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[Nummer 2-3]
Un traité anversois sur la Suette Anglaise.
Dans une étude parue récemment, je m'étais attaché à l'examen des livres de pestilence imprimés à AnversGa naar voetnoot1).
Mon attention avait été particulièrement retenue par un opuscule anonyme sorti en 1529 des presses d'Adrien van Bergen, conservé à la Bibliothèque universitaire de Gand et consigné dans la Bibliographie Nationale de Ferd. Vanderhaegen sous le No R. 96. Je m'étais adressé à M. Paul Bergmans, l'érudit conservateur de ce dépôt, qui a mis gracieusement cet exemplaire unique à ma disposition en m'autorisant de le reproduire en vue d'une republication. Qu'il veuille trouver ici l'expression de ma gratitude.
Le livret en question appartient à la série des nombreux traités populaires qui virent le jour à l'occasion de la mystérieuse épidémie de suette qui ravagea l'Europe en 1529.
L'histoire de cette infection, désignée sous le nom de suette anglaise à cause de sa première apparition, en 1486, dans les territoires d'Outre-Manche, a été faite notamment par Chr.G. Grüner. Son oeuvre, après sa mort, a été publiée, en 1847, par les soins de Haeser, qui y apporta quelques modificationsGa naar voetnoot2).
C'est dans l'ouvrage de Grüner-Haeser que Broeckx, en 1849, a trouvé (?) toutes les données bibliographiques pour sa communication sur Vanden KasteeleGa naar voetnoot3). Il l'a fait avec une certaine malignité, en les interpolant suivant sa fantaisie. Il n'a cependant garde de passer l'ouvrage de Grüner-Haeser sous silence, mais il n'en fait qu'un numéro, comme les autres, dans sa bibliographie. Au cours de son étude il signale que Grüner-Haeser n'aurait pas connu l'édi- | |
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tion princeps de la lettre de Castricus, parue à Anvers, chez Jean Grapheus, ce qui est une erreur. Il en profite pour rééditer cette lettre, en l'accompagnant de quelques renseignements bibliographiques incomplets. Malgré que quatre-vingts ans aient glissé sur ce
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‘démarquage’, je ne puis m'empêcher de le signaler. A César...
Wickersheimer a complété la liste des travaux signalés dans le
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recueil de Grüner-Haeser, en nous donnant la publication d'une version française d'un des traités mentionnés par les auteurs allemands Ga naar voetnoot1). Il en profite pour résumer clairement l'historique, l'évolution,
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le traitement, etc. de cette étrange affection qui fit rage, notamment à Anvers, en septembre 1529.
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Longtemps le souvenir de ce fléau fut conservé dans notre bonne ville par une procession solennelle, tenue d'abord en dehors de la cathédrale, ultérieurement à l'intérieur de celle-ci. L'usage cependant était lentement tombé en désuétude. Depuis un certain nombre
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d'années, sous le décanat de Mgr Sacré, m'assure-t-on, la procession propitiatoire à l'intérieur de la cathédrale a été reprise. La cérémonie a lieu le quatrième dimanche de septembre, après la
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grand'messe, célébrée en l'honneur du Bienheureux Louis Flores.
Jusqu'en 1893, d'après De Beer, il subsista une confrérie de la suette, ‘Genootschap der Zweetende Ziekte’ Ga naar voetnoot1). Elle était installée
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en l'église paroissiale de St-André, et y mourut de consomption. Un autre souvenir actuellement existant consiste en une statue de
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N.D. de la Suette, datant de 1708, qui se trouve dans le populeux quartier de St-André, au coin des rues Happaert et des Bogaerds.
Cette digression m'a écarté de mon sujet, qui n'est nullement de refaire l'historique de la suette à Anvers; les auteurs locaux en ont suffisamment parlé pour m'en dispenserGa naar voetnoot1).
La plaquette anonyme imprimée par Van Bergen, que je désignerai au cours de cette étude sous le nom de traité anversois, comprend quatre feuillets ou huit pages non chiffrés, petit in-8o, en caractères gothiques. J'en ai fait tirer un cliché fidèle: les caractères peu lisibles ou écrasés que l'on trouve dans cette reproduction sont aussi peu nets dans l'original.
L'imprimé comprend d'abord la page du frontispice, mentionnant le sommaire, en 24 lignes d'inégale longueur. Viennent ensuite les trois ‘régimes’ d'importance différente. Le premier de ceux-ci est
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le plus considérable. Il fait l'objet principal de cette étude. Il occupe les pages 2 à 6 et prend 120 lignes d'impression. Le ‘Remedie int generael’ qui lui fait suite, tient en 53 lignes et le ‘préservatif’ qui clôture l'opuscule, à la 8e page, est condensé en 13 lignes inégales.
