De Gulden Passer. Jaargang 60(1982)– [tijdschrift] Gulden Passer, De– Auteursrechtelijk beschermd Vorige Volgende [pagina 55] [p. 55] 108. Iudicium. Paris qui fut plus beau que nul autre du monde, Fut quelquefois esleu pour iuger la beauté De Pallas, de Iunon, & de Venus la blonde, Ausquelles il parla de telle volonté: Bien que tu sois, Iunon, & la soeur & la femme De Iupiter qui tient tout l'empire des cieux, Tes dons n'ont toutesfois puissance sur mon ame, Et aussi tu n'auras le present precieux. Bien que pour ton esprit tu sois fort renommee: En vain pour ce present tu te veux tourmenter: Bien que tu sois Pallas deesse toute armee Si ne pourras-tu pas ce present emporter. Venus la Cytheree est beaucoup plus plaisante Elle a plus de pouuoir dessus ma liberté, Par elle dans mes oz vne chaleur s'augmente, Et ainsi elle aura guerdon de sa beauté. Prens doncques ceste Pomme, ô gentile Venus, Qui adoucis les coeurs, & qui peux tout dompter, Par toy tous les plaisirs me seront maintenus, Dont par tout vn honneur ie te feray porter. Exegesis. Ainsi est tellement nostre ame emprisonnee Que delaissans le bon, nous prenons le mauuais, Et tellement aussi elle est desordonnee, Que l'homme est perissant par ses propres mesfaicts. Qui doncq viure voudra bien heureux en ce monde, Qu'il chasse de Paris l'amour qui fut immunde. Vorige Volgende