De Gulden Passer. Jaargang 39
(1961)– [tijdschrift] Gulden Passer, De– Auteursrechtelijk beschermd
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Oeuvres imprimées des minimes de la province belge (Suite)
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surmonté d'une représentation de saint François de Paule entouré de tertiaires, plus haut encore Dieu trône au milieu de nuages, à sa droite on lit: Venite ad me omnes, à sa gauche: Ego reficiam vos. Un nouveau titre introduit la deuxième partie de l'ouvrage, c'est-à-dire la vie de saint François de Paule. A la mort de Claude du Vivier en août 1630 Pijart acheva le triennat de correcteur provincial jusqu'en septembre 1632. Nous n'avons pas retrouvé non plus les ouvrages suivants de Pijart qui parurent à Paris: chez Guignard en 1639 Peregrinatio seu via evangelica, chez Cottereau, en 1643, Religiosa seu sacra virgo ad perfectionem erudita, et, en 1649, La Sainte Messe du vrai chrétien. Peut-être les deux premiers furent-ils également écrits en français. Nous croyons qu'à la date de 1639 Pijart avait déjà quitté la province belge des minimes, sans doute à la suite des difficultés suscitées par les religieux flamands. Pijart publia en 1651 De singulari Christi Iesu D.N. Salvatoris Pulchritudine. Assertio. In qua tam antiquis quam modernis Scriptoribus illam impugnantibus abundè respondetur. Authore R.P. PftroGa naar voetnoot1. Piiartio Ordinis Minimorum Theologo. Parisiis, Apud Ludovicum Boullenger, viâ Iacobaeâ, ad insigne S. Ludovici. M.DC.LI. Cum Privilegio Regis. In-8o, 14-172 pages. Le frontispice reproduit une gravure d'Hermand Weyen datant de 1637 et représente Jésus, nimbé d'un soleil, portant sur la main gauche le globe, bénissant de la main droite, debout au milieu de lys; au dessous on lit le texte de saint Bernard: Parvus Dominus et amabilis nimis. Les pages 3 à 10 contiennent l'épître dédicatoire, adressée à André du Saussay, curé des Saints-Loup-et-Égide à Paris, et datée de cette ville, le 20 septembre 1651; les pages 11 et 12 reproduisent la table des matières, le privilège royalGa naar voetnoot2., les approbations ecclésiastiquesGa naar voetnoot3.. Puis commence une nouvelle pagination en chiffres arabes contenant les douze chapitres de l'ouvrage, dans lequel l'auteur définit la beauté physique et s'efforce de démontrer celle du Christ par de nombreux arguments qu'il oppose à Isaïe, Tertullien, Clément d'Alexandrie, Origène. Les pages 170- | |
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172 contiennent une annexe et les errata. Deux ans plus tard, c'est à Troyes que parut un nouvel ouvrage tenant à montrer que même dans la Passion le Sauveur reste grand: Les Triumphes et grandeurs de Iesus-Christ. Au milieu des souffrances de sa Mort. Représentez, sur la solemnité des grandes Messes qui se chantent dans nos Eglises. Et les magnificences de la mesme Eglise au milieu de ses combats. Par le R. Pere Pierre Piiart Parisien, Theologien, & Predicateur de l'Ordre des Minimes. A Troyes, Chez Nicolas Oudot: en la rue nostre Dame, au Chappon d'Or. M.DC.LIII. Avec Approbation des Docteurs. In-12o, [XXIV]-330 pages. Les pages [III] à [XIV] contiennent l'épître dédicatoire à Madame Françoise de Lorraine, coadjutrice de Montmartre, datée de Paris le 18 juin 1663, les pages [XV] à [XVII] un avis au lecteur, les pages [XVIII] à [XXIII] les approbations et privilège. L'ouvrage est une explication des cérémonies de la grand-messe où l'auteur montre comment l'Église, malgré ses propres difficultés, glorifie constamment l'oeuvre de rédemption du Sauveur. C'est de la liturgie selon l'esprit du temps. La table des matières occupe les trois dernières pages du volume. C'est au même imprimeur de Troyes que Pijart s'adressa pour une entreprise beaucoup plus importante: Bibliotheca Sanctorum et Antiquorum Patrum Concionatoria In Qua Omnium fere Patrum et Antiquorum Doctorum ad Annum M.D. Conciones, Homiliae, Orationes & eiusmodi alia summatim exposita, servato ordine temporis & Festorum Ecclesiae proponuntur. Primum à RP Petro Blancot Parisino, Ordinis Minimorum Concionatore tum postea à RP Michaele De La Noue eiusdem Ordinis & civitatis Praedicatore Mille quadringentis sermonibus auctior collecta & concinnata. Tertia Editio. A R.P. Petro Piiartio Parisino eiusdem Professionis Theologo & Concionatore multis partibus quibus cruces praefiguntur locupletata & correctior reddita. Cum indice quadruplici Concionum, Auctorum, locorum Sacrae Scripturae, & materiarum. Trecis, apud Nicolaum Oudot, & venduntur Parisiis Apud Franciscum Clouzier, In Platea Réorum Palatii. Et Gervasium Clouzier, Ad Gradus Sanctae Capellae. M.DC.LIV. Cum Privilegio Regis. Et Approbatione. Grand in-4o, [LXX]-690 pages. La première édition de cet ouvrage parut en 1631 à Paris chez Sébastien Cramoisy, la seconde en 1643 chez F. et G. Clouzier, éditeurs dont les noms figurent encore sur la | |
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troisième édition. Celle-ci contient aux pages [III]-[IV] une épître dédicatoire à Jacques Bordier, trésorier général, à la page [V] l'indication des auteurs qui sont ajoutés dans la troisième édition, à la page [VI] une dédicace de l'ouvrage à Jésus-Christ par M. de la Noue, aux pages [VII] à [IX] un éloge du Père Blanchot, à la page [X] l'avis au lecteur de la deuxième édition, aux pages [XI]-[XII] celui de la troisième édition et les approbations ecclésiastiques. L'ouvrage est un résumé de sermons d'auteurs sacrés des quinze premiers siècles sur des sujets déterminés et commençant par une citation de l'Écriture. C'est ce qui explique la triple table: aux pages [XIII]-[XXVIII] celle de ces citations d'après l'ordre des livres sacrés, aux pages [XXIX]-[LX] l'index alphabétique des principaux sujets traités, aux pages [LXI]-[LXX] la liste des auteurs. Le corps de l'ouvrage donne ces résumés de sermons: d'abord ceux pouvant servir pour le Propre du temps, suivant l'ordre de ce Propre (p. 1-454), ensuite ceux concernant les saints du 14 janvier au 21 décembre (p. 455-618), enfin ceux pour le commun des saints (p. 619-653). Dans les trois parties Pijart a ajouté des résumés de sermons pris aux auteurs indiqués à la page [V], dans un appendice (p. 654-669) il se complète luimême en fournissant des résumés de sermons de saint Alcime, c'est-à-dire Avit de Vienne, et de Pierre de Blois, auteurs qu'il n'avait pas utilisés, et de sermons supplémentaires de Proclus de Constantinople, auteur déjà mentionné à la page [V]. Puis il donne une quatrième table (p. 670-689) qui est son oeuvre propre: Index concionum, pour chaque jour du Propre du temps, pour chaque fête de saint, pour chaque commun, il donne la liste alphabétique des auteurs sacrés dont un sermon est résumé. La page 690 contient les errata. Cet ouvrage présentait une réelle utilité pour les religieux appelés à faire de nombreux sermons: il leur permettait de retrouver dans la bibliothèque du couvent un texte d'un orateur sacré pouvant servir de source d'inspiration, et même en dehors de cela il suggérait des idées, fournissait des citations scripturaires fort utiles. On ne s'explique d'ailleurs pas l'abondance de telles citations et de références patristiques dans les sermons du XVIIe siècle sans ouvrages de ce genre. Pierre Pijart mourut le 22 octobre 1656. | |
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IV. Jean-Jacques Courvoisier, prÉdicateur et symbolisteLe minime bourguignon, Jean-Jacques Courvoisier, incorporé dans la province belge, a publié un grand nombre d'ouvrages. Tous abondent dans le symbole et l'allégorie, certains se distinguent par le caractère luxueux de leur édition. Tel est le cas de son premier livre: Extases, de la Princesse du Midy, la belle Malceda, au Palais du Sage Roy Salomon: en paralelles, Des Extases de la Princesse du Ciel, l'Ame Religieuse & Devote, au Palais du Mystique Salomon, le tres-adorable Sacrement de l'Eucharistie. Dediees, A la Serenissime Princesse, Isabelle, Claire, Eugenie: Infante d'Espaigne &c. Par le R. Pere Fr. Iean Iacques Courvoisier Religieux Minime de la Province de Bourgougne. A Brusselles, Chez Iean Pepermans, Libraire iuré, & Imprimeur de la Ville, demeurant derrier l'Hostel de la Ville, à la Bible d'Or. In-4o [XVI]-224 pagesGa naar voetnoot1.. Le même titre, le nom de l'auteur, la mention du privilège royal se trouvent au frontispice, gravé par Philippe de MalleryGa naar voetnoot2., ils y sont surmontés à droite de la représentation du trône de Salomon, précédé de six marches avec l'inscription: Thronus Salomonis. 3. Reg. 10, à gauche de l'eucharistie devant laquelle brûlent des flammes avec l'inscription: Thronus eius flamma ignis. Dan. 7, et entourés de la représentation en pied de Malceda, reine de Saba à droite, de l'archiduchesse Isabelle en tertiaire franciscaine à gauche. Les pages [III]-[VIII] sont occupées par la lettre dédicatoire à Isabelle, datée de Bruxelles, le 15 août 1632; les pages [IX]-[XI] par un résumé des six chapitres du livre appelé pompeusement ‘Anacephaleose des extases contenuees en ce livre’; les pages [XII]-[XVI] par une courte préface, les approbations ecclésiastiquesGa naar voetnoot3., le privilège royal, un distique latin à l'auteur. | |
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Chacun des six chapitres de l'ouvrage, expose un des ravissements qu'éprouva la reine de Saba devant le roi Salomon (IIIe Livre des Rois, X, 1) et l'extase correspondante que l'âme dévote, la princesse du ciel, ressent devant l'Eucharistie: 1. Malceda arrive à Jérusalem et se prosterne devant le trône sur lequel siège Salomon, l'âme chrétienne s'abîme devant l'Eucharistie, le plus élevé des sept sacrements; 2. Malceda pose des énigmes à Salomon, l'âme chrétienne comprend les mystères de l'Eucharistie en communiant; 3. Malceda voit les échansons du roi, l'âme chrétienne admire le pouvoir sacramentel des prêtres; 4. Malceda s'extasie devant les mets de la table de Salomon, l'âme chrétienne s'enivre des délices de l'Eucharistie, préludes du Paradis; 5. Malceda admire les livrées des serviteurs de Salomon, l'âme chrétienne devine l'humanité et la divinité du Christ à travers les espèces sacramentelles; 6. Malceda s'émerveille dans les appartements des serviteurs de Salomon, et notamment dans la chambre où se fabrique la pierre philosophale, l'âme chrétienne possède la pierre théologale qui est l'Eucharistie, puisqu'elle lui permet de faire venir Dieu en elle. La pierre philosophale n'est évidemment pas mentionnée par l'Écriture, d'autres comparaisons et digressionsGa naar voetnoot1. s'écartent également des livres saints et surchargent un thème allégorique qui en soi ne manque pas d'originalité ni même parfois de grandeur. L'archiduchesse Isabelle mourut à Bruxelles le 2 décembre 1633. Courvoisier ne pouvait manquer de se joindre aux panégyristes de la défunte. Il publia Le Sacré Mausolée ou Les parfums exhalants du tombeau de la Serenissime Princesse Isabelle, Claire, Eugénie, Figuré Sur le Sepulchre du Roy David. Dédié A Monseigneur Don François de Moncade, Marquis d'Aytona, Lieutenant Gouverneur & Capitaine general des Pays-bas, & de Bourgougne. Par le R. Pere Fr. Iean Iacques Courvoisier Minime Bourguignon. A Bruxelles, Chez François Vivien, derrière l'Hostel de la Ville, au bon Pasteur. 1634. | |
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Avec grace & Privilege. In-8o, [XL]-390 pagesGa naar voetnoot1.. Deux gravures sont insérées dans l'ouvrage: le frontispice, intitulé Sacre Mausolee, dessiné par N.W. Horst et gravé par Corneille Galle Le JeuneGa naar voetnoot2., avec au bas le nom de l'imprimeur; l'autre gravure, après la page [XL], est un portrait d'Isabelle en tertiaire franciscaine exécuté par Alexandre Voet le VieuxGa naar voetnoot3.. La page [II] est occupée par six vers français adressés au marquis d'Aytona, les pages [III]-[XXII] par l'épître dédicatoire, datée de Bruxelles, le 4 mars 1634, les pages [XXIII]-[XXX] par divers vers ou chronogrammes, français ou latins, en rapport avec l'ouvrage, les pages [XXXI]-[XXXIV] par la préface au lecteur, les pages [XXXV]-[XXXIX] par les approbations et privilège. Salomon avait élevé à David un tombeau magnifique qui, selon une tradition incontrôlable, aurait été composé de trois étages: un soubassement de douze aigles et de douze lions environnés de lys et de pommes de Grenade, au centre une série de statues, au sommet une autre statue. Courvoisier veut élever à Isabelle un mausolée littéraire semblable représenté d'ailleurs sur la première gravure: au bas Isabelle habillée en tertiaire, mais une couronne princière sur un coussin à côté d'elle, est couchée sur un lit d'apparat soutenu par des lions et des aigles, environnée de lys et de pommes de Grenade, au centre sept statues figurent les vertus d'Isabelle, au sommet, elle est représentée montant aux cieux, à sa droite des anges, à sa gauche un vautour portant un coeur et plus haut le soleil. La base du mausolée indique l'extraction royale d'Isabelle dont l'auteur fait l'exposé (p. 13-40), il indique aussi son horoscope: elle est née ‘sous le signe du Lyon, ayant pour Ascendant la Constellation du Vautour’; puis l'auteur décrit les sept vertus d'Isabelle (p. 41-301): humilité, prudence, justice, bonté, libéralité, constance, piété - qui toutefois - ne figurent pas dans cet ordre sur la gravure; enfin il parle de la mort glorieuse de la princesse (p. 301-380). Des vers latins d'un autre minime | |
