Momus Annalen veur 1833 en XI

Correspondance.
A MM. les Rédacteurs des Annales Momus.

Messieurs,

Le baron de N.N. vient d'apprendre avec la plus vive et la plus noble indignation, que des malveillants osent répandre le bruit qu'à la dernière réunion de la Société Momus, lui, baron, aurait enfourché avec frénésie certain cheval, nommé, à ce qu'il croit, Pégase, et, qu'au milieu d'une hilarité et d'une satisfaction générales, excitées par son discours, il aurait posé en fait ‘que tous les hommes sont égaux et qu'un roturier vaut un noble.’

Comme cette opinion, qu'on dit énoncée par lui, baron, est diamétralement opposée à sa manière de voir, il croit de son devoir de faire connaître au public:

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1^o. Qu'il n'est pas même membre de la susdite Société, et que par conséquent il n'en a pas amusé les membres par ses lazzis, que du reste il réserve pour les nobles;

Et 2^o. Parce que, d'après son avis, un roturier ressemble aussi peu à un noble, qu'un moineau à un perroquet ou à un épervier, et qu'il vaut mieux braver le froid en paletot noble, fût-il de tous les paletots le plus mince, qu'en fourrure bourgeoise, fut-elle belle comme la perspective des justiciables dans le Limbourg, de voir un jour les suppléants devenir juges.

Il choisit pour cela la voie des Annales Momus, espérant que l'on voudra bien faire insérer dans lesdites Annales sa juste réclamation.