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Résumés en langue française
Influences hollandaises sur l'art japonais a la fin du XVIIIe siècle
Durant la période de fermeture (1640-1853), les Hollandais, confinés à Deshima, sont les seuls représentants de la culture européenne au Japon. A partir de 1745, plusieurs savants, connus sous le nom de Rangakusha, se mettent à étudier le néerlandais et à traduire des livres traitant des sciences les plus diverses. Les représentations graphiques illustrant tous ces livres, quelques traités spéciaux de peinture et de gravure et les objets d'art importés par les Hollandais, ont initié les Japonais à l'art européen bien avant le début du 19e siècle.
Hiraga Gennai (1723-1779), après avoir étudié lui-même la peinture à l'huile, orienta d'autres artistes mieux doués que lui vers le ‘style hollandais’. C'est le cas de Odano Naotake (né vers 1748) et de Shatake Shōzan (1748-1785). C'est le cas aussi de Shiba Kōkan (1747-1818), qui, après avoir été l'élève de Harunobu et de Shoshiseki, apprend à graver sur cuivre et étudie la peinture européenne au moyen d'une traduction du ‘Groot Schilderboek’ de Gérard de Lairesse. Hokusai apprend de lui les règles de la perspective. D'autres encore, comme Maruyama Ōkyo, Ishikawa Tairō et Toyoharu, subissent très tôt l'influence hollandaise. C'est aussi durant la seconde moitié du 18e siècle qu'il faut placer l'origine des Nagasaki-e. Ces estampes, généralement anonymes, publiées par les maisons d'édition Hariya, Toshimaya et Bunkindo, trahissent une influence hollandaise tant par le matériel employé et le dessin que par les sujets représentés.
Dr J. Jennes, C.I.C.M.
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Les dessins botaniques du musée Plantin-Moretus
Tout le long de sa carrière Christophe Plantin, le célèbre imprimeur anversois, publia les oeuvres des illustres botanistes Rembert Dodonée (1517-1585), Charles de l'Escluse (1526-1609) et Matthieu de Lobel (1538-1616).
Après sa mort, ses successeurs - les Moretus à Anvers et les Van Ravelingen à Leyde - en firent des rééditions. Le dernier livre de botanique imprimé par l'architypographie fut le ‘Danske Urtebog’ du docteur danois Simon Paulli, édité en 1647.
Pour illustrer ces ouvrages Plantin fit faire des centaines de bois par les meilleurs graveurs de l'époque et acheta même ceux appartenant à ses collègues.
Vers le milieu du 17e siècle ses successeurs procédant à peu près de la même manière, portèrent le fonds plantinien de cette sorte de bois gravés au total impressionnant de 3180 pièces. En 1659 l'imprimeur Pierre van Waesberghe d'Amsterdam entama des pourparlers avec Balthasar Moretus II pour l'acquisition de cette remarquable collection. Heureusement le marché ne fut pas conclu et les bois gravés qui ornent les beaux herbiers plantiniens sont toujours conservés au Musée Plantin-Moretus.
Les plantes à reproduire furent d'abord dessinées sur le bois, soit sous les yeux du botaniste, soit d'après des dessins sur feuilles volantes quand celui-ci ne se trouva pas sur place. Quelquefois les dessins mis sur le bois ne satisfirent pas le savant et durent être repris. Le Musée Plantin-Moretus conserve quelques spécimens (nos numéros 1, 2, 3 et 4) de ces dessins refusés. Ils sont l'oeuvre de Pierre van der Borcht qui au temps de Plantin fut l'artiste spécialisé dans cette sorte de travail et, sauf le no 1, furent destinés à illustrer le ‘Kruydtboeck’ de M. de Lobel (1581), dans lequel on rencontre pour la première fois les bois définitifs.
Les dessins sur feuilles volantes se rattachent pour la plupart à l'oeuvre de Charles de l'Escluse. Ils ne sont pas de sa propre main mais ont été exécutés d'après ses indications ou lui furent envoyés par des correspondants étrangers. Le botaniste les a commentés de notes manuscrites intéressantes indiquant le titre
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de la plante, l'origine et la date de réception du dessin, la façon de le reproduire, etc.
De tous ces dessins, comprenant nos numéros 5, 6, 7, 8, et 9, la plus ancienne image de la pomme de terre (notre no 5) est assez bien connue, ayant été reproduite à plusieurs reprises. Les autres par contre sont décrits et reproduits ici pour la première fois et complètent ainsi les dessins botaniques du Professeur I.Q. van Regteren Altena, signalés par le Dr. H. Engel et les aquarelles de l'Université de Leyde signalés par le Dr. F.W.T. Hunger.