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expliquent à leur tour le mausolée (p. 383-384), une table alphabétique des matières termine le volume. L'abus du symbolisme, des citations ou allusions érudites, rendent la lecture du volume fatigante et ne parviennent pas à en masquer la pauvreté intellectuelle. Cela n'empêche que les faveurs recueillies par l'ouvrage dans les milieux aristocratiques de Bruxelles furent peut-être pour beaucoup dans le choix de Courvoisier au chapitre de fin septembre 1635 comme correcteur provincial des minimes alors qu'il n'avait jamais été supérieur local. La dévotion aux saints anges est une particularité des minimes, ceux-ci voulurent ériger en leur église de Bruxelles une confrérie de l'ange gardien, le 3 octobre 1635 l'archevêque de Malines approuva cette érection et les statuts de la confrérie, ces statuts sont imprimés aux pages [XVIII]-[XXIV] d'un livret intitulé Le pedagogue angelique, dedié à son Altesse Royalle, par Le R. Pere Iean Iacques Courvoisier, Provincial des Minimes des Pays-Bas. A Bruxelles, Chez Luc de Meerbeque. 1636. Avec Privilege du Roy. In-12o, [XXIV]-216 pages. L'altesse royale est le cardinal-infant Ferdinand, le nouveau gouverneur des Pays-Bas, ainsi qu'il ressort de l'épître dédicatoire datée de Bruxelles, le 25 janvier 1636, reproduite aux pages [III]-[XVII] du volume. Après des stances en français à l'ange gardien (p. 1-8) commence le livre I de l'ouvrage, il comprend une introduction et trois chapitres, dans le chapitre II sont imprimés (p. 89-115) le petit office de l'ange gardien, quelques prières, et les litanies en son honneur, le tout en latin; le livre II commence à la page 148, il comprend cinq chapitres et propose différents exercices de dévotion à l'ange gardien. Les pages 190-210 indiquent d'autres exercices et invocations, les pages 211-215 reproduisent les approbationsGa naar voetnoot1. et privilège, la pages 216 un quatrain français à l'ange gardien. Une confrérie analogue fut érigée dans d'autres églises des minimes de la province belge. Courvoisier écrivit également L'Austriche saincte, ou l'Idée du vray prelat, tirée, de la vie parfaite et innocente, de S. Maximilian, apostre et patron de l'Austriche. Par le Reverend Pere Iean Iacques Cour- | |
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voisier, Provincial des Religieux Minimes des Pays-bas. A Bruxelles, Chez Godefroy Schoevaerts, à l'Enseigne du Livre blanc, 1638. Avec Privilege. Petit in-4o, [XX]-296 pages. Le frontispice gravé indique le titre et l'auteur; au haut nous voyons la Vierge, à gauche saint Maximilien, à droite saint Léopold d'Autriche; au bas deux lions, celui de gauche portant le glaive et le globe, celui de droite le sceptre, entourent les armoiries de l'Autriche. A la page [II], au verso du titre, se trouvent les armoiries de Maximilien de Gand et Villain, évêque de Tournai, et divers anagrammes à leur sujet, aux pages [III]-[XI] l'épître dédicatoire à ce prélat datée de Bruxelles, le 12 février 1638. Celui-ci avait institué la fête de son patron à la date du 12 octobre en la cathédrale de Tournai, il avait obtenu du chapitre cathédral de Passau deux petits os du saint ainsi que le texte de l'office et de la messe en son honneur, reproduit à la fin du volume (p. 278-284). Les pages [XII]-[XX] sont occupées par des vers latins de circonstance, la préface, les approbations, le privilège; les pages 284-296 par une table alphabétique des principaux sujets traités. Saint Maximilien évangélisa la région entre Inn et Danube, il fut martyrisé en 283-285. Ses reliques furent transférées à Passau en 985. Parmi les quatorze chapitres de l'ouvrage, les trois derniers font l'histoire de ses reliques et du culte du saint. En 1637 Courvoisier avait prêché une octave à Lille, il décida de publier ces sermons, il obtint l'imprimatur diocésain le 28 mars 1638, le privilège royal le 29 mai, et signa le lendemain à Bruxelles sa lettre dédicatoire à la municipalité de Lille, ville qui avait un lys dans ses armoiries. L'ouvrage s'intitule: Le Lys Divin et le Samson Mystique ou sont representez Les Amours de Samson avec Dalile, en paralelles des amours de Iesus avec son Eglise Preschez par le Reverend Pere Iean Iacques Courvoisier, Provincial des Minimes des Pays-Bas, en la Ville de Lille, l'An 1637. A Bruxelles, Chez Godefroy Schoevarts, à l'enseigne du Livre blanc. 1638. Avec Privilege. Petit in-4o, [XVI]-412 pages. Les pages [III] à [VII] contiennent la lettre dédicatoire, les pages [XII] à [XIV] des vers latins et français de circonstance, les pages [XV] et [XVI] les approbationsGa naar voetnoot1. et privilège. Il y a huit sermons; on trouve imprimée en | |
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petits caractères après l'exorde de chaque sermon la suite numérotée des idées qui y sont développées, ces numéros romains se retrouvent ensuite en marge du texte. L'histoire de Samson forme le point de départ de chaque discours, la fameuse énigme et la solution qu'il en donne (Juges, XIV, 14-18) celui des quatre derniers. Mais c'est l'eucharistie et aussi Marie, mère de Jésus, deux dévotions vraiment lilloises que le prédicateur entend glorifier. Car ‘il n'y a rien en ce Sacrement que ce que Iesus a prins de Marie’ et c'est Elle qui invite au banquet Eucharistique. Le troisième sermon évoque l'union de Samson et Dalila, souligne comment l'amour est une des feuilles du lys, exalte le mariage spirituel entre Dieu et sa créature dans l'Eucharistie, c'est mêler d'un peu près le sacré au profane, l'amour pur et le pur amour. Le quatrième sermon a été prêché le dimanche de la procession de Notre-Dame de la Treille. L'eucharistie est aussi une énigme par la transsubstantiation et la multiplicité de la présence de Jésus, elle a la douceur du miel et donne la force d'un lion, ceux qui en furent les grands dévôts remportèrent d'importantes victoires soit morales, soit militaires. Les pages 401 à 412 contiennent une table alphabétique des principaux sujets traités. Non un éloge posthume factice mais une oraison funèbre réellement prononcée, telle est l'Obelisque sepulchral erige en l'eglise de Renaix. A la mémoire immortelle, de tres-illustre hault et puissant Seigneur, Messire Iean Comte de Nassau, Catzenellenboghen, Vianden, & Dietz, Baron de Grimbergues, Diest, Arlay, Warneston Renaix &c. Seigneur de Beylstein, Noseroy, Lioslesaulnier, Arguel, S. Laurent de la Roche, Ioigne, Vers, la Riviere, Montfaucon, S. Agnes, Dommartin, Lievremont, Montrivel, Abbans, Sichen, Quarmont, Orroir, Rueu, la Croix &c. Viscomte hereditaire d'Anvers, Besançon, & Bletterans. Chevalier de l'ordre de la Toison d'or, du Conseil supreme de guerre & d'Estat de leurs Majestez Imperialle & Catholique, leur respectivement Capitaine General de la Cavallerie au Pays bas, & Mareschal de Camp General &c. Par le R. Pere Iean Iacques Courvoisier, Provincial des Minimes es Pays-bas. A Bruxelles, Chez Goddefroy Schouaerts, au Livre blanc, Anno 1639. In-4o, [XII]-68 pages. Jean, comte de Nassau-Siegen, dit le Jeune, petit-fils de Jean de Nassau le Vieux, était né à Dillenburg en Allemagne en 1583, avait servi | |
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dans les armées de la Maison d'Autriche et dans celle des archiducs, il s'était converti au catholicisme à Rome en 1612. Il avait épousé en 1618 la princesse Ernestine-Yolande de Ligne; en 1626, n'ayant jusqu'alors que des filles, les époux étaient allés prier à l'église des minimes à Bruxelles et avaient promis de fonder un nouveau couvent de cet Ordre si saint François de Paule leur accordait un garçon, celui-ci naquit en 1627 et ils lui donnèrent les noms de François-Jean-Désiré. Ils voulurent fonder le couvent promis à Siegen, à Renaix ou à Cologne, mais n'y aboutirent pas et entamèrent dès lors des négociations avec la ville de Louvain. Elle n'étaient pas encore terminées lorsque le comte Jean mourut le 27 juillet 1638Ga naar voetnoot1.. Courvoisier fut demandé pour prononcer l'oraison funèbre au service solennel célébré en l'église Saint-Martin à Renaix le 7 septembre suivant. Il s'empressa de signer à Bruxelles une double épître dédicatoire - l'une au jeune François-Jean-Désiré, l'autre au cardinal-infant Ferdinand, et d'obtenir l'approbation requise de deux délégués de l'Ordre ainsi que le privilège royal d'imprimer quelques jours avant de se démettre de sa charge de provincial le 29 septembre 1638, charge encore indiquée dans le titre, quoique le volume parut en 1639. Ce mausolée littéraire comporte, comme celui élevé par l'auteur à la mémoire de l'archiduchesse Isabelle en 1634, trois étages: une base de jaspe (p. 6-32), symbolisant la noble extraction du défunt, portant les lettres H.M.H.N.S., et supportée par quatre animaux représentant ses vertus morales: le lion son courage, le chérubin sa clémence, le taureau son corps infatigable, l'aigle son vif et rare esprit; au milieu (p. 32-52) une colonne de saphir portant trois statues d'or qui sont les vertus théologales pratiquées par le défunt; au sommet (p. 50-54) une croix se perd dans les nuées. Ce n'est qu'à la fin de son discours que l'orateur explique le quadruple sens des lettres H.M.H.N.S.: Hoc Monumentum Hernestina Non Sequatur... Hoc Monumentum Haeres Non Sequatur... Hoc Monumentum Haeres Non Spernat... Hoc Monumentum Haeresim Non Sustineat; les deux premiers sens sont des voeux de longue vie à la veuve du défunt, Ernestine de Ligne, et à son unique | |
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fils, présents à la cérémonie. Tout cela est plutôt de mauvais goût, que seul peut-être le ton et la manière de dire ont pu racheter quelque peu. En d'autres endroits l'orateur sacré témoigne d'une meilleure éloquence, par ex. lorsque s'adressant directement à la veuve il lui dit: ‘Vous le sçavez, Madame, vostre Espoux n'estoit que Comte de Nassau en qualité, mais il estoit Roy en amour & en fidelité...’ La présentation typographique de la brochure est ni riche ni soignée. Le cardinal-infant Ferdinand fit, pendant sept ans, de Courvoisier le prédicateur de la Cour, il mourut à l'âge de trente-trois ans le 9 novembre 1641. C'est à son successeur, François de Melo, que Courvoisier, alors au couvent d'Anvers, dédia, le 6 février 1642, Le Prince Immortel Tiré sur la vie & la fin glorieuse de son Altesse Royale Don Ferdinand d'Austriche, Infant d'Espagne, Cardinal De la Saincte Eglise Romaine, Archevesque de Tolede. Par le R. Pere Iean Iacques Courvoisier, Predicateur Minime, Bourguignon. En Anvers, Chez Caesar Ioachim Trognaesius. Anno M.DC.XLII. Superiorum permissu. In-4o, [XII]-104 pagesGa naar voetnoot1.. Le frontispice gravé représente la dépouille du prince posée sur un lit d'apparat sous un dais sur lequel on lit: Le Prince Immortel. Les pages [III] à [VIII] contiennent l'épître dédicatoire, les pages [IX] à [XII] des vers de circonstance latins et français, dont certains signés par le minime Nicolas SoryeGa naar voetnoot2.. L'ouvrage glorifie le défunt et veut lui tresser une couronne à six fleurons d'immortalité: la noblesse (p. 7-18), la vertu en général (p. 18-19), la prudence (p. 21-32), la justice (p. 32-36), la force (p. 37-44), la piété (p. 44-74). On voit l'inégalité des divisions et comment l'auteur insiste surtout sur la piété du prince dont il cite les nombreuses manifestations. En des apostrophes finales, l'auteur s'adresse successivement au défunt, à sa famille, à la ville de Bruxelles, à celle d'Anvers, il ne semble cependant jamais avoir prononcé son texte. L'avantdernière page du livre est occupée par une épitaphe latine du prince | |
