De Gulden Passer. Jaargang 4
(1926)– [tijdschrift] Gulden Passer, De– Gedeeltelijk auteursrechtelijk beschermd
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Une lettre de Plantin a Pierre Pithou (10 février 1576).La lettre qui suit existe en original dans la célèbre collection d'autographes Alfred Morrison; elle figure dans le catalogue qui en a été publiéGa naar eind1). Mais le catalogue, tiré à très petit nombre, est extrêmement rare, et nous avons pensé qu'il ne serait pas inutile d'en donner de nouveau le texte, avec quelques petites corrections de lecture. Les archives plantiniennes ne contiennent ni la minute de cette lettre ni des lettres de Pierre Pithou à Plantin.
Monsieur PithouGa naar eind(2).
Pour response aux vostres du X du passé que j'ay premierement receues le 7 de ce mois présent, je vous renvoy votre escrit, à cause que nos maistres ne l'ont pas voulu admectre ou consentir de l'imprimer. Je désire bien avoir le Juliani Caess. pour l'imprimerGa naar eind(3), ainsi que j'ay delibéré de faire, l'autre que j'ay icy de vous, et ce à la première commodité qui sera, comme j'espère, cest esté prochain que j'auray achevé, Dieu aidant, quelques sortes hastives que j'ay soubs les presses. Quant à Monsieur CruquiusGa naar eind(4), je n'ay pas advis de luy de cela qu'il faict ou prétend de faire; mais je luy escriray priant qu'il m'en advertisse; pour vous en faire certain, je vous envoyray par le premier ledict authur seur la 4e des Odes d'Horace. J'ay ces jours passés esté invité expressement par Monsr Lipsius de venir à Louvain à la celebration de sa licence es loix, laquelle a esté honorable, et ses repetitions et responses an grand contentement de tous les doctes personnages y assistants. Là il me dist qu'il avoit ses Commentaires in Corn. TacitumGa naar eind(5) preste à donner en lumiere et pareillement ses emendations et notes sur PlauteGa naar eind(6), lesquelles luy demandant il me respondit avoir entendu que Monsieur Josephus Schaliger avoit promis de donner ledit Plaute corrigé et annoté, par quoy il n'osoit pas donner le sien au public, craignant que ledit seigneur Scaliger offuscast ses labeurs par sa grande érudition et suffisance; à quoy je luy respondy que ledit sr Scaliger m'avoit voirement dist et promis de donner Iedit PlauteGa naar eind(7); et que, s'il le faisoit, je ne faudrois à le publier, mais que pour cela je ne laisserois aussi d'imprimer le sien incontinent qu'il me le bailleroit, et l'autre aussi par après, sans prejudice toutesfois l'un de l'autre, car je ferois le premier in-16 et l'autre in-8, laissant à chaicun son droict. Sur quoy il me replica qu'il desiroit doncques que j'en rescrivisse à mes amis, et les requisse de luy assister de cela qu'ils auroyent et de conseil pour le confermer en cela qu'ils trouveroyent bon qu'il fist touchant de mectre sondict Plaute en lumiere ou nom, par quoy je vous supplie de m'en rescrire votre advis au plus tost que le pourrés commodement, afin de le faire resouldre d'une part ou d'autre. Au reste il a conceu ung autre oeuvre qu'il voudroit intituler (si je l'ay bien retenu) ‘Quaestiones epistolicae’Ga naar eind(8), lequel il me disoit estre quasi formé et prest de mettre en lumiere. | |
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On m'a voulu faire acroire ces jours passés qu'un cardinal de Romme m'envoyroit de bref ‘omnia opera Dionis’ nagueres trouvees en Sicile; mais je n'en croy encores rien jusques à ce que je le voy. Au reste, s'il est chose que je puisse commander, et j'obeyray d'aussi bon cueur que je prie Dieu qu'il luy plaise vous augmenter, Monsieur Pithou, ses saintes graces. D'Anvers en haste ce 10 jour de febvrier 1576, par Le tout vostre serviteur et amy C. PLANTIN.
HENRI STEIN. |
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