De Gulden Passer. Jaargang 4
(1926)– [tijdschrift] Gulden Passer, De– Gedeeltelijk auteursrechtelijk beschermd
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Les rapports entre B. Arias Montanus et H. Jansen Barrefelt (Hiël)
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d'avoir bel et bien opposé une Eglise à celle de Rome par l'organisation d'une hiérarchie de dignitaires et par la prescription d'un rituel, - ce reproche ne peut en aucune façon être adressé à Hiël qui ne fait nulle part mention ni d'une hiérarchie de prêtres ni d'un culte. Avant de nous engager plus avant dans notre démonstration, il importe de bien établir la différence essentielle existant entre La Famille de la Charité de Niclaes et la secte de Hiël. Ou bien les biographes de Plantin et les éditeurs de la Correspondance parlent de ces deux groupements comme s'ils n'en constituaient qu'un seul, ou bien ils les confondent régulièrement l'un avec l'autre. C'est là une grave erreur. H. Niclaes a donné à sa Familia Caritatis par son organisation hiérarchique, ses prêtres, son culte extérieur et ses cérémonies, un caractère qui la rapproche des Mennonites bien plus que le groupe de Hiël. Niclaes est d'ailleurs généralement considéré, comme plus ou moins apparenté aux réformés mennonites, ce que l'on pourrait difficilement faire avec Hiël. Nous nous en remettons ici à l'opinion d'Ernest Troeltsch, où il établit nettement la différence entre les conceptions des Mennonites et des sectes purement spiritualistes, dans son remarquable ouvrage: Die Soziallehren der Christlichen Kirchen ùnd GruppenGa naar voetnoot1). Les doctrines de Hiël n'aboutissent pas nécessairement à un schisme de l'Eglise mère. Des catholiques aussi bien que des protestants pouvaient s'y associer de bonne foi tout en restant fidèles à leur religion. Hiël n'attachait d'importance qu'aux choses spirituelles et intérieures qui sont la source, l'essence et la force de toute foi. Les choses matérielles et visibles (telles les cérémonies, les sectes, etc.) n'empruntent leur valeur d'après lui qu'aux choses spirituelles et leur sont donc subordonnées. Il prêchait surtout l'abnégation de soi-même et l'humilité des coeurs, qui rapprochent de Dieu, et qui devaient exercer une attraction puissante sur des hommes comme Plantin aux conceptions morales élevées, et enclins à un certain mysticisme. L'ensemble des idées de Hiël fait plutôt l'impression d'un code de morale à base mystique qui cherchait à éviter tout conflit avec les enseignements dogmatiques du protestantisme aussi bien que du catholicisme. | |||||||||||||||||||||||
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Le professeur Loofs de Halle écrit à ce sujet: ‘Qu'il suffise ici de signaler que l'indifférentisme mystique de Hiël a fait disparaître les traditions d'hiérarchie et de culte de Niclaes: toutes les cérémonies extérieures étaient sans valeur pour lui. De cette façon Plantin - et avec lui tout le cercle d'amis de Barrefelt - n'était nullement gêné pour rester en apparence au sein de l'Eglise catholique; oui, Plantin pouvait même, malgré son accord avec Barrefelt, appartenir au parti hispano-catholique’Ga naar voetnoot1). Le professeur Loofs se hasarde trop loin en affirmant que les cérémonies du culte n'avaient aucune valeur pour Hiël. Laissons dire par ce dernier lui-même ce qu'il pense de cette question. ‘S'il y avait quelqu'un pour croire ou prétendre, écrit-ilGa naar voetnoot2), que nous n'attachons pas d'importance au culte extérieur, nous lui répondrions que nous reconnaissons comme bon tout ce que Dieu a créé de profitable pour le corps et pour l'âme, que nous respectons tous les cultes figuratifs et que nous ne désirons en rejeter aucun; mais que nous tendons avec Dieu vers tout ce que les cultes chrétiens exigent; et pour autant qu'ils y conduisent, nous désirons les employer avec la chrétienté. Que personne ne s'imagine donc que nous n'aimons pas les cultes chrétiens et que nous ne désirons pas nous en servir, parce que par l'ordre de Dieu nous rendons témoignage de la rénovation de la vie. Oh! oui, nous savons bien que les cultes chrétiens viennent en aide à ceux qui veulent arriver à la vie renouvelée. Je déclare que dans nos témoignages on ne trouvera pas que nous rejetons les cultes figuratifs; mais que, bien au contraire, nous rendons témoignage de ce que les cultes figuratifs exigent, et nous insistons pour que l'on s'acquitte de ces exigences afin que notre âme réconciliée avec Dieu puisse s'unir à lui’. Hiël agissait comme le faisaient tous les spiritualistes et comme E. Troeltsch nous l'expose d'une façon très caractéristique. Sa tranquille propagande cherchait parmi les croyants ‘les véritables enfants de Dieu pour les élever jusqu'au royaume divin qui est en nous, purement intérieur. Les confréries au sens plus étroit du mot n'étaient pour lui que des groupements personnels et variables qui | |||||||||||||||||||||||