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Le titre du premier régime apprend que celui-ci n'est que la traduction d'une copie imprimée en Allemagne du Nord ‘in Oostlant ghedruct’.
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Je me suis mis à la recherche de cette ‘copie’ et mes investigations ont abouti, comme on pourra s'en convaincre d'après la transcription, tout d'abord à un traité allemand, consigné dans les Scriptores de Sudore anglico superstites de Grüner-Haeser.
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Le régime en question porte le titre: Ein Regiment der ihenen, / so durch Gottes vorhengung, / in die / newe Schwitzende seuche / plotzlich fallen /. Il se trouve dans le dit recueil entre les pages 229
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et 236. Haeser note qu'il n'existait pas dans les papiers délaissés par Grüner; il était cependant connu de Hecker, qui avait aussi étudié la suette. Celui-ci l'avait transcrit à l'intention de Haeser. Ce dernier ne signale toutefois pas sous quelle forme le document avait été conservé, ni où et quand éventuellement il avait été imprimé. Cependant dans l'Additio odder ein zusatz, qui fait suite à la partie principale de la consultation, il est relaté que le ‘regiment’ avait été envoyé à Wittemberg de Hambourg. On peut donc supposer qu'il avait été imprimé à Wittemberg, et c'est probablement à cause de cela que Haeser l'avait catalogué sous le nom de Regimen Vitebergicum. Dans la copie moderne il tient 242 lignes dont la partie principale, soit 104 lignes, est reprise dans le traité anversois. Les 16 premières lignes liminaires du Regimen Vitebergicum ne se rencontrent pas dans la version anversoise. L'auteur y rappelle la clémence divine, en se basant sur les paroles du prophète Habacuc. Il donne un aperçu sur ce fléau nouveau ‘qui est parvenu d'Angleterre en passant par Magdebourg. L'affection y a régné près de 40 ans. Elle est si terrible qu'en 24 heures les personnes atteintes passent de vie à trépas. Le présent régime n'a pas sauvé uniquement des personnes isolées, mais des villes entières, et ceci est une preuve évidente de la clémence de Dieu, en sa colère’.
Suivent maintenant les conseils, comme on les retrouve dans le traité anversois; dans celui-ci seules les 12 dernières lignes sont omises. L'auteur y insiste derechef sur la bonté divine et sur le réconfort que les malades trouveront dans les paroles de l'Evangile et les Psaumes de David.
Pour ce qui est enseigné dans ces préceptes, le lecteur n'a qu'à se rapporter aux textes; il n'entre pas dans mes idées de les discuter au point de vue doctrinal.
A ce régime, le compilateur a joint trois morceaux de son cru, qui ne sont qu'une répétition assez désordonnée de l'argument principal. La première ajoute comprend 31 lignes: Additio odder ein zusatz. Le seul intérêt de cette adjonction réside en ce fait qu'elle permet d'identifier en quelque sorte le régime principal. Il y est dit que celui-ci avait été adressé à Wittemberg par un bourgmestre de Hambourg, le samedi avant la St-Laurent 1529 (7 août). Le magistrat avait succombé au fléau. Un de ses concitoyens confirme l'efficacité des conseils, qu'il résume en quelques mots. Sept person- | |
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nes de sa maison avaient été frappées par le mal. L'application stricte de la cure les a toutes sauvées.
L'autre annexe, Andere stucke odder zusatz, reproduit en 39 lignes les moyens déjà préconisés. Enfin le traité se termine par
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l'indication d'un Preservativum widder die Schwitzende seuche: une mixture de sucre, de vin, de vinaigre, de roses sauvages et d'absinthe, comparable à celle qui est préconisée dans le traité anversois. Le compilateur allemand confie en outre qu'il est profitable
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de flairer fréquemment la noix de muscade et qu'avec le secours de Dieu on sera toujours préservé.
