De Gulden Passer. Jaargang 3
(1925)– [tijdschrift] Gulden Passer, De– Gedeeltelijk auteursrechtelijk beschermd
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Publications Anversoises relatives aux campagnes de l'archiduc Albert, gouverneur-général des Pays-Bas (1596-1598)Lorsque, en 1598, les Pays-Bas furent cédés aux archiducs Albert et Isabelle, le premier n'était plus un étranger pour nos provinces. Pendant les deux années précédentes, il avait attiré sur lui l'attention des populations par quelques brillants faits d'armes, bientôt suivis malheureusement de revers militaires et diplomatiques. C'est le 11 février 1596 que l'archiduc Albert fit son entrée à Bruxelles, comme gouverneur-général en remplacement de feu son frère Ernest. On se propose de décrire une série de plaquettes anversoises, inconnues ou très rares, dans lesquelles sont relatés les événements qui ont marqué sa carrière jusqu'à la paix de Vervins (2 mai 1598.Ga naar voetnoot1) Le nouveau gouverneur a sur les bras deux ennemis: la Hollande et la France. Les Provinces-Unies n'ont pas donné suite à l'offre de paix qu'il leur a faite en les informant de sa nouvelle dignité. Comme elles sont secourues par la France, c'est la France qu'il veut frapper d'abord. Après avoir ravitaillé la ville de La Fère, il enlève Calais à Henri IV, le 24 avril 1596. Ebranlés par la chute de cette place, Ham et Guines se soumettent à lui, sur simple sommation. Pour assurer ses conquêtes de ce côté, l'archiduc s'empare de Ardre, en Picardie. Au mois d'août, il reconquiert la place de Hulst. Mais ces succès n'ont pas de lendemain. Porto Carrero surprend Amiens, le 11 mars 1597, mais Henri IV reprend la ville, le 26 septembre, et vient canonner Arras le 3 octobre suivant. Entretemps Maurice de Nassau s'empare de Rheinberg, de Meurs, de Groll, d'Oldenseel, de Lingen et d'autres positions importantes. Pour conserver les Pays-Bas, l'Espagne se trouvait dans la nécessité de traiter avec la France; par la paix, conclue à Vervins, elle lui res- | |
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stitua Calais avec les quelques places qu'elle possédait encore autour de cette ville et en Picardie.Ga naar voetnoot1)
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Depuis le 8 novembre 1595, Henri IV assiégeait La Fère, que Jacques de Colas, vice-sénéchal de Montélimar, avait rendue à l'Espagne et qui pour lors était gouvernée par Alvarez Osorio. L'archiduc Albert commença par faire ravitailler cette place par le général Nicolas Basti, puis pour arriver à en faire lever le siège, il fit une diversion sur Calais. Le baron de Rosne prit le fort de Risbanck et le pont de Nieulay, et Albert vint en personne au camp, le 11 avril 1596. Henri IV quitta La Fère pour secourir Calais. Mais l'archiduc redoubla ses efforts: un assaut livré au boulevard de la citadelle, le 24 avril, par les Espagnols conduits par Louis de Velasco et par les Wallons sous les ordres de Claude la Bourlotte, le rendit maître de cette place. Cette brillante opération eut un grand retentissement chez nous. Voici la description de deux opuscules, imprimés à Anvers, le premier par Paul Stroobant, le second par Antoine de Balloo, et consacrés au récit de cet exploit. Les textes sont différents. 1) Vvaerachtich ver- || hael van t'ghene datter gheschiet is || int beleg van Calis ende het innemen. || van het Casteel. / || ⁌ Ghebracht in d'onderdanicheyt || van zijn Catholijcke Maiesteyt deur zijn Alder- || doorluchtichste Hoocheyt. Den 17. April. 1596. || ⁌ Met de vertellinghe vande reyse van || ons volck naer La Fère. || ¶ Altemael ghetrocken wt de brieuen ghesonden soo || van het Hof als van den Legher. || (Entre deux bordures de fleurons, vignette sur bois, de 42 × 61 mm., représentant le siège d'une forteresse). T'Hantwerpen. || By Gielis Steltius Boeckvercooper. || Met consent. 1596. || Petit in-4o, 4 ff. sign. A-A [4], car. goth., réclames. | |