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dans un cercle particulier tâchaient de réaliser avec plus d'énergie l'universelle unité de l'esprit. De cette façon les spiritualistes restaient ordinairement dans leur église, qu'ils ne désiraient point remplacer par quelque chose de nouveau, et ils considéraient leurs associations comme des groupements particuliers, possibles au sein de l'EgliseGa naar voetnoot1). ‘Le système de Hiël était donc, comme celui des sectes spiritualistes en général, une espèce de syncrétisme qui s'étendait à toutes les religions chrétiennes. De plus en plus nous sommes convaincu qu'en examinant la question des croyances religieuses de Plantin il est prudent de se tenir à ce point de vue. Il ne nous semble pas équitable de représenter l'imprimeur anversois comme une espèce d'hérétique déguisé ou de l'accuser d'hypocrisie à cause de son affiliation au groupe de Niclaes ou de Hiël. Nous voulons bien admettre que dans les temps troublés qu'il dut traverser, l'attitude et les actes de Plantin aient été plus d'une fois inspirés par des considérations purement opportunistes. Tout ce qu'il fait ne peut pas toujours être jugé comme une manifestation libre et spontanée de sa vie intérieure. Bien souvent nous devrons y voir des actes de défense personnelle ou de calcul intéressé. Mais tout cela n'est que maintien extérieur. Pour se rendre compte des convictions religieuses de ce rusé commerçant, qui était en même temps un mystique, nous devons nous approcher de lui quand il est seul avec lui-même, quand aucun facteur du dehors n'influence ses pensées ni ses actes et qu'il se montre vraiment tel qu'il est. Et de pareils moments, nous en trouvons dans ses lettres. Plantin ne feignait pas quand, tout en étant affilié à Hiël, il recommandait à ses enfants de toujours rester fidèles à l'Eglise catholique.Ga naar voetnoot2) Il estimait qu'être catholique et adepte de Hiël étaient deux choses parfaitement conciliables. Plantin ne jouait pas double jeu quand à son ami Arias Montanus, qu'il aimait comme un frère et qui l'avait fraternellement secouru dans les moments les plus difficiles de sa vie, il donnait | |||||||||||||||||||||||
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l'assurance de son orthodoxie catholique, au nom de laquelle il lui demandait son intercession auprès du roi. L'adepte de Hiël pouvait donner cette assurance d'orthodoxie sans manquer aux devoirs de loyauté que la vraie amitié impose. Il importe de remarquer que nous ne parlons pas ici de la première moitié de la vie de Plantin, pendant laquelle il y avait bien lieu de douter quelque peu de son orthodoxie, mais bien de la période de son affiliation au groupe de Hiël-Barrefelt. Notre manière de voir s'est beaucoup renforcée dans les derniers temps, car nous avons acquis la conviction que non seulement Plantin, mais encore d'autres catholiques, dont l'orthodoxie était au dessus de tout soupçon, estimaient que le catholicisme et le Barrefeltisme étaient parfaitement conciliables. A première vue on peut s'en étonner, mais il est certain que le grand ami de Plantin, le théologien catholique Arias Montanus, qui fut chargé par Philippe de la direction spirituelle de l'impression de la fameuse Bible polyglotte anversoise, n'était pas du tout hostile aux écrits de Hiël. Il les connaissait, comme l'a déjà constaté M.J. Denucé,Ga naar voetnoot1) et qui plus est, il les appréciait à tel point qu'en écrivant ses propres ouvrages il les consultait et les utilisait. Nous nous proposons de le démontrer dans cette étude. Nous nous servirons à cet effet de la riche et remarquable Correspondance de Christophe Plantin publiée par MM. Max Rooses et J. Denucé. Les lettres de l'architypographe anversois et de ses amis, réunies dans ces volumes, n'ont pas été suffisamment étudiées jusqu'ici. Un grand nombre de points restés obscurs dans la vie et l'activité de Plantin, pourraient être éclaircis par une étude de ce genre, surtout celle des derniers volumes. Le point de départ de notre démonstration se trouve dans une lettre envoyée le 16 septembre 1587 par Plantin à Montanus. Nous résumons ce passage aussi fidèlement que possible. Plantin avait reçu avec un vif plaisir une lettre de Montanus, expédiée le 6 juillet. Elle lui apprenait que son ami se portait bien et avait reçu les deux cahiers qu'il lui avait envoyés d'Anvers au mois de mars. Depuis lors, Plantin se demandait avec inquiétude si | |||||||||||||||||||||||