Un second terme de comparaison entre les traités anversois et wittembergeois m'est fourni par un petit régime latin inséré dans le 3 e tome de l'Histoire de la Médecine de Haeser Ga naar voetnoot1) (pp. 341 à 344). Il avait été découvert et publié par le D r Davidson, et comportait trois feuillets in-4 o, sans indication du lieu d'impression. Sa reproduction dans l'ouvrage de Haeser comporte 145 lignes. Son auteur,
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un certain Bartholomeus Zehner, apprend dans l'épitre liminaire, que le travail était une traduction ‘ex vernacula lingua latinitati donatum’. Il le dédie à deux prêtres de Würtzbourg et de Mellerstadt, deux villes de Basse-Franconie, ce qui fait supposer à Haeser que le traité avait été imprimé à Würtzbourg. L'ouvrage vit le jour aux nones de septembre 1529, le 5 août, soit au moment où l'épi- | |
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démie se propageait en Allemagne du Nord et envahissait la partie du Sud.
Je m'étonne de ce que Haeser n'ait pas recensé ce régime avec le R. Vitebergicum; il aurait trouvé sans peine que la partie essentielle de ce dernier se rencontre dans le traité publié par Davidson.
Examinons à présent cette version latine.
Les 61 premières lignes forment une préface, les faits relatés cidessus y sont insérés. Même la partie comprise entre les lignes 22 et 61 se retrouve en résumé dans le R. Vitebergicum. Notamment les citations empruntées au Deut. 26 et Levit. 26, tout comme l'allusion à la parabole du fils prodigue extraite de Luc 15. Tout ce qui suit, à peu de chose près, est copié du traité allemand, entre autres les dix dernières lignes qui n'ont pas été reprises dans la version anversoise.
En ce qui concerne à présent les postfaces, additio odder ein zusatz, ainsi que le preservativum du R. Vitebergicum, Bartholomeus Zehner les a laissés de côté, tout comme le traducteur anversois, celui-ci par contre a allongé ses conseils de deux morceaux de son cru.
On arrive en fin de compte à trouver aux trois régimes une partie primordiale à inspiration unique. Comme je l'ai déjà dit, le R. Vitebergicum provenait de Hambourg, en ce qui concerne cette partie.
Les régimes anversois, wittembergeois et latin auraient ainsi une source commune, quelque Regimen Hamburgense, disparu dans la tourmente, comme ce fut le sort d'une bonne quantité de ces petits traités volants, faits d'une couple de feuillets de méchant papier et d'une valeur vénale des plus minimes. D'autant plus que les gens, chez qui une maladie contagieuse se déclarait, s'empressaient après sa terminaison de brûler tous les objets de peu de valeur qui se trouvaient dans les maisons infectées. Ceci a contribué beaucoup à faire de ces petits traités populaires anciens encore existants, d'insignes raretés bibliographiques.
Je fais suivre à présent les extraits de trois traités en question. Afin d'en faciliter la comparaison j'ai divisé et numeroté les phrases.
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(1) | Jderman ruffe an Göttliche gnade und barmhertzigkeit, und sey inn dieser frembden Schwitzenden seuche gewarnet. |
(2) | Zum Ersten, weil diese seuche gleich wie alle andern plagen, umb ungehorsam und vorachtung der gebott und des heiligen worts Gottes, uns on zweiffel wird zugeschickt, wie geschrieben stehet Deutero, 28. Leuiti, 26. Welches wort er auch sonderlich inn dieser zeit gnediglich und reichlich uns widder offentbart, So wil für allen dingen von hohen nöten sein, das wir uns keren zu Gottes gehorsam weil uns die gnad durchs Euangelion unsers lieben Herrn Jhesu Christi wird angebotten, und das wir, wie der verlorne sone, Luce, 15. beschrieben, gnad und barmhertzigkeit, das ist, vorgebung der sunden und ewige seligkeit erlangen, durch unsern einigen mittler Jhesum Christum unsern Herrn, Amen. |
(3) | Nechst solcher zuuersicht auff Gottes barmhertzigkeit inn Christo, mus der krancke und die bey ihm sind, des eusserlichen Regiments acht haben, wie nach geschrieben. |
(4) | Von der seuche und hülfflichem Regimente inn der seuche. |
(5) | Etliche werden betrübt, und es kompt sie an mit einer kelde odder mit einem grawen odder mit beben. |
(6) | Die andern kompt es an mit einer hitze, mit schweiss odder mit angst, welche auch wenig beben. |
(7) | Etliche kompt es an im schlaffe, also das man im auffwachen beginnet zu schwitzen. |
