put alors rivaliser avec les centres mondiaux les plus importants tels que Venise et Augsbourg.
Il n'y eut pourtant pas encore a cette époque une véritable spécialisation chez les imprimeurs ni chez les éditeurs. Presque tous les typographes anversois imprimaient ces nouvelles concurremment avec leurs autres productions. Les faits et gestes de Charles Quint et les guerres contre les Turcs formaient les principaux sujets d'actualité, imprimés en flamand, en français et en latin. Il n'y avait encore aucune périodicité et chaque nouvelle - ou groupe de nouvelles apparentées - avait sa publication séparée. Outre les imprimeurs, les graveurs sur cuivre et surtout sur bois racontaient les nouvelles par l'image.
Au début de la seconde moitié du 16e siècle, il n'y eut que quelques changements secondaires: l'industrie des nouvelles passait aux imprimeurs de second rang. Quelques uns, comme Pierre Snoeys et la veuve de Christophe de Remunde, font déjà figure de véritables spécialistes. D'autre part, la superbe série des albums d'actualité - longtemps une des grandes spécialités d'Anvers - commença sa parution. Là, typographes et artistes graphiques travaillaient côte à côte.
Survint la révolte contre l'Espagne: de 1566 à 1576, les imprimeurs anversois de ‘nouvelles’, intimidés par la présence des tercios de Philippe II, ne bronchèrent pas. Mais lorsque, après la furie espagnole, la cité fut passée au camp des insurgés, on y vit également l'éclosion d'une littérature pamphlétaire inspirée par l'actualité politique et religieuse: l'élément ‘subjectif’ envahit le domaine de l'actualité, et reléguait à l'arrière-plan les ‘nouvelles’ proprement dites.
En 1585 Anvers tomba à nouveau sous le joug espagnol. Le règne des pamphlets incendiaires était clos; les ‘nouvelles’ ordinaires firent de nouveau leur apparition - mais on y vit rapidement percer un nouvel élément ‘subjectif’: les nouvellistes anversois, au service de l'Espagne et du catholicisme restauré, commençaient à attaquer la religion réformée et leurs frères d'armes des jours passés. Les figures dominantes de cette époque - des imprimeurs véritablement spécialisés dans la branche des ‘nouvelles’ -