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ces cahiers étaient bien arrivés à destination, tels qu'il les avait envoyés; sinon Plantin n'aurait plus jamais osé lui envoyer rien de semblable à l'avenir. Plantin recevait de temps en temps des écrits de ce genre d'un poète (poeta) néerlandais qu'il ne nomme pas. Notons que ce poète ne connaissait que sa propre langue. Pour faire plaisir à ce dernier. Plantin s'était chargé de faire traduire un de ses poèmes par Moretus.Ga naar voetnoot1) L'éditeur de la Correspondance comprit que Moretus avait traduit ce poème en néerlandais (VIII et IX, p. 293, p. 298). Si cela avait été le cas, nous aurions eu en latin, non: ‘poematium in theutonica lingua per nostrum Moretum converti’, mais bien: ‘poematium in linguam theutonicam...’, avec un accusatif. D'ailleurs, puisque Plantin lui-même déclare que le poète ne connaissait que le néerlandais (nullam etenim prorsus aliam linguam intelligit), il va de soi que Moretus n'a pas traduit en Néerlandais, mais bien du Néerlandais. Moretus connaissait plusieurs langues, tandis que, répétons-le, le poète, qui - nous le démontrerons tantôt - n'était autre que Barrefelt (Hiël), ne parlait que le seul néerlandais. Il le reconnait lui-même tout en nous confiant qu'il l'écrivait difficilement.Ga naar voetnoot2) Plantin avait envoyé au ‘poète’ la traduction de Moretus, et y avait ajouté celle d'un autre ‘poème’ faite par lui-même. Il allait aussi tâcher de communiquer à Montanus tous les autres écrits qu'il possédait encore de ce même ‘poète’. Le premier ‘poème’ était intitulé: Le Testament de l'Ame vouée à Dieu et l'autre: De l'Eternité du Christ. Plantin regrette en outre que sa santé laisse tant à désirer et que ses charges journalières l'accablent tellement qu'il lui est impossible de traduire encore d'autres opuscules de ce genre. Cependant, dès qu'il le pourra, il fera tout son possible pour permettre à Montanus de prendre connaissance du premier poème signalé dans sa lettre; il pourra ainsi se rendre compte de ce qui convient, non seulement à celui qui s'est voué entièrement avec abnégation à la doctrine du Christ, mais | |||||||||||||||||||||||
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encore à celui qui, sous le nom de Chrétien véritable, a prononcé les paroles: ‘que sa volonté soit faite... etc.’Ga naar voetnoot1). De cette lettre nous retenons quatre points essentiels:
Les deux titres soulèvent le voile du mystère de la lettre de Plantin. Les deux écrits auxquels il est fait allusion ici, ne sont pas des poèmes comme Plantin le dit, mais des traités pieux de Hiël. Plantin les appelle poèmes et leur auteur ‘poeta’, parce qu'il ne désirait pas que l'on découvrît quels étaient ses rapports et ceux de son ami avec Hiël. Plantin a fait souvent usage d'un semblable langage secret, véritable langage à clef, dans sa correspondance avec les membres de la Famille de la charité. Nous devons l'identification de ces deux écrits au professeur B. Becker de Leningrad. Il a fait cette trouvaille au cours de ses recherches sur Coornhert dans les bibliothèques hollandaises, et a eu | |||||||||||||||||||||||
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l'amabilité de nous la communiquer. C'est sa découverte qui devint le point de départ de notre étude. Ces deux traités sont signalés dans la liste des dix ouvrages de Hiël, dressée par F. Nippold (p. 400), le premier sous le no 2: Ein ewiges Testament der Seele mit dem Wesen Gottes, et le second sous le no 4: Von der verborgenen Ewigheit Christi. Voici les titres dans l'original néerlandais: Een eeuwich Testament dat de Siel tot Overghevinghe van heur-Selven; mettet Wesen Godts maecket, om met de eewige Godtheit, int eenwesighe Leven ghemeynschap te hebben. Den liefhebberen der Waerheit; tot een Veur-beeldt des Levens; in heurder herten betuyghet. Alles Deur Hiël, het eenwesige Leven Godts, en 2o Van de verborghen Eewicheit Christi. Hoe dath Hy altydt van 't Beghin der Werelt; in syn godtlick Wesen; by Godt den Vaeder ende