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composée par le minime Jean AntoineGa naar voetnoot1., la dernière par les approbations de l'OrdreGa naar voetnoot2.. Ce sont des sermons que Courvoisier publia sous le titre: Le Throsne Royal de Iesus Nazareen, Roy des affligez. Dedie A Monseigneur le Prince de Barbanson. Par le Reverend Pere Iean Iacques Courvoisier Predicateur de l'Ordre des R.R. Peres Minimes. En Anvers Chez Cesar Ioachin Trognesius. L'an M.D.C.XLII. In-4o, [XXIV]-416 pagesGa naar voetnoot3.. Le frontispice, gravé par P. Bal, représente le Christ couronné d'épines assis sur un trône précédé de six marches, qui rappelle le trône de Salomon sur le frontispice du livre Extases de la Princesse du Midy, des anges portant les divers instruments de la Passion sont assis aux extrémités de chaque marche du trône, au pied de celui-ci Job à gauche, saint Laurent martyr à droite. Un quatrain français au prince de Barbanson occupe la page [II], l'épître dédicatoire, datée d'Anvers, le 14 septembre 1642Ga naar voetnoot4., les pages [IV]-[VIII]; des pièces devers français sur le sujet et l'auteur du livre se trouvent aux pages [IX]-[XIX], l'anacéphaléose aux pages [XX]-[XXIII], l'avis au lecteur à la page [XXIV]. Ce dernier nous apprend que les sermons ont été prononcés le vendredi saint à Bruxelles et à Anvers pendant diverses années. Même à Anvers Courvoisier prêchait en français, c'étaient surtout les colonies marchandes françaises espagnoles et italiennes qui fréquentaient l'église des minimes, mais d'autres auditeurs venaient également dans leur sanctuaire. Dans le livre, ces sermons forment un discours préliminaire et quinze chapitres: un sur l'amour, un sur la royauté du Christ souffrant, un sur la Dernière Cène ou repas du sacre de Jésus, puis les différents épisodes de la Passion sont présentés comme une caractéristique de la royauté | |
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souffrante du Christ. L'auteur présente ici ce qu'il a de meilleur, c'est d'après ses sermons qu'il faut surtout le juger, ils contiennent néanmoins des passages de moins bon goût ou de moindre opportunité, peut-être comme des moments de repos pour l'auditeur avant de remonter vers des considérations plus élevées et souvent émouvantes. L'ouvrage se termine par des vers français sur le trépas de Jésus par le minime Jean Antoine (p. 391-398), par une table alphabétique des principaux sujets traités (p. 397-413), par les approbations ecclésiastiquesGa naar voetnoot1., le privilège royal et quatre vers français de l'auteur. Un ouvrage plus nettement didactique s'intitule Les royales victoires de l'Amour Divin, sur le coeur de Marie Magdelene. Dediées A Mademoiselle de Beauvais, Par le Reverend Pere Iean Iacques Courvoisier Predicateur de l'Ordre des Per es Minimes es Pays bas. A Paris, Chez Claude Lampinet, en la rue de S. Iacques. Avec Privilege & permission du Roy. L'an M.DC.XLV. In-4o, [XX]-258 pages. En frontispice une belle gravure, non signée, représentant Marie-Madeleine. Les pages [III] à [IX] sont occupées par une épître dédicatoire, datée de Bruxelles le 15 avril 1645, les pages [X] et [XI] par divers anagrammes français en l'honneur de Marie-Henriette de Beauvais et de Cusance, dont les armoiries sont reproduites en hors-texte. La page [XII] contient des vers latins de Charles Amounet d'Hailly - que nous rencontrerons plus loin - sur l'ouvrage, les pages [XIII] et [XIV] présentent l'anacéphaléose, les pages [XV] à [XX] reproduisent un sonnet et une élégie sur Marie-Madeleine, la seconde est d'Antoine Godeau, évêque de GrasseGa naar voetnoot2.. Le corps du livre compare la conversion de Madeleine, sa pénitence, l'oeuvre de la grâce en elle, son séjour et sa mort en Provence, sa glorification au ciel, aux six jours de la Création et au jour de repos qui suivit. L'exposé concernant chaque jourGa naar voetnoot3. est précédé d'un résumé, accompagné d'une gravure représentant Marie-Madeleine dans la situation décrite, et divisé | |
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en plusieurs chapitres. Les gravures sont de différents artistes: Martin van den Enden, Paul Huybrechts, Gaspard Huberti, Schelderic a Bolswert, Pierre van Avont. Les deux dernières pages du livre sont occupées par les approbations ecclésiastiquesGa naar voetnoot1. et par le privilège royal. De nombreuses citations figurent en français dans le texte, d'autres - qui ont seulement inspiré le texte - sont imprimées en marge en latin, l'ouvrage contient d'heureuses trouvailles et comparaisons mais il est alourdi par toutes sortes de digressions et de subtilités. Nous connaissons encore Le Sacré Bocage de Nostre Dame de Bois le Duc, Où par huict arbres & plantes singulieres, sont representées en huict divines paralleles, les grandeurs & les merveilles de la tres-Saincte Vierge Marie, Mere de Dieu. Presché par le R. Pere Iean Iacques Courvoisier, Predicateur & Definiteur de l'Ordre des PP. Minimes. Et Dedié A Monseigneur le Reverendissime Dom Iean Coene, Prelat de la celebre abbaye de Cambron, Vicaire General De l'Ordre de Cisteau és Pais-bas, &c. A Bruxelles, Chez Godefroy Schoeuarts, Imprimeur juré, à l'enseigne du Livre blanc. 1645. Avec Privilege. Petit in-4o, [XX]-438 pages. En frontispice, une gravure représente Notre-Dame de Bois-le-Duc, par Guillaume CollaertGa naar voetnoot2.. Il s'agit d'une statue, connue sous le nom de Notre-Dame de Douceur, transportée de Bois-le-Duc, après la prise de cette ville par les protestants en 1629, à l'église Saint-Géry à Bruxelles, puis transférée en 1641 en l'église Saint-Jacques sur CoudenbergGa naar voetnoot3.. Jean Coene fut abbé de Cambron de 1635 à 1649. La page [II] contient des vers latins le concernant, les pages [III]-[X] sont remplies par l'épître dédicatoire en français, datée d'Anderlecht le 25 septembre 1645, les pages [XI]-[XIV] par un ‘advis’ aux membres de la confrérie de Notre-Dame de Bois-le-Duc en l'église du Coudenberg, les pages [XV]-[XVI] par les approbationsGa naar voetnoot4. et privilège, les pages [XVII]-[XX] par des vers français en l'honneur de Marie. L'ouvrage reproduit le texte de huit sermons prononcés en l'église | |
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du Coudenberg, S'inspirant de l'Ecclésiastique, XXIV, 17-19, 22-23, Courvoisier met en parallèle à chacune des huit plantes qui y sont nommées un attribut de la Vierge: au cèdre, son immaculée conception; au cyprès, sa maternité; au palmier, sa souveraineté; au rosier, sa beauté; à l'olivier, sa miséricorde; au platane, sa puissance d'intercession; au térébinthe, sa sainteté; à la vigne, sa virginité et sa fécondité. Dans le premier discours l'orateur évoque d'abord les huit plantes et les attributs correspondants de la Vierge, pour le reste ce premier discours et chacun des sept autres s'occupent d'un des huit parallèles selon l'ordre que nous avons indiqué. Le plan général des sermons et certains développements particuliers ne manquent pas d'originalité, mais, une fois de plus, trop de considérations inutiles, rendent les discours longs et fastidieux. Quoique deux volumes semblent avoir été prévus, nous ne connaissons que le premier, des Maximes du Royaume de Iesus, Roy des Roys. Tirées des reigles & escrits, des principaux Patriarches & Fondateurs des Ordres Religieux. Par le Reverend Pere Iean Jacques Courvoisier Minime, Bourguignon, Predicateur, & Definiteur des Minimes de la Province Wallonne. Tome I. A Bruxelles, Chez Guillaume Scheybels, Imprimeur juré, en la ruë d'Andrelech, proche de la Rose. M.DC.XLVIII. Avec Privilege du Roy. Petit in-4o, [XXXII]-336 pages. Le frontispice a été dessiné par Corneille Galle et gravé par Jean GalleGa naar voetnoot1: au haut se trouve la Sainte-Trinité, à gauche et à droite les douze Apôtres, un peu plus bas à gauche la Vierge tend à un ange un livre ouvert sur lequel se trouve écrit: Regula Religionis, à droite saint Jean Baptiste; des anges apportent sur la terre des vêtements et cordons de religieux; au centre le pape sur son trône avec à sa droite (gauche de la gravure) un ange portant un parchemin sur lequel on lit: Bulla approbati Ordinis Religiosi per S.D.N. Papam Rom., et à sa gauche un ange portant un livre scellé; en bas, en cercle autour du trône papal, les différents fondateurs d'ordres religieux. Au dessus de la gravure on lit un texte latin d'Isaïe (LI, 1-2); en dessous: Religionis Fundatores et Regulas Sedes S. Petri Approbat Ita iubet Decretum Ium | |
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Innocentii III ao 1215 in Concil. Lateranum IV. IIum Gregorii X an. 1264 in Concil. Lugdun. II. Ium Can. 13 cap. Ne nimia: de Religiosis domibus. IIum Can. 23 cap. Religionum: de Religios. dom. in 6oGa naar voetnoot1.. Cette gravure est une exaltation de l'ordre religieux comme tel. L'épître dédicatoire débute à la page [III], elle est adressée à Isabelle, née princesse d'Aremberg, marquise de Gonzague et Mantoue, et datée d'Anderlecht, le 2 avril 1648; à la page [IX] commence le texte des 275 maximes, classées sous diverses rubriques systématiques se suivant alphabétiquement et renvoyant à la page du tome I où la maxime est développée, à la page [XXX] commence le texte des approbationsGa naar voetnoot2. et privilège. Ce tome II comprend deux livres: le premier groupe en quatre chapitres 24 maximes du glorieux Ignace de Loyola, 36 du ‘taumaturgue’ François de Paule, 24 du zélé Dominique, 31 du séraphique François d'Assise; le second groupe en six chapitres 25 maximes du solitaire Bruno, 29 de l'illuminé Norbert, 39 du dévôt Bernard, 20 du contemplatif Benoît, 24 du miraculeux Augustin, 23 du glorieux Basile. Chaque maxime est précédée de la rubrique sous laquelle elle figure dans la liste initiale, suivie d'un commentaire de Courvoisier d'environ une page imprimée, munie de nombreux appels de notes renvoyant à des citations et références latines imprimées en petits caractères en marge. Le texte en est d'autant allégé et facile à lire, le commentaire de Courvoisier est simple et à la portée des âmes consacrées et pieuses du temps. Courvoisier succéda en 1650 comme vicaire général pour la province wallone des minimes à Balthazar d'Avila, devenu général de l'Ordre. Celui-ci obtint en la Ville Éternelle les corps des saints Guy et Quintilien et désigna le couvent de Douai pour en être bénéficiaire. La ville de Douai organisa de grandiose cérémonies les 24 et 25 août 1652 pour recevoir ces corps, Courvoisier y assista et rédigea ensuite un ouvrage dans lequel il met en parallèle, avec | |
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les triomphes qu'accordaient les Romains aux généraux vainqueurs, les solennités douaisiennes: Triomphe des Martyrs Sainct Guy et Sainct Quintilian célébré en la noble ville de Douay. Les XXIV. et XXV. d'Aoust M.DC.LII. En paralelle aux Triomphes romains, Recueillis par le Reverend Pere Iean Iacques Courvoisier Provincial des Minimes. A Douay, De l'Imprimerie de Baltazar Bellere, au Compas d'Or. In-4o, [XXIV]-118 pages. Les pages [III] à [VIII] contiennent une épître dédicatoire au magistrat et au peuple de Douai, datée du couvent d'Anderlecht, le 21 novembre 1652; les pages [IX] à [XIII] traduisent quelques ‘Éloges des anciens Pères pour l'invocation des Saincts Martyrs’, les pages [XIV] à [XVI] donnent une sorte de procès-verbal des cérémonies, les pages [XVII] à [XXII] reproduisent la table des chapitres, les pages [XXIII] et [XXIV] indiquent les approbations ecclésiastiquesGa naar voetnoot1.. L'ouvrage est divisé en quatre livres, comportant de 4 à 6 chapitres. Les premières parties des chapitres décrivent successivement les diverses cérémonies du triomphe romain, les secondes parties celles célébrées à Douai en 1652: le samedi 24 août, réception des corps saints aux portes de la ville, procession jusqu'à la collégiale Saint-Amé où une messe solennelle est célébrée et où les corps demeurent ensuite exposés toute la journée; le dimanche 25, procession jusqu'à la collégiale Saint-Pierre où une messe solennelle a lieu, puis jusqu'à l'église des minimes, banquet maigre dans le couvent offert par le magistrat de la ville aux autorités civiles, au clergé séculier et régulier, vêpres de l'après-midi; célébrations ultérieures jusqu'au samedi suivant exclusivement. C'est également la ville qui fit les frais de l'impression à 300 exemplaires de l'ouvrage de Courvoisier, elle paya à cet effet 150 florins aux minimesGa naar voetnoot2.. Les secondes parties des chapitres de l'ouvrage, légèrement modifiées en récit continu, suivies du procès-verbal qui figure en tête chez Courvoisier, furent réimprimées par le douaisien Louis DeehristéGa naar voetnoot3., une première fois chez Vincent Adam à Douai en 1840, une seconde fois sur ses propres presses en 1888. | |