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F. [1]: titre; blanc au verso. F. [2] a titre de départ: ⁌ Vvaerachtich verhael van het || beleg van Calis. || Suit le texte, jusqu'au f. [4] a.; à la fin, cul-de-lampe. - F. [4] b.: action de grâces et invocation à Dieu. Suit l'approbation de Sylvestre Pardo, chanoine de la cathédrale et censeur des livres. Au bas: T'Hantwerpen. || By Pauwels Stroobant / Opde Lombaer- || baerde [sic] Veste inden witten Hasewint. 1596. ||Ga naar voetnoot1)
2) Waerachtich || Verhael van het innemen || van het Casteel van Calis / mette || particuliere declaratie vande doode ende || gheuangene / aldaer van beyde sijden mette quantiteyt || van prouande ende amonitie daer in beuonden / so het || selue gheschreuen / ende ouerghesonden is wt de voor- || schreuen stadt van Calis / den 24 Aprilis desen tegen- || woordighen Jare 1596. ende oock gerelateert by || diuersche alomme present gheweest zijnde. || Ghebracht in d'onderdanicheyt van sijne Maie- || steyt, deur sijn Alderdoorluchtichste || Hoocheyt, den 24 April. || (Vignette sur bois, de 68 × 60 mm., représentant une armée de fantassins et de cavaliers se dirigeant vers une ville fortifiée; trois canons sont braqués sur la ville.) ⁌ Gheprint Thantwerpen, by my Anthoni || de Ballo / M.D. XCVI. || Petit in-4o, 4 ff. sign. A-A [4]; car. goth., réclames. F. [1]: titre; au verso: vignette sur bois, de 68 × 62 mm., représentant un régiment de cavalerie conduit par deux fantassins vers une ville, dont la porte est ouverte et pavoisée. - F. [2] a: titre de départ; ¶ Waerachtighe beschrijuinghe van het || innemen van het Casteel van Calis. || Suit le texte, jusqu'au f. [4] a. A la fin: Gheschreuen in Calis / den || XXiiij. Aprilis. M.D. XCVI. || - F. [4] b: leçon morale tirée du récit. Suit l'approbation de Sylvestre Pardo. Au bas: bandeau typographique. | |
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Un plan de la bataille de Calais fut édité à Anvers par Adrien Huberti.Ga naar voetnoot1) La gravure, en taille-douce, mesure 273 sur 209 mm., et porte la légende suivante: Oprecht Conterfeijtsel van de Stadt ende Casteel van Cales, hoe die voirss Stadt || met Apoinctement van sijne doorluchtighe Hoocheijt, den Cardinael Albertus || inghenomen is den 17. April. 1596. en het Casteel vechtenderhandt den 24 voirss. || Vraij pourtraict de la Ville et Chasteau de Calais, comme ladicte ville || à estée prinse per apoinctement, par son Illustriss Altesse, le Cardinal Albert || le 17. d'Apuril. 1596. et le Chasteau per assault le vintquatriesme ensuijuant. || La gravure est signée A Huberti exc. cum pri.
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L'archiduc Albert prit Ardre, le 23 mai 1596. Nous ne connaissons pas de plaquette anversoise relatant cet événement, mais seulement un opuscule imprimé à Arras.Ga naar voetnoot2) Un plan de la bataille (262 × 208 mm.), gravé en taille douce, a été édité par Paul van Overbeeck.Ga naar voetnoot3) Il est signé P. van Ouerbeke exc, et porte la légende suivante: Gheweldighe belegheringhe der Stadt van Ardres, bij sijne doorluchtighe || Hoocheijt den Cardinael Albertus, den seuensten Meij 1596: || ende inghenomen met apoinctement den 23 der voirss maent. || Puissante assiette de la Ville d'Ardres, par son Altesse Serme || le Cardinal Albert le septieme de Maij L'An 1596: || et prise par apoinctement le 23 dudit mois ensuiuant. || Après la prise d'Ardre, l'archiduc revint aux Pays-Bas avec son armée. Les habitants de la Flandre, les Brugeois en particulier, le | |