by alle Heiligen Godts; soo in de Wet ende Propheeten alsz in de Hope ende Gheloove; geweest is; enz... Alles deur Hiël, het eenwesighe Leven Godts. Il existe un exemplaire de ces deux traités, réunis en un volume, dans la Bibliothèque de la Société générale des MennonitesGa naar voetnoot1) à Amsterdam. Ces opuscules ne portent ni date ni nom d'imprimeurGa naar voetnoot2). Ils furent très probablement imprimés en 1592 par Augustin van Hasselt, l'ancien ouvrier de Plantin, qui travaillait à cette époque pour BarrefeltGa naar voetnoot3). Dans une lettre de Barrefelt à Jean Moretus, datée du 4 mars 1592, il est question de cet ouvrageGa naar voetnoot4). Voici la traduction du passage qui nous intéresse: ‘Notre travail n'avance guère; deux parties en sont achevées, outre le spécimen que je vous ai envoyé il y a quelque temps. L'une des parties comprend 46 feuilles et demie et contient des Sent bryven (Epîtres); l'autre a 18 feuilles et contient Van de borgenheit christiGa naar voetnoot5); reste encore l'apocalypse à laquelle on est occupé...’ Dans nombre d'autres lettres de Plantin au savant espagnol, il est encore fait allusion à Barrefelt, à ses traités et à leur traduction. | |||||||||||||||||||||||
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Le 19 novembre 1587, Plantin demande à Montanus s'il a reçu sa lettre précédente avec la traduction française du ‘poète’Ga naar voetnoot1). L'imprimeur anversois apprit par une lettre datée du 11 novembre, que la traduction du traité de Barrefelt, qu'il appelle ici ‘épigramme’, était arrivée à bon port. Plantin exprime sa satisfaction à ce sujet dans une lettre envoyée à Montanus le 21-22 décembre 1587Ga naar voetnoot2). De pareilles allusions à l'expédition d'écrits de Barrefelt traduits et à l'inquiétude de Plantin quant à leur arrivée à destination, se retrouvent encore dans une quantité d'autres lettres que nous signalons ici: no 1360, p. 379; no 1369, p. 389; no 1383, p. 407; no 1393, p. 421; no 1399, p. 429; no 1414, p. 449. Il est évident que si Plantin envoyait à Montanus des traités de Barrefelt et en parlait dans ses lettres tantôt en termes voilés comme d'une chose secrète qui devait rester entre eux deux, tantôt en termes élogieux et enthousiastes, il devait avoir la certitude que les écrits de Barrefelt étaient sympathiques à Montanus, ou pour le moins qu'il ne considérait pas Barrefelt comme un égaré dont les écrits devaient être condamnés pour hétérodoxie. Mais il y a plus. II. Par une lettre de Plantin, datée du 27 novembre 1587, nous apprenons que Montanus adressait à Barrefelt certaines demandes d'explications. Plantin communique ici à Montanus que son ami le ‘poeta’ (Barrefelt), lui avait déjà promis dans une lettre du 13 octobre de répondre plus amplement à certaine question de Montanus, aussitôt qu'il aurait pu achever quelques petits travaux qu'il avait commencésGa naar voetnoot3). | |||||||||||||||||||||||
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De quel genre étaient les renseignements que Montanus demandait lui-même ou faisait demander par son ami Plantin à Hiël? La Correspondance nous l'apprend. Dans une lettre à Plantin, le 1er février 1586Ga naar voetnoot1), Montanus exprime le désir que Hiël lui réponde exactement sur ce qu'il lui avait demandé dans des lettres précédentes adressées à Plantin et à D. Ludovicus (Louis Perez, qui était également un adepte de Barrefelt) concernant le premier chapitre des visions d'Ezéchiel. Plantin insista à mainte reprise pour obtenir cette réponse concernant ce premier chapitre d'Ezéchiel. Cela ressort de la lettre que Plantin envoya à Montanus le 15 Mars 1586. ‘J'ai déjà écrit deux fois à mon ami sur le chap. I, Ezéch.’, déclare Plantin, et il ajoute: ‘Il m'a répondu qu'à la première occasion il ferait son possible pour vous donner satisfaction. et il vous remercie de votre don en argent (liberalitas) que je lui ai fait remettre en mains propres, quoi-qu'il se rebiffât quelque peu’Ga naar voetnoot2). Le 1er avril 1586 Plantin fait savoir à Montanus qu'il vient de recevoir de Hiël les commentaires sur le premier chapitre d'Ezéchiel: ‘Nous avons reçu de ce témoin les explications sur le premier chapitre, qui ont été traduites de sa langue’Ga naar voetnoot3). Ces derniers mots signifient certainement que Plantin ou Jean Moretus ont traduit ces commentaires du néerlandais comme, selon les déclarations de Plantin lui-même, ils l'avaient déjà fait pour d'autres écrits d'Hiël. Montanus n'allait pas encore recevoir de sitôt les commentaires tant désirés. Le 3 mai 1586 Plantin lui fit savoir qu'à cause du manque de sûreté des routes il n'osait pas lui envoyer les explications sur Ezéchiel IGa naar voetnoot4). | |||||||||||||||||||||||