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Courvoisier mourut à Anderlecht le 1er avril 1653. Il avait publié à Paris en 1646 un ouvrage que nous ne connaissons que par sa seconde édition, parue après la mort de Courvoisier. Le Thresor des OEuvres Spirituelles, de St. Francois de Paule. Treuvé & recueilly de divers Autheurs, Par le R. Pere Iean Iacques Courvoisier, Iadis Provincial de l'Ordre des Peres Minimes de la Province Vallonne. A Liege, Chez Iean van Milst Imprimeur juré de S.A. Serenissime. M.DC.LVII. Avec Permission des Superieurs. In-12o, [XXXVI]-552 pages. On trouve aux pages [III]-[XI] une épitre dédicatoire à Jean Frederici, chanoine-chantre de l'église collégiale Sainte-Croix à Liège, aux pages [XIII]-[XXVIII] des vers français en l'honneur de François de Paule, aux pages [XXIX]-[XXXII] la table des matières, aux pages [XXXIII]-[XXXVI] un avis aux lecteurs. Le corps de l'ouvrage est divisé en huit traités, comportant chacun plusieurs chapitres ou autres subdivisions. Le premier traité décrit la dévotion aux treize vendredis instituée par François de Paule et mise au point par ses disciples en l'honneur des 91 ans (13 × 7) que vécut leur fondateur. Cette dévotion comporte en effet pendant treize semaines consécutives confession et communion, récitation de treize Pater et Ave, assistance à treize messes célébrées successivement en l'honneur de la Sainte-Trinité, de la Passion de Jésus Christ, de la Croix, de l'Esprit-Saint, du Saint Sacrement, de la Vierge, des Anges, des Apôtres, pour n'importe quelle nécessité, pour la rémission des péchés, pour l'obtention d'une grâce particulière, pour les Ames du Purgatoire, en l'honneur de François de Paule. Des personnes illustres ayant pratiqué cette dévotion et d'importantes grâces obtenues par elle sont indiquées. Le deuxième traité expose les principales dévotions de François de Paule: Jésus Christ, la Vierge, saint Michel et les anges gardiens, les reliques des saints; un dernier chapitre décrit où sont conservées les reliques de François de Paule lui-même. Le troisième traité donne le texte français de vingt neuf lettres écrites par Francois de Paule et d'une réponse. Le quatrième traité s'occupe de l'esprit prophétique du Saint et indique quelques prophéties faites par lui, le cinquième concerne la fondation de | |
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l'Ordre des Minimes et se termine par une prière en vers français à François de Paule, le sixième publie des maximes ou paroles prononcées par lui sur trente-cinq sujets d'ordre ascétique, le septième place en leur cadre d'autres paroles dites par lui ou mises sur ses lèvres par ses biographes dans ses entretiens avec le pape Sixte IV et les cardinaux, les rois et les princes, ses religieux ou des laïques, ou avec le diable en personne. Le huitième traité contient le texte latin du petit office et le texte français des litanies et de deux hymnes en l'honneur de François de Paule ainsi qu'un éloge du saint en vers latins. L'ouvrage se termine par les approbations ecclésiastiques données pour la première édition. On voit que seul le troisième traité reproduit les oeuvres authentiques du saint, tandis que les autres s'inspirent plutôt de divers auteurs, ainsi que le dit le titre de l'ouvrage. Courvoisier a donc prêché, écrit et publié beaucoup et il était important d'établir la liste de ces ouvrages aussi complètement que possible. Ils témoignent d'une activité, d'une érudition, d'une imagination extraordinaires; ils demandent à être jugés selon le goût du temps. | |
V. Antoine Ruteau, théologien et historienAntoine RuteauGa naar voetnoot1., né à Mons, entra dans l'Ordre des minimes, fut ordonné prêtre par François Van der Burch, archevêque de Cambrai, devint correcteur à Mons en 1631-1632, et à Anvers en 1633-1634. C'est ici qu'il publia son De fructu, et applicatione Sacrificii Missae, et suffragiorum. Libri Tres. Quorum primus agit de fructu, & applicatione sacrificii Missae generaliter. Secundus, de fructu & applicatione Suffragiorum. Tertius, de fructu Sacrificii & Suffragiorum respectu defunctorum. Auctore, V.P.F. Antonio Ruteo | |
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Hanno montensi, Ordinis Minimorum S. Francisci de Paula S. Theologiae Lectore. Antverpiae, Apud Henricum Aerssens, M.DC.XXXIV. Cum Gratia et Privilegio. In-4o, [XXIV]-186 pages. Les pages [III]-[VIII] sont occupées par une épître dédicatoire à Van der Burch, datée du 13 février 1634; les pages [IX]-[XIII] par des vers de circonstance, composés notamment par le frère de l'auteur Benoît Ruteau, bénédictin au monastère de Saint-Denis-en-Broqueroye près de MonsGa naar voetnoot1., et par le minime Hugues de Villers; les pages [XIV]-[XX] par une table indiquant les divisions et subdivisions de l'ouvrage; les pages [XXI]-[XXIII] par les approbations ecclésiastiques, la page [XXIV] par une préface au lecteur. L'auteur aborde à fond un sujet assez limité, il s'inspire surtout des théologiens récents, notamment des jésuites Gabriel Vasquez († 1604) et François Suarez († 1617). Le livre I de l'ouvrage occupe les pages 1-120, le livre II les pages 121-147, le livre III les pages 147-185. Ils sont divisés en disputes, celles-ci en questions, ces dernières en dubia, qui parfois contiennent eux-mêmes plusieurs paragraphes. Ruteau publia à Mons un De participationibus seu litteris fraternitatis, quibus amici et benefactores a praelatis religionum admittuntur ad communionem bonorum operum ordinum. Montibus, typis Ioannis le Brun, 1637. In-8o, [XX]-214 pages. Nous n'avons pas retrouvé d'exemplaire de ce traité dans lequel l'auteur justifie l'usage de faire participer les bienfaiteurs aux mérites des ordres religieux. Ruteau devint une deuxième fois correcteur à Mons en 1638-1639 puis se rendit à Louvain pour s'occuper de la fondation d'un couvent en cette ville. Nous avons fait plus haut allusion aux discordes surgies dans la province belge des minimes en 1641 et au chapitre présidé le 15 novembre par l'évêque d'Anvers, Antoine Ruteau y fut élu provincial, cependant ses adversaires firent appel auprès du correcteur général de l'Ordre, qui cassa l'élection et nomma un autre provincial le 23 décembre. Ruteau et ses partisans firent appel au Saint-Siège, appel suspensif qui maintint les élus du 15 novembre provisoirement en fonction, mais qui fut rejeté par la Congrégation du Concile le 3 mai 1642. Peu avant que fut | |
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connue cette décision avait paru De vita quadragesimali quae in sacro Fratrum Minimorum Ordine sub voto servatur Libri quinque In quibus de illius Origine, Natura, & Effectibus, Vitiis que, & haeresibus oppositis agitur. Auctore R.P. Antonio Ruteo F.F. Minimorum per Belgium Provinciali. Lovanii, Typis Corn. Coenestenii. Anno M.DC.XLII. In-4o, [VIII]-188 pages. Les pages [III] à [L] contiennent l'épître dédicatoire à Gaspard Vincke, l'ancien abbé de Saint-Hadrien de Grammont, qui avait fait venir les minimes en cette ville, et était devenu en 1624 abbé de Saint-Denis-en-Broqueroye, les pages [VI] et [VII] reproduisent les approbations ecclésiastiquesGa naar voetnoot1. et le privilège royal. Celui-ci fut accordé le 8 mars 1642, les approbations de deux théologiens de l'Ordre furent données le 11 avril suivant par deux partisans de Ruteau qui avaient été désignés respectivement comme correcteurs à Anderlecht et à Grammont lors du chapitre du 15 novembre 1641. L'ouvrage est divisé en cinq livres. Le premier justifie l'abstinence perpétuelle pratiquée par les minimes au moyen d'exemples pris à l'Ancien et au Nouveau Testament, aux vies des anciens moines et ermites, le second expose la nature et l'étendue de cette abstinence, le troisième réfute l'affirmation du célèbre canoniste de Navarre, Martin de AzpilcuetaGa naar voetnoot2., au livre III de son Commentarium de Regularibus paru à Rome en 1584, selon laquelle les chartreux sont plus stricts que les minimes en matière d'abstinence: Ruteau répond que, si les chartreux ne peuvent pas manger de viande en cas de maladie, ils usent au contraire d'oeufs et de laitage à toute époque, ce qui à tout prendre rend leur observance moins sévère que celle des minimes. Le livre IV de Ruteau exalte les bienfaits de l'abstinence, le livre V attaque la gourmandise et les hérétiques dont les uns considèrent comme mauvais tout usage de viande et les autres au contraire nient toute utilité à l'abstinence. Les pages 175-178 de l'ouvrage contiennent la table des matières, les pages 179-188 un index alphabétique des principaux sujets traités. Ruteau devint une troisième fois correcteur à Mons en 1644-1645, puis y resta comme simple religieux. Il entreprit de publier | |
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Jean-Jacques Courvoisier, Titre
Extases de la Princesse du Midi Frontispice
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Jean-Jacques Courvoisier, Titre
Le Sacré Mausolée Frontispice
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les Annales de la province et comté d'Haynau. Ou l'on voit la suitte des comtes depuis leur commencement. Les antiquitez de la Religion, et de l'Estat depuis l'entrée de Iules Cesar dans le Pays. Ensemble les Evesques de Cambray; qui y ont commandé. Les fondations pieuses des eglises et monasteres, et les descentes de la noblesse. Recueillies par feu François Vinchant, Prestre. Augmentées & achevées. Par le R.P. Antoine Ruteau, de l'Ordre des PP. Minimes. A Mons en Haynau. De l'Imprimerie de Iean Havart, ruë de Nimy, au Mont de Parnasse, M.DC.XLVIII. Avec Privilege, & Approbation. In-fol., [VI]-432 pages. Les pages [III]-[IX] sont occupées par une épître dédicatoire au comte Charles-Albert de Longueval et à tous les pairs, prélats, nobles et villes du Hainaut; la page [X] par des vers latins de circonstance, composés notamment par le chanoine montois Jean de Waudré; la page [XI] par une préface au lecteur; la page [XII] par les approbation et privilège. Les Annales écrites par le prêtre montois François VinchantGa naar voetnoot1. allaient jusque 1633. Ici elles sont divisées en quatre livres et s'arrêtent à l'abdication de Charles-Quint en 1535. Ruteau a non seulement laissé tomber la dernière partie de l'ouvrage de Vinchant, mais a supprimé dans le texte des parties précédentes une quantité de chartes et pièces justificatives. La mention ‘augmentées et achevées’ ne manque donc pas d'ironie. Une édition complète des Annales de Vinchant a été faite par les soins de la Société des bibliophiles belges séant à Mons, de 1848 à 1854, en six volumes. Ruteau fut une quatrième fois correcteur à Mons en 1650-1651, et continua à demeurer au couvent de la ville. C'est là qu'il publia Commentariorum et disputationum in Primam Partem D. Thomae, tomus primus. De Deo Uno. In quibus imprimis inquiritur et discutitur doctrina et mens primarii Ecclesiae Doctoris D. Augustini. Authore R.P.F. Antonio Ruteo, Ordinis Minimorum S. Theologiae Lectore, ac Provinciae Gallobelgicae Definitore. Montibus Hannoniae, Ex officina Viduae Ioannis Havart, in platea Nimiana, sub signo Montis Parnassi, M.DC.LIII. Cum Gratia & Privilegio. In-fol., [XVI]-336 pages. Les pages [III] à [VI] contiennent l'épître dédicatoire à Gaspard | |
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Vincke, devenu abbé de Saint-Pierre au Mont Blandin à Gand en 1645; les pages [VII] et [VIII] contiennent les approbations ecclésiastiquesGa naar voetnoot1., les pages [IX] à [XVI] la liste des questions disputéesGa naar voetnoot2.. L'auteur n'étudie que les questions 12 à 15, 19 et 23 de la première partie de la Somme de saint Thomas, et consacre à chacune d'elles un certain nombre de disputes. Il y aborde des questions fort débatues à l'époque. L'une des plus cruciales devait former l'objet d'une dernière dispute sur la question 23Ga naar voetnoot3. et est indiquée dans la liste des questions disputées, mais elle manque dans le corps de l'ouvrage: sans doute conseilla-t-on à Ruteau de l'omettre. Comme le disent les censeurs de l'Ordre, Ruteau s'efforce de se tenir dans un juste milieu par rapport aux courants doctrinaux sur la grâce et la prédestinationGa naar voetnoot4.; il demeure cependant toujours partout fidèle à la pensée de saint Augustin. Les pages 315 à 336 contiennent un index alphabétique des principaux sujets traités. Vers le moment où parut l'ouvrage, Courvoisier mourut et Ruteau lui succéda comme vicaire général de la province wallonne. Il conserva ces fonctions jusqu'au chapitre provincial de 1656, qui rétablit un correcteur provincial commun à la tête des minimes flamands et wallons. Ruteau mourut à Anderlecht le 9 juillet 1657. | |
