Naamkunde. Jaargang 5

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Een toponymisch uitstapje naar Flobecq
Correctie, aanvulling en samenvatting in het Frans

In mijn opstel Een toponymisch uitstapje naar Flobecq (Naamkunde IV [1972], blz. 71-83) zijn een paar drukfouten blijven staan, waarvan één echt storend is doordat een zinsdeelstuk is weggevallen. Het betreft blz. 81, de regels 13-16, een plaats waar gehandeld is over de assibilatie van anlauts- [g] vóór e en i in niet-hoofdtonige positie in het Picardisch, en over de tijd waarin te Flobecq uit geronem de vorm giron, géron kan zijn ontstaan. Omdat de overgang [g] > [ʒ] hier een aanwijzing geeft omtrent de periode van romanisering van het gehucht le Géron, is de kwestie vrij belangrijk en is het nodig dat ik de tekst verbeter en zelfs verduidelijk. De bewuste regels moeten luiden: ‘De 13e-eeuwse vormen giron hadden stellig [ʒ]. Th. Gossen, Petite grammaire de l'ancien picard(²⁰), neemt p. 81 aan, dat vóór e en i de grafieën voor germ. g (in picardische geschriften van de 13e eeuw g en gh gespeld) nog [g] kunnen voorstellen, maar meestal toch aan [ʒ] beantwoorden’.

Dat meestal heeft eigenlijk meer betrekking op de spelling g dan op de grafie gh, waarvoor het omgekeerde schijnt te gelden: nog meer [g] dan [ʒ]. Daarom heb ik het vooral gehad over de vorm giron en heb ik de vorm gherune (1221 en 1247) buiten beschouwing gelaten. Ook tegenover de grafieën geron (1260 en ± 1275) wou ik een voorzichtige houding aannemen.

Om alle misverstanden te vermijden zou ik daaraan nog toe willen voegen, dat ik de mogelijkheid dat de ontwikkeling van geronem tot [ʒerɔ͂] nog in de 12e eeuw valt, niet uitsluit, maar dat ik die toch liever wat later, dus in de 13e eeuw situeer. Het blijkt immers, dat de picardische overgang van [g] tot [ʒ] in deze positie niet overal gelijktijdig is verlopen en op bepaalde plaatsen eerder uit de tijd na 1300 dan uit de 13e eeuw zelf stamt, of die [g] nu van latijnse of germaanse oorsprong is. Over de problemen die de bedoelde assibilatie stelt, zie men nu ook R. Mantou, Actes originaux rédigés en français dans la partie flamingante du comté de Flandre (1250-1350) (Mémoires de la Commission royale de Top. et de Dial., n^o 15, Liège, 1972), blz. 209 vlgg.

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Dat alles betekent, dat le Géron te Flobecq vermoedelijk pas in de 13e eeuw werd geromaniseerd en niet in de 12e eeuw, zoals sommigen het misschien zouden wensen. Mocht die romanisering toch nog in de 12e eeuw zijn gebeurd, dan zal dat hoogstens einde 12e eeuw kunnen zijn. Natuurlijk kan de definitieve romanisering ook van jongere datum zijn, en zelfs zou men kunnen aanvoeren dat vormen als geron, met [g] en zonder assibilatie, evengoed als die met assibilatie voor de romanisering kunnen getuigen. Toch wil ik vasthouden aan de 13e eeuw, en dat om een externe reden: in die eeuw werd immers een andere, nabijgelegen plaats geromaniseerd, nl. boudenghien.

Verder gelieve de lezer, zelfde blz., voetnoot 21, Schaluim te corrigeren tot Schaluin.

Een aantal kennissen en belangstellenden uit Flobecq hebben mij intussen om een Franse versie van mijn tekst verzocht. Om aan die wens enigszins tegemoet te komen, laat ik hier een vrij uitvoerige samenvatting van mijn opstel in het Frans volgen.

Excursion toponymique a Flobecq
Résumé

Comme le bourgmestre de Flobecq avait demandé à la Commission Royale de Toponymie et Dialectologie de bien vouloir lui procurer des traductions néerlandaises des noms de rue et des lieux-dits, de sa commune, je fus chargé de cette mission. Dans ce but, j'ai fait quelques enquètes toponymiques à Flobecq dans le courant de l'année 1971 et j'ai trouvé en Mr. S. De Lange, Mrs. G. Dramaix et H. Verbecelte des guides compétents et aimables. Mais je porte seul la responsabilité des conclusions auxquelles je suis arrivé. Et comme je me rends compte du caractère délicat du sujet - vu les tensions actuelles en matière de frontière linguistique - j'ai fait de mon mieux pour traiter le sujet en toute objectivité.