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Le 14 mai Plantin annonce qu'il va tenter de faire l'envoiGa naar voetnoot1). Le 2 mai il déclare que la situation ne permet pas encore l'expéditionGa naar voetnoot2). Le 8 juin il n'y a pas encore d'améliorationGa naar voetnoot3); le 1er août pas davantage. Jean Poelman qui devait se rendre à Salamanque pour y ouvrir une librairie pour le compte de PlantinGa naar voetnoot4) allait probablement emporter l'écrit et l'envoyer en Espagne même à MontanusGa naar voetnoot5). L'éditeur de la Correspondance (VII) donne des passages que nous venons de signaler une explication à laquelle nous ne pouvons pas nous rallier. Il n'est pas dit dans la lettre no 1071 que L. Perez avait promis d'envoyer à Montanus les visions d'Ezéchiel, comme l'éditeur de la Correspondance l'affirme à la page 263. Il y est dit tout simplement qu' Arias avait demandé dans ses lettres à Plantin et à Perez l'opinion d'une tierce personne (illum) sur ce premier chapitre d'Ezéchiel. On n'a qu' à lire attentivement le texte pour s'en assurer immédiatement. Nous le traduisons: ‘Je désire que vous le saluiez très aimablement de ma part, et que vous lui demandiez de vouloir bien répondre aux questions posées par moi dans la lettre que je vous ai adresseé ainsi qu'au sieur Ludovicus (L. Perez) au sujet du premier chapitre des visions d'Ezéchiel’Ga naar voetnoot6). | |||||||||||||||||||||||
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Cette tierce personne est Hiël. Lisez seulement la phrase pleine de respect et d'admiration qui suit immédiatement: ‘Et j'espère qu'il ne sera pas difficile d'obtenir cela de quelqu'un à qui Dieu a donné gratuitement tant de choses à l'usage de ceux qui aspirent à être instruits par Lui et qui, en attendant que cette faveur leur échoieGa naar voetnoot1), sont très désireux d'être instruits par les théologiens’. Ces paroles ne s'appliquent pas à un homme comme L. Perez, mais bien à Hiël ‘le pieux témoin de Dieu’. Nous citerons d'ailleurs d'autres passages des écrits d'Arias qui dénotent la même vénération pour Hiël. Les archives plantiniennes possèdent deux copies de cette dernière lettre (no 1071) d'Arias à Plantin. Il y en a une dans le registre LXXVI, fo 101, et une autre dans le registre II c, fo 429. Il est très caractéristique que le passage que nous venons d'examiner est encadré d'une ligne dans la première copie et ne figure plus du tout dans la seconde. Il en est de même d'un autre passage, où il est aussi question de Hiël et sur lequel nous reviendrons à l'instant. Cela prouve que ces passages n'étaient pas destinés à tout le monde. Le désir de garder le secret sur tout ce qui concernait le ‘poeta’ mystérieux, désir que nous avons constaté dans les lettres de Plantin et de Montanus, se retrouve ici sous une forme nouvelle. L'ami dont il est question dans la lettre no 1078, p. 282, n'est pas Louis Perez, comme l'affirme la note de l'éditeur de la Correspondance, mais bien Hiël. Le témoin dont parle la lettre no 1086 (VII, p. 298) n'est pas non plus Perez (Id. id. p. 299, note 3) mais encore une fois Hiël, qui est désigné maintes fois par Plantin et Arias comme testis (témoin de Dieu). Même observation pour la note p. 327 (VII). Pourquoi Plantin aurait-il écrit à L. Perez à propos de cette affaire, puisqu'il pouvait le voir et lui parler chaque jour à Anvers? Et comment expliquer le secours financier que d'après l'opinion de l'éditeur de la Correspondance, Arias aurait offert au richissime marchand L. Perez et fait payer par les soins de Plantin? Cette libéralité s'explique au contraire parfaitement du moment | |||||||||||||||||||||||