VI. Clément Prus, dramaturge sacréLe minime Clément Prus fut correcteur à Anderlecht en 1636-1637, à Liège en 1638-1639, à Lille en 1640-1641. Il publia à | |
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Douai, chez J. Serrurier, en 1651, un ouvrage in-4o intitulé: Théâtre tragique où l'amoureux Jésus est représenté sanglant et mourant pour le salut des hommesGa naar voetnoot1.. Nous n'en avons pas trouvé d'exemplaire, il s'agit sans doute plus d'un exposé dramatique que d'une tragédie proprement dite. Prus fut correcteur à Lille en 1659-1660. | |
Deuxième partie: 1655-1796Au début de cette période les minimes de la province belge connurent encore quelques progrès, à la fin ils étaient en complète décadence. Les minimes avaient à Louvain une habitation trop étroite, le 16 mars 1656 ils achetèrent au docteur Santvoort la chapelle Sainte-Geneviève, l'asile et le jardin y attenant, pour la somme de 3400 florins; le 2 mai suivant François-Jean-Désiré de Nassau posa la première pierre des nouveaux bâtiments conventuels, vers la fin du siècle il fit aménager sous le choeur de la chapelle un caveau pour lui et les siensGa naar voetnoot2.. Après le traité de Nimègue de 1678, par décision du général de l'Ordre, Laurent de Pedrazza, datée de Naples le 4 août 1680, les couvents de Douai, de Dunkerque et de Lille furent détachés de la province belge des minimes et rattachés à la province française. Les maisons de Liège et de Bruxelles procédèrent à la construction d'une nouvelle et vaste église de style classique. Celle de LiègeGa naar voetnoot3. fut bâtie grâce à la générosité de François-Erasme baron de Surlet, chanoine de la cathédrale Saint-Lambert; il s'était rendu aux instances de Philippe Verdin, correcteur provincial depuis 1692, théologien quelque peu jansénisant, qui avait déjà été quatre fois correcteur à Liège et sera encore renouvelé quatre fois comme | |
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provincialGa naar voetnoot1.. Les plans de l'église furent dressés par Jean Doreye, la première pierre fut posée le 3 juillet 1693. Le chanoine de Surlet mourut le 10 juillet 1699, il avait prévu un caveau sous le choeur pour lui et sa famille, c'est là qu'il fut enterré et dans le choeur même un beau monument en marbre blanc fut érigé. Il avait donné également une grande partie du nouveau mobilier de l'église, celle-ci fut consacrée par l'évêque auxiliaire de Liège le le 12 juillet 1701. La première pierre de la nouvelle église de Bruxelles fut posée par Maximilien-Emmanuel de Bavière, gouverneur général des Pays-Bas, le 8 novembre 1700; le prince Eugène-Alexandre de la Tour et Taxis intervint grandement dans les frais de la construction, l'édifice fut ouvert au culte le 8 septembre 1715 à la fin du dernier correctorat local de Philibert BressandGa naar voetnoot2.. L'ancien mobilier fut replacé provisoirement et remplacé progressivement: maître-autelGa naar voetnoot3., le précédent étant donné au couvent de Louvain; chaire à prêcher, la précédente étant vendue à l'église d'Orp-le-Grand; confessionaux et portes des chapelles latéralesGa naar voetnoot4. dus à la générosité de Jeanne Wautier, tertiaire minime, ancienne dame d'honneur de la princesse de la Tour et Taxis. L'église s'enrichit en 1717 de reliques de saint François de Paule, tandis qu'en celle d'Anderlecht le manipule de saint Charles Borromée avait été volé en 1708Ga naar voetnoot5.. La bibliothèque du couvent bruxellois fut remise en ordre et un excellent catalogue manuscrit en fut dressé en 1719, par ordre des sujets avec de nombreuses tables systématiques destinées à faciliter les recherches, spécialement en vue de la prédicationGa naar voetnoot6.. A Mons la bibliothèque du couvent | |
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était également très richeGa naar voetnoot1., en 1703 les minimes reçurent la chapelle des arbalétriers voisine de leur maison, ils l'agrandirent et l'ouvrirent au culte le 12 avril 1706. Cependant peu à peu ce dessina chez les minimes la décadence qui fut celle de la plupart des ordres religieux sous le régime autrichien en Belgique, ils s'étaient imprégnés de nombreuses traditions religieuses espagnoles, les jeunes générations et le nouveau gouvernement leur sont moins favorables, les études sont moins soignéesGa naar voetnoot2., le nombre des vocations diminue, Marie-Thérèse et Joseph II viennent encore leur apporter leurs restrictions. Ce dernier interdit, le 28 novembre 1781, à tous les religieux des Pays-Bas d'avoir des supérieurs généraux étrangers et, le 3 avril 1782, il les soumit davantage à l'autorité des évêques diocésainsGa naar voetnoot3.: les minimes élurent alors un visiteur général belgeGa naar voetnoot4.. Le 28 mars 1787 le gouvernement autrichien décida de rassembler tous les minimes de son obédience dans les couvents d'Anvers et de Grammont en supprimant leurs autres maisonsGa naar voetnoot5., et d'interdire les abstinences propres à leur OrdreGa naar voetnoot6.. Mais dès le 24 avril 1788 ces mesures furent partiellement retirées. Aussi bien dans les Pays-Bas | |
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autrichiens que dans la principauté de Liège, des couvents minimes servirent d'hôpitaux militaires lors des troubles et guerres de 1789-1790Ga naar voetnoot1., 1792-1793, 1794. Les minimes étaient d'ailleurs autorisés à y exercer leur ministèreGa naar voetnoot2.. Tous ces empiètements de l'État ne furent pas favorables à la disciplineGa naar voetnoot3. et ouvrirent la voie à la suppression définitive des couvents et à la nationalisation de leurs biens sous la seconde occupation française, le 1er septembre 1796; les religieux prêtres obtinrent en compensation un bon de 15000 francs, les frères un bon de 5000 francs, avec lequel ils pouvaient acheter des biens nationaux. Le gouvernement de la République exigea des ecclésiastiques une déclaration de fidélité, au printemps de 1797, et le serment de haine à la royauté, l'automne suivant. A Bruxelles, les minimes furent chassés de leur couvent le 3 novembre 1796, leurs biens furent vendus publiquement en plusieurs séances du 13 novembre 1796 au 6 avril 1797 et rapportèrent globalement 217430 francs, une petite partie fut rachetée par l'un d'eux, Josse Mascré. Celui-ci signa la déclaration demandée par le gouvernement le 3 juin 1797Ga naar voetnoot4., tandis qu'André Maisier fit plus tard le serment de haineGa naar voetnoot5.. L'église fut érigée en paroisse- | |
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succursale le 6 juin 1803 mais seulement ouverte au culte le 29 novembre 1806, puis de nouveau fermée d'avril 1811 à janvier 1819, la plus grande partie de l'ancien mobilier avait disparu, le couvent fut démoli. A Anderlecht les religieux durent quitter leur maison le 1er novembre 1796, leurs biens furent vendus pour la somme de 160.000 francsGa naar voetnoot1., église et couvent ont disparu; un religieux, Étienne-Joseph Carrier, devint vicaire dans son village natal de Ronquières en 1804Ga naar voetnoot2.. A Anvers, les minimes furent expulsés le 27 décembre 1796, leurs biens mis à l'encan le 14 mars 1798, seul Jean Maschu fit le serment de haine le 5 février 1798Ga naar voetnoot3., il exerça les fonctions de curé succursaliste à partir de 1803Ga naar voetnoot4.. L'église et le couvent d'Anvers furent démolis au cours du XIXe siècleGa naar voetnoot5.. A Louvain les religieux furent chassés le 5 novembre 1796, l'église et le couvent proposés aux enchères le 3 septembre 1799, la première fut rendue au culte en 1814, le second affecté à une école de filles en 1835; l'Institut des filles de Marie reprit l'ensemble des édifices en 1841Ga naar voetnoot6.. A Mons quelques minimes firent le serment | |
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de haineGa naar voetnoot1., leur établissement fut vendu le 17 janvier 1798 pour 413.000 francs, il n'en reste plus que quelques vestiges. Il en est de même des biens conventuels de LiègeGa naar voetnoot2, vendus les 14 mars et 31 mai 1797 pour 15.512 livres et 8.600 francs, un ancien minime insermenté Toussaint Collette devint desservant de Petit-Halleux en 1803 et curé primaire de Verviers en 1806Ga naar voetnoot3. Le couvent de Jupille fut vendu pour 3.525 livres le 1er avril 1797. A Grammont, le correcteur Jean-Baptiste Spitaels prêta le serment de haine le 12 mars 1798, ainsi que deux religieuxGa naar voetnoot4., il parvint à racheter ou à faire racheter église et couventGa naar voetnoot5., il les légua, par testament du 5 novembre 1810, à la fabrique de l'église primaire Saint-Barthélemy en la villeGa naar voetnoot6.. Il vivait encore lorsqu'en 1821 un collège patronné par la ville et dirigé par des prêtres fut établi chez les minimes, plus tard l'évêché de Gand en prit la responsabilité complèteGa naar voetnoot7.. Les bâtiments furent remaniés, mais l'ancienne chapelle | |
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Sainte-Catherine sert toujours aux élèves. Spitaels mourut en 1850, il avait été sans doute le dernier minime survivant. Il n'y avait eu aucune tentative de rétablissement de l'Ordre après 1830 et c'est ainsi que celui-ci disparut de Belgique. Pendant le dernier demi siècle du régime espagnol, la province belge des minimes connaît encore sept auteurs dont les livres méritent d'être analysés, déjà elle lance sur le marché des traductions et des ouvrages anonymes, productions qu'on trouve encore à l'époque autrichienne, mais à ce moment tout nouvel écrivain original fait défaut. | |
I. Charles-François Amounet de Hailly, orateur de circonstanceCharles-François Amounet de Hailly, né à Bruxelles en 1625, entra chez les minimes, laissant à son frère cadet Philippe-Eugène les droits à la seigneurie de Hailly. Il devint correcteur à Anvers en 1653-1654 et à Bruxelles en 1656-1657. L'un de ses sermons eut lieu au mois de mai 1658, en l'église Saint-Jacques à Anvers, lors de la messe célébrée en la fête de saint Yves à la demande du Magistrat et des gens de loi de la ville. Il fut publié sous le titre: Sacro-Sancta D. Ivonis Iurisprudentia, in eius solemniis pronuntiata per R.P. Carolo-Franciscum Amounet, Provinciae minimorum Belgicae definitorem, in Collegiali D. Iacobi Parochia Antverpiae M.DC.LVIII, Anvers, Balthasar Moretus, in-4o, 32 pages. Les pages 3 à 6 sont occupées par une lettre dédicatoire au Magistrat d'Anvers, les pages 7 à 27 contiennent le texte du discours dans lequel saint Yves est donné en exemple comme prêtre, avocat et juge, les pages 28 à 30 reproduisent les approbations ecclésiastiquesGa naar voetnoot1., la page 31 indique le nom de l'imprimeur. Un autre discours fut prononcé à Bruxelles, le 30 novembre, jour de la Saint André, à la cérémonie organisée par quelques chevaliers de l'ordre de la Toison d'Or: Jean d'Autriche, gou- | |
