De Gulden Passer. Jaargang 33
(1955)– [tijdschrift] Gulden Passer, De– Auteursrechtelijk beschermd
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Les fetes plantiniennes 1555-1955En 1955, quatre siècles s'étaient écoulés depuis le jour où Christophe Plantin abandonna l'art de la reliure, pour se consacrer à l'imprimerie, posant ainsi le premier jalon sur la route qui le mènerait à la gloire et à l'immortalité: la biographie de Plantin ne fait défaut dans aucun manuel d'histoire de la typographie; les éditions plantiniennes sont citées dans toutes les études sur l'histoire de l'humanisme et des disciplines spirituelles du xvième siècle, tandis qu'au Marché du vendredi à Anvers, se trouve encore toujours, en véritable symbole de l'indestructibilité de l'oeuvre de Plantin, la maison du ‘Compas d'or’, ce joyau d'art architectural, fondé par Plantin, terminé par les Moretus - aujourd'hui le musée Plantin-Moretus, lieu de pèlerinage international du monde typographique. En 1920, le quatrième centenaire de la naissance de leur éminent concitoyen avait inspiré aux édiles anversois l'organisation d'une véritable année triomphale. La ville de Tours avait tenu à prendre une part active dans l'élaboration des manifestationsGa naar voetnoot(1). Cette tradition a été dignement continuée par les autorités anversoises actuelles, et l'année 1955, quatrième centenaire de la première publication sortie des presses de Plantin, est devenue, elle aussi, une véritable année plantinienne. A Anvers même, les fêtes se sont concentrées autour de deux manifestations capitales, l'exposition ‘Le siècle d'or anversois’ et le ‘Congrès international des sciences du livre et de l'humanisme’. Tout comme en 1920, la Touraine, pays natal de Plantin, a désiré contribuer au culte du souvenir de son illustre fils. | |
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1. Les fêtes commémoratives en Touraine
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Saint-Avertin au xvième siècle. Documents en main, il prouva à son auditoire que c'est la commune de Saint-Avertin qui a produit le plus grand nombre de Plantins au xvième siècle, ceci à l'opposé des communes adjacentes, comme par exemple le village fort proche de Montlouis, qui fait également valoir des droits sur Plantin, mais où aucune famille de ce nom n'est connue pendant l'époque correspondante. Malheureusement les registres baptismaux de Saint-Avertin ne remontent pas plus loin que 1574, ce qui ne permet pas de donner la preuve irréfutable de la naissance de Plantin dans la petite commune tourangelle. Au cours de l'après-midi, c'est dans la ville de Tours que les travaux reprirent. M. Jacques Guignard, conservateur à la Bibliothèque nationale de Paris, présenta une conférence très goûtée au sujet des imprimeurs et de l'art de l'imprimerie en Touraine, ceci en guise de discours inaugural pour l'ouverture de l'exposition consacrée au Quatrième centenaire de l'impression du premier livre de Plantin; l'art du livre en Touraine de la Renaissance et de nos jours (Musée des Beaux-Arts, 27 août au 30 septembre 1955). Cette exposition avait été organisée avec beaucoup de soin et de talent par M.R. Fillet, qui avait également signé le petit catalogue de haute qualité, pourvu d'une introduction au sujet de l'histoire de l'imprimerie en Touraine, de la main de M.J. Guignard. Ainsi que l'annonçait le titre, cette exposition présentait en somme un double aspect: une partie y était réservée à Plantin et à ses oeuvres, une autre à la typographie tourangelle. Le Musée Plantin-Moretus avait collaboré à la première section, en mettant à la disposition des organisateurs quelques illustrations plantiniennes, imprimées au moyen des bois et des cuivres originaux, appartenant aux collections du Musée. La place d'honneur de cette section revenait tout naturellement à l'oeuvre de J.M. Bruto, La institutione di una fanciulla nata nobilmente. L'institution d'une fille de noble maison, le premier ouvrage sorti des presses plantiniennes. Jusqu'alors, six exemplaires seulement de cet ouvrage étaient connus (deux au musée Plantin-Moretus, un à la bibliothèque communale d'Anvers, un à la Bibliothèque Royale de Bruxelles, | |