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pressaient vivement d'aller assiéger Ostende, occupée par les Anglais. Albert s'avança jusqu'à Nieuport, dans le dessein d'aller reconnaître la place dont on lui proposait de faire le siège. Ayant jugé l'entreprise trop périlleuse, il résolut de tourner ses efforts contre la ville de Hulst, située derrière un canal entre l'Escaut et le Hont. Pour en écarter le prince d'Orange, il feignit d'en vouloir à Bréda. Aussitôt Maurice de Nassau détacha de la garnison de Hulst deux mille hommes, ce qui permit à l'archiduc de faire passer dans cette place, à la faveur de la nuit, quinze cents soldats avec des armes et des vivres. L'armée espagnole, au complet, devança le prince d'Orange, qui se retira sur l'extrémité du rivage zélandais. Après de nombreux assauts commencés le 4 juillet et des sorties continuelles, la ville, ayant épuisé tous les moyens d'une héroïque résistance, se rendit le 18 août, et la garnison obtint les honneurs de la guerre. Quelques épisodes de ce siège mémorable ont fait le sujet d'une plaquette imprimée à Anvers, par Arnould s' Conincx. En voici la description: Discovrs. || Av Parti- || cvlier de ce qvi || se passa à l'Isle de || Hulst la nuictée du Ieudy & le || vendredy ensuyuant 19. iour de || Iuillet, 1596. (Fleuron). A Anvers, || Chez Arnould Conincx. || l'An M.D. XCVI. || Petit in-4o, 16 ff. sign. A-D [4]; car. romains, réclames: les ff. 2 à 15 sont paginés 1 à 27. F. [1]: titre; blanc au verso. - F. [2] a: bandeau typographique et titre de départ: Discovrs. || Av Particvlier || de ce qui se passa à l'Isle de Hulst la nuictée || du Ieudy & le vendredy ensuyuant 19. iour || de Iuillet, 1596. || Suit le texte, jusqu'au f. 15 a, ou page 27. - F. [15] b: approbation de Sylvestre Pardo, 29 juillet 1596. - Le dernier f. est blanc. Le récit contenu dans cet opuscule semble émaner de quelque officier de l'armée assiégeante. Il est antérieur à la chute de Hulst et a dû paraître avant ce dénouement. L'écrivain termine par ces mots: ‘j'attendray sur ce les autres progrès et la prise de la ville mesme, que j'espère bien tost vous faire voir.’ Le permis d'imprimer est, d'ailleurs, daté du 29 juillet. La relation de la prise de la ville a été imprimée à notre connaissance, dans deux ateliers anversois: chez Antoine de Balloo et chez Jan van Ghelen. | |
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1) Waerachtich || Verhael || vant ouerleueren der stadt van || Hulst in Vlaenderen / aen d'alder- || doorluchtichste Hoocheyt vandē Car- || dinael / ende Eertshertoge Alber- || tus vā Oostenrijcke / Gouuer- || neur generael vande || Nederlanden. || (Vignette sur bois, de 68 × 60 mm., représentant la prise de Carthage: la mer couverte de navires, dont le principal porte l'inscription Armada AEneae; dans le fond, vue de la ville, avec les mots Cartago et Dido.) Gheprint Thantwerpen / by Anthoni || de Ballo / op ons lief Vrouwen Kerchof / onder || den Thoren / inden gulden Sampson. || M.D.XCVI. || Petit in-4o, 4 ff. sign. A-A[4], car. goth., 2 grandeurs, réclames. F. [1] a: titre. F. [1] b: titre de départ: ⁌ Waerachtich verhael van het ouer- || leueren der Stadt van Hulst in Vlaenderen / || in handen van onsen Edelen / ēn valian- || ten Gouuerneur Cardinael || Albertus. || Suit le texte, jusqu'au f. [4] b. A la fin: approbation de Sylvestre Pardo.
2) Warachtich. || Verhael vant ouer- || leueren der Stadt van Hulst in || Vlaenderen / aē d'alderdoorluchtichste Hooc- || heyt vanden Cardinael / en̄ Eerts- hertoghe || Albertus van Oostenrijcke / Gouuerneur || generael vande Nederlanden. || Geschiet den XX. dach Augusti. 1596. || (Vignette sur bois, de 70 × 55 mm., représentant un combat d'infanterie.) T'Hantwerpen, || Ghedruckt by my Jan vā Ghelen || inde Cāmerstrate / indē wittē Hasewint. || 1596. || Petit in-4o, 4 ff. sign. A-A [4]; car. goth. réclames. F. [1]: titre; au verso: vignette sur bois, de 65 × 99 mm., représentant un combat d'infanterie devant une ville fortifiée. - F. [2] a: bandeau typographique et titre de départ: Warachtich verhael van het ouer || leueren der Stadt van Hulst in Vlaen- || deren. || Suit le texte jusqu'au f. [4] b. A la fin, approbation de Sylvestre Pardo, et marque de l'imprimeur (variété du no 7 de Jean van Ghelen, dans la collection de la ‘Bibliotheca Belgica.’)
La reddition de Hulst à l'archiduc Albert a d'autre part, inspiré une pièce de vers, qui fut également imprimée par Antoine de Balloo.