La conclusion générale peut être formulée ainsi: depuis des siècles la commune de Flobecq est profondément romanisée, à l'exception d'une partie, assez petite d'ailleurs, située au nord-ouest, près de Schorisse et de Brakel, c'est-à-dire La Houppe. En dehors de cette partie de la commune tous les toponymes actuels sont d'origine romane, et parfois même d'origine pré-romane. Seuls un petit nombre d'entre eux ont une étymologie germanique, et même ceux-là ont été romanisés depuis longtemps. Par conséquent, une grande partie des toponymes

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flobecquois est complètement intraduisible. Sur environ 1000 noms, je n'en relève pas plus de 7 d'origine germanique.

Quand on étudie les toponymes germaniques à Flobecq, il faut faire une distinction entre ceux qui ont été flamandisés au fil des temps, et ceux qui - d'origine germanique - ont été romanisés par après. Les toponymes les plus intéressants sont sans aucun doute ceux dont nous possédons à la fois une forme romane (picarde) et une forme flamande.

Il y en a huit, mais ils demandent une interprétation différente. Ce sont: 1. Aubecq-Aalbeke (jusqu'au XV^e s.); 2. Boudenghien-Bouderghem-Boederghem (XIII^e s.); 3. (le) Géron - te Gruine (forme encore vivante); 4. Mont de Rhodes - Modderodde; 5. Puvinage-Pevenage; 6. La Houppe-D'Hoppe; 7. (la) Louvière - de Liviere, et naturellement 8. Flobecq-Vloesbergen/Floesbergen.

D'emblée il faut éliminer Pevenage qu'on ne retrouve que dans des noms de famille comme Van Pevenaege, Bevernaege [-o.zə, -o.dʒə]; Puvinage n'est certainement pas d'origine germanique.

Le tandem Flobecq-Vloesbergen ne nous apprend pas grand'chose non plus. Ce qui est certain, c'est que le toponyme est d'origine germanique et contient un patronyme franc, mais au début du XIII^e siècle il était déjà entrain de se romaniser. Il n'est pas exclu qu'anciennement, une communauté d'expression germanique se soit établie à l'endroit qui est actuellement le ‘centre’ de Flobecq, mais il est évident que, au moyen âge, ce centre était complètement romanisé et administré par des romanophones. On peut d'ailleurs dire, sans risque de se tromper, que ce centre à pris son essor grâce à la présence des Seigneurs ‘dits d'Audenarde’, mais ces seigneurs étaient francophones et probablement unilingues.

Le même raisonnement vaut pour Aubecq-Aalbeke: romanisation dès le début du XIII^e s. et achevée avant la fin du moyen âge.

Boudenghien, provenant du germanique *baldringahem et contetant le nom de personne: balþari, apparaît déjà au XIII^e siècle sous la forme romanisée boudenghien (Veil Rentier d'Audenarde, ± 1275), tandis qu'à la même époque la forme flamande est bauderghem (1272, hôpital d'Audenarde) et boedergem (1291, idem); la romanisation aura été achevée avant la fin du XIV^e siècle. Aubecq et Boudenghien ont sans aucun doute été fondés par des colons francs, mais la population de ces hameaux aura été romane dès la fin du moyen âge. Dès lors on n'a plus créé de nouvelles formes flamandes et les anciennes formes Aalbeke et Boederghem se sont vite éteintes.

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D'autre part le toponyme Mont de Rhodes nous moutre un processus bien curieux: à partir d'un élément germanique, on a d'abord formé Mont de Rhodes et cette nouvelle forme a livré aux voisins flamands un toponyme Modderodde. Quant à la forme primitive Rhodes (un élément germanique rode = ‘bois défriché’), il n'est pas certain qu'elle soit vraiment autochtone; elle pourait avoir été importée par les seigneurs de Rhode (= Schelderode). Mais les évolutions phonétiques que nous venons de décrire prouvent bien qu'il a eu romanisation avant que la forme flamande n'ait vu le jour (= Modderodde; Rodenberg n'a jamais existé!). Une même évolution peut être constatée à l'occasion du tandem (la) louvière - de liviere, à cette seule différence près que dans ce cas il n'y a pas eu d'élément germanique comme point de départ. Tout cela prouve que ces endroits qui se trouvent en bordure de La Houppe ont été romanisés de bonne heure; les formes flamandes ne sont que des adaptations à la phonétique du dialecte thiois, le substrat étant ici un dialecte roman.