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un à la Bibliothèque nationale de Paris, un au British Museum de Londres). Surpris, les spécialistes purent admirer un exemplaire inconnu jusque-là, appartenant à la ‘Bibliotheca Corvina de Vincianis’, de M.A. Corbeau, d'AmboiseGa naar voetnoot(1). | |
2. L'exposition ‘le siècle d'or anversois. art et culture au temps de Plantin’
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l'Escaut. Le port anversois formait, à cette époque, le centre économique du monde occidental. Les quais anversois étaient le point d'attraction vers lequel se dirigeaient les navires de toutes les nations. L'or et l'argent du Nouveau Monde, les épices d'Extrême-Orient y affluaient. Anvers domine l'économie mondiale du xvième siècle, comme peu de villes ont réussi à le faire auparavant ou par la suite. Au total, près de 600 objets d'art furent exposés. Plantin et sa production se virent réserver, naturellement, la majeure partie de la place disponible. Les typographes anversois, ses contemporains, ne furent pas oubliés, mais il durent se contenter d'un | |
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espace beaucoup plus calculé: pour avoir travaillé à l'ombre d'un géant comme Plantin, ils doivent encore toujours payer un très lourd tribut! L'aperçu général qui fut donné de l'art anversois du xvième siècle peut être appelé très satisfaisant. Les organisateurs n'ont malheureusement pu mettre la main sur tout ce qu'ils espéraient et pensaient pouvoir rassembler en matière d'art pictural et d'orfèvrerie. Ainsi, quelques regrettables lacunes doivent être mentionnées, parmi lesquelles se place en premier lieu l'absence d'oeuvres de Quentin Matsys. La sculpture, le dessin, l'estampe, les reliures, les médailles et monnaies furent d'autant mieux représentés. Dans les salles réservées à la verrerie, la peinture sur verre, la céramique, les meubles et les coffrets des pièces rares et importantes purent être montrées. L'aspect général de la ville d'Anvers au xvième siècle, esquissé au moyen d'un nombre imposant de tableaux, de dessins et de gravures, fut certainement une révélation pour de nombreux visiteurs. Les archives communales ont procuré à peu près tous les documents pouvant fournir un aperçu de la vie économique de la ville d'Anvers au xvième siècle. Cette prospérité de la vie économique relevait en dernière instance de l'importance d'Anvers en tant que ville maritime, et provenait donc de la navigation: une importante documentation se rapportant à cet aspect, ainsi qu'à la cartographie et à la géographie du xvième siècle se trouva rassemblée dans une des salles. Enfin, il importe de mentionner les nombreux objets d'art et documents illustrant la vie culturelle anversoise en son siècle d'or. Nous renvoyons ceux qui désireraient trouver de plus amples données, au volumineux catalogue, publié en langue néerlandaise, qui fournit un commentaire détaillé à propos de toutes les pièces exposées, et qui est pourvu d'introductions circonstanciées.Ga naar voetnoot(1) | |
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Nous pensons même pouvoir prétendre, que ce catalogue est devenu un indiscutable vade-mecum pour l'histoire d'Anvers au xvième siècle, comme pour la vie artistique et culturelle anversoise à cette époque, les nombreuses introductions fournissant autant de contributions originales, qui pourront être utilement consultées par les spécialistes et les curieux, longtemps après la fermeture des portes de l'exposition.Ga naar voetnoot(1) | |
3. Congrès international des sciences du livre et de l'humanisme
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Le R.P. Moretus-Plantin a d'ailleurs salué, lors de la séance de clôture, tous les participants au congrès. Au nom de la famille, il les a remerciés de l'intérêt accordé à la vie et à l'oeuvre de l'illustre ancêtre de sa famille. L'on remarqua également la présence de Mlle Marthe van Bomberghen, une des dernières descendantes de la famille très connue, qui joua un rôle si important dans l'histoire des Pays-Bas au xvième siècle, et dont deux membres appartinrent au groupe des associés et commanditaires de Plantin, au cours des années 1563-67. Il va sans dire que ce serait une tâche impossible que de vouloir citer les noms de tous les congressistes. Contentons-nous