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que c'est Hiël qui en profite. Celui-ci vivait en partie de ce que ses adeptes lui donnaient. Arias a d'ailleurs plus d'une fois aidé ou voulu aider pécuniairement Hiël. Lisez par exemple ce qu'il écrit à Plantin le 1er février 1586: ‘Dans chacune des deux lettres je vous ai envoyé cent florins, vous en donnerez cinquante de ma part au témoin de Dieu Hiël à l'occasion des prochains jours de fête comme cadeau d'anniversaire; si ces lettres vous sont parvenues, j'espère que tous deux vous aurez reçu l'argent, sinon je déclare expressément que cet argent doit être remis entre vos mains, et je regretterais que vous deux, vous n'acceptiez pas ce cadeau quoiqu'il soit très modeste à cause de la modicité de ma fortune’Ga naar voetnoot1). Consultez encore à propos de ces soutiens pécuniaires accordés par Montanus à Hiël, la lettre envoyeé par Plantin à Montanus le 7 décembre 1588. Nous y lisons ce qui suit: ‘Le même poète ami vous envoie ses salutations, et vous prie de ne pas vous inquiéter de sa pauvreté qu'il supporte facilement et sans privations. Dieu le Seigneur accorde des biens en abondance, et il ne refuse pas toujours les biens terrestres indispensables à ceux qu'il comble des biens éternels, il les leur accorde en fin de compte abondamment’Ga naar voetnoot2). Arias dut attendre longtemps les commentaires de Barrefelt sur le premier chapitre d'Ezéchiel, mais ils arrivèrent tout de même à destination. Le 9 avril 1588, Plantin écrivit à Arias: ‘Le 18 mars j'ai expédié un petit paquet à D. Caya avec prière de vous le remettre immédiatement. Je vous y envoyais 10 feuilles de votre livreGa naar voetnoot3) et un poème français de cet auteur sur Ezéchiel afin que vous l'examiniez’Ga naar voetnoot4). | |||||||||||||||||||||||
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Les commentaires auxquels toutes ces lettres font allusion se trouvent sous le no 7 du second volume des Epîtres (sentbrieven) de Hiël. Nous n'avons pu consulter que l'édition allemande de 1687Ga naar voetnoot1), p. 67: Der siebente Send-Brieff. Ist eine Erklärung nach dem wahren Wesen über das schrifftliche Zeugniss des Ersten Capitels aus dem Propheten Hezechiel. Geschrieben auf Begehren eines Liebhabers der Wahrheit... Cet ‘amateur de la vérité’ qui pria Hiël d'écrire ces commentaires est donc, d'après la lettre no 1071 de la Correspondance et les autres lettres étudiées ici, le théologien espagnol Arias Montanus. III. Dans la lettre du ler février 1586 que nous venons de citer et où il est question des commentaires sur Ezéchiel I, il est aussi fait mention d'un autre écrit de Hiël, qui non seulement était connu d'Arias Montanus, mais dont celui-ci appréciait tellement la valeur qu'il désirait vivement en insérer quelques fragments dans une de ses oeuvres personnelles. Arias prie son ami anversois de demander à Hiël l'autorisation de pouvoir ajouter à l'édition latine de l'Apocalypse qu'il préparait quelques notes empruntées ‘au divin petit commentaire’ qu'Hiël lui avait fait parvenirGa naar voetnoot2). Et Arias certifie par la même occasion qu'à l'Apocalypse il n'aurait rien ajouté de ses propres études si le témoin Hiël n'y consentait pasGa naar voetnoot3). Nous connaissons la réponse de Hiël par la lettre de Plantin à Montanus du 3-7 juin 1587Ga naar voetnoot4): ‘Vous ne devez pas douter de la bonne volonté de Hiël. Il ne demande pas mieux que de vous laisser | |||||||||||||||||||||||
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à vous et à vos semblables la liberté de répandre ce qu'il proclame et cela de telle façon que beaucoup puissent en profiter - comme je me souviens vous l'avoir déjà écrit’. Le ‘divin commentaire’ qu'Arias reçut de Hiël et qu'il voulait utiliser maintenant est l'opuscule: Verklaring der Openbaringe Johannes in het ware wezen Jesus ChristiGa naar voetnoot1). L'ouvrage pour lequel Arias Montanus emprunta certains commentaires sur l'Apocalypse à Hiël est l'édition plantinienne de 1588 des Elucidationes in omnia sanctorum apostolorum scripta Eiusdem in S. Joannis apostoli et evangelistae apocalypsin significationesGa naar voetnoot2). Nous en trouvons déjà la preuve dans la préface de l'Apocalypse de MontanusGa naar voetnoot3). Le théologien espagnol y déclare avec une vénération sincère qu'Hiël était le seul qui avait pu lui faire comprendre le sens de la prose visionnaire de l'Apocalypse. | |||||||||||||||||||||||
