Bibliographische snipperingen.
Variétés bibliographiques.
Marque typographique mutilée.
M. Marius Audin, l'excellent typographe lyonnais, nous fait parvenir la lettre suivante: en date du 30 Avril 925:
‘Un curieux et très intéressant document passe sous mes yeux et je m'empresse de vous le communiquer: il s'agit d'une marque de Plantin, mutilée et utilisée par un éditeur d'Amsterdam du nom d'Arkstee, demeurant “sur le Kavestrad”, à l'enseigne du Mercure français. Il est incontestable qu'il s'agit de la marque de Plantin; mieux: du bois même de l'une de ses marques nombreuses, car l'on y constate manifestement que la fameuse devise Labore et Constantia a été échoppée, puisque le C initial figure encore dans l'exergue. (Voir la reproduction). Je ne sais rien de l'éditeur de ce livre, Arkstee, mais vous ne manquerez pas de le connaître vous-même, et peut-être pourrez vous me donner l'explication de cette marque étrange devant laquelle je me ruine en conjectures.’
Nous avons peu de chose à ajouter à la lettre de M. Audin.
Arkstee et Merkus étaient libraires à Amsterdam de 1734 à 1780. Ils fréquentaient régulièrement la foire de Leipzig et finirent par s'établir dans cette ville. Ils vendaient surtout des contrefaçons hollandaises de livres français (voir: A.C. Kruseman, Aanteekeningen betreffende den Boekhandel in Noord-Nederland, in de 17e en 18e eeuw, p. 533; et M.M. Kleerkooper, De Boekhandel te Amsterdam voorn. in de 17e eeuw, p. 1135). L'orthographe ‘Kavestrad’ pour ‘Kalverstraat’ complique encore le petit problème. Arkstee peut il être rendu responsable de cette bizarrerie?
Ou l'adresse d'Arkstee ne serait-elle qu'imaginaire? L'ouvrage ne sortirait-il pas d'une autre imprimerie?
La marque plantinienne mutilée est le no 29 de la série publiée par le Chev. G. van Havre (Marques typographiques des imprimeurs et libraires anversois, Ed. des Bibliophiles Anversois, II, p. 08).
Nous savons que plusieurs éditeurs se sont servis d'une façon illicite de la marque du Compas d'Or de l'officine plantinienne. Balthasar Bellère à Douai; Louis Billaine, Laurent Sonnius et Edmond Martin à Paris; Adrien de Launay à Rouen; Thomas Soubron à Lyon; Nicolas Oakes à Londres; Estienne de Prosne à la Rochel-