A remarquer encore dans la collection plantinienne le double dessin du ‘Ranunculus Moscatella’ (notre no 10) ayant servi à l'illustration du ‘Danske Urtebog’ de 1647. Cette feuille fut envoyée de Copenhague à Anvers par le docteur Paulli et annotée par lui. Elle fut gravée par Jean Christophe Jegher.
Quoique les autres dessins botaniques du Musée Plantin-Moretus soient de moindre importance et ne méritent qu'une mention à titre documentaire, ces dix numéros sont assez importants au point de vue scientifique et même esthétique pour s'y attarder quelques instants. Ils constituent un petit monde à part dans la riche collection de dessins anciens de la Maison Plantinienne dont nous établissons à présent un catalogue raisonné.
Frank van den WIJNGAERT.
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Bibliographie de Simon Verepaeus
Simon Vereept, dit Verepaeus, naquit à Dommelen dans le Brabant septentrional (Pays-Bas) et mourut à Bois-le-Duc, le 10 novembre 1598, âgé de 76 ans. Maître-ès-arts de l'Université de Louvain, en 1545, il devint peu après professeur à l'école du chapitre de Hilvarenbeek et y enseigna en même temps que le doyen du chapitre, Nicolas Buys (Busius), et d'autres professeurs qui restèrent ses amis. Avant 1566, Verepaeus était directeur des moniales du Mont Thabor à Malines, d'où il gagna Cologne lors des troubles religieux pour retourner bientôt dans les Pays-Bas et reprendre ses activités à Malines. Les seize dernières années
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de sa vie, il était attaché aux célèbres écoles latines de Boisle-Duc. Il commença la composition de ses nombreux écrits ascétiques, scolaires et pédagogiques dès les premières années qu'il passa dans l'enseignement; il ne déposa la plume que vers la fin de sa vie, après avoir écrit 24 ouvrages, dont sa Grammatica Despauteriana a connu le plus grand succès. Ce livre d'école a été réédité pendant trois siècles et a connu sa dernière édition en 1864. Ajoutons-y les nombreuses éditions de son petit livre de prières, Enchiridion. L'historien de la pédagogie remarquera surtout les Institutionum scholasticarum libri tres, ouvrage pédagogique et didactique complet pour l'enseignement du latin, paru en 1573 chez Plantin à Anvers.
Pour rédiger cet essai de bibliographie des ouvrages de Verepaeus nous avons pris comme point de départ le catalogue autographe de ses ouvrages, dressé par l'auteur lui-même vers la fin de sa vie, en 1593; nous y avons ajouté toutes les éditions que nous avons pu retrouver.
Dr M.A. NAUWELAERTS.
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Notes concernant le ‘Die VII getiden op die passie ons heeren’ (1505)
Le texte de l'opuscule mystique: ‘Die vij getiden op die Passie ons Heeren’ (Antwerpen, Thomas van der Noot, 1505, NK. 1003), dont la Société des Bibliophiles Anversois a publié en 1942 un facsimilé, se trouve également dans le post-incunable: ‘Dit is vander Vruchten des Lidens...’ (Antw. Willem Vorsterman, s.d. (env. 1518?), N.K. 4080. Outre le traité principal, ‘een seer merckelijcke devote oefeninghe...’ qui en occupe les pages de 1 à 129a, ce volume contient un autre exercice spirituel établi lui aussi suivant les heures canoniques et dont le texte très succint est reproduit ci-dessus. Suit alors, à partir du bas de la page 130a, jusqu'à la fin, sous le même titre que chez van der Noot: ‘Een salighe meditacie des lidens ons liefs heeren op die seven ghetijden’, avec quelques variantes peu importantes.
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En comparant les deux textes j'ai trouvé les différences suivantes:
1. | - Vorsterman maintient presque sans exceptions les pronoms personnel et possessif du et dijn que van der Noot a remplacés par gij et uw. Quelques exceptions confirment la règle. |
2. | - V. représente les nombres cardinaux par les chiffres: ‘iij, vij’. N. préfère ‘drie, ses’. Tous deux indiquent le nombre de branches de la couronne d'épines en chiffres: ‘lxxij’. |
3. | - L'en qui renforce la négation, (‘en mochte niet’) maintenu par V. est supprimé par N. |
4. | - ‘Sich’ chez V., pour ‘siet’ chez N. dénote des dialectes différents. |
5. | - L'orthographe oe et ue (boesheyt, gegruet) chez V, au lieu de oo et oe (boosheyt, gegroet) chez N. également. |
6. | - Les erreurs typographiques sont plus nombreuses chez V. Dans mon exemplaire la plupart ont été corrigées à l'époque sauf p. 10b l. 8 où ‘in die eere (au lieu de oneere) ende versmaetheit die hi om dinen wille geleden heeft’ est demeuré inchangé. |
7. | - Les variantes peuvent se ramener à trois espèces:
a) | L'emploi de mots synonymes ou équivalents. |
b) | Texte moins complet chez Vorsterman. |
c) | Texte plus complet et supérieur à vander Noot, chez Vorsterman. C'est le cas le plus fréquent.