de mentionner que, logiquement, la Belgique avait fourni l'immense majorité des participants, et que dans ce contingent, Anvers, et les environs immédiats de la ville avaient délégué le plus grand nombre d'assistants. Imprimeurs et éditeurs, professeurs, étudiants et diplômés de l'enseignement moyen et des écoles techniques supérieures, de même que les personnalités dirigeantes de bibliothèques et de musées, ont fourni le gros des congressistes belges. La délégation néerlandaise se présenta avec un nombre imposant de participants de haute qualité. Citons ici les noms de MM. S. Hartz, le fameux dessinateur de timbres-poste, et ‘general art director’ de la maison Enschedé à Haarlem, et G.W. Ovink, de la fonderie de caractères ‘Amsterdam’, tous deux fort connus dans les milieux typographiques anversois, puisqu'ils appartiennent tous deux au corps professoral de l'‘Association Plantin’, l'Institut supérieur de typographie, qui siège au Musée Plantin-Moretus. Les autres pays ont certainement compensé la carence du nombre par la qualité indiscutable de leurs représentants. Ainsi la Grande-Bretagne était-elle représentée par quelques-uns de ses typographes les plus fameux: MM. Charles Batey, imprimeur de la Oxford University Press; Brooke Crutchley, imprimeur de la Cambridge University Press; Will Carter, l'imprimeur réputé de Cambridge; par M. Roger Powell, le fameux relieur. Bien entendu, M. Colin Clair, le savant anglais qui prépare une biographie de Plantin et la bibliographie des éditions plantiniennes, était également présent. | |
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D'Allemagne étaient venus MM. Arnim Renker, de Zerkall über Düren, le grand historien du papier, et Heinz Peters du musée de Düsseldorf. Si la délégation française était restreinte, il convient néanmoins de citer le nom de M. Ranc, directeur de l'École Estienne de Paris, la grande école technique française de typographie.
C'est le dimanche, 4 septembre, que le congrès s'est ouvert par une séance académique, tenue à l'hôtel de ville d'Anvers. Au nom de la ville, M. John Wilms, échevin des Beaux-Arts, accueillit les participants. Le vin d'honneur permit déjà aux membres d'établir les premiers contacts. La séance académique proprement dite eut lieu dans l'ambiance propice de la spacieuse salle Astrid. M.L. Voet, qui présida, prononça l'allocution de bienvenue, et ouvrit les travaux. M. Van den Borre, directeur général du ministère de l'Instruction publique, délégué du ministre de l'Instruction publique, présenta les différents orateurs. Le professeur V.L. Saulnier, de la Sorbonne, fit la première conférence, au sujet de L'humanisme français et Christophe Plantin. Madame Marie Delcourt-Curvers, professeur à l'Université de Liège, lui succéda. Elle parla de L'humanisme aux Pays-Bas au temps de Plantin. Les deux savants obtinrent un succès fort mérité pour leurs conférences magnifiquement documentées et très agréablement présentées. Au cours de l'après-midi eut lieu une visite guidée à l'exposition ‘Le siècle d'or anversois’, sous la direction de M.L. Voet, et de M.H. Vervliet, conservateur-adjoint du Musée Plantin-Moretus. C'est dans le décor unique de la maison plantinienne, plus spécialement dans le grand salon du rez-de-chaussée, - rehaussé par les nombreux portraits de Plantin, des membres de sa famille et des savants, ses amis, peints par Rubens - qu'eurent lieu les conférences suivantes. Un public nombreux et attentif ne ménagea pas aux orateurs des applaudissements amplement mérités. Les questions posées après chaque conférence soulignèrent autant l'intérêt montré par les participants que leurs connaissances scienti- | |
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fiques. Rien d'étonnant dès lors, que les échanges de vue aient constamment atteint un niveau fort élevé. Les matinées, qui prirent en principe de neuf heures à midi, étaient réservées aux communications: | |