(8) | Etlichen, doch selden, widderferet solchs aus uberschwenglicher arbeit, auch wol aus vielem hitzigen getrencken. |
(9) | Jderman der solchs, wie gesagt, an sich mercket, so er im bette ligt, sol im bette bleiben, Denn wenn es schön eine andere seuche were, die ihn also ankeme, kunde ihm doch das bette lager nicht schaden. |
(10) | Die auff der strassen odder anders wo die seuche ankompt, sollen zum bette eilen, und sich nicht ausziehen, sondern sich einlegen mit den kleidern, auff raume und grosse bette die si auffs nechst uberkommen können, doch also, das sie dem leibe raum geben durch aufflösen der riemen odder schnüre. Und so man sich furchtet fur schwermen odder des heubts kranckheit, das der krancke nicht kundte stille inn dem bette sein, odder sonst wenn der krancke nicht viel raumes odder grosse betten hat, so mus man die bett tucher und bette zusammen nehen,
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| das die lufft nicht hinein kan, und er deste mehr raum habe, auff das er, wens von nöten ist, an anblasen des windes und lufft, sich müge umb wenden. |
(11) | Darumb neme auch iderman sein gewönlich bette, und lege es auff solche stette unten odder oben im hause, da kein wind odder lufft müge zu ihm komen, also das man von beiden seiten, auch unten und oben, wehren konne, das inn XXIIII stunden keine lufft seine gliedmasse erkelde. |
(12) | Item man mus den krancken nicht decken mit feder betten odder peltz decken, auch nicht zu heiss odder zu kalt, sondern mit gewandsdecken mittelmessig warm, Und man mag die decke wol beschweren an den seiten des bettes, das keine lufft eindringe, so der krancke seine beine odder fusse reget, odder sich von der einen seite zur andern keren wil. |
(13) | Keinen wind odder lufft mus man dem krancken an seine glidmassen lassen weben, darumb sol nichts blos sein, an alleine das angesichte, das man ihm dar von mit warmen tuchern muge, so viel man wil, abewischen den schweis. Auch mag man der halskelen bis an den gorgelknopff lufft geben, Aber da die strasse in die brust geht, die grube odder gelencke des brustknochens, mus stedes warm gehalten werden, das nazu, gleich wie unter die arme und andere glied massen, keine lufft komme. |
(14) | Auch sol dem krancken in XXIIII stunden, zu schlaffen nicht gestattet werden. So er schlefft, so steiget die hitze zum heubte und wird zwifeltige fahr. |
(15) | Auch mus er nicht kalt getrencke odder starcken tranck trincken, sondern mittel bier odder guten kauent, warm gemacht, aus einer rörkannen bey zwen leffel, ihe weniger ihe besser, nach eines iglichen gewonheit, Hie mag man gebrauchen Conserua Rorsarum, Zuckerkandi odder dinge die das hertze mügen. |
(16) | Sonst sehe iderman wol zu, das er von keinem unerfarnen und unuerstendigem Ertzney nehme, Denn die meisten werden errett an Ertzney. |
(17) | Gemeinlich schwitzen die krancken XII stunden, dar nach leiden sie. VII odder VIII stunde grosse hitze, Denn mussen sie allermeist und auffs aller vleissigest verwaret werden fur dem winde und kelde, auch fur dem schlaffe. |
(18) | So es von nöten ist, mag man den krancken riechen lassen an
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| ein tuch mit lauendulen wasser odder Rosen wasser und wein essig genetzet. Man mag auch, so es die nöt fordert, den krancken mit rosen wasser fur der nase auch fur dem heubte kulen, doch mit einem tuche das nicht sere nass sey. |
(19) | Und wie wol, nach gemeinen lauffe dieser kranckheit, vielen leuten durch Gottes barmhertzigkeit. mit diesem Regimente, aus der not geholffen, und ungezweiffelte zuuorsicht zu Gott unserm erretter ist, das menigem der auff Gott vortrawet auch durch gleiche wege muge geholffen werden, So ist doch dis ein trewer rad, das der krancke nach der zeit der fahr, das ist, nach den 24. stunden, sich zum wenigsten zween odder drey tage der wandelbaren lufft enthalte, und seinen gantzen leib warm kleide, und vom leibe des schweiss mit warmen tuchern abewische. |
(20) | Aber wenn man zum ersten den krancke, nach den XXIIII stunden wil vom bette auffnehmen, mus man vleissig auffsehen haben das man ihm warme tucher behende unter die decke thu, da mit er ersten den schweiss vom leibe wische, Dar nach sol man ihm auch geben ein hembd warm gemacht, anzuziehen unter der decke, und da mit auffheben und thue ihm seine kleider an oder umb, und brengen ihn fur einen schorstein odder zu einen feur herte, fur ein feur das nicht zu gros sey, und geben ihm ein wenig zu essen, so er wil, doch nicht kalt, alleine zu erquicken, Denn sol wan sein bette umbkeren, und breiten mit weissen gewermeten tuchern, das man ihn, nach einer kleinen zeit widder darein lege, und lasse ihn ein wenig ruhen. |
