De Gulden Passer. Jaargang 60(1982)– [tijdschrift] Gulden Passer, De– Auteursrechtelijk beschermd Vorige Volgende 63. Neminem sors continet sua. Ad se ipse. Personne n'est content de sa propre fortune, Ceste imperfection est à chacun commune De priser tousiours plus & mesmes desirer L'estat de son prochain, or qu'on deust empirer. Le marchand estonne' d'une petitte perte Voudroit la teste auoir d'un morion conuerte Pour se faire soldat: & les hommes lectrez Voudroyent n'estre iamais aux colleges entrez: Mais bien plus tost au lieu des sciences cogneues Ils voudroyent par les champs conduire les charrues. Le laboureur aussi alors qu'il void grester, Ou qu'il oit dans le ciel vn foudre grumeler, Il crie des bourgeois la vie trop heureuse, Et despite tousiours la sienne soucieuse. Ainsi chacun se sent conduict par le desir Et veut maintenant l'un, & puis l'autre choisir: Mais Dieu qui est puissant retient la cognoissance De ce qu'auons besoing: il ne faut donc qu'on pense De luy imposer loy: le riche n'a rien plus [pagina 47] [p. 47] Qu'un poure souffreteux: cil qui pour les escus Va iusques aux Indois martyriser sa vie, Celluy la n'en a point l'ame plus assouuie. Toute chose, se pert comme la poudre en l'air, On comme les ruisseaux que lon void escouller. Le seul amour de Christ, bien qu'au monde lon meure Comme le vray thresor à tout iamais demeure. Vorige Volgende