65 Cyriel Buysse
J'ai repensé à tout cela, par cette froide et brumeuse journée de janvier, quand nous avons accompagné notre vieil ami, là-bas, en Normandie, au poétique petit cimetière qu'il s'était choisi comme demeure dernière. Le convoi était en retard, le maire de l'endroit attendait avec nous, ceint de son écharpe. Comme la bise devenait glaciale, il nous invitait à venir nous réchauffer chez lui. Il habitait tout près.
Nous entrâmes dans une vaste cuisine de vieille ferme normande où dans l'âtre brûlait un grand feu de bois. Nous nous assîmes autour d'une longue table et on nous servit du café bien chaud et une eau-de-vie délicieuse. Je pensai au vin aigre du fermier Paradis, servi jadis avec la même cordialité hospitalière, dans ce trou perdu de la Lozère.
Bazal avait apprécié cela; il en avait été touché; et je me disais qu'il en serait touché de même, s'il avait pu nous voir à ce moment.