(21) | Frawen die geboren haben, sollen sich etliche tage, nach der fahr der kranckheit, also regieren, gleich wie sie gewonet sind inn den sechs wochen, so lange das sie die gantze macht widder fülen. |
(22) | Jderman verschone seine krancken fur kaltem getrencke, so lange bis sie widder gantze macht fülen, sondern lasse den krancken, die weile die kranckheit furhanden ist, nichts kaltes eingeben. |
(23) | Doch sollen alle menschen mit getrewer Zuuersicht, stedes Gottes barmhertzigkeit widder seine gerichte bitten, er wird nimmer die so im rechten glauben bitten trostlos lassen. |
(24) | Darumb halte man den krancken vleissig fur, die wort der
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| Göttlichen verheissunge durch Christum unsern Herrn aus dem heiligen Euangelion, auch etwas aus den Psalmen Dauids, sie da mit zu stercken und zu trösten, das sie tag und nacht sich auff Gottes milte barmherzigkeit durch Christum verlassen, wie denn, zu solchem troste in den letzten nöten, gute tröstliche buchlein, durch frome gelerte leute, beschrieben sind. |
(25) | Nach solchem vleis an leib und seele gewendet, kan man tröstlich die krancken Gott befehlen. |
(26) | Iderman dancke Gott fur seine gnade uns inn Christo beweiset. Amen. |
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(1) | Een yeghelic si, na aenroepinge Godlijcker ghenade ende barmherticheyt in deser nyeuwer Swetender siecten gewaerscouwet. |
(2) | Ten eersten, also dese siecte, ghelijc alle ander plaghe van Gode ons toegevoecht werden, om ongehoorsaemheyt ende verachtinge zijnder geboden ende heyligen woorts Deutero, XXVIII. Levi, XXVI. Daeromme wil eerst van noode zijn, hem tot Gods gehoorsaemheyt ende onderdanicheyt zijnder geboden met rechter herteliker begheerte zijnder ghenade ende barmherticheyt te keeren, ende gelijc die verloren Sone by sinen vader Luce int. XV. ghenade ende barmherticheyt, van Gode met vergevinghe van onsen sonden, doer onsen eenigen middelaer Christum te vercrijgen. |
(3) | Naest-sulcker Christeliker schickelicheyt, vertroostinge ende gantsen toeverlaet, op gods barmherticheyt, moet die crancke ende andere die daer by zijn, des wtwendighen regiments gaey slaen, also hier nabescreven is. |
(4) | Beghin vander siecte. |
(5) | Somige werden bedroeft met eender couder vlaghe, oft met grisinge oft met bevinge. |
(6) | Die andere met eender heeter vlaghe, met sweete oft met angste, die oec een weynich beven. |
(7) | Somige inden slape, ende als si ontwaken beginnen si te sweten. |
(8) | Somige, hoe wel selden, wt swaren arbeyde, oeck wel wt velen heeten drancke. |
(9) | Dat een yegelic die sulcken aencoemst aen hem gevoelt, die
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| te bedde leyt, sal te bedde bliven, want al waert al een ander siecte, die hem so aen quame, so en conde hem doch dat bedde niet hinderen. |
(10) | Die op der straten, oft anders also besiect werden, sullen hem ter stont te bedde maken, ende en ontcleeden hem niet, mer gaen leggen met die cleederen mer si sullen den lichaem ruymte geven doer ontriemen oft ontsetten, op ruyme ende grote bedden als men se crigen can, ende oft men besorchde voor raserije oft crancheyt des hoofts, oft die niet veel ghemacs en heeft, die mach men naeyen tusschen dye laken ende deken beneden aen dat bedde, opdat die crancke inder noot sonder bewaeyinge des wints ende der lucht, hem can omme keeren oft wenden. |
(11) | Anders neme eenyegelic zijn gewoonlike bedde ende legget op de vloer oft boven daer hy wt die winde liggen can, also dat men van beyde syden, oec beneden ende boven hem wachten can, dat binnen. XXIIII uren die lucht sinen leeden niet vercouwen en can oft mach. |
(12) | Item men moet die crancken wachten, dat die niet onder veder deken, ofte pels deken daer het oec niet te heet noch te cout, mer onder wollen dekens, middelmatich warm leggen, die deeken moet men wel decken aen die syden dat daer gheen lucht in en dringe, als die crancke die beenen ofte voeten roert oft hem vander eender sijden totter anderen keeren wil. |