Een waerachtich || nieu Liedeken / van het ouer- || geuen der Stadt Hulst / in han- || den van onsen Edelen / ende valianten || Gouuerneur / Cardinael Albertus / || Op den 18. Augustus. 1596. || | |
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Op de wijse: Den Prince || van Conde / etc. || (Vignette sur bois, de 68 × 60 mm., représentant une armée se dirigeant vers une ville fortifiée; trois canons sont braqués sur la ville.) Gheprint Thantwerpen / by Anthoni || de Ballo / op ons lief Vrouwen Kerchof, onder || den Thoren / inden gulden Sampson. || M.D. XCVI. || Petit in-4o, 4 ff, sign. A-A (4); car goth., réclames. F. [1] a: titre - F. [2] b: titre de départ: Een waerachtich nieu Liedekē / || van het innemen der stadt van Hulst / || Op de wijse vanden Prince van Conde. || Suit la chanson (22 strophes de 8 vers) jusqu'au f. (4) b. La pièce est signée G. van M. A la fin, approbation de Sylvestre Pardo. Voici deux couplets de cette chanson: Men sacht te Hulst wel blijcken,
Noch salmen u hebben badt,
Nu moetty gaen henen strijcken,
En roepen nau met de cadt,
Den Hulst heeft u ghesteken,
Hy compt u bitter op,
Aen u Staten en salt niet ghebreken,
Sy crijghen van t selve sop.
Den Hulst begonst te beven,
Hy wert sijn taeken quijt,
Men en heefter niet seer ghekeven,
Daer gheviel eenen grooten strijt,
Avont ende noene,
Men en deder niet dan slaen,
Al stont den Hulst wat groene,
Hy is verdort seer saen.
Le recueil, où sont réunies les plaquettes que nous venons de décrire, contient trois plans de la bataille de Hulst, gravés en tailledouce et publiés par Paul van Overbeeck.
1) Gravure de 316 × 251 mm., signée P. van Ouerbeeck excu. cum privil., Légende: Vaillante entreprinse sur le terroyre de Hulst, Pour son Alteze, le Cardinael Albert, || executee par le coronel la Borlotte. le. 10. de lulet, de soyr a. 10. heures. Ao 1596. || Le fort Mour vaert se rendit par appointement de. 20. au soyr a. 5. heures. || Stouten aenslach opt lant ende polder van Hulst, voor syne Hoocheyt, den Cardinael Albert, || gedaen by den coronel la Bo- | |
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rlotte, den. 10. Iulij, des auents ten. 10. uren Ao 1596. || De Moer schans is ouergegeuen met appointement den. 20. sauens ten. 5. vren. ||
2) Gravure de 313 × 247 mm., signée P. van Ouerbeke excudit cum Priuileg. Légende: Warachtighe afbeeldinghe vander Stadt Hulst met alle de omligghen̄ Sterckten, soo de selue haer || verthoonen vant fort de Clinghe, beleeghert den. 10 Julij 1596 door den doorluch: Prinche den || Cardinael Albert Gouuernr en Capiteijn Generael voor de Cathol: Maiesteijt in sijne nederlāden. || ende ingenomen met appoinctement den 18. Augustus || Vraije delineation de la Ville de Hulst auecq touts les forts circonuoisins, comme le || tout se demonstre estant au fort du Clinghe, assiegée le 10. Juillet 1596 par le Serenme || Prince le Cardinal Albert Gouuernr et Capitaine general pour sa Mate Cathol: es Païs Bas. || et prise par apoinctement le 18. d'August. ||
3) Gravure de 265 × 210 mm., signée P. v. Ouerbeeck excu. cum priuilegio. Légende: Vaillante, entreprinse sur le terroyre, de Hulst, Pour son Alteze, le Cardinael Albert, || executée par le coronel la Borlotte, le 10 Julet, de soyr a. 10. heures. Ao 1596. || Stouten, aenslach opt lant, ende polder van Hulst, voor syne Hoocheyt, || den Cardinael Albert, || gedaen by den coronel la Borlotte, den. 10. Julij des avents ten. 10. uren. Ao 1596. Ces plans sont reliés ensemble à la suite des quatre plaquettes relatives au siège de Hulst. Appartiennent-ils à ces opuscules? A défaut d'exemplaires isolés, il n'est guère possible de rattacher tel plan à telle plaquette en particulier. Nous pensons qu'ils n'ont pas été destinés à illustrer les impressions d'Arnould Conincx, d'Antoine de Balloo et de Jean van Ghelen, et qu'il faut les considérer comme des unités distinctes, éditées par Paul van Overbeeck et mises par lui dans le commerce pour son propre compte. Pour clore la série des impressions relatives aux sièges de Calais, d'Ardre et de Hulst, nous devons signaler un ‘chant’ de 613 alexandrins, rédigé par Henri de Wachtendonck. Je chante les vertus d'un vaillant Chevalier,
Qui pour sauver Artois du voisin étrangier
(Qui tant de fois avoit menacé sa ruine)
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Fit assieger Calais par bellique machine,
Et camper ses soldats et par terre et par mer
Devant ses boulevers;...
