De Nieuwe Gids. Jaargang 35(1920)– [tijdschrift] Nieuwe Gids, De– Gedeeltelijk auteursrechtelijk beschermd Vorige Volgende [pagina 588] [p. 588] Budapest, juin 1919 door N. de Solpray. La ville dans l'été brumeux et chaud murmure, Sous mes pieds un passant fredonne un air joyeux, Les astres de la nuit fourbissent leur armure Se souvenant encor d'avoir été des dieux. Le Danube où le long crépuscule s'attarde Glisse sa lame nue au fourreau de la nuit. Le Parlement désert qu'un Soldat Rouge garde N'est plus que le tombeau de l'Histoire, aujourd'hui. Temps disparus! grandeurs mortes! pages fermées D'un livre que des mains sans chair gravèrent là, Champs d'avoine où craquait l'échine des armées, Je me dis: le Passé, ce n'est donc que cela? Rien de plus que les mots d'un livre qu'on oublie, Les lignes d'un dessin au musée enfoui, Une statue en proie au vent et à la pluie, Un lambeau qu'on dirait fait de lin non roui. Une âme résignée apprend de ces images A goûter la douceur monotone des jours: Passant, vis sans laisser ta trace dans les âges, Vis sans orgueil, vis sans espoirs, vis sans amours! Vorige Volgende