De Gulden Passer. Jaargang 7
(1929)– [tijdschrift] Gulden Passer, De– Gedeeltelijk auteursrechtelijk beschermd
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L'art typographique dans les Pays-BasIl n'est sans doute pas trop tard pour parler dans cette revue, consacrée en ordre principal à l'étude de la bibliographie anversoise, du magnifique monument élevé, sous ce titre, à la gloire de la typographie des Pays-Bas et en particulier de la Belgique, par le savant bibliographe hollandais Wouter Nijhoff, membre d'honneur de la Société des Bibliophiles Anversois. C'est le complément, naturel et indispensable peut-on dire, de cet autre précieux ouvrage, Nederlandsche Bibliographie van 1500 tot 1540, publié par le même en collaboration avec Melle M.E. Kronenberg. D'ailleurs, c'est parmi les 3000 imprimés décrits dans ce dernier ouvrage, que l'auteur a choisi les éléments qui constituent le présent travailGa naar voetnoot1). L'éminent bibliographe a eu pour but en le publiant de faire connaître non seulement les livres qui sont sortis entre 1500 et 1540 des presses des Pays-Bas, mais encore les moyens et les ressources que les imprimeurs ont eu à leur disposition pour réaliser leur oeuvre. Aussi, L'Art Typographique entend reconstituer l'inventaire et évoquer pour les curieux et les spécialistes l'image de l'outillage typographique, qu'imprimeurs et éditeurs des Pays-Bas septentrionaux et méridionaux possédaient et utilisaient à cette époque. Et en constituant séparément pour chacun d'eux, une collection de reproductions, l'auteur permet d'établir entre leurs publications une comparaison et d'aboutir notamment à la localisation et à l'attribution, d'après une base scientifique, des nombreuses éditions anonymes ou parues sans date ni adresse. Dans les notices et les commentaires qui constituent une partie essentielle de son ouvrage, W. Nijhoff s'est limité à énumérer et à grouper des faits, s'abstenant à dessein, dit-il, des considérations d'ordre spéculatif que leur connaissance peut suggérer. On y trouve, pour chaque imprimeur, sous une forme concise, des indications concernant les dates d'impression de ses livres décrits ou simplement mentionnés, les manières diverses dont il y a apposé ou voilé son nom et son adresse, ses marques, chiffres et monogrammes, une description synthétique du caractère spécial de ses publications et | |
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ANVERS - ADRIAEN VAN BERGHEN 54. Triumphe, De, ghedaen te Brugghe. 1515.
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ANVERS - NICOLAS DE GRAVE 26. Boccaccio da Certaldo, G., Vanden doorluchtigen vrouwen. 1525.
27. Boutillier, J. (Bottelgier), Somme ruyrael. 1529.
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ANVERS - MARTINUS DE KEYSER 52. Franciscus Monachus, De situ orbis. (vers 1529).
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ANVERS - WILLEM VORSTERMAN 200-201. Historie van Peeter van Provencen. s.d.
210. Spiegel van Sassen. (vers 1504).
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quelques détails biographiques succints mais sûrs. Les adresses et les enseignes des imprimeurs sont rangées dans l'ordre alphabétique. Quelques planches sont réservées aux publications dont l'imprimeur n'a pu être identifié jusqu'à maintenant avec certitude. Par la magistrale étude de M. Louis-M. Polain, parue dans cette revue même (V, 235), nos lecteurs connaissent la situation éminente que la ville d'Anvers a occupée au XVe siècle dans l'histoire de l'Imprimerie dans les Pays-Bas. Cette situation ne fut pas moins considérable au XVIe. On ne s'étonnera donc pas que la partie consacrée à l'histoire de la typographie dans nos provinces soit la plus importante et aussi la plus copieuse de l'ouvrage. Notre peuple fut au XVIe siècle un pionnier infatigable et passionné du progrès. Les monuments de notre abondante production typographique n'occupent pas moins de 273 planches reproduisant 1370 sujets, dont 221 planches avec 1187 figures pour Anvers seul. N'avons-nous pas le droit de nous en enorgueillir? Cet ouvrage, qui illustre d'une façon si vivante l'art du livre et de l'imprimerie dans notre pays entre les années 1500 et 1540, devrait se trouver dans toutes nos bibliothèques publiques, à défaut des impressions rarissimes qui y sont représentées. En le feuilletant, on saura se rendre compte de leur beauté, et les étudier à plaisir. Ce sera pour beaucoup une révélation. En les comparant avec les admirables productions de nos ancêtres, sans doute inspireront-elles à nos bibliomanes quelque mépris pour un grand nombre de ces pseudo-éditions de luxe dont on inonde aujourd'hui le marché. Et pour les autres, le passé n'a rien à envier au présent. On est vraiment ravi par le grand souci d'art qui a présidé à l'exécution de ces beaux ouvrages anciens, par le parfait équilibre et la sobre élégance de leurs titres, l'incomparable somptuosité de leurs bois gravés, la riche variété de leurs encadrements et de leurs ornements, l'agréable association de deux encres, la rouge et la noire et, enfin, la belle harmonie entre le texte et l'illustration. Et tout cela, nous l'avons déjà dit, malgré un matériel des plus primitifs. Le Gouvernement belge, reconnaissant le caractère national et scientifique de l'oeuvre entreprise par l'auteur, l'a déclarée d'utilité publique et a mis à la disposition du savant bibliographe les livres rares et précieux appartenant aux dépôts de l'État. Il convient de l'en féliciter. Emile H. VAN HEURCK. |
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