette thèse qui interdit de condamner ou de magnifier une personne uniquement pour ses origines raciales, nous ne nions point l'existence de types psychiques raciaux. La moyenne des individus pourvus de la même origine se ressemblera également par leur structure morale et intellectuelle, la moyenne des mortels ne s'évade pas des limites que leur a tracées le sort et n'entreprend pas la lutte contre la fatalité, contre les penchants innés, elle reste sous tous les rapports fidèle à la loi de non-résistance, elle subit les influences ancestrales, le milieu et les slogans, C'est le motif pour lequel provisoirement et sauf preuve du contraire nous jugerons un homme d'après son appartenance à une communauté: à sa familie, à sa ville, à sa nation, à sa classe et à sa race. Il n'en diffèrera que rarement. Et la politique, qui est une science éminemment pratique, devra travailler avec des proba- | |
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bilités, avec des working hypothesis admises jusqu'à nouvel ordre comme vérités relatives.
Le même usage universellement répandu, les mêmes besoins de la vie quotidienne qui nous font parler des qualités et des défauts que possèdent les Britanniques, les Français, les Allemands, les aristocrates et les ouvriers, les personnes âgées et les enfants, les intellectuels et les primaires, les citadins et les villageois, nous autorisent à définir, non seulement les signes extérieurs distinctifs, mais aussi les propriétés morales d'une race. Quant à la hiérarchie des races, c'est une affaire de foi, comme les théories sur la hiérarchie des nations. La fable de La Fontaine nous en dira davantage: pour le hibou les hibous seront toujours beaux et ravissants et, comme s'exprime le chien très sage d'Anatole France: l'odeur des chiens est délicieuse.
Ce qui nous oblige, en tant qu'humains, et en tant que chrétiens, c'est de ne pas imiter chiens et hibous, c'est de ne pas mépriser, ni haïr les autres races - quoique rien ne nous interdise d'aimer d'un amour plus intense notre race, de même que nous aimons avant tout notre peuple, notre pays et notre familie -, c'est encore de ne pas exagérer le culte de nos propres qualités morales et physiques et c'est enfin la justice envers tous nos prochains. N'oublions pas que, même parmi les membres d'une race (ou d'une nation) que nous avons en mince estime, il se peut qu'il y ait des exceptions. Et ces champions d'une lutte contre la fatalité, qui se sont libérés d'un lourd héritage, méritent, au lieu d'être englobés dans une verdict gnééral, le respect et la sympathie que commande tout triomphe de l'esprit sur la matière.
Le concept de la race, la tyrannie qu'exercent sur nous les morts, nos ancêtres, nos penchants hérités évoquent pour nous nos origines très terrestres, mais le libre arbitre, le fait que l'homme, que l'individu soit capable de briser ses chaînes nous élève vers nos destinées supérieures. Nous ne pouvons, dans une accès de sensiblerie, ni méconnaitre, ni négliger la nature, mais nous devons aussi mettre à sa place, qui est la première, l'élément surnaturel de notre existence.
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