J'aurais bien aimé pouvoir vous donner une réponse plus favorable. mais je connais assez bien le public auquel s'adresse notre collection pour savoir qu'il attend une nourriture plus substantielle.
Voulez-vous me permettre une simple remarque de lecteur - et de lecteur attentif, et très intéressé, de votre manuscrit? Comme je suppose bien que vous le ferez paraître un jour ou l'autre, il faudra, de toute nécessité, le faire relire par un Français (un connaisseur, bien attendu). Cette traduction est parsemée, d'un bout à l'autre, de belgicismes et d'inexpériences qui la rendent impubliable, sous cette forme, chez nous. Je ne parle pas de quelques retouches simplement, mais d'une réfection totale. Traduire une oeuvre d'art n'est pas chose aussi simple que beaucoup de gens se l'imaginent.
Veuillez croire, cher Monsieur Sabbe, d'abord à mes sincères regrets, et à ma considération la plus distinguée.
L. Bazalgette
P.S. Je vous retournerai le manuscrit ou l'enverrai à telle adresse où il vous plaira - au gré de votre désir. Cela, dans une quinzaine, car je m'absente jusqu'au 20 courant.
AMVC: B 309 (68562). Maurits Sabbe (1873-1938), Vlaams schrijver en cultuurhistoricus, vanaf 1919 conservator van het Plantin-museum in Antwerpen; vanaf 1923 hoogleraar (Nederlandse letterkunde) aan de Vrije Universiteit van Brussel. In 1911 was Sabbe lid van het comité dat de huldiging van Cyriel Buysse in Antwerpen organiseerde. De brief gaat over de vertaling van de roman Het pastoorken van Schaerdijcke (1919), die Sabbe wellicht op advies van Buysse aan Bazalgette had gestuurd.