Lundi, 5 septembreSous la direction de l'abbé C. De Clercq, président de l' ‘Association d'histoire d'Anvers’, les orateurs suivants prirent la parole: M.M. van Durme, professeur à Anvers, auteur de nombreuses études importantes sur la personnalité du cardinal Granvelle: Plantin, Granvelle et quelques documents inédits ou non encore publiés dans la correspondance de Plantin. M.R. De Roover, membre étranger de l'Académie royale flamande des Sciences, Lettres et Beaux-Arts, classe des Lettres, professeur au Boston College, Massachusetts, USA: The business organisation of the Plantin press in the setting of sixteenth century Antwerp. M.H. de la Fontaine Verwey, bibliothécaire en chef de la bibliothèque universitaire d'Amsterdam, professeur à l'université d'Amsterdam: Le livre au temps de Plantin. | |
Mardi, 6 septembreLa présidence fut exercée par M.J. van Krimpen, dessinateur de caractères typographiques, et conseiller esthétique de la firme Enschedé à Haarlem. M. Arnold Bank, calligraphe, Senior Fullbright Fellow, de New York, parla de Calligraphy and its influence in the time of Plantin. M. Harry Carter, bibliothécaire de la Oxford University Press, traita de Plantin's types and their makers. A l'occasion de cette conférence, une édition fac-simile de caractères d'imprimerie fut remise aux participants, d'après un ‘Specimen characterum’ de Christophe Plantin, compilé vers 1580, découvert et étudié par M. Carter au Musée Plantin-Moretus. Cette édition était ornée de la dédicace suivante: ‘Printed in Great Britain at the University Press Oxford, by Charles Batey, Printer to the University, for presentation by him to the International Congress on Printing | |
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and Humanism at Antwerp, September 1955, in honour of the fourth centenary of Plantin's Press’. Le président remercia chaleureusement MM. Charles Batey et Harry Carter pour cette attention délicate et hautement intéressante. M. Ray Nash, professeur au Dartmouth College, Hanover (New Hampshire, USA), clôtura cette séance par une communication au sujet de Plantin's illustrated books. | |
Mercredi, 7 septembreSous la direction de M.M. Van Durme, les orateurs suivants prirent la parole: Madame Suzanne Clercx-Lejeune, professeur à l'université de Liège, au sujet des Editions musicales anversoises. L'abbé C. De Clercq, président de l'Association d'histoire d'Anvers: Les éditions bibliques, liturgiques et canoniques de Plantin. M. Jacques Guignard, conservateur à la Bibliothèque nationale de Paris: Les éditions françaises de Plantin. | |
Vendredi, 9 septembreM.G.W. Ovink, conseiller esthétique de la fonderie de caractères ‘Amsterdam’, exerça la présidence. Les orateurs suivants prirent la parole: M.A. Ruppel, conservateur du Musée Gutenberg à Mayence: Die Bücherwelt des 16. Jahrhunderts und die Frankfurter Büchermessen. M.L. Voet, conservateur du Musée Plantin-Moretus: The Personality of Plantin. Ensuite, M. Harry Carter fit une démonstration de la fonte de caractères, dans la fonderie du musée, avec le matériel plantinien authentique: ce fut une véritable révélation pour la plupart des participants au congrès, qui n'avaient eu jusque-là, que des conceptions théoriques sur le problème, pour autant même qu'ils fussent à la hauteur des techniques compliquées et ardues de l'ancien métier des fondeurs de caractères. | |
Samedi, 18 septembreLa présidence fut exercée par M.H. Bouchery, professeur à | |
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l'Université de Gand, ex-conservateur du Musée Plantin-Moretus. Le professeur L. Indestege, de l'Université de Padoue, traita du sujet: De boekband in de Zuidelijke Nederlanden tijdens de 16de eeuw (La reliure dans les Pays-Bas méridionaux au cours du xvième siècle). M. Jan Van Krimpen, dessinateur de caractères et conseiller esthétique de la firme Enschedé à Haarlem, présenta la dernière conférence du congrès, sous le titre: Plantin and our Time. M.L. Voet prononça le discours de clôture. Il remercia d'abord les orateurs pour leurs communications tellement intéressantes. L'étude de Plantin et de son époque a marqué de très importants progrès au cours de ce congrès. Il félicita ensuite les participants aux séances, de leur attention et de leur enthousiasme. Il rendit tout particulièrement hommage au R.P. Henri Moretus-Plantin, descendant de Plantin, qui avait tenu, malgré son âge, à suivre toutes les séances. Il fit par ailleurs applaudir chaleureusement le personnel du Musée Plantin-Moretus, pour la part très large qu'il a prise dans le succès du congrès. Il loua les