De Gulden Passer. Jaargang 66-67
(1988-1989)– [tijdschrift] Gulden Passer, De– Auteursrechtelijk beschermd
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Le compas d'or sur des reliures
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méros B2 et D1, sont en maroquin; le no G1 est en basane, les autres en veau brun. Les tranches de A1, C1, C2, D1, F2 sont dorées; celles de G1, noircies; celles de B1, C3 et F1 sont restées naturelles; celles de B2 ne sont pas connues, mais comme la reliure est en maroquin, cuir plus coûteux que le veau, elles sont probablement dorées. On sait que le 29 janvier 1564 Plantin a acheté ‘4 marques au compas de cuivre pour mectre sur le cuir avec le dicton Lab. et Const’.Ga naar voetnoot3 Or en 1910 Prosper Verheyden a dressé une liste de reliures au Compas sur lesquelles apparaissent précisément quatre marques différentes.Ga naar voetnoot4 Mais depuis lors d'autres spécimens ont été découverts, et même d'autres marques, comme le montre la liste qui suit. Dans cette dernière, à en juger par le contenu des reliures, les marques désignées par les lettres B, C, D, E, sont probablement celles qui furent achetées en 1564.
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A Second plat de la reliure du Livre de l'institution chrétienne.
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A
B
C
D
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E
G
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B1 Second plat de la reliure de la Responsio ad articulos Hoperi.
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C2 Second plat de la reliure du Valerius Flaccus.
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Si ces livres avaient fait partie de la bibliothèque personnelle de Christophe Plantin, ils auraient dû passer à ses héritiers et se retrouveraient aujourd'hui au Musée Plantin. Or ce dernier n'en possède que quatre, dont deux seulement (A1 et B1) proviennent des collections achetées en 1876 par la Ville d'Anvers, avec l'imprimerie.Ga naar voetnoot5 Même le no D1, acheté par le Musée Plantin en 1927 à la vente du marquis de Granges de Surgères, gendre du dernier propriétaire de l'officine, n'était pas resté dans la famille des Moretus, puisqu'en 1602 les jésuites de Louvain y avaient inscrit leur marque de propriété. Quant aux autres exemplaires, il en est tant qui portent diverses marques anciennes de possession, dont l'une même (C3) remonte à 1574, que le compas doré sur leur reliure ne peut être une marque de propriété personnelle. Pour les mêmes raisons il est difficile d'accepter la théorie d'exemplaires de présent, car on ne pourrait la fonder que sur les noms d'Abraham Ortelius et de Juste Lipse, propriétaires respectifs des numéros C2 et F1, mais apparemment seuls familiers de Christophe Plantin parmi les propriétaires anciens des reliures au Compas. Du reste, si ces deux volumes leur avaient été offerts en gage d'estime et d'amitié, on devrait y trouver, selon la mode du temps, une dédicace, soit manuscrite, soit dorée sur la reliure. D'autres imprimeurs, surtout en France, ont fait dorer leur marque sur des reliures. Il arrive souvent que les livres ainsi reliés ne sortent pas tous des presses du titulaire même de la marque. C'est pourquoi GoldschmidtGa naar voetnoot6 y voit le témoignage d'une activité de librairie et non d'édition, car les imprimeurs d'autrefois étaient aussi libraires. C'était le cas notamment de l'Officine plantinienne, qui possédait sa boutique où se débitaient, à côté des éditions de l'archi-typographe, celles de ses confrères de divers pays.Ga naar voetnoot7 Goldschmidt propose même, pour expliquer la rareté des spécimens connus, une hypothèse restrictive: comme les livres se vendaient en feuilles, il s'agirait de reliures faites exceptionnellement pour permettre au client, dans la boutique même, de feuilleter un exemplaire avant de se décider à en acheter un autre, en feuilles, qu'il pouvait ensuite confier à un relieur de | |||||||||||||||||
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son choix, à moins que, préférant laisser au libraire le rôle d'intermédiaire, il se contentât de lui indiquer le genre de reliure souhaitée. On constate que, dans la liste des reliures au Compas aucune, sauf celle du XVIIe siècle, ne contient d'édition autre que plantinienne. Mais il ne s'ensuit pas que l'hypothèse de reliures de librairie soit exclue. Au contraire l'unicité de chaque titre de cette liste la renforce en rendant peu probable celle de reliures d'édition, à la condition toutefois d'admettre que les exemplaires exposés dans la boutique pouvaient aussi être vendus.Ga naar voetnoot8 Et pourtant on peut se demander si l'hypothèse de Goldschmidt est bien nécessaire. Elle expliquerait la rareté des reliures à marque? Mais étaientelles rares en leur temps? Pourquoi alors, durant la vie de Christophe Plantin même, avoir fait graver non moins de six marques au Compas, dont quatre à la fois? En revanche, même nombreuses au XVIe siècle, si les reliures à marque avaient un sens commercial, par là même elles devaient nécessairement plus tard être tenues pour choses de peu d'intérêt, souffrir de l'indifférence et disparaître. Cependant, sans prétendre que ces reliures soient communes, on peut s'interroger sur leur réelle rareté aujourd'hui. En 1891 Léon Gruel connaissait un seul spécimen au Compas. Un siècle plus tard, on en connaît onze. Il n'est pas impossible qu'on en découvre encore, voire même que certains soient signalés dans des publications qui m'auraient échappé. Or plus on connaîtra de spécimens, mieux on pourra expliquer leur signification. Il convient aussi de mettre les reliures au Compas en parallèle avec celles qui portent d'autres marques de libraires. C'est ce que tente de faire une étude qui paraîtra prochainement et dont est extraite la présente contribution au quatrième centenaire de la mort de Plantin.
Bibliothèque Royale Albert Ier Boulevard de l'Empereur 4 B-1000 Bruxelles | |||||||||||||||||
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SummaryAt least seven gilding stamps showing the mark of the Officina Plantiniana have been used on the covers of bindings dating from the sixteenth and seventeenth centuries. Eleven of these bindings are documented at present. Although he had been a book-binder himself, it is doubtful whether Chr. Plantin himself bound these very copies. The Golden Compasses on their covers is no mark of personal ownership. Neither is there any indication of their being presentation copies. It also seems impropable that these were publisher's bindings. The eleven bindings cover eleven different titles. Most attractive is still E.Ph. Goldschmidt's hypothesis: normally books were sold ‘in albis’ (unbound), but in order to enable prospective buyers to skim a particular edition, one copy of that title had been bound. Anyhow, some at least of these show-copies appear to have been sold. It remains open whether these bindings were in their time as great a rarity as they are now. |
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