Publications de la Société Historique et Archéologique dans le duché de Limbourg. Deel 10
(1873)– [tijdschrift] Jaarboek van Limburgs Geschied- en Oudheidkundig Genootschap– Auteursrechtvrij
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Ferdinand de Lynden.
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Reckheim, qui, par sa position vis-à-vis de la seigneurie libre d'Elsloo, située de l'autre côté de la Meuse, commandait l'entrée du Brabant, du pays de Liége et du territoire hollandais. Elles laissaient entendre, pour finir, l'opportunité qu'il y aurait à relier cette ville à la Meuse, au moyen d'un canal, de manière à embrasser l'espace nécessaire aux retranchements de toute une arméeGa naar voetnoot(1). C'était là ce que le comte désirait obtenir. Il fit encore valoir, dans une requête du 26 décembre, ce que le pays avait à souffrir, tant des LorrainsGa naar voetnoot(2) que des Hollandais, rappela les intentions favorables de Ferdinand II, et conclut en demandant la protection de l'Empire. Enfin, le 29 du même mois, il exposait dans un nouveau mémoire, qu'il avait risqué toute sa fortune et souvent sa vie pour le service de S.M., et réclamait, à défaut de secours, le droit de repousser ces aggressions par la force, offrant d'abandonner les appointements depuis longtemps arriérés de son père, s'il obtenait main-forte pour la perception de ses droits de tonlieuGa naar voetnoot(3). Cette question du tonlieu fut l'affaire capitale de l'administration de Ferdinand: c'est ainsi que le recueil des diplômes du comté de Reckheim, édité à Liége en 1634, par un certain Laur. Fréd. d'Inguelberg, ayant été jugé insuffisant, il parut une seconde édition de cet ouvrage, imprimée à Cologne en 1658, pour faire connaître au public les pièces relatives au tonlieu, qui n'avaient pas encore été publiées. Les débats durèrent plusieurs années, et débutèrent par la reconnaissance du privilége octroyé par Frédéric IV à | |||||||||||||||||
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Guillaume de Sombreffe, en 1442. Cette confirmation fut donnée par l'empereur Ferdinand III, le 22 février 1646, ‘pour autant que le comte soit en possession’, et sous réserve de l'exemption dont jouissaient les électeursGa naar voetnoot(1). Le prince-évéque de Liége, Ferdinand de Bavière, avait une première fois fait défense au comte de Reckheim d'exiger le tonlieu sur la Meuse. N'ayant pas obtenu satisfaction, il renouvela, le 24 mai 1649, son ordonnance du 16 avril, et prescrivit à ses sujets de s'opposer par toutes voies de droit et de fait à la perception du péageGa naar voetnoot(2). L'affaire se compliqua bientôt, et, le 12 juin 1651, le comte déposa une plainte contre les Etats-Généraux de Hollande, qui s'opposaient par la force à la perception de l'impôt, et prétendaient usurper sa juridiction particulière. Il pria donc l'empereur de nommer une commission d'enquête, pour apprécier les frais que lui occasionnait la navigation sur la Meuse, et constater la valeur de ses prétentions. Les commissaires furent désignés et siégèrent à Aix-la-Chapelle; ils citèrent à comparaître devant eux le gouvernement et les états du duché de Brabant, des Provinces-Unies et de l'évêché de Liége, le prévôt de S. Servais à Maestricht, en qualité de seigneur de Mechelen, et tous les étrangers ayant des possessions dans le comté. Le 29 janvier 1653, la commission adressa son rapport: ‘Les délégués liégeois s'étaient plaints tout d'abord de ce que le comte frappait des monnaies de cuivre, sur lesquelles il imitait les armes de leur souverain, au | |||||||||||||||||