(Voir ci-dessus le texte original). |
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Les deux textes proviennent de sources (manuscrites ou imprimées) différentes, mais qui eurent une origine commune. L'orthographe assez fantaisiste ne permet pas de localiser géographiquement les textes.
Sans doute les formes archaïques de Vorsterman sont plus rapprochées de la rédaction originale qui date du xve siècle.
Jan BORMS.
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Les fragments de l'Istory van Troyen
Le présent article donne un aperçu des fragments de l'Istory van Troyen, une traduction en vers moyen-néerlandais du Roman
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de Troie de Benoit de Sainte Maure, composée vers 1260 par Jacques van Maerlant, qui a inséré dans son oeuvre les épisodes déjà traduits par Segher Dengodgaf.
Nous ne possédons de l'Istory van Troyen qu'un seul manuscrit presque complet du commencement du xve siècle (manuscrit de Wissen). L'orthographe de Maerlant y a été fortement altérée par un copiste assez négligent, originaire de la région de Clèves. De là l'importance des fragments, pour la plupart plus anciens et dont le texte se rapproche en général davantage de l'original.
Des 15 fragments que nous connaissons, N. De Pauw et Edw. Gailliard en ont publiés 11 dans le tome 4 de leur édition de l'Istory van Troyen, Gand, 1889-1891; notamment les fragments: C.P. Serrure (Leyde, Bibliothèque de le Maatschappij der Nederlandsche Letterkunde ms. no 181), J. Feifalik (Brünn, Märisch-Ständisches Archiv, non retrouvé), L. D'Hulster (Leyde, Bibliothèque de la Maatschappij der Nederlandsche Letterkunde, ms. no 181), V. Gaillard (Gand, Bibliothèque de l'Université ms. no 27435), provenant d'un même manuscrit; les fragments E. Weemaes (Anvers, Bibliothèque du Collège Notre Dame), W.C. Ackersdijck (Utrecht, Bibliothèque de l'Université, ms. no 1330), J.W. Holtrop (La Haye, Bibliothèque Royale, ms. no 131 D 4), F. Vergauwen (Gand, Bibliothèque du Grand Séminaire) et S. Daems, (Gand, Bibliothèque de l'Académie flamande de langue et de littérature), tous de manuscrits différents, et les fragments Van Hulthem et J.H. Gallee, extraits de l'Istory Van Troyen, qui figurent parmi d'autres textes dans le manuscrit Van Hulthem (Bruxelles, Bibliothèque Royale, ms. no 15589-15623, fol. 118-) et dans un manuscrit de la Bibliothèque Royale à La Haye (ms. no 131 G 3, fol. 28-). La Bibliothèque Nationale possède également un fragment (ms. néerlandais, no 126), qui fut publié en 1916 par
G. Huet dans le tome 77 de la Bibliothèque de l'École des Chartes.
Restent encore trois autres fragments inédits, dont nous avons donné une description plus détaillée: le fragment W. De Vreese (Gand, Bibliothèque de l'Université, ms. no 691), publié dans cet article, et les fragments N. De Pauw (Gand, Bibliothèque de l'Université, ms. no 1594) et L. Willems (Gand, Bibliothèque
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de l'Académie flamande de langue et de littérature) non publiés jusqu'ici.
Il ressort de notre étude qu'il a existé au moins 11 manuscrits moyen-néerlandais de l'oeuvre de Maerlant: 3 grands manuscrits à 3 colonnes et 8 manuscrits à 2 colonnes, tous du xive siècle et donc antérieurs au manuscrit de Wissen, le seul qui nous a conservé presque en son entier l'Istory van Troyen.
A. Van ELSLANDER.
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Origine et évolution de la photographie documentaire au service de la bibliographie
Les premiers résultats pratiques de photographie à échelle très réduite, ont été obtenus en Angleterre et en France vers 1858-1859. Les microdépèches de Dagron durant le siège de Paris en 1870, constituent l'avant-garde de nos microprints actuels.
Le Congrès International de Liége 1905 a contribué largement à faire entrer dans les bibliothèques publiques le système de reproduction photographique des documents manuscrits et imprimés.
L'emploi de l'optique cinématographique et des films standard de 35 et 16 mm. de largeur a rendu possible la reproduction massive sous volume très restreint et à peu de frais, de toute sorte de documentation.
La guerre a contribué énormément à populariser l'emploi du microfilm, dont on a fait un usage presqu'exclusif pour l'expédition de la correspondance postale militaire et civile aux pays d'outre-mer.
L'étude, si délicate, des palimpsestes et des écrits censurés peut être facilitée de façon surprenante par l'emploi de la photographie aux rayons infra-rouges.
E. Frison.
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