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verneur des Pays-Bas, le comte d'Isenbourg, le prince d'Isenghien, le duc Aerschot, et le prince de Ligne. Amounet traduisit plus tard son sermon en latin, et, au cours de février 1659, il publia le double texte: Les mystères de la Toison d'or. Velleris aurei mysteria. 1658. A Bruxelles, Chez François Foppens, au S. Esprit. In-4o, [XII]-40 pages. Les pages [II] et [III] reproduisent une même gravure de Quirin Boel, représentant saint André debout avec à sa droite une large croix en forme de X, dont le centre est caché par un médaillon rond sur lequel est représenté le large collier de la Toison d'or entourant à la page [II] le titre français, à la page [III] le titre latin de l'ouvrage. Voici celui en français: La Toison d'or Addossée de la croix de Bourgoigne soustenuë par S. André Preschée le jour de sa feste a Messeign.rs ses chevaliers en presence de S.A.R. Don Iean d'Austriche par le R.P. Charles-François Amounet de Hailly, Predicateur Ord.re du Roy en sa Cour de Bourgoigne à Bruxelles, Definiteur de l'Ordre des PP. Minimes en la Province des Pays-bas, et Correcteur du Couvent d'Anvers etc. Les pages paires sont toujours écrites en français, les pages impaires en latin. Les pages [IV]-[V] sont occupées par une lettre dédicatoire au roi d'Espagne Philippe IV, datée de Bruxelles, le 15 février 1559, les pages [VI]-[VII] par une lettre à tous les chevaliers de la Toison d'or, les pages [VIII]-[IX] par une inscription en l'honneur d'Amounet, les pages [X]-[XI] par des vers sur la Toison d'or; à la page [XII] et à la page 1 commence le texte du discours, les pages 38-39 contiennent les approbations. Le discours débute par une énumération des nombreux ordres de chevalerie existants, il insiste sur le haut rang que tient saint André, puis, s'appuyant sur un texte de l'Apocalypse (V, 13) il montre comment les quatre caractéristiques du saint sont la grâce, l'honneur, la gloire, la puissance et comment on les retrouve dans l'ordre de la Toison d'or. Ces deux discours sont fastidieux. Nous n'avons pas retrouvé le texte de deux autres, imprimés en 1658 dans le même format à Anvers chez Balthasar Moretus: Homilia in laudem D. Thomae habita Insulis, et Discours funèbre sur la mort de feue Madame la Comtesse de Mulert, du Saint-Empire et d'Autreppe, Dame de HorstGa naar voetnoot1.. | |
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Amounet était redevenu correcteur de la maison d'Anvers fin septembre 1658, douze mois plus tard, il fut élu provincial pour trois ans. Ses père et mère étant morts, son frère Philippe-Eugène avait pris lui-même l'habit des minimes. Philippe célèbra sa première messe en l'église du couvent de Bruxelles le 19 novembre 1660 et Charles y prononça le sermon: Iesus-Christ Pretre et victime, imité par Philippe Eugene Amounet, Sr. de Hailly &c. Ecuyer, Licentié és Loix, Se sacrifiant à Dieu à la fin de sa première Messe, dans l'Ordre des PP. Minimes, és mains de son Frere unique le R.P. Charles François Amounet, Provincial Dudit Ordre és Païsbas, Predicateur du Roi, &c. Quos eadem fides & passio verè fecit esse Germanos. A Bruxelles le 19. de Novembre 1660. In-4o, [IV]-36 pagesGa naar voetnoot1.. La page [III] reproduit en gravure les armoiries de l'Ordre des minimes. La première partie du discours traite de la naissance éternelle, temporelle et sacramentelle du Christ: dans l'eucharistie, ‘se produisant soi-même en ses propres mains’, il est la victime parfaite; la deuxième partie montre comment le prêtre doit imiter cet état d'abandon. C'est également du sacerdoce de Jésus que le même auteur parle dans son panégyrique: La Prestrise Hereditaire de Iesus, conservee dans l'Oratoire de S. Philippe Nery, expliquee par le R.P. Charles François Amounet de Hailly Predicateur du Roy, & Provincial des PP. Minimes es Pays-bas, &c. A Douay, De l'Imprimerie de Baltazar Bellere, au Compas d'or. 1661. In-4o, 28 pages. Amounet montre en Philippe de Neri le vrai prêtre, par son ministère sacerdotal, par ses prières, par sa charité à l'égard du prochain, par la fondation de son institut de l'Oratoire. Aux pages 25-28 figurent les approbations ecclésiastiquesGa naar voetnoot2.. Philippe IV roi d'Espagne, mourut le 17 septembre 1665; le 5 novembre lors d'un service funèbre célébré à son intention à Bruxelles, Charles Amounet fit son éloge: Harangue funebre Prononcée aux Exeques de Philippe le Grand roy catholique des Espagnes et des Indes, Par son Predicateur le R.P. Charle-François Amounet De Hailly, ex-provincial des Minimes. A Bruxelles le 5. Novembre | |
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1665. A Bruxelles, Chez Balthazar Vivien, au bon Pasteur, derriere l'Hôtel de Ville. In-4o, [VIII]-44 pagesGa naar voetnoot1.. Les pages [III]-[VII) sont occupées par une lettre dédicatoire au marquis de Castel-Rodrigo, gouverneur des Pays-Bas. L'éloge de Philippe IV comprend trois parties: ‘1. Son Trône est d'une hauteur plus élevée que celuy de Constantin, & son humilité autant & plus profonde. 2. Sa Couronne est d'une largeur plus ample que celle de Theodose, & sa generosité autant & plus étendue. 3. Son Sceptre est d'une longueur plus continue que celuy de Charlemagne, & sa gloire autant & plus de durée’. Le discours est moins érudit et plus aisé que cette savante division le donnerait à penser. Le gouverneur était présent et l'orateur sacré s'adresse à un certain moment directement à lui pour évoquer une confidence que Philippe IV avait faite au gentilhomme (p. 11-12). La mort du souverain est évoquée de façon sincèrement émouvante. Charles Amounet donna également le sermon lors du soixantième anniversaire d'entrée au noviciat des minimes, célébré par Balthasar d'Avila au couvent de Lille en 1666, le texte fut imprimé dans le format in-4o, en cette ville, chez Nicolas de Rache, mais nous n'en avons pas retrouvé d'exemplaire. Amounet mourut à Bruxelles le 1er janvier 1667. | |
II. Balthasar d'Avila, compilateur juridiqueOriginaire d'une famille venue d'Espagne, Balthasar d'Avila naquit à Lille vers 1590 et devint chanoine de l'église Saint-Pierre en cette villeGa naar voetnoot2.. Il entra chez les minimes d'Anderlecht en 1616 et fut le premier religieux, natif de la province belge, à y prononcer ses voeux, le 2 juin 1617. Il fut correcteur provincial de 1626 à 1629, de 1638 à 1641, correcteur local à Mons en 1645-1646, correcteur général à Rome de 1649 à 1655. Il demeura ensuite encore dix ans en Italie, puis vint terminer ses jours au couvent de Lille. Il y célébra en 1666 le jubilé dont nous avons déjà parlé | |
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et y publia en 1667: Manipulus Minimorum, ex Regulari Summorum Pontificum, Sacrarum Congregationum, et ipsius Ordinis agro collectus. Alphabetico triplici funiculo titulorum, divisionum, et additionum constrictus. Opera & labore R.P. Balthasaris d'Avila eiusdem Ordinis Ex-Generalis Minimorum Minimo. Ex Officina Nicolai de Rache, sub Bibliis aureis M.DC.LXVII. In-8o, [XVI]-240 pages. Les pages [III] à [XII] contiennent une dédicace à François Navarre, général de l'Ordre, et aux membres du chapitre général, ainsi que son commentaire, datés du 2 avril 1667; la page [XIII] reproduit un avis au lecteur, les pages [XIV] et [XV] sont occupées par des approbations ecclésiastiques, la page [XVI] explique les abréviations employées. Le corps de l'ouvrage suit l'ordre alphabétique des principaux sujets du droit des religieux, chacun de ceux-ci comporte un certain nombre de subdivisions, à l'intérieur de celles-ci l'auteur renvoie aux textes contenus dans la triple source indiquée par le titre du volume: pour les décisions des papes et des congrégations romaines au livre de P. de Pegrinis, De Privilegiis, pour la législation de l'Ordre à la Règle, aux Constitutions, aux Décrets des chapitres généraux. Cet ouvrage connut de nombreuses rééditions. | |
III. Henri de Comans, ascèteHenri de Comans, né à Anvers, publia à Bruxelles en 1645 un petit volume: Idée de la perfection chrétienne, qui y connut une seconde édition deux ans plus tard. Nous n'avons retrouvé ni l'une ni l'autre. Il prononça aussi une oraison funèbre de son confrère Balthasar d'Avila: Sermon funebre Presché aux obseques des funerailles du Reverendissime Pere Balthazar d'Avila Cy-devant General de l'Ordre des Peres Minimes, celebrées à leur Convent de Bruxelles le 9. de Fevrier 1668. Par le R.P. Henry de Comans Predicateur & Iubilaire du mesme Ordre. A Bruxelles, Chez Balthazar Vivien, Au bon Pasteur. In-4o, 20 pages. Aux pages 3-6 se trouve l'épître dédicatoire à Lamoral-Claude comte de la Tour et TaxisGa naar voetnoot1., qui | |
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fit les frais du service funèbre à Bruxelles. Selon l'orateur le Christ a effacé pour Balthasar d'Avila les horreurs de la mort puisque le religieux s'était annihilé de son vivant, et a en outre paré cette mort de grâce et de gloire puisque le religieux avait souffert pendant sa vie (allusion est faite aux difficultés rencontrées pendant ses supériorats) et avait atteint ‘une égalité perpétuelle d'esprit, au milieu des croix, et parmy les honneurs’. De Comans mourut à Bruxelles le 12 mai 1671. | |
IV. Jérome de Moelder, versificateur flamandLe minime Jérôme de Moelder a publié Den Lydenden Christus; ofte de Passie Ons Heere Iesu Christi, Vermenghelt met de Klachte, ende de Droefheyt vande Alderheylighste Maghet, ende Moeder Godts Maria; Betoont in het sterven van haeren eenighen gheboren Soone: In dicht Ghestelt door P.J. Hieronymus De Moelder Religieus in d'Ordere der PP. Minimen vanden H. Franciscus de Paula, t'Antwerpen. By Marcelis Parys, Boeckdrucker, ende Boeckvercooper op de oude-Corenmerckt in het gulde Cruys. In 't het jaer 1666. In-4o, [XVI]-224 pages. Le frontispice gravé reproduit les mots Den Lydenden Christus etc. sur une bannière tenue par deux anges portant de l'autre main les instruments de la Passion. Les pages [III] à [VIII] contiennent une lettre dédicatoire et des alexandrins, datés d'Anvers le 18 octobre 1666 et adressés à Georges De Bruyne, directeur de la Monnaie d'Anvers ainsi qu'à son épouse; les pages [IX] à [XII] sont occupées par des vers adressés au lecteur et par les Errata, les pages [XIII] à [XIV] par les approbations ecclésiastiques, les pages [XV] à [XVI] par l'introduction à l'ouvrage, en alexandrins. Tout le corps de l'ouvrage est dans les mêmes vers, les six premiers chapitres évoquent sommairement la vie de Jésus jusqu'à sa Passion, puis commence le récit de celle-ci, la mort sur la Croix est évoquée aux chapitres 35 à 42 en fonction des douleurs de la Vierge. Il y a souvent plus de rimes que de poésie, néanmoins quelques vers sont émouvants; des exhortations morales entrecoupent le récit, les chapitres 24 et 38 sont même | |
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consacrés exclusivement à attaquer les modes indécentes féminines. Les pages 217 à 218 contiennent un hommage à la croix en vers de court métrage; la page 222 énumère, pour chaque lettre de l'alphabet, un titre de gloire de la Vierge. Les pages 223 à 224 reproduisent la table des matières. | |
V. Philippe van der Beken, glorificateur des fondateurs d'ordrePhilippe van der Beken fit imprimer d'abord Triadis Sanctorum Franciscorum Zeraphici, Angelici, Apostolici, seu Assisiatis, Paulani, Xaverii. Volumen Primum Franciscus Zeraphicus, Auctore R.P.Fr. Phillippo van der Beken Bruxellense, Ordinis Minimorum S. Francisci Paulani Theologo ac Concionatore. Antverpiae, Typis Marcelli Parijs, Bibliopolae iurati in platea vulgo Cammerstraet, sub nigro Cane. Anno 1661. Petit in-8o [XIV]-298 pages. Le frontispice, gravé par Pierre ClouwetGa naar voetnoot1., reproduit le titre général Trias... tribus voluminibus distinctis sur une bannière tenue par François d'Assise, ayant à sa droite François de Paule et à sa gauche François Xavier, au dessus on lit respectivement: Spes, Charitas, Fides. Les pages [III]-[V] sont occupées par une lettre dédicatoire à Ferdinand de Illan, seigneur de Bornival, ambassadeur de la reine Christine de Suède à Bruxelles; la page [VI] contient une préface au lecteur; les pages [VII]-[XII] sont remplies par les approbations ecclésiastiques et par le privilège royal. Les pages 1 à 9 contiennent une épître dédicatoire à tous les frères mineurs, minimes et jésuites, datée d'Anvers, le 4 octobre 1660; la page 10 reproduit une gravure sur cuivre par Théodore van Merlen, représentant François d'Assise recevant les stigmates. Ensuite commencent les vingt chapitres de l'ouvrage, qui ne constituent pas une biographie du patriarche d'Assise, mais une étude sur sa figure séraphique, à grand renfort d'allégories. Les Errata figurent à la page 286, la table des chapitres et paragraphes occupe les pages 290-298. Nous n'avons retrouvéGa naar voetnoot2. des deux autres volumes de la Triade | |