(13) | De crancken moeten oeck gheenderley leeden bloot geven, noch den wint daer aen laten waeyen, wtgenomen dat aensichte, daer men met warmen doecken dat sweet wel mach af wisschen Oec mach men der keelen boven tot aen den gorgelknop lucht geven, mer daer de strote inder borst gaet die kuyle ofte borstknoop des borstbeens, moet stadelick warm gehouden zijn, als dat onder den armen ende anderen leeden gheen wint by en come. |
(14) | Die crancke en sal men oec in. XXIIII. uren nyet laten slapen, anders climt die hitte ten hoofde, ende is dubbelde sorge oft vare. |
(15) | Oec so en moet nyemant cout drincken noch starcken dranck, mer middel oft tafelbier, ende dat lau gemaect wt eender pijpkannen, mer so weyniger soe beter na eens yegelics goetduncken, hier by machmen oeck gebruycken Conserve rosarum
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| Suyckerkandi, ende ander dinghen die dat herte stercken mogen. |
(16) | Anders sie eenyegelick voor hem dat hi niet van eenen onversochten ende onverstandighen meester medecijne en neme. |
(17) | Gemeenlick sweeten die crancken XII. uren, daer na lijden vele seven ofte acht uren grote hitte, ende moeten dan op dat alder scerpste gewacht zijn voor den winde ende coude, oeck van den slape. |
(18) | In der noot mach men den crancken laten riecken aen eenen doecke, die in lavendere oft rosen water ende wijnazijn genetlet is, ende men mach den crancken inder noot achter den ooren ende aen dat voorhooft met roose water vercoelen. |
(19) | Oft God die Heere den crancken weder op helpt, so sal die crancke twee oft drie daghen hem wachten voor die wandelbaer locht ende sinen geheelen lichame warme cleeden, ende met warmen doecken het sweet af drooghen. |
(20) | Item inden opnemen nae. XXIIII. uren moet men toesien, ende gheven den crancken onder dat decksele eenen warmen doeck, daer hi dat sweet mede afdrooghen mach, daer na salmen hem zijn hemde warm maken ende salt warm onder dat decksel aentrecken ende daer mede opstaen, ende zijn cleederen aen doen, ende dan gaen sitten voor een vier dat niet seer en barnt, ende brenghen hem dan een luttel tetens, also vele als die crancke wille ofte lust heeft te eten. Men en sal hem niet couts gheven teten ofte te drincken, daer hi hem mede soude verversschen, mer al dat hi besigen sal dat moet warm ghemaect zijn, ende dan dat bedde omghewendt ende met versche lakenen ghedect die ghewarmt zijn, ende legghen dan die crancke daer een luttel op, opdat hi een luttel ruste ende slape. |
(21) | Item craemvrouwen sullen hen houden als si plegen te doen in den kinderbedde. |
(22) | Item elck wachte hem van couden drancke ofte yet couts te besegen in eeniger manieren, soe lange ende totter tijt toe dat hi hem weder ghesont sterck ende vroem kent te zijne, ende en laet den crancken gheenderley eten oft drincken nemen inder cranckheyt dat cout is ofte koelinge gheeft. |
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(3) | Mente ita confirmata, quia omnis cura sui subreiecta sit in Deum, observemus nihilominus nos ipsos regimine subsequenti. |
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(5) | Sciendum est ergo, variam esse invasionem huius morbi. Quidam enim primo corripiuntur turbatione aliqua, quidam trepidatione et commotione, quidam vero frigida concussione quatiuntur. |
(6) | Alii autem calida turbatione cum sudore et angustiis, qui et ipsi tremore commoventur. |
(7) | Alii occupantur ab hoc morbo in somno, ut sudare postea evigilantes incipiant. |
(8) | Alii quoque, rarius autem istud, nimio labore fatigati. et alii calidioribus poculis gravati contrahunt istum sibi morbum. |
(9) | Utcunque sit initium morbi, remedium eius idem est. Qui tenetur illo, si decumbit in lecto, ne surgat, sed contineat se in eo, foveaturque quam calidissime quod fieri possit. Innoxium tamen esset si statim ex uno lecto in alterum transiret ab initio, non postea, ne ullus eum apprehendat aër, qui praesentissimum ex hoc morbo infirmis parit exitium. |
(10) | Qui ex via, stans et gradiens, hoc malo invaderetur (sic), quantum possunt ad lectum properare debent, nec vestes exuant, sed ita simul cum vestibus decumbant, solvere tamen possunt vestes propter respirationem. Lectus vero sit amplus et spaciosus, propter timorem furoris, qui accidere solet ex vehementia doloris. |
(11) | Si vero haberi non potest, in solo sternatur, ut commodius retineantur aegroti furere incipientes, et conserventur, ne aliquid aëris illos contingat. Contineantur ergo 24 horis in lectis cooperti stragulis, summa cura semper habita, ne afflentur aëre. |
