Mededelingen van het Cyriel Buysse Genootschap 13

23 Léon Bazalgette aan Georges Eekhoud, Parijs 7.3.1920

Bien cher ami,

C'est avec émotion que j'ai vu récemment ton portrait dans Clarté et lu cette admirable page de toi. A travers cette émotion il y avait la remontée des chers souvenirs d'autrefois, la conscience du sort que l'ignominie de ce temps t'a fait, la pensée de ton isolement. Je ne te plains pas. Tu as de quoi être très fier - plus que jamais. Ce que je plains, c'est cette basse et pleutre humanité, qui se retourne contre ses plus hauts, ses meilleurs représentants.

Je sais ce qu'on t'a fait, j'ai pensé à toi bien souvent depuis que j'ai quitté mes loques bleuhorizon, portées 52 mois. J'ai vu la guerre autrement que d'un fauteuil. C'est pourquoi je sens mieux quelles doivent être tes pensées parfois. Je voulais te le dire: et cette première page de Clarté m'y incite encore plus vivement. Mais il faut que tu saches aussi que le nombre de ceux qui t'aiment et t'admirent n'est pas une force négligeable et qu'elle croîtra sans cesse.

[p. 59]

Ton vieil ami qui t'embrasse

L. Bazalgette

AMVC: E 147 (147277/7d). Georges Eekhoud (Antwerpen 1854 - Schaarbeek 1927): Franstalig Vlaams schrijver, naast Camille Lemonnier de grote vernieuwer van de Franstalige romanliteratuur in België in de jaren 1880. ‘Je sais ce qu'on t'a fait’: als gematigd pacifist werd Eekhoud een van de slachtoffers van het intolerante politieke klimaat in het naoorlogse België; de nationalistische hetze tegen hem culmineerde in zijn verwijdering als docent van de Brusselse universiteit. Uit protest tegen deze broodroof - die samenviel met het overlijden van zijn vrouw - werd eind maart 1920 in Brussel een huldiging georganiseerd.