Voltaire rentrera de Londres, où il aura passé 3 ans, en 1728. Il en rapportera les Lettres philosophiques, qu'il publiera en 1734. C'est la 25e, la dernière, qui renferme les 83 remarques sur les Pensées de M. Pascal. M.B. à l'occasion des Lettres philosophiques, écrivit le 18 décembre 1734 une première lettre: Sur la nature de notre âme et sur son immortalité, (qui parut dans un journal de Hollande), suivie de deux autres sur le méme sujet. Il les fit imprimer toutes trois, en 1741, à la fin du second tome (320-422) de son ouvrage: Lettres sur les vrais principes de la Religion, une réfutation du livre de Mlle Huber, (protestante libérale inspiratrice de Jean Jacques et de la profession de foi du Vicaire Savoyard): la Religion essentielle à l'homme. C'est dans le même tome (193-319) que l'on trouve la défense de Pascal: Sentimens de Mr. *** sur la Critique des Pensées de Pascal par Mr. Voltaire. Voltaire reçut le volume par l'intermédiaire de s'Gravesande (cf. lettre de Voltaire du 1er juin 1741, et non 1738, comme on le lit dans le Port-Royal de Ste Beuve, qui n'a peut être pas pensé, à cause de cela, que Voltaire avait lu les pages de son adversaire). Il les a lues, et il a même profité de trois observations au moins pour les rééditions des Lettres philosophiques (cf. Lanson, éd. des textes modernes, rem. V, XVII, XXVIII, observation de M. Fourcasié). Cependant Voltaire continuera sa lutte acharnée contre Pascal et il ira jusqu'à l'injure et la calomnie (Pascal mort fou). Mais, à l'occasion de ses Remarques sur la défense
de Milord Bolingbroke, Boullier fera bonne justice des procédés voltairiens. Il conclut même par un trait de candeur; il exhorte Voltaire à une polémique respectueuse et décente, et, comme les choses d'Angleterre lui sont au moins aussi familières qu'à Voltaire, il ajoute, au sujet de Bolingbroke: ‘ne nous obligez pas à dire ce que nous savons’.
En 1753, Chaufepié, dans son Dictionnaire, réimprima dans les remarques, article Pascal, 3 ou 4 ‘réponses de Boullier.
En 1754, le no. du 23 octobre des Nouvelles Ecclésiastiques annonce avec des éloges la vente à Paris d'une brochure de 200 pages qui contient trois différents ouvrages, dont les deux derniers sont les Sentimens et les 3 Lettres.
En 1774, la Défense de Pascal fut réimprimée à Amsterdam avec les Pensées (132-210) Les pages 126-131 comprennent un opuscule que l'on joignait habituellement aux Pensées, depuis 1678. C'est le Discours où l'on fait voir qu'il y a des démonstrations d'une autre espèce, et aussi certaines que celles de la géométrie. Ces quelques pages avaient fortement frappé M.B. Il avait publié, en 1728, un Essai philosophique sur l'âme des Bêtes, qu'il avait dédié à Fontenelle. En 1737, il y eut une seconde édition augmentée, en tête du ler tome (1-280), d'un Traité des vrais principes qui servent de fondemant à la certitude morale. Ce traité s'inspire directement du Discours.
Après 1774, on ne signale plus la Défense de Pascal. Cela se comprend pour l'édition que Voltaire appelait l'Anti-Pascal, celle de Condorcet-Voltaire (1776-1778). Pour Bossut (1779), pour André (1783), pour Renouard (1803), qui réédite candidement les remarques de Voltaire et de Condorcet, ce sera simple ignorance. On est davantage surpris de ne pas