(12) | Moderato tamen calore, ne vel ille aut frigus redundent; temperatus enim plurimum proderit. A lateribus tamen stragula onerari potest, ne quicquam aëris ad aegrotum irrumpat, quando forte moveret se de latere in latus. |
(13) | Nullum ergo membrum in viginti quatuor horis nudetur, unicum caput appareat, totum reliquum corpus diligentissime a vento preservetur. Sudor autem a facie bene potest abstergi aegrotantis, calefactis modo id fiat sudariis. Praeterea si angustiaretur nimium aegrotus propter spiritum, posset aliquantulum laxari circa gutturem stragula: conserventur saltem perpetuo calore scapulae, inferioraque membra ne aliquo frigore corripiantur. |
(14) | Insuper diligentia sit, ne aegrotum dormire permittant, qui
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| curam eius susceperunt praescripto temporis spatio. Nam ex somno fervor ille colligeret se in caput, et duplex periculum pareret. |
(15) | Potus quoque porrigatur hoc morbo male habenti, qui neque frigidior nec sit calidior, sed temperatus. Cerevisia scilicet levior, vel eiusmodi. Bibat autem ex vase angusti oris, ne sibi ipsi damnum det avidius ingurgitando, melius tamen esset abstinere prorsus a potu. Quando autem fieri hoc non potest, parcius quoad potest bibat. Ad haec uti possunt ad confortandum conservativis rosarum, saccaro candido, et aliis pectus confortantibus. |
(16) | Caveat autem quisque, ne se temere indoctis et quibuslibet medicis credat. Quia maior pars sine ulla medicinarum cura convalescit. |
(17) | Sudor plerumque durat infirmis illis per duodecim horas, postea ex ingenti aestu maximum cruciatum sentiunt, tum autem diligentius conservandi sunt ab omni afflatu aëris, item a somno arcendi. |
(18) | In hac angustia refici possunt odoramentis suavibus, ut naribus eorum adhibeatur panniculus in aquam lavendularum vel rosarum tinctus. Poterunt et innoxie aquis illis circa tempora, et frontem refrigerari, panniculo tamen non nimium madido, sed bene expresso. |
(19) | Quamvis plerumque hoc regimine, mediante gratia Dei, subventum sit multis. Cuius auxilio si certo confidimus et aliis subveniri potest, tamen post horas viginti quatuor expletas nondum cesset diligentia, sed tunc sollicite attendant et provideant, ut aegro porrigantur sub stragulas calefacti panniculi, quibus abstergat sudorem. |
(20) | Deinde quoque interulam similiter calefactam, quam et ipsam sub stragulis induere debet. Tum demum levetur ex lecto et quam mox circumdetur vestibus suis, ponaturque ad ignem camini, qui non sit ultra mensuram extructus. Exindeque cibus ei praebeatur modicus si postulat, non autem qui frigidus sit. Et hoc cito reficiat se modicum. Lectus vero vertatur, et cooperiatur novis et tepidis linteaminibus, nec multo post reponatur in eum infirmus, quietique parum indulgere permittatur.
Porro, cum jam post viginti quatuor horas periculum cesset, consultum tamen nihilominus est aegro, ut post aliquot dies vel
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| biduum aut triduum se ipsum custodiat a frigoribus, totumque corpus calidum conservet, sudoremque qui forte proveniret quam mondissime semper abstergat, et istud praecipue tempore mutationis lunae. |
(21) | Praegnantes aliquod continuis diebus ita regant se, vel partu proxime vel in ipso partu, tantisper, dum sentiant rediisse sanitatem pristinam. |
(22) | Omnes abstineant a frigidis potibus, donec vires suas bene et integre collegerint, praesertim fugientes in hac peste quicquid frigidum fuerit. |
(23) | Istis omnibus tamen praevalet divina misericordia, quae jugiter cum contritione peccatorum est nobis exoranda. Nam frustra nunquam imploratur, si vera fide interpelletur. |
(24) | Quare ex hortationes et promissiones divinae diligenter seligendae sunt ex sacris literis, indoctis vulgatiora ista ex Psal. 4. Cum invocarem. Psal. 130. De profundis et 30, consimilesque alios, ex quibus aegrotis spes in Deum fulciri, et fiducia roborari debet, ut in omnibus discant, tam in prosperis quam in adversis, se et sua omnia Deo committere, proculdubio benignum patrem experturi. |
(25) | Ita voluntati divinae commendetur aegrotus. |
(26) | Gratias agant singuli pro sua gratia Deo, cui sit benedictio, claritas, laus, honor et gloria in secula seculorum. Amen. |
Dr. A.F.C. Van Schevensteen.