talents d'organisateur, et le zèle infatigable de M.H. Vervliet, conservateur-adjoint du Musée Plantin-Moretus, qui fut admirablement secondé par les assistants, Mme L. Peeters-De Maeyer, Mlle S. Clerckx, et MM. R. De Belser, F. Donckers, K. Melis et L. Pauwels. Enfin, il exprima le voeu que ces journées plantiniennes permettraient de réaliser des contacts durables et fertiles, et qu'ils fourniraient le point de départ de nouvelles études et de nombreuses contributions scientifiques. M. Voet exposa entre autres le voeu de voir venir en aide à une entreprise à laquelle le Musée Plantin-Moretus avait déjà donné un début de réalisation, mais qui ne saurait être menée à bon terme que collectivement, l'élaboration d'une ‘Bibliographie de l'histoire de l'imprimerie.’ Cette invitation à la collaboration obtint immédiatement l'approbation entière des spécialistes présents. Dans le même ordre d'idées, M. Arnim Renker demanda de ne pas oublier l'histoire du papier, tandis que le professeur L. Indestege proposa une étude analogue au sujet de l'histoire de la reliure. M. Tolkowsky rappela l'importance de la poste, et des | |
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relations postales, et émit l'opinion que ce problème-là méritait également un intérêt plus large. L'abbé C. De Clercq put annoncer que le congrès avait déjà à tout le moins obtenu le résultat direct qu'en collaboration avec M. Colin Clair, et avec le soutien actif du Musée Plantin-Moretus, il entreprendrait une réédition des ‘Annales plantiniennes’. Enfin, M. Harry Carter assura l'assistance de son intention de continuer activement l'étude des caractères plantiniens, et il exprima le voeu d'arriver, en collaboration avec le Musée Plantin-Moretus, à une nouvelle édition complètement remaniée, de l'Index Characterum Architypographiae Plantinianae, de M. Rooses.
A côté des séances scientifiques, toute une série d'excursions avaient été prévues, pour fournir aux congressistes une image de la Belgique, telle que Plantin a pu la connaître. Le jeudi et les après-midi des autres journées y avaient été consacrées. | |
Lundi, 5 septembreCe lundi après-midi eut lieu une excursion en bateau ‘Flandria’ sur l'Escaut, permettant de jeter un coup d'oeil depuis le fleuve sur la ville et sur les installations portuaires. Si le beau temps n'était pas de la partie, ce ne fut certes pas au détriment de l'ambiance chaleureuse à bord. | |
Mardi, 6 septembreDeux autocars conduisirent les participants à travers la Campine anversoise. Sous un soleil resplendissant, l'excursion passa par Brasschaat, Brecht, Westmalle, Oostmalle, Lille, Poederlee, Lichtaart, Kasterlee, Herentals, Bouwel et Nijlen vers Lierre. La visite à Lierre se fit sous la direction de Mlle Goetschalckx, conservateur du musée Wuyts-Van Campen et Baron Caroly. Au béguinage, une interview fut accordée par la seule béguine survivante. Après une brève promenade autour de la tour Zimmer et de la Grand-place, les autocars prirent la direction de Malines, où les congressistes furent accueillis par M.R. De Roo, archiviste de la ville, qui offrit le vin d'honneur au nom de la ville. | |
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A l' ‘Hôtel de Busleyden’, la belle maison en style Renaissance du fameux linguiste malinois, une exposition des oeuvres d'humanistes malinois avait été spécialement organisée à l'intention des visiteurs. L'abbé M.A. Nauwelaerts présenta de façon érudite autant qu'agréable, les commentaires indispensables. Auparavant, les participants avaient eu l'occasion d'écouter un concert de carillon, exécuté spécialement en leur honneur par M. Staf Nees, carillonneur de la ville. Après la visite de l'église de Saint-Rombaud, une partie des congressistes se rendit immédiatement à Anvers. Mais la majorité préféra profiter d'une aubaine touristique, en assistant, sous la direction de MM. De Roo et Torfs, ce dernier des services techniques de Malines, à l'illumination de la ville, remise en service spécialement pour cette occasion. Si jamais la mésentente a pu règner entre Anvers et Malines, cette rivalité a fait place aujourd'hui à la collaboration la plus franche: les participants aux journées plantiniennes, hôtes de la ville d'Anvers, ont été vraiment reçus comme des rois par les autorités malinoises! Que le dynamique archiviste de la ville, M. De Roo, trouve ici nos remerciements réitérés. | |