Cette poésie se trouve dans un recueil de vers, imprimé en 1596 par Henri Swing et mis en vente par Antoine Thielens. En voici la description: La || Bellone || Belgiqve, || Contenante || La prinse des villes Calais, Ardres, & Hulst. || La prinse et reprinse de la ville de Liere. || La retraite de la Paix du Pays-bas. || Eglogue. || Sonnets sur la diuersité du temps. || Description d'aucunes cruautez perpétrées par les || Huguenots au Pays-bas. || Dédiée à son Altesse Illustrissime l'Archiduc Albert, || Cardinal d'Austrice. || Par Henri de Wachtendonck, escuyer, Communemaistre || de la ville de Malines. || (Fleuron). En Anvers, || Chez Antoine Thielens, à l'Estruche d'or. 1596. || Auec Grace & Priuilege. || In-4o, 100 pp. chiffrées, sign. A-M [4], N-N [2]. car. rom., réclames. P. [1]: titre: p. [2]: blanche. - Pp. 3-5: bandeau, et Sonnet de Glavde || de Sainct Marc, A Henri || de Wachtendonck || Escvyer. || - Pp. 7-99: les diverses poésies de Henri de Wachtendonck. - P. [100]: approbation (1596), et sommaire du privilège (1596); au bas: Typis Henrici Swingenij.Ga naar voetnoot1) La triple victoire de l'archiduc Albert est encore illustrée par une médaille, qui fut exécutée par Conrad Bloc, médailleur anversois, sur lequel on possède bien peu de renseignements biographiques.Ga naar voetnoot2) Il nous a paru intéressant de reproduire ici cette médaille, d'après les originaux conservés au Cabinet des Médailles de la Bibliothèque royale.Ga naar voetnoot3) Droit. Dans un cercle de grènetis, Albertvs. D(ei). G(ratia). S(acrae). R(omanae). E(cclesiae). Car(dinalis). Arc(hiepiscopus). Tol(etanus). Archid(ux). Avs(triae). Buste à droite de l'archiduc Albert, en habit de cardinal. Sous le buste, la signature Conr: Bloc. F. | |
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Revers. Dans un cercle de grènetis, Veni vidi vicit. devs. 1596, Plans des villes de Calais, d'Ardre et de Hulst, avec les mots cales, arders, hvlst.
Argent et bronze (fonte), 38 mm.
Cette devise lapidaire: ‘Je suis venu, j'ai vu, Dieu a remporté la victoire’, caractérise l'inspiration et résume les récits qui furent faits de cette triple conquête, Les narrateurs, après avoir montré la promptitude d'action de l'archiduc, ont soin de reporter à Dieu tout l'honneur de la victoire: ‘Ten welcken eynde moet Godt almachtich herrelijck gebeden worden, op dat t'sijne almoghentheyt de handt van zijne Hoocheyt wilde dirigeren, tot voor deringe vanden Catholijcke Religie, ende prosperiteyt van dese Nederlanden.’