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qu'un fascicule de dix pages contenant le titre Franciscus Xaverius Sol apostolicus. Antverpiae, ex typa J.F. Crabbens, 1666 et une table du tome III. Puis le même auteur publia Clypeus Retundens seu Apologetica Responsio refellens Ioannis Mauburni Calumnias Adversus Ordinem FF. Minimorum Sancti Francisci de Paula Promulgatas Roseti sui parte I. cap. 3. circa finem. Quo, & aliae refelluntur Calumniae, ab eodem Ioanne Mauburno, eodem capite, contra Benedictinos, Cluniacenses, Cistercienses, Praemonstratenses, & Ordines mendicantes prolatae. Per P.F. Philippum vander Beken Bruxellensem Ordinis Minimorum Theologum & Concionatorem. Antverpiae, Typis Marcelli Parijs, in platea vulgo Cammerstraet sub nigro Cane, 1664. In-8o, [XIV]-96 pages. Jean Mombaer ou Mauburnus, né à Bruxelles vers 1460, entra chez les chanoines de Saint-Augustin du Mont-Sainte-Agnès près de Zwolle, il réforma plusieurs maisons de la même observance et des monastères bénédictins, il mourut à Paris en 1503. Dans son ouvrage Rosetum exercitiorum spiritualium, il souligne la décadence de divers ordres religieux, et s'en prend aussi aux minimes qui veulent briller d'austérité par l'abstinence perpétuelle, ils devraient s'appliquer davantage aux exercices de la vie intérieure tandis qu'ils en restent à une érudition toute scolaire. C'est ce passage dont la réfutation est entrepriseGa naar voetnoot1.. Les pages [II]-[XII] du Clypeus sont occupées par l'épître dédicatoire au général des minimes François Navarre, la page [XIII] reproduit l'approbation du censeur diocésain. L'auteur reprend chacune des parties du passage incriminé pour y opposer ses réflexions et ses réfutations. Il fait remarquer avec raison que l'abstinence perpétuelle est une observance monastique très ancienne, il énumère des religieux et religieuses minimes morts en odeur de sainteté mais n'aborde pas le fond du reproche concernant le manque de vie intérieure profonde chez des membres de l'Ordre. Un autre ouvrage s'intitule Paradisus Devotionis S. Francisco Paulano Sri. Ordinis Minimorum Institutori per Tredecim dies Veneris exhiberi solitae seu Praxis illum tunc piè colendi. Accessit Cherubim Versatili Rationum gladio, illum custodiens, ac defendens: | |
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Jean-Jacques Courvoisier, Titre
L'Austriche Saincte Frontispice
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Jean-Jacques Courvoisier, Titre
Le Prince immortel Frontispice
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sive Adversus hujus Tredecimdialis Devotionis oblocutores Apologetica Dissertatio Per P.F. Philippum Vander Beken Bruxellensem Ejusdem Ordinis Concionatorem Antverpiae, Typis Marcelli Parys, in platea vulgo Cammerstraet, sub nigro Cane, 1665. In-8o, [XVI]-160-100-4 pages. Comme le titre général l'indique, l'ouvrage se compose de deux parties: le Paradisus Devotionis et le Cherubim. A la page [III] se lit le titre général, à la page [V] le titre de la première partie, aux pages [VII] à [X] une dédicace de celle-ci à François-Jean-Désiré de Nassau, né à la suite d'un voeu à François de Paule, fondateur du couvent des minimes de Louvain, qui à son tour obtint son premier enfant du sexe mâle par l'intercession du même saint. Les pages [XI] à [XVI] dont occupées par une préface, adressée à tous les membres de l'Ordre des minimes, l'auteur y exalte la dévotion des treize vendredis en l'honneur de François de Paule et souligne comment elle est surtout pratiquée dans l'église du couvent de Liège où plus d'un millier de personnes viennent se confesser et communier treize vendredis consécutivement. Un prologue (p. 1-40) montre comment le vendredi est un jour de dévotion par excellence et comment l'usage des treize vendredis est né et a été compris dans l'Ordre des minimes. Suit (p. 41-138) l'exposé des treize dévotions ou intentions, que nous avons déjà indiquées à propos de l'ouvrage de Courvoisier sur François de Paule. Il y a treize gravures correspondantes, toutes de Gaspard HubertiGa naar voetnoot1., sauf deux qui sont d'Alexandre Voet. La deuxième partie de l'ouvrage, le Cherubim custodiens ac defendens, débute par une page de titre spéciale; au verso se lit le verset 24 du chapitre III de la Genèse, justifiant l'allégorie du titre. Aux pages 3-6 on trouve une épitre dédicatoire à Claude de la Rue, abbé Prémontré de Vicogne, datant du début de l'an 1665, aux pages 7-8 un Avis au lecteur et les Errata. Le corps de l'ouvrage est d'un caractère courant plus grand que celui de la première partie, il comprend un préambule et six chapitres. L'auteur prétend justifier le chiffre treize, parce qu'à l'âge de 13 ans François de Paule se retira du monde, parce que ses premiers disciples furent au nombre de 13, parce que François de Paule vécut 13 × 7 ans, ce qui explique | |
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une dévotion en treize fois consécutives espacées de sept jours. Quatre pages finales contiennent les approbations ecclésiastiques des deux parties. L'impression de l'ouvrage n'était pas complètement achevée le 7 avril 1666, date de la naissance du premier fils de François de Nassau, Guillaume-Hyacinthe, puisqu'il put être fait mention de celle-ci dans la dédicace. Van der Beken publia également Zodiacus Religiosus cuius duodecim signis duodecim Sacrorum Religiosorum Ordinum Fundatores Encomiasticè Comparantur A.R.P.F. Philippo Vander Beken Ordinis Minimorum S. Francisci de Paula Religioso. Antverpiae, Ex Typographiâ, Ioannis Francisci Crabbens, In Ponte-Merae, vulgo Mere-Brugh, sub Signo Portae-Merae. M.DC.LXIX. Petit in-8o, [XVI]-344 pages. Les pages [III]-[VIII] sont occupées par l'épître dédicatoire au correcteur général Sébastien Quinquet, datée du 8 décembre 1668, les pages [IX]-[XIV] par les autres approbations ecclésiastiques, les pages 1-14 par une introduction qui compare l'Église catholique à un firmament dont le Christ est le soleil, la Vierge la lune, les saints les étoiles, les fondateurs d'ordre religieux les signes du zodiaque. L'auteur consacre ensuite à chacun de ces douze signes un chapitre: le bélier égale Benoît de Nursie, le taureau François d'Assise, les gémeaux Jean de Matha et Pierre Nolasque, chacun fondateur d'un ordre de rédemption des captifs, le cancer Ignace de Loyola, le lion Dominique de Guzman, la vierge Norbert de Gennep, la balance Philippe de Néri, le scorpion Bruno de Cologne, le sagitaire le prophète Élie, le capricorne Bernard de Clairvaux, le verseau Augustin d'Hippone, les poissons François de Paule. On voit qu'il y a en fait treize fondateurs et non douze. Onze chapitres sont accompagnés d'une gravure représentant le saint en question, elles sont de Pierre Clouwet, sauf Philippe de Néri qui est de Frédéric BouttatsGa naar voetnoot1.; pour les gémeaux c'est le couronnement de la Vierge par Guillaume Collaert qui ouvre le chapitre. En outre dans le chapitre consacré à Élie, on trouve deux autres oeuvres de Clouwet, l'une figurant Thérèse d'Avila, l'autre Simon Stock, celle-ci étant suivie d'une longue digression sur le scapulaire, et dans le chapitre consacré à Bernard, | |
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on trouve Guillaume duc d'Aquitaine, gravé par Bouttats, et une digression sur ce saint. L'épilogue de l'ouvrage présente d'abord une défense des ordres mendiants contre ceux qui les attaquent (sans que Jean Mombaer soit ici explicitement nommé) puis une série d'axiomes sur la vie conventuelle. Les pages 321-342 sont occupées par la table alphabétique des matières. Van der Beken mourut à Bruxelles le 15 février 1677. | |
VI. Philibert Bressand, panégyriste des princesPhilibert Bressand, né en Franche-Comté, avait été pour la première fois correcteur des minimes à Bruxelles en 1678-1679 et avait alors prêché son premier carême en l'église du couvent, il fit cela ensuite chaque année et fut encore correcteur en 1687-1688 et 1690-1691. Maximilien-Emmanuel de Bavière était entré comme gouverneur à Bruxelles le 26 mars 1692; le 28 octobre sa femme Marie-Antoinette, petite-fille de Philippe IV, fille de l'empereur Léopold Ier, mourait. Il lui avait été très infidèle, mais lui accorda de nombreux honneurs funèbres. C'est ainsi qu'il existe une Oraison funebre de Marie Anthoinette Archiduchesse d'Autriche Duchesse Electorale de Bavière Prononcée le 12 de Février 1693 dans l'Eglise des Peres Minimes de Brusselle, par ordre & en presence de Son Altesse Electorale Maximilien Emanuel Duc de Baviere &c. Gouverneur des Pays-Bas, son Epoux. Par le R.P. Philibert Bressand, Religieux du même Ordre, Lecteur en Theologie, & Predicateur du Roy. A Brusselle, Chez François Foppens, Libraire, au Saint Esprit. M.DC.XCIII. In-4o, [VI]-24 pagesGa naar voetnoot1.. L'épître dédicatoire, non datée, est évidemment adressée au gouverneur. L'éloge de la défunte veut ‘faire voir 1. Que c'est une Princesse qui a exprimé la grandeur de sa naissance par la generosité de ses inclinations à toutes les vertus morales. 2. Qui a soutenu la grandeur de son Alliance par l'éclat de ses actions & la pratique de toutes les vertus Roiales. 3. Qui a travaillé à la solidité de son esperance pour la | |
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gloire eternelle, par la sincerité de sa devotion, & l'exercice de toutes les vertus Chretiennes.’ Dans cette dernière partie l'orateur cite le témoignage d'une dame d'honneur de la défunte, qui, tout en étant peut-être un peu exagéré, ne manque cependant pas de sincérité. Bressand fut encore correcteur à Bruxelles en 1695-1696, il prononça aussi une oraison funèbre du roi Charles II d'Espagne, oncle de Marie-Antoinette, décédé le 1er novembre 1700: Oraison funebre de Charles second, roy d'Espagne & des Indes, duc de Bourgogne & de Brabant, etc., souverain des Païs-Bas, &c. Présentée au Roy par les Mains de I'Eminentissime cardinal Portocarero, archevêque de Tolède, &c. Prononcée le 29. de janvier 1701, Dans la chapelle de la nation espagnole, en présence de Son Excellence le marquis de Bedmar, gouverneur général des Armes, etc. Des Generaux, Ministres, Officiers de guerre & de Secretaireries, Gens d'Office, &c. Par le R.P. Philibert Bressand, Religieux minime, Lecteur en Theologie, & plus ancien Predicateur du roy. A Bruxelles, chez Eugène Henry Frickx, Imprimeur de Sa Majesté, 1701. In-4o, [XIV]-8-46 pagesGa naar voetnoot1.. Les pages [III]-[IV] sont occupées par une dédicace au cardinal Portocarero, les pages [V]-[XIV] par une épître au roi Philippe V. Dans celle-ci, Bressand explique que la chapelle de la nation espagnole en l'église des dominicains de Bruxelles, ayant été ravagée par l'incendie, fut réouverte au culte en une cérémonie où il prêcha, le 2 octobre 1700, jour même où Charles II signa son testament en faveur du nouveau souverain auquel il s'adresse. Les pages liminaires sont généralement suivies par une double série de pages numérotées en chiffres arabes: une première, de huit pages, décrit les fastes funèbres à la mémoire de Charles II célébrés dans la chapelle espagnole, une seconde contient le discours de Bressand et à la page 46, l'approbation du provincial. Dans une première partie, il évoque l'autopsie du corps de Charles II: non seulement le ‘coeur beaucoup au-dessous de l'étendue ordinaire de la nature’, mais aussi le ‘cerveau fondu’, les ‘entrailles pourries et le reste de ces signes d'une mort avancée’. Charles II n'a vécu que pour bien mourir, il était détaché des grandeurs, il jeta un jour du haut de son balcon sa toison d'or à un pauvre miséreux, il supporta les | |
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défaites et les révoltes. S'il s'allia avec les Turcs, c'était pour les amadouer en faveur des chrétiens de leurs territoires, s'il était hésitant et anxieux, c'était par suite de sa haute conscience. Dans une seconde partie, Bressand décrit l'entrée glorieuse de Charles II au Ciel et montre comment il se survit sur la terre en la personne de son successeur Philippe V. Ami et flatteur des grands, Bressand le fut aussi en s'occupant de l'édition posthume de l'ouvrage d'Englebert Flacchio, Généalogie de la très-illustre, très-ancienne et autrefois souveraine maison de la Tour, où quantité d'autres familles trouveront leur extraction et parentage, Bruxelles, Antoine Claudinot 1709, 3 volumes in-fol. Bressand fut nommé une fois de plus, fin septembre 1714, correcteur à Bruxelles. Peu après il prononça son Oraison funebre de Tres-Haute Tres-Puissante et Excellente Princesse Isabelle Claire Eugenie Comtesse de la Serre, du Puget, et du St. Empire, Princesse douariere de Nassau. Prononcé par ordre & en presence de S.A.S. le Prince Alexis de Nassau, Chanoine Capitulaire de Cologne, Abbé Commendataire de Bouzonville, Prévôt & Chancellier de l'Universié de Louvain &c. accompagné de Messieurs les Recteurs Magnifiques & Doyens du Chapitre de laditte Ville, & un grand nombre des Membres de ces deux Illustres Corps, dans l'Eglise des RR.PP. Minimes, le 17. Novembre 1714. Par le R.P. Bressand, Religieux Minime, Lecteur en Theologie, Predicateur du Roy & Correcteur de leur Convent de Bruxelles. A Bruxelles, Chez Antoine Claudinot, Imprimeur à l'Image St. Paul. Ia-4o, 34 pages. L'imprimeur avait mal calculé et dut à partir du milieu de la page 31 employer un plus petit caractère pour terminer le texte du discours à la page 32, la page 33 est occupée par l'approbation ecclésiastiqueGa naar voetnoot1., la page 34 est blanche. François-Jean-Désiré de Nassau, dont nous avons déjà parlé, épousa successivement Jeanne-Claude de Königsegg, Marie-Eléonore de BadeGa naar voetnoot2. et Isabelle de la Serre. Il mourut à Ruremonde | |
