Publications de la Société Historique et Archéologique dans le duché de Limbourg. Deel 10
(1873)– [tijdschrift] Jaarboek van Limburgs Geschied- en Oudheidkundig Genootschap– Auteursrechtvrij
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Maximilien François Gobert de Lynden.
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commandées par le général Van Spaen, qui campèrent à Uyckhoven pendant plusieurs mois. Ces excès se renouvelèrent encore en 1702, quand le duc de Marlborough occupa le plat pays, entre Maestricht et VenloGa naar voetnoot(1). Dans les affaires intérieures du comté, la paix ne fut pas moins troublée. François-Gobert, dit M. Daris, nous offre le type d'un seigneur arbitraire et despote. Il réclama d'abord un droit de patronage sur le couvent des Norbertines; et après l'élection de la nouvelle prieure, en 1684, il lui fit signifier par huissier, qu'il ne la reconnaissait pas pour la supérieure de la maison. Depuis l'an 1631, les religieuses n'avaient payé que la moitié des tailles; mais à partir de l'an 1682, le seigneur y soumit toutes leurs terres. Les religieuses protestèrent et refusèrent de payer; mais elles virent le grain, le bétail, le mobilier de leur ferme, saisis et vendus publiquement par le drossard du comte. Elles portèrent l'affaire devant la chambre impériale de Spire, qui prononça plusieurs jugements en leur faveur; mais le seigneur n'en tint aucun compte et continua ses vexations. Le chanoine prémontré qui soutenait les religieuses, fut chassé de sa cure, en 1685, et remplacé par un prêtre séculier. Cet acte de violence donna lieu à un nouveau procès, qui ne fut terminé qu'en 1703Ga naar voetnoot(2). | |
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Après avoir mis la discorde dans le couvent, François-Gobert contraignit les religieuses à déclarer qu'à lui seul appartenait le droit de nommer la prieure. Plusieurs d'entre elles se refugièrent à Liége, près de l'évêque, et prostestèrent contre la contrainte qu'elles avaient subie. Le jour même de la mort de la prieure (1700), le comte lit entourer le monastère de soldats, et y envoya son drossard pour nommer la supérieure. Cette nomination, maintenue par le comte, fut annulée par toutes les autorités ecclésiastiques. Maximilien ne se borna pas à ces beaux exploits; pour empêcher l'archidiacre de faire la visite de l'église paroissiale, il en fit murer la porte et n'y laissa d'autre accès que par son château; il prohiba la célébration de la fête de S. Lambert dans tout son comté, empêcha les processions, contraignit ses sujets à nettoyer ses viviers les jours de Pâques et de Pentecôte, s'empara des régistres baptismaux et autres, confia à ses agents l'administration des biens des fabriques et des pauvres, et soumit les ecclésiastiques à toutes les tailles, ainsi que les biens des églises. Les représentations de l'évêque ayant été inutiles et la mesure des vexations étant comble, le seigneur de Reckheim fut solennellement et nominativement excommunié, le 7 août 1703. Le 26 décembre de cette même annéeGa naar voetnoot(1), François-Gobert mourut à Cologne, après avoir donné des signes de repentir, et fut enterré dans le caveau de sa famille à Reckheim. |
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