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voetnoot1)
- Dr A.F.C. VAN SCHEVENSTEEN. Les traités de pestilence publiés à Anvers. (Le Compas d'Or. Anvers, 1931. Nos 3-4, 8o, 102 pp., 33 grav.
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voetnoot2)
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Scriptores de Sudore Anglico superstites, collegit Chr.G. GRUNER. Post mortem auctoris adornavit et edidit H. HAESER. Ienae. Fr Maukii. 1847, 8o. XXII + 574 pp.
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voetnoot3)
- C. BROECKX. Notice sur Jacques vanden Kasteele et sur la suette qui règna épidémiquement à Anvers au mois de septembre 1529. Anvers, J.E. Buschmann, 1849, 8o, 29 pp.
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voetnoot1)
- Dr E. WICKERSHEIMER. La suette anglaise et les conseils d'un médecin de Worms en 1529. Dans le Bulletin de la Société française d'Histoire de la Médecine. Tome VI. 1907, 8o, 7 pp.
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voetnoot1)
- Jos. DE BEER. De Zweetende Ziekte. In Nederlandsch Tijdschrift voor Volkskunde. 34e jaargang, 1929. Afl. 1, 2, 3, pp. 46 à 51, 8o.
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voetnoot1)
- On consultera notamment à ce sujet:
J.C. DIERCXSENS. Antverpia Christo nascens. T. IV, pp. 51-53.
MERTENS & TORFS. Geschiedenis van Antwerpen. T. I, pp. 560 (Jacobus Bavisius institue la procession propitiatoire). T. IV, pp. 45-47 (Description de la suette-Procession-Indications bibliographiques); pp. 145: Frais occasionnés par l'épidémie: pp. 497. Lettre de Castricus. (d'après les indications de Broeckx.) Aanhangsel, pp. 271: Frais occasionnés par l'épidémie.
Louis TORFS. Fastes et Calamités publiques. Tome I, pp. 70-73. (Se base sur les références de Broeckx).
Louis TORFS. Nieuwe Geschiedenis van Antwerpen. Tome II, p. 156. (Idem).
Dr A.F.C. VAN SCHEVENSTEEN. Documents pour servir à l'étude des maladies pestilentielles dans le Marquisat d'Anvers, jusqu'à la chute de l'Ancien Régime. Collection in-8o de la Commission Royale d'Histoire. (En cours de publication). pp. 23 et passim.
Je signale encore les Kronijken van Antwerpen, dont un catalogue se trouve dans l'Archievenblad. Tweede reeks, Iste jaargang, Iste afl. 1926.
Dans le No 7000, Fo 21 on lit: ‘Anno 1529, in Septembris, soo was tot Antwerpen die sweetende zieckte, daer dat menich hondert minsschen aff storven, zeer subbitelyck binnen 24 uren, ende doen heefft men een schoon processie t'Antwerpen op Ste Michielsdach, ende de minsschen baden oetmoedelycken omme gratie aen God onssen Heere, Die welcke seer bermhertich is, ende die plage der zieckten cesseerde, deur Goids bermerticheyt. God hebbe Loff. Amen’.
Le No 7004 mentionne: ‘Anno 1529 soo quam een sieckte te Homborch in Oostlant ende hiet de engelsche oft zweetende sieckte, ende die duert 24 uren, ende die 24 uren over liggen can, die is sonder peryckel ende die sieckte is alsoo affgecomen van d'een stede in die andere door tlandt van Gulick ende tlandt van Cleve ende alsoo te Cuelen ende ten Bossche, soo dat se alhier t'Antwerpen quam inde maent van Septembris int selver jaer 1529, ende voorts te Brugge, te Ghendt, & ca’.
Dans les Nos 7008, 7009, 7010, on trouve des courtes mentions, sans particularités.
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voetnoot1)
- H. HAESER. Lehrbuch der Geschichte der Medicin und der epidemischen Krankheiten. 3te Bearbeitung, Jena. 1875-1882. 3 vol.
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