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Les succès de l'archiduc en avaient imposé aux ennemis de l'Espagne. Aussi, le 31 octobre 1596, une triple alliance offensive et défensive fut-elle conclue à La Haye, à l'initiative de Henri IV, entre la France, l'Angleterre et les Provinces-Unies. Arrêté dans son élan par la disette d'argent et par l'épuisement du pays, l'archiduc allait bientôt connaître des revers. Il échoua devant Turnhout où, le 24 janvier 1597, son général en chef comte de Varax trouva la mort avec plus de deux mille de ses hommes et abandonna un butin considérable. Cependant la surprise d'Amiens par Porto Carrero, le 11 mars suivant, le dédommagea de ce désastre. On a conservé du stratagème employé par l'assiégeant plusieurs récits fort imagés. Celui de M. de Montpleinchamp, en particulier, contient des détails pittoresques et savoureux recueillis de la tradition orale, au siècle suivant. Les récits imprimés à Anvers en 1597 ont plus de simplicité et ont le mérite d'être contemporains des faits. En voici l'essentiel: ‘Le lundi. 10. de mars, il (Porto Carrero, gouverneur de Dourlens) s'apresta pour faire son execution, pour laquelle mieux faciliter, il choisit 40. à 50. soldats resolus, pour coupper la gorge a ceulx de la garde, lesquels il vestit en paysans, portant sur leurs testes plusieurs fardeaux, ayant desoubs leurs casaques l'escopette et la dague. Finalement tout estant preparé pour ceste entreprise, il marcha vers Amiens auecq cincq mil hommes de pied, et fixa sept cens cheuaux, et puis apres auoir posé les embus- | |
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cades prez d'un chauffour qui auoisinoit la ville, sur les huict heures du matin, le Mardy, unziesme iour de Mars, il enuoya lesdicte soldats accoustrez en Paysans vers la porte, auecq un chariot, lequel estant paruenu desoubz la grille un de ces bons Paysans couppa d'un cousteau les traicts des Cheuaux, affin que le chariot demeura en ceste place. Et au mesme instant, les autres se iecterent sur le corps de garde, duquel ils se feirent maistre. Et aussi tost donnant signal a l'embuscade, la porte fut saisi de noz soldats, lesquels commencerent entrer a foule tant a pied que a cheual, tirant droit a la place. La resistence que feirent les bourgeois ne fut grande, se voyans surpris par faute de bonne garde....’Ga naar voetnoot1) Ce passage est extrait d'une plaquette, dont voici la description: Discovrs || Tovchant || La Prise Admirable || De La Grande Et Pvissan- || te Ville d'Amiens Capitale de Picar- || die, saisi par les Espagnolz, le XI || iour de Mars, l'an 1597. || (Fleuron.) A Anvers. || De l'Imprimerie de Paul Stroo-bant, sur la Lom- || baerde Veste, au Laurier blancq. || Anno 1597. || Petit in 4o, 4 ff. sign. A-A [4]; car. romains, réclames. F. [1]: titre: blanc au verso. F. [2]: titre de départ: Discovrs || Tovchant La || Prise Admirable II De La Grande Et Pvissan- || te Ville d'Amiens le Xj. de Mars, Il l'An 1597. || Suit le texte, jusqu'au f. [4] b. - F. [4] b, entre deux bandeaux, approbation de M.G. Gazet, pasteur de Ste-Marie Madeleine, à Arras. Voici un autre opuscule dans lequel on relate le même événement: Cort Verhael, || Van t' loos inne- || men der Stadt van Amiens / || in Vrancrijck / gelegen inde Prouintie || van Picardyen: ghedaen met Godts gratie ende || hulpe door een Spaensche Capiteyn ende ouerste || genaemt Hernentello, Gouuerneur van Dorlans: || d'welck gheschiet is den 11. Meert int Jaer ons || Heeren. 1597. || (Vignette sur bois, de 68 × 60 mm., représentant un régiment de cavalerie conduit par deux fantassins vers une ville, dont la porte est ouverte et pavoisée). Gheprint Thantwerpen / by Anthoni de || Ballo / op ons lief Vrouwen Kerckhof / onder || den Thoren / inden gulden Sampson. || Petit in-4o, 4 ff. sign. A-A [4|: car. goth., réclames. | |
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F. [1]: titre; au verso: vignette sur bois, de 50 × 50 mm., représentant un combat d'infanterie. - F. [2]: bandeau typographique et texte, jusqu'au f. [3] b. - A la fin, cul-de-lampe. - F. [4] a: entre deux bandeaux, approbation de I. Blancwalt, chanoine de l'église Notre-Dame, à Anvers. Au vo: vignette sur bois, de 73 × 54 mm., représentant une charge de cavalerie.
Les deux plaquettes qui viennent d'être analysées sont suivies, dans le recueil de la Bibliothèque Royale de Bruxelles, de deux cartes en taille-douce, éditées par Adrien Huberti.