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grand préjudice du publicGa naar voetnoot(1). Ferdinand avait répondu qu'il était dans son droit et prêt à en donner la preuve; il avait produit des témoins ad perpetuam rei memoriam, au sujet des limites contestées du côté de Mechelen, et exhibé la charte originale de Charles-Quint touchant le privilége de non evocando nec arrestando’. Ensuite les commissaires rendirent compte de leur expertise: ‘Ils avaient constaté les grands frais occasionnés par la construction des digues et des murs d'eau, qui préservaient le pays et assuraient la navigation; et quant au tonlieu, ils avaient vu la copie authentique du privilége de Frédéric IV, et entendu de nombreux témoins, dont plusieurs très-âgés, qui avaient perçu les droits de passage sur la Meuse. Il est vrai que le tonlieu par terre était le seul qui fût alors prélevé, mais le comte invoquait les nécessités de la guerre, comme interrompant la prescription, et basait ses prétentions sur les derniers traités, ainsi que sur l'assentiment des électeurs mentionné dans le diplôme de Frédéric. Les députés liégeois avaient objecté que, en vertu de ce même privilége, les états et membres de l'Empire étaient affranchis du tonlieu; que les faits allégués par les témoins devaient s'entendre des sujets étrangers, et que l'entretien des digues se faisait en vue du bien-être du comté; que d'ailleurs la charte originale n'avait jamais été produite, et que le dernier diplôme était infirmé par le défaut du consentement obligé du collége électoral’. Le conseil aulique, saisi à son tour de ces différentes questions, donna son avis le 28 février 1653. Il évita de se prononcer sur plusieurs points; mais il trouva que | |||||||||||||||||
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le comte était libre d'étendre ses fortifications dans la limite de ses droits, et pouvait repousser ses aggresseurs à main armée, pourvu qu'il fût en cas de légitime défense. Pour ce qui regardait le tonlieu, il jugea ‘que la copie authentique du diplôme original devait être trouvée suffisante, attendu qu'il s'agissait d'un document très-ancien, qui avait eu à traverser les hasards de la guerre, et comme celui-ci constatait l'assentiment des électeurs, que le comte avait le droit de bénéficier des clauses du traité de paix; qu'en cas de doute, les témoignages invoqués suffiraient, d'autant plus qu'en définitive il ne s'agissait que des moyens d'assurer la navigation et l'intégrité de l'Empire; mais qu'avant d'octroyer sa confirmation, l'empereur ferait bien de consulter le collége électoral, et particulièrement l'archevêque de Cologne, comme étant spécialement intéressé à la question, à cause de l'évêché de Liége’. De son côté, Ferdinand ne restait pas iuactif: il s'adressa aux électeurs, et, malgré l'opposition de l'évêque de Liége Maximilien-Henri, il finit, en 1655, par obtenir leur consentement, ‘à condition qu'il s'engagerait à ne jamais rien exiger, ni à leur préjudice, ni à celui du pays de Liége en particulier’. On avait d'ailleurs cessé de demander le tonlieu aux Liégeois depuis l'édit de 1649, et cet état de choses se prolongea longtemps encore après la mort du comte, survenue à Reckheim le 24 juillet de l'année 1665Ga naar voetnoot(1). Ferdinand de Lynden avait épousé, en 1643, Elisabeth, fille du comte Egon de Furstenberg et de la princesse | |||||||||||||||||
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Anne Marie de Hohenzollern. Elle était née le 15 juin 1621, et mourut à Reckheim le 15 septembre 1662Ga naar voetnoot(1). La magnifique pierre qui scellait leur caveau, dans l'église des Prémontrées, a été maçonnée dans le mur du cimetière actuel, après la démolition du couvent. En haut se trouvent les écussons d'Aspremont-Lynden-Reckheim et de Furstenberg; plus bas, les armoiries représentant les seize quartiers des défunts, savoir: à gauche, Lynden, Eldeven, Landrisch, Van de Werve, Gouffier, Bonnivet, Bocholt et Wittenhorst; à droite, Furstenberg, Zimmeren, Suys, Helfenstein, Hohenzollern, Zimmeren, Rheingrafenstein et Salm. Au milieu, on lit l'inscription suivante: monvmentvm | |||||||||||||||||
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qvatvor astra tenent vbi qvattvor ante parentvm Comme on a pu voir, une nombreuse postérité était issue de ce. mariage; quatre filles moururent jeunes, les autres enfants furent:
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