Nous voilà arrivés à La Houppe - D'Hoppe. Ce toponyme est probablement d'origine germanique, bien que la forme thioise (D'Hoppe) puisse être secondaire. En effet, le mot houppe existe en français, entre autres dans le sens de ‘touffe’. Selon certains étymologistes il serait emprunté au germanique huppo ‘petit bois, touffe’; selon d'autres il viendrait du latin upupa ‘huppe et touffe’. Pour le français houppe le moyen-néerlandais avait hoppe. Une troisième possibilité serait le flamand hoppe ‘touffe d'herbe dans une prairie; tas de muriers sauvages; buisson’. Tout cela signifie que La Houppe est probablement une traduction du thiois de hoppe, mais l'inverse reste possible. Comme les sources ou les documents font défaut, il est difficile de conclure.

Reste encore le Géron - te Gruine; dans ce cas-ci on peut tirer des conclusions sûres, et le tandem est de loin le plus intéressant de tous ceux qu'on trouve à Flobecq. Les anciennes formes de ce toponyme sont:

1148 curiam de geron nomine; 1150-54 gerun; 1181 curtem de gerun; 1182 gerun; 1221 de gherune; 1247 inter curtim de gherune et calceiam; 1260 in vivariis et aquis de geron; XIII^e s. gerun; id. apud geron; ± 1275 Colins dou giron; le bos et le court del geron. Il s'agit maintenant de trouver une base commune aux deur formes: la romane géron, giron et la germanique (te) Gruine. Cette base est l'ancien picard et français gerōnem, cas oblique de gero, mot emprunté au

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germanique gaiza, qui signifiait ‘lance’ et par extension ‘pièce d'étoffe taillée en pointe’ et d'ou provient le français actuel ‘giron’. En toponymie on rencontre très souvent cette base dans le sens de ‘terre en forme d'angle’, tant en Flandre qu'en France et en Wallonie. Chez nous les formes sont: gheer (et dérivés) en Flandre et à Noordpeene geroen, giron; géron en Wallonie.

De gerōnem le picard a tiré géron, giron avec changement du /g/ germanique en /ʒ/ dès le XIII^e siècle et le flamand, passant de gerōnem à geroen, finalement geruun, geruin et gruin. Il n'y a pas de doute au XIII^e siècle encore, le Géron était habité par une population en partie d'expression romane et en partie d'expression thioise. D'autre part, il est évident que telle était la situation avant le XIII^e siècle et tout au plus jusqu'à la fin de ce même siècle. À partir de ce moment la population romane a pris le dessus sur la population flamande, ce que prouve aussi la présence, au nord du Géron, d'un toponyme Le Paillart. Bien que le Géron ait été fondé par des gens d'expression romane, la forme te Gruine prouve qu'il y a eu une infiltration flamande. Au nord-ouest de Flobecq it a donc existé une enclave flamande assez importante, mais depuis le XIII^e siècle la frontière linguistique s'est déplacée vers le nord. Seule La Houppe a conservé son caractère flamand. Cependant, le terrain que le flamand a dû abandonner n'est certainement pas très important si l'on considère que la densité de la population, dans cette partie de la commune est minime. Quant à La Houppe on ne peut pas dire avec certitude si le maintien du flamand y est dû ou non au fait que des flamands s'y seraient à nouveau établis au XIX^e siècle. Il faudrait examiner la question.

Il est clair que depuis des siècles, Flobecq est une commune romane. Dès lors, des noms de rue flamands ne conviennent pas ou sont difficiles à trouver. Seule la périphérie a eu à affronter de petites communautés flamandes: à la limite d'Everbeek sans problèmes, à celle de Schoorisse et de Brakel avec des problèmes.

Pour la tranquillité de tous il eût mieux valu que, lors de la délimitation des régions linguistiques, La Houppe ait fait partie de la Flandre. Je dis ceci en mon propre nom et je n'engage nullement la responsabilité de ceux qui m'ont si aimablement aidé.

Oudenaarde.

M. Hoebeke