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le 17 décembre 1699. Il avait fait élever de son vivant dans l'église des minimes à Louvain, fondée en action de grâce pour sa naissance, un monument pour lui et sa troisième femmeGa naar voetnoot1.. Elle mourut à Renaix le 19 octobre 1714, à l'âge de 63 ans; son corps fut transféré chez les minimes de Grammont d'abord, de Louvain ensuite. L'oraison funèbre la dépeint comme princesse, comme mère de famille, comme fille de l'Église, notamment en tant que tertiaire minime. La quatrième oraison funèbre imprimée par Bressand fut celle de la mère de l'empereur Charles VI de Habsbourg: Oraison funebre de très-haute, très-puissante, très-excellente & très-chrétienne Princesse Eléonore-Madeleine-Thérèse de Neubourg, notre auguste Impératrice, etc., prononcée le 30 avril 1720, dans la Chapelle royale de la Cour de Bruxelles par ordre de Son Excellence Monseigneur le marquis de Prié, Ministre plénipotentiaire de Sa Majesté Impériale & Catholique, Commis au gouvernement général des Pays-Bas, etc. Par le R.P. Bressand, Religieux minime, Lecteur de théologie, Prédicateur ordinaire de Sa Majesté Impériale & Catholique. A Bruxelles, chez Eugène Henri Frickx, imprimeur de Sa Majesté Impériale & Catholique. M.D.CC.XX. - Par ordre de la cour. In-4o, [IV]-20 pagesGa naar voetnoot2.. Les pages [III]-[IV] contiennent une dédicace à Charles VI. C'est un discours en trois points, paraphrasant les versets 37-38 du psaume 88. Les oraisons funèbres de Bressand sont moins chargées d'allégories et autres artifices d'érudition que celles de Courvoisier, elles visent l'effet à produire sur l'auditoire par des moyens, dont certains sont classiques et bienvenus, mais d'autres de goût beaucoup moindre. Bressand mourut à Bruxelles le 5 octobre 1727, âgé de 85 ans. | |
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VII. Claude-François de Lancier, Émule de BressandOnze jours avant Bressand, à Bruxelles également et d'une façon plus solennelle, un autre minime, Claude-François de Lancier, avait fait l'éloge du défunt roi Charles II: Oraison funebre de Charles Second Roy Des Espagnes & des Indes, &c. Duc de Bourgogne & de Brabant, & c. Souverain des Pays-bas. Prononcée le 18. de Janvier 1701. en présence de Monseigneur l'Electeur de Bavière, Gouverneur desdits Pays-bas; accompagné des Seigneurs & Ministres de la Cour. De Messeigneurs l'Archevêque de Malines, les Evêques, Abbés, & autres Prélats du Pays, & des Conseil d'Etat, Privé, Finances, Brabant, des Chambres des Comptes, & du Magistrat, en Corps. En l'Eglise Collégiale de Sainte Gudule, où se sont faites les Exéques Royales. Par le R.P. Claude François de Lancier Franc-Comtois, Professeur en Théologie de l'Ordre des Minimes & Predicateur Ordinaire de Sa Majesté & de Son Altesse Electorale de Baviere, &c. A Bruxelles, Chez Eugene Henry Fricx, Imprimeur de Sa Majesté, 1701. Par Ordre des Supérieurs. In-4o, [VIII]-56 pagesGa naar voetnoot1.. Une dédicace au roi Philippe V commence à la page [III], l'autorisation du provincial est à la page 54, les errata sont à la page 55. L'orateur évoque aussi l'autopsie et le coeur si petit du roi, parce qu'il ‘n'était rempli que de la grace et de la charité du coeur de Dieu’. Le Coeur sacré de Jésus, dévotion nouvelle à l'époque, est mentionné un peu plus haut dans le discours. Celui-ci décrit les sentiments de piété et de bonté du défunt tandis qu'il magnifie les victoires militaires de ses généraux, principalement de Maximilien-Emmanuel de Bavière, présent dans l'assemblée, et qu'il compare à Josué. Il raconte les préoccupations de Charles II au sujet de sa succession, sa lugubre visite aux tombeaux de sa mère et de sa première femme, son testament en faveur de Philippe V. Le minime de Lancier devint correcteur à Bruxelles en 1708-1709, à Grammont en 1710-1711, à Anvers un 1717-1718 et 1719-1720. | |
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VIII. Anonymes et traductionsLe minime Nicolas Lombarts fut correcteur à Bruxelles en 1660-1661, à Anvers en 1665-1666 et en 1667-1668, c'est pendant ce dernier supériorat qu'il publia une traduction flamande de l'ouvrage sur saint François de Paule écrit par Courvoisier, sans nommer celui-ci et avec de légères modifications: Den Schadt der Gheestelycke Oeffeninghen vanden H. Franciscus de Paula. Instelder vande Ordre der PP. Minimen Uyt-ghegeven inde Nederlandtsche taele, en met veele miraculeuse gheschiedenissen verciert door Den Eerw. P. Nicolaes Lombarts Priester ende Religieus vande selve Ordre &c. t'Antwerpen, By Joseph Jacobs, op de galerije vande Borse. Anno 1668. Met Gratie ende Privilegie. In-8o, [XXXII]-576 pages. Les pages [III] à [XIX] sont occupées par une lettre dédicatoire à Claude-François de la Vieville, abbé de Sainte-Gertrude à Louvain, datée d'Anvers, le 24 juin 1668. Un hors-texte représente les armoiries de ce prélat. Les pages [XX] à [XXVII] contiennent la préface, la page [XXVIII] reproduit des vers flamands composés par le minime F. Vander Moesen, les pages [XIX] à [XXXII] sont remplies par les approbations ecclésiastiques. L'ouvrage comprend sept parties qui correspondent aux sept premiers traités du livre de Courvoisier, on trouve ensuite aux pages 545-550 des vers flamands sur François de Paule, aux pages 551-569 la liste des indulgences qu'on peut gagner dans les églises des minimes, puis la table des matières. L'ouvrage est orné de diverses gravures représentant des épisodes de la vie de François de Paule. Lombarts fut encore correcteur à Bruxelles en 1671-1672. Un ouvrage avec fausse indication d'imprimeur est l' Apologeticum Charitatis pro Supplicatione regiae Confraternitatis sub titulo D. Virginis à Solitudine Haberi solitâ die Veneris Sancto apud PP. Minimos Ordinis S. Francisci de Paula Antverpiae. Conformiter ad Institutum originale Isabellae Valesiae Galliarum filiae, Hispaniarum Reginae pacificae, Idolomaniae postulatâ. Contra Momos criticos, rerum Sacrarum Sugillatores politicos, & id genus criminatores, & c. Hermopoli, Typis Basilicis. In-8o, 34 pages. En l'église des Minimes d'Anvers avait été érigée en 1643 une confrérie de Notre-Dame | |
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de la Solitude, à l'instar d'une institution analogue existant à Madrid: elle fut approuvée par l'évêque d'Anvers Gaspard Nemius le 24 marsGa naar voetnoot1. et dotée d'indulgences par Urbain VIII le 20 maiGa naar voetnoot2.. Le registre manuscrit des membres de la confrérie est conservéGa naar voetnoot3., il commence par une litanie évoquant les moments pendant lesquels la Vierge s'est trouvée moralement seule, ensuite vient une inscription plus tardive reproduisant une attestation que rien de contraire aux bonnes moeurs, à la piété et à la vraie foi se trouvent dans la litanie, attestation donnée par les augustins Bernard Désirant et Pierre Clenaerts, une approbation par le censeur diocésain d'Anvers et une concession d'indulgences à ceux qui récitent la litanie par Jean-Ferdinand van Beughem évêque d'Anvers, le tout de 1691Ga naar voetnoot4.. Van Beughem également permit aux minimes de faire le Vendredi Saint une procession publique de la Passion avec la statue de Notre-Dame de la SolitudeGa naar voetnoot5., qui se trouve actuellement à la façade du Home Marie-Josée à Anvers. Cette procession avait été dénigrée dans une lettre anonyme à van Beughem, le présent opuscule justifie la vénération des images en général, le culte traditionnel de la Vierge à Anvers, la procession du Vendredi Saint instituée du temps de Philippe II par les minimes de Madrid en l'honneur de Notre-Dame de la Solitude, décrit celle des minimes d'AnversGa naar voetnoot6., se réfère à l'inscription autographe du gouverneur Maximilien-Emmanuel de Bavière dans le registre de la confrérie d'Anvers, et se termine par le texte de la litanie susdite. Cette brochure a manifestement été imprimée à | |
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Anvers, probablement chez Plantin Moretus. La confrérie de Notre-Dame de la Solitude à Anvers périclita pendant les années qui suivirent la fin du régime espagnol dans les Pays-Bas méridionaux. Un ouvrage anonyme d'un tout autre ordre est Krachtighe hulp-middelen ofte remedien tegen de bekoringhen der onsuyverheyt, voor-gehouden Aen Gheestelycke, en Wereltlycke, Getrouwde en Ongetrouwde Door eenen Priester van het Orden der Minimen, vanden H. Vader Franciscus de Paula. 't Antwerpen, By de Weduwe van Coenrard Pannes, in de Koepoort-straet, in de Vergulde Sonne 1705 Met toelatinghe der Oversten. In-12o, 134 pages. Les pages 3 à 6 contiennent la préface, puis commence le corps de l'ouvrage divisé en quatre parties: attitudes à prendre lors des tentations d'impureté, pratique des bonnes oeuvres combattant l'impureté, choses à éviter pour ne pas tomber en tentation, pensées et remarques favorisant la lutte contre l'impureté. A la page 131 se lisent des vers flamands, aux pages 132-133 les approbations ecclésiastiques. Le minime français François Giry publia à Paris en 1682 une vie de saint François de Paule. Un confrère du couvent d'Anvers, F.G.E.B.B., en termina une traduction flamande le 26 octobre 1684 et la fit paraître en cette ville chez Augustin Graet en 1686. Le minime Antoine Lefebvre publia une autre traduction flamande à Anvers chez Jean-Godefroid de Roveroy en 1708, puis, avec remaniements d'après la septième édition française, à Bruxelles chez Augustin Cauwe en 1738. Lefebvre fut correcteur à Anvers en 1704-1705 et 1712-1713, et à Bruxelles en 1716-1717. Il publia, sans nom d'auteur à la page de titre: Geestelycke Onderwysingen Om van Godt, alderhande Gratien, en Weldaeden te verkrygen door de voorspraecke van den H. Franciscus de Paula Stichter van het Order der Minimen, met het oeffenen van de Devotie der XIII. Vrydaeghen Door Hem selfs ingestelt. Verschydemael in het Frans uytgegheven en nu nieuwelyck in de Vlaemse taele overgeset en vermeerdert met eenige MirkelenGa naar voetnoot1.. t'Antwerpen, By Joannes Franciscus de Roveroy, in de Wolstraet, in S. Joseph. In-12o, [II]-250 pages. Le frontispice, gravé par Henri-François Diamaer, représente saint François de Paule | |
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au milieu de ses dévôts. Les pages 1 à 4 sont occupées par une lettre dédicatoire à Emmanuel-Ignace de Nassau SiegenGa naar voetnoot1., datée de Bruxelles le 22 mars 1720. Le corps de l'ouvrage est l'adaptation d'une édition lyonnaise. Lefebvre fut de nouveau correcteur à Bruxelles en 1722-1723, 1727-1728, 1729-1730, 1731-1732; il rédigea en flamand une partie de la chronique du couvent de Bruxelles, conservée en manuscritGa naar voetnoot2., il s'arrêta à l'année 1732 et son oeuvre fut continuée par d'autres après lui. Diverses rééditions des traductions de 1720 et 1738 parurent encore en Belgique.
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La province belge des minimes a compté pendant le premier siècle de son existence treize auteurs dont les oeuvres méritaient d'être tirées de l'oubli. Elles nous ont fait connaître quelques religieux de cet Ordre, fiers de sa sévérité, de ses formes de dévotion de son influence dans les classes dirigeantes de la population. Le reproche d'un manque de vie intérieure profonde formulé par Mombaer deux ans après la mort de François de Paule fut à nouveau évoqué au XVIIe siècle puisque les minimes estimèrent devoir le réfuter; alors aussi leurs pratiques de dévotion furent l'objet de diverses attaques et de justifications subséquentes. Il y a sans doute un lien entre les deux griefs. Les archives de la province belge sont conservées en grand nombre et devraient inciter un jeune historien à écrire, sous ses divers aspects, l'histoire de cet Ordre dans nos régions. |
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