1) Gravure de 276 × 197 mm., signée Adr. de S. Huberto excudit cum Priuil. Regis. Enghien et Lombarts. Légende: Conterfeijtinghe van de Stadt Amiens, soo die op den XI Meert || 1597. subtylijck is inghenomen gheweest met eenen waghen ende || luttel volcx, waer aff Capiteijn was den Gouuernr van Dorlans. || Protraict de la Ville d'Amiens, comme elle a esté subtiliment || surprinse le XI de Mars 1597. auec vng chariot et peu de gens, || desquels le Capitaine estoit le Gouuerneur de Dorlans. ||Ga naar voetnoot1) 2) Gravure de 274 × 196 mm., signée A Huberti excudit cum Priui. Regis. Titre: Portrait de la Ville d'Amiens assiegee || par le Roij de Nauarre. || Légende, dans le coin inférieur de gauche. Ces deux cartes paraissent bien être des unités indépendantes, comme nous l'avons déjà remarqué pour d'autres. Le second plan n'a aucun rapport avec le fait de la surprise d'Amiens par Porto Carrero raconté dans les deux opuscules. Quant au premier qui, lui, se rapporte à ce fait précis, il pourrait appartenir aussi bien au Discours imprimé par Paul Stroobant qu'au Cort Verhael imprimé par Antoine de Balloo. Cependant, le Musée Plantin possède un exemplaire complet de l'impression d'Ant. de Balloo, et cet exemplaire ne contient pas de carte.Ga naar voetnoot2)
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La perte d'Amiens était d'importance pour les Français. La nouvelle arracha cette plainte à Henri IV, s'adressant à son ministre Sully: ‘Ha! mon amy, quel malheur! Amiens est pris.’ Le roi de France essaya de s'en dédommager sur Arras, mais sa tentative fut infructueuse. Le récit de cet échec a fait l'objet d'un livret imprimé par le même Ant. de Balloo:
Waerachtic // Verhael / ende ge- // schiedenisse vanden loosen aen- // slach / den welcken den Byarnois aen- // gerecht heeft op de Stadt vā Atrecht / // den 27. Meert 1597. ende hoe hy mi- // raculeuselijckē van daer met schanden // heeft moeten vertrecken. // (Vignette sur bois, de 60 × 53 mm., représentant le siège d'une ville. / Gheprint Thantwerpen / by my Anthoni // de Ballo / op ons lief Vrouwen Kerckhof / onder // den Thoren / inden gulden Sampson. // M.D. XCVII. // Petit in-4o, 4 ff. sign. A-A [4]; car. goth., réclames.
F. [1]: titre; au verso, vignette sur bois de 68 × 63 mm., représentant un régiment de cavalerie conduit par deux fantassins vers une ville, dont la porte est ouverte et pavoisée. - F. [2]: bandeau typographique et titre de départ: Waerachtich verhael, en̄ // gheschiedenisse vanden loosen aen- // slach, den welcken den Byarnois aenghe- // recht heeft op de Stadt vā Atrecht, den 27. // van Meert, ende door sonderlinghe mira- // kel, van daer met schanden heeft moeten // vertrecken. // Suit le texte, jusqu'au f. [4] a. A la fin, approbation de I. Blancwalt, datée du 2 avril 1597, et cul-de-lampe. - F. [4] b: vignette sur bois de 58 × 50 mm., représentant une bataille. Adrien Huberti est encore l'éditeur d'un plan de la ville d'Arras. Ce plan, de 274 × 196 mm., est gravé en taille-douce et porte la légende suivante: Anno 1597. den 27. Meert na middernacht, hebben de franchoijsen de Stadt Atrecht // meijnen in te nemen, hebbende met Gubbelaers twee poorten ghebroken, maer deur de neer- // stichz en̄ vromichz vān Borgers hebbē sijse moetē vlatē mz verlies van veel doode en ghequeste. // L'An 1597. le 27. de Mars, apres minuict ont les françois pense surprendre la Ville d'Arras // aijants rompu deux portes auecq des | |
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A. Huberti. Surprise d' Amiens par les Espangols, 1597. (Réduction).
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Petarts, mais ont este contraints de se retirer auec // perte de beaucoup de morts et blessés, par la diligence et vaillantise des Bourgeois. // Au bas de la carte: Adr. de S. Huberto exc. cum Priuil. Regis. Les Français vinrent à la rescousse quatre mois plus tard, comme il est raconté dans cet autre opuscule imprimé par P. Stroobant, et finirent d'ailleurs par reprendre aux Espagnols la ville d'Amiens. Vvarachtich // Verhael particu- // lier van tghene datter is ghe- // beurt voor de stadt van Amiens / tus- // schen de belegerde der seluer / ende de // Fransoysche vyandē / opden XV. en XVj. // ende principalyck den XVij. Julius lest // leden int Jaer. M.D. XCVII. // Nae die Copye ghedruckt tot Atrecht. // (Fleuron). Thantwerpen. // By Pauwels Stroobant / inde Cam- // merstrate inden witten Hasewint. // M.D. CVII. (pour 1597). Petit in-4o, 4 ff., car. gothiques. F. [1] a: titre. - Ff. [1] b- [4] b: texte. A la fin. approbation de Sylvestre Pardo. Le siège d'Amiens, dont la garnison était bien pourvue d'hommes et de canons, devait durer jusqu'à la fin de septembre. Le 15 de ce mois, l'archiduc partit de Dourlens, avec une armée de 18000 fantassins et de 4000 chevaux, dans le but de déloger les Français des retranchements qu'ils occupaient devant la ville. Il dut bientôt opérer sa retraite Henri IV, après avoir poursuivi les troupes espagnoles, revint devant Amiens et la somma de se rendre. La capitulation eut lieu le 26 septembre 1597. Ce même jour, le roi de France entra dans la ville et fit entonner dans la cathédrale un Te Deum d'action de grâces.
