De Gulden Passer. Jaargang 16-17
(1938-1939)– [tijdschrift] Gulden Passer, De– Gedeeltelijk auteursrechtelijk beschermd
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Encore une reliure attribuee a Plantin.En mai 1935 se dispersait à Munich un choix de livres provenant de la bibliothèque des princes de Öttingen-Wallerstein; le lot 391 de cette collection était décrit comme suit:
KARL V. - Avila y Zuñiga (L. de) Comentario de la Guerra de Alemaña, hecha de Carlo V. de 1546-48. Anvers. J. Steelsius, 1550, 8o. 90 num. u. 6 unn. Bll. mit 3 Holzschnitt-Tafeln. 2 Ansichten im Text. u. Blattgr. Span. Wappen. Lila Wildldr. d. Zt. m. Goldornam. u. Name Lucas Bloed (Sic) in Golddruck. (Leicht Beschabt).
Ce n'est pas une description aussi laconique qui pouvait tenter un amateur de reliures, mais pour ajouter une impression espagnole d'Anvers à ma collection je n'hésitai pas à passer un ordre d'achat. Ce n'est qu'après être entré en possession de mon acquisition que j'ai pu me rendre compte de l'intérêt de cette reliure qui portait sur le premier plat le nom de som premier possesseur ‘Lucas Plöed’ (et non Bloed comme l'annonçait le catalogue). Le Baron RudbeckGa naar voetnoot1) a décrit une reliure de Plantin exécutée sur ‘Flores de L. Anneo Seneca, traduzidos de Latin en Romance Castellano por Juan Martin Cordero. Anvers, Cristoforo Plantino, 1555’ portant le même nom. De la comparaison de ces deux reliures il ressort que les mêmes fers avaient servi à frapper l'ex-libris de cet hispanisant. Ce rapprochement pourrait suffire à attribuer cette reliure à Plantin, mais ma conclusion va rencontrer celle de M. Prosper VerheydenGa naar voetnoot2): Le centre des plats est orné de l'aigle bicéphale surmontée de la couronne impériale. Ce même motif, exécuté avec le même fer, se retrouve sur le second plat de la reliure destinée à Philippe II, sur l'édition latine du même ouvrage de Avila et dont | |
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Reliure de Plantinpour Lucas Plöed. 1550.
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Reliure de Plantin pour le prince héritier, le futur Philippe II. 1550.
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on trouve une reproduction en couleurs três bien rendue dans le catalogue de la librairie GumuchianGa naar voetnoot1). Partant du ‘Seneca’ mon exemplaire du ‘Avila’ exécuté pour Lucas Plöed, servait de chaînon pour attribuer la reliure du ‘Avila’ de Philippe II, au même artisan, et c'est ainsi que j'en étais arrivé en même temps que M. Verheyden, mais par une autre voie, à attribuer cette reliure à Plantin. Il est curieux de constater que cet insigne impérial se trouve sur deux exemplaires de l'Histoire des Guerres de l'Empereur, et ne se retrouve pas sur l'exemplaire qui était destiné à l'Empereur luimême, comme le montre la reproduction annexée à l'article déjà cité de M. Verheyden. Cette reliure et celles signalées par M. Verheyden sont particulièrement précieuses parce qu'elles sont certainement antérieures à 1555, année pendant laquelle Plantin se vit obligé d'abandonner l'art de la reliure par suite d'une blessureGa naar voetnoot2). Elles se rattachent à l'époque où Plantin travaillait encore lui-même avec la plénitude de ses moyens comme maître relieur et doreur. On peut supposer qu'après 1555 les reliures sorties de son atelier, bien qu'exécutées sous sa direction, ne soient plus son oeuvre personnelle. La présente reliure d'un format agréable (100 mm. × 147 mm.) est une des plus sobres de celles attribuées au maître à cette époque: exécutée en veau lilas-rose, la décoration se réduit à un double encadrement composé d'un triple filet à froid, aux angles quatre fleurons dorés, au centre de chaque plat l'aigle à deux tètes surmontée de la couronne de l'Empire; sur le premier plat le nom ‘Lucas Plöed’. Le dos à cinq nerfs est orné de petits fleurons dorés. Le coloris anciennement lilas des tranches est passé. L'épiderme est frotté à plus d'un endroit mais par contre la reliure est exempte de toute réparation. Après les deux reliures plantiniennes signalées par M. Verheyden, la découverte de celle exécutée pour Lucas Plöed porte à six le nombre des exemplaires dont l'attribution à Plantin peut être considérée comme certaine. Lucas Plöed, le bibliophile, client de Christophe Plantin, est de | |
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famille allemande, vraisemblablement de NurembergGa naar voetnoot1). Ce nom s'écrit indifférentem PLOED, Ploed, Ploedt, Plöed & Plöedt, cette dernière forme étant la plus employée. Dans un manuscrit daté de 1526, je trouve un portrait en pieds, représentant Lucas Plöed, homme d'âge déjà mur, les tempes grisonnantes, le front dégarni, portant moustache et barbiche. Il est vêtu à la manière des seigneurs de l'époque, col à fraises, pourpoint de velours bordé de fourrure; il tient à la main une toque et s'appuie sur ses armoiries. Son père se nommait Christophe, (fils de Hanns et de Brigitte Fuxart) et sa mère Katerine Tucher (fille de Berholt, et de Christine Schitmer). Il est le deuxième de quatorze enfants, dont deux, restés célibataires, ont suivi la carrière des armes. Les familles alliées aux Plöed, les Locham, Tucher et Mendel sont d'origine de Nuremberg. Une de ses soeurs avait épousé un ancien bourgmestre de cette ville, membre du Petît Conseil, et une autre un administrateur du comte Palatin à Hilpoltstein, petite ville au sud de Nuremberg. Les armoiries des Plöed sont d'Azur au Lion (ou Léopard) d'or, armé et lampassé de gueules, la tête de face, enrubanné et noué d'argent au monogramme I.H.M.G. marchant les deux pattes de derrière sur tertre de gueules à trois copauxGa naar voetnoot2). J. Peeters-Fontainas. |
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