Mercredi, 7 septembreL'après-midi de ce mercredi fut consacré à la visite du patrimoine artistique de la ville d'Anvers, ou à tout le moins une partie importante de celui-ci. Un premier groupe rendit visite à la maison de Rubens, où il fut pris en charge par l'assistante, Mme Ballinx. Ensuite, ce fut le Musée Mayer van den Bergh, où M.J. De Coo, le secrétaire, présenta les collections d'art qui lui ont été confiées, et qu'il connaît à fond. Un autre groupe rendit visite aux vieilles églises anversoises, sous la direction compétente de l'abbé C. De Clercq, président de l'Association d'Histoire d'Anvers. Tour à tour la cathédrale, l'église Saint-Charles-Borromée et l'église Saint-Jacques reçurent les visiteurs. En fin de compte, les deux groupes se retrouvèrent à la Biennale de la sculpture moderne, au parc Middelheim. | |
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Jeudi, 8 septembreLa journée du jeudi avait été réservée à une excursion conduisant à Gand et à Bruges. A Gand, les participants furent reçus par MM. H. Nowé, archiviste-conservateur de la ville, et A.L.J. van de Walle, conservateur du Musée des Arts décoratifs, deux des connaisseurs les plus érudits du vieux Gand, et qui se révélèrent être d'excellents guides et des hôtes généreux. Sous leur direction, on rendit visite à l'église Saint-Bavon, où l'‘Agneau mystique’ bénéficia bien entendu de l'intérêt général. Ensuite, la promenade mena les visiteurs par les rues tortueuses vers le Château des Comtes. Un dernier regard sur le Quai aux herbes, un coup d'oeil trop superficiel à l'intérieur de l'église Saint-Michel, des adieux cordiaux aux deux guides, et déjà les autocars prirent la direction de Bruges. Dans la Venise du nord, les participants purent d'abord passer à table, avant d'entreprendre le pélerinage spirituel, cette fois-ci sous la direction de deux guides, que M.A. Jansens de Bisthoven, directeur des Beaux-Arts de la ville de Bruges, avait bénévolément mis à notre disposition. La flânerie à travers le vieux Bruges mena les congressistes par la Chapelle du Saint-Sang, par le Musée Groeninge, avec ses magnifiques collections de primitifs flamands, par l'hôpital Saint-Jean et sa collection inestimable de Memlinc, par l'église de Notre-Dame... L'on eut tellement de peine à se séparer de tant de beautés, que bon nombre de visiteurs décidèrent d'attendre la tombée de la nuit, afin de pouvoir admirer l'illumination féerique, organisée ‘ad usum viatorum’. | |
Vendredi, 9 septembreIl était impensable de ne pas rendre visite à la capitale, de même qu'à la métropole culturelle des anciens Pays-Bas, la ville universitaire de Louvain: aussi bien était-ce là le but de la dernière excursion. A Louvain, les visiteurs furent reçus pas le doyen de l'église de Saint-Pierre, l'abbé J. Creten, tandis que l'abbé Francotte, professeur à l'université, servit de guide. | |
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A Bruxelles, l'on se rendit tout droit vers la Bibliothèque Royale, où les congressistes furent accueillis par MM. L. Lebeer, conservateur en chef a.i., F. Schauwers, conservateur de la section
des imprimés rares, et Masai, conservateur adjoint du cabinet des manuscrits. Les participants aux journées plantiniennes eurent l'honneur de pouvoir visiter en ‘avant-première’ une exposition extrêmement importante de documents musicaux, organisée dans le cadre du ‘Congrès international des bibliothèques et des centres de documentation’. | |
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Les journées plantiniennes furent enfin dignement clôturées le samedi 10 septembre, par un concert de musique de la Renaissance, exécuté par l'ensemble Safford Cape, au grand salon de la maison Plantin. Ce fut un véritable régal pour les amateurs de musique. Monsieur L. Craeybeckx, bourgmestre de la ville d'Anvers, remercia M. Safford Cape et ses exécutants de leur magnifique interprétation, et il adressa une dernière parole d'hommage et d'appréciation aux participants des journées plantiniennes. Ce fut la digne fin d'un congrès extrêmement réussi... |
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