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La reprise d'Amiens par les Français affaiblit considérablement le prestige d'Albert. L'absence du gouverneur-général et de la plus grande partie de ses troupes permit, d'autre part, à Maurice de Nassau de conquérir un certain nombre de places importantes. Pour comble d'infortune, les garnisons espagnoles, qui étaient mal payées, se livrèrent au brigandage. Les provinces représentèrent enfin à l'archiduc qu'il avait à s'interposer pour la paix. Philippe II la désirait autant que Henri IV. Après des pourparlers de plusieurs mois, les négociations aboutirent à la paix de Vervins, qui fut comme une réédition du traité de Cateau-Cambrésis. | |
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Une curieuse plaquette anversoise reproduit la déclaration de paix. Celle-ci est précédée d'une lettre de l'archiduc Albert au magistrat d'Anvers, datée du 31 mai 1598. Nous donnons ci-dessus la reproduction de la première page de cette lettre, imprimée en caractères de civilité.Ga naar voetnoot1) Voici la description de l'opuscule de Gilles Steelsius: Tractaet // Oft verclaringhe // vanden Peyse / gesloten ende // ghemaeckt tusschen onsen aldergenadich-// sten Heeren den Coninck van Spaengien / // ende den Alder-christelijcxsten Coninc van // Vranckrijck / Henrick den vierden van // dien name / heure Oiren en̄ nacomelingen / // midtsgaders allen ende yeghelijcken heure // ondersaten / Coninckrijcken / Steden / Lan- // den ende Heerlijcheden / met ooc de brieuen // van zijne Hoocheyt den Cardinael Alber- // tus / Eertshertoghe van Oostenrijck / etc. // Gouuerneur van dese Nederlanden voor // sijne Mat aen de Magistraet van Ant- / werpen / gheschreuen in Date den lesten // Meye 1598. // (Fleuron.) T'Hantwerpen, // Ghedruct by Gillis Stelsius, // Anno 1598. // Met Consent van d'Ouericheyt. // Petit in-4o. 4 ff. sign. A-A [4]; car. de civilité et goth., réclames. F. [1]; titre; blanc au verso. - F. [2] a: bandeau typographique et lettre de l'archiduc au magistrat d'Anvers, jusqu'au f. [3] a. - F. [3] b: bandeau et titre de départ: Tractaet oft verclaringhe van- // den Peyse, ghesloten ende ghemaeckt // tusschen onsen alder-ghenadichsten // Heere den Coninck van Spaengien, // ende den Alder-christelijcxsten Co- // ninck van Vrancrijck, Henrick den // vierden van dien name. // Suit le texte, jusqu'au f. [4] b. A la fin, cul-de-lampe. Lés événements politiques intéressant les Pays-Bas ont, de tout temps, inspiré les écrits les plus divers. La liste est longue des lettres, dialogues, complaintes et pamphlets belges et néerlandais! L'Anversois Léon de Meyere écrivit un long poème pour conseiller aux Provinces-Unies de faire la paix avec l'Espagne. Ce poème fut imprimé à Anvers par Arnould s' Conincx. Poeme. // Advis Povr //La Paix De La // Belgiqve. // A Son Altesse. // Par Leon de Meyere d'Anvers. (Marque typographique, | |
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no 3 de G. Van Havre, avec la légende en capitales romaines: virtvte, et // constantia). A Anvers, // De l'Imprimerie d'Arnoult Conincx. // L'An M.D. XCVIII. // Auecq Grace & Priuilege pour six Ans. // I, de Buschere. // In-4o, 15 ff. sign. A-C [4], D-D 3; car. italiques, réclames, annotations marginales. F.[1]: titre; blanc au verso. - F. [2] a: bandeau typographique et titre de départ: Advis Povr La // paix du Païs-Bas. // A Son Altesse. // Suit le poème, jusqu'au f. [15] b. A la fin, approbation de Pierre Vinck, archiprêtre de Bruxelