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Stanley Morison: L'Art de l'Imprimeur, 250 reproductions des plus beaux specimens de la typographie depuis 1500 jusqu'à 1900 (Paris: Dorbon-Ainé).
Le but poursuivi par M. Stanley Morison en composant cet ouvrage est digne d'éloges. Il a voulu présenter aux praticiens du livre des reproductions de titres et de pages de texte dans l'espoir qu'ils pourront leur être utiles comme sources d'inspiration. Son désir n'est pas de voir copier servilement les modèles réunis dans son ouvrage, mais bien de les faire servir à réaliser de nouvelles solutions applicables à la typographie. Il espère que par l'étude des divers types présentés l'imprimeur averti pourra apprendre la relation et la valeur des espacements et des interlignes, la juste proportion à donner aux marges, le corps de caractères à employer suivant le sujet traité et le format donné. Il espère en outre que le praticien y apprendra à choisir les initiales et les lettres ornées qui se marieront le mieux aux caractères choisis, et à utiliser avec modération et bon goût les ornements qu'il aura sélectionnés.
M. Stanley Morison lutte donc pour les mêmes principes esthétiques que le Maître de la Kelmscott Press, mais il veut élargir les bases d'investigation en ne les limitant pas aux productions du XVe siècle. Les modèles en fac-simile que son ouvrage nous fournit abondamment ne remontent pas plus haut que le XVIe siècle et s'étendent jusqu'aux superbes compositions typographiques de la Kelmscott Press. Par ces 250 clichés il passe en revue le savoir faire de tous les grands maîtres de l'imprimerie, depuis Gerardus da Ponte (1500).
L'Italie et la France y sont brillamment représentées. Les autres pays, tels que l'Angleterre, l'Espagne et l'Allemagne sont moins bien partagés, mais tout de même de façon assez satisfaisante. Ce qui nous étonne, c'est la place vraiment dérisoire qu'occupent dans cette galerie les maîtres imprimeurs des Pays-Bas, tant les Belges que les Hollandais. Il n'y a qu'Anvers qui y figure avec le titre et deux pages des Emblemata de Junius, imprimés par Plantin en 1565 et avec le titre et une page du Théâtre des Cruautez des Hérétiques publié en 1588 par Adrien Hubert. C'est vraiment trop peu, même pour Anvers seule! Que dire alors de la pléiade méconnue des Moretus, des Elsevirs, des Blaeu, des Waesberghe, et