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Quoiqu'Arias eût déjà appris à connaître par les livres saints la voie vers Dieu depuis trente ans déjà, il reconnait tout de même que de l'Apocalypse de St. Jean il ne comprenait presque rien. Il avait une opinion peu favorable de ses commentateurs, mais à ce moment il rencontra Hiël, et la lumière se fit. Nous traduisons ici les paroles de Montanus lui-même: ‘Et ce qui plus est: alors que je m'obstinais dans cette conception et dans ce désir, grâce à la providence de Dieu, il m'est arrivé par l'effort et l'appui d'un vivant témoin de la vérité chrétienne, à qui la vertu et la vérité du Christ donnèrent le nom de Hiël, de voir apparaître devant mes yeux une partie de la lumière. par laquelle j'ai appris à connaître tous les mystères de ce livre, le dévoilement de l'activité du démon, la condamnation de cette activité par le Christ, la décomposition, la mort et l'anéantissement, j'ai appris aussi que ce livre ne peut être entièrement compris que par ceux à qui Dieu, le Créateur de cet ouvrage, communique d'une façon efficace le sens des allégories; et que la signification de cette transfiguration peut être démontrée par les pieux et les simples qui font profession de la vérité, qui ne se fient pas trop à leur intelligence humaine et à leur jugement, et qui connaissent le vrai chemin vers le Christ... etc.’. C'est à cet hommage enthousiaste d'Arias à Hiël que le traducteur allemand des Sent-BrieffeGa naar voetnoot1) fait allusion dans sa préface quand il écrit: ‘C'est ce que reconnaît aussi B.A.M., un des hommes les plus savants, les plus célèbres et les plus pieux qui aient vécu à la fin du siècle passé et au commencement du siècle actuel. Il ne tient pas seulement notre auteur pour une grande lumière de son temps, mais affirme de lui publiquement qu'il est Christianae Veritatis viventis testis, cui nomen ipsa Christi virtus & veritas Hiël indidit. Cela veut dire: de la vivante vérité chrétienne un vrai témoin à qui la force et la vérité du Christ ont inspiré et donné le nom de | |||||||||||||||||||||||
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Hiël’Ga naar voetnoot1). Le traducteur allemand cite donc textuellement un passage de la Praefatio du commentaire de l'Apocalypse d'Arias, et les initiales B.A.M. sont sans aucun doute celles de Benedictus Arias MontanusGa naar voetnoot2). Les adeptes de Hiël savaient donc qu'Arias admirait et vénérait leur chef et ils ne manquaient pas de le proclamer hautement. Nous avons voulu nous rendre compte de l'usage que dans son édition, Montanus a fait des Commentaires sur l'Apocalypse de Hiël. Nous avons été amené à conclure que les neuf dixièmes des scolies que Montanus a ajoutées au texte de l'Evangile et que le ‘librorum censor’ d'Anvers, le Chanoine W. van der Steeghen, a parfaitement approuvées, sont tout simplement la traduction des notes explicatives de Hiël. Une comparaison complète des commentaires des deux auteurs | |||||||||||||||||||||||
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serait fastidieuse. Nous prenons simplement ceux du chapitre IX comme exemple. Un semblable examen pour les autres chapitres donnerait des résultats absolument identiques.
A gauche nous donnons la traduction de quelques fragments du texte de l'Apocalypse avec en italiques les commentaires de Hiël qui s'y rapportent. A droite se trouvent les notes d'Arias Montanus.
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IV. Il y a un troisième point sur lequel Arias désirait avoir l'opinion de Hiël. Le 27 novembre 1587 Plantin écrivit à Arias qu'il lui avait envoyé le 13 octobre la réponse du ‘poeta’, où celui-ci promettait de s'étendre plus longuement sur un sujet qui n'est pas nettement indiqué. Il le ferait dès que certains travaux qu'il avait commencés seraient achevés. Il n'était pas question ici des commentaires sur Ezéchiel 1, puisque Plantin les avait déjà reçus le 1e avril 1586 (Correspondance, VII, no 1086, p. 298). Il ne s'agissait pas non plus des explications de l'Apocalypse, car il ressort de la lettre à Plantin du 1er fevrier 1586 qu'Arias les connaissait déjà à ce moment. Il s'agissait donc d'une question nouvelle. Dans la neuvième épître de la seconde partie des Sentbrieven on a de plus amples renseignements à ce sujetGa naar voetnoot1). Cet écrit est, comme le dit le titre: ‘Une excuse à un excellent ami et amateur de la vérité qui n'avait pas reçu de réponse à sa première lettre, mais qui en recevrait une au moment favorable’Ga naar voetnoot2). Hiël dit dans cette épître: ‘J'ai bien compris votre désir, cher ami, notamment de me voir vous expliquer la prophétie d'Ezéchiel où il témoigne du temple de Dieu. Je suis tout disposé à vous rendre ce service en l'honneur de Dieu. Mais comme j'ai commencé il y a quelque temps à faire autre chose à la gloire de Dieu, vous devrez encore patienter et attendre un peu’ (p. 100). | |||||||||||||||||||||||
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Les explications auxquelles il est fait allusion furent écrites quelques mois plus tard et constituent les numéros 14 (p. 110) et 16 (p. 128) de la seconde partie des Sentbrieven. Hiël débute par les mots: ‘Je vous salue, cher ami en Dieu’ qui sont sans aucun doute adressés à Montanus. ‘Je vous fais savoir par la présente que j'ai bien reçu la lettre que vous m'avez fait parvenir par l'entremise de notre ami commun (naturellement Plantin)... etc.’ p. 110. Le 18 mars 1588, Plantin envoya à Arias Montanus la traduction française d'une de ces lettres, comme il ressort des nos 1360Ga naar voetnoot1) et 1365 de la Correspondance. Nous lisons dans la dernière de ces deux lettres: ‘J'ai expédié au sieur Cayas - pour vous l'envoyer immédiatement - un petit paquet avec 10 pages de votre livre et un opuscule français de ce poète sur Ezéchiel - afin que vous puissiez l'examiner’Ga naar voetnoot2). Nous ne savons pas si Arias Montanus s'est servi des commentaires sur Ezéchiel dans ses propres écrits, comme il l'a fait des commentaires sur l'apocalypse. Il ne nous a pas encore été possible d'examiner à ce point de vue toute l'oeuvre de Montanus. V. Par tout ce que nous avons réuni ici, il est prouvé à toute évidence que Plantin, Arias Montanus et Barrefelt-Hiël formaient un triumvirat uni par une grande communauté d'idées. L'hommage qu'Arias rend à Hiël dans la préface de l'Apocalypse de 1588; ses demandes réitéreés pour obtenir l'opinion de Hiël sur plusieurs textes bibliques; l'usage qu'il fait dans ses propres ouvrages des considérations de Hiël; les secours pécuniaires qu'il fait parvenir à Hiël par l'intervention de Plantin; - tout cela prouve d'une manière irréfutable que le théologien catholique d'Espagne avait pour Hiël et quelques-unes de ses idées une très haute considération. Hiël savait cela et l'appréciait beaucoup. Le début de la neuvième épitre de la seconde partie des Sendbrieven, adressée à Montanus, nous renseigne à ce sujet: ‘Mon cher ami en Dieu, je te salue et te fais savoir par la présente que j'ai bien reçu la lettre dans laquelle | |||||||||||||||||||||||
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tu demandes une explication de ce qu' Ezéchiel écrit sur le temple. Cela m'a beaucoup réjoui dans l'esprit et par l'esprit, parce que j'y vois que l'Esprit de Jésus-Christ commence à manifester sa fertilité bienheureuse dans ton âme. Que Dieu soit loué..’ (p. 96-97). Déjà dans la préface de la septième épître (2e partie), Hiël exprimait l'espoir que l'essence spirituelle de Dieu fît à Montanus la grâce de le mettre en état de comprendre et d'expliquer les prophéties obscures tout comme lui, Hiël, pouvait le faire. Ce passage aussi mérite toute notre attention.Ga naar voetnoot1) Nous n'osons pas aller jusqu'à prétendre qu'Arias Montanus s'était affilié aux Barrefeltistes comme Plantin, mais nous ne serions point étonné si un examen plus approfondi de la question prouvait un jour que c'était bien le cas. Les secours en argent qu'il accordait à Hiël et le mystère qu' observaient Plantin et Arias dans leur correspondance sur Hiël, sont en tout cas de nature à faire naître une semblable supposition. Il serait, pensons-nous, intéressant pour un théologien d'examiner dans quelle mesure Arias a subi dans ses écrits l'influence de Hiël. Nous ne nous hasarderons pas à entreprendre ce travail. Il n'est pas de notre compétence. Mais une chose nous paraît cependant absolument certaine, c'est que dans les écrits de Hiël qui lui étaient connus, Arias n'aura rien trouvé de contraire aux doctrines catholiques. Et si tel était le cas pour Arias, cela aura été a fortiori aussi le cas pour Plantin. On ne peut pas représenter l'imprimeur anversois | |||||||||||||||||||||||
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comme un hérétique en se basant sur son affiliation au groupe des Barrefeltistes. En 1586 Arias Montanus déclare: ‘Mon cher Plantin, quelques-uns t'ont calomnié, mais cela s'est passé il y a bien longtemps, maintenant ta piété, ta constance, ta vertu et ta préoccupation des intérêts de la religion catholique, sont devenues évidentes pour tous les chefs de l'Eglise’Ga naar voetnoot1). Arias l'écrit dans la même lettre par laquelle il lui envoie de l'argent pour Hiël et où il l'entretient des écrits de celui-ci sur les visions d'Ezéchiel et sur l'apocalypse, et cependant le catholicisme d'Arias, qui accorde à Plantin ce brevet d'orthodoxie, est aussi bien à l'abri de tout soupçon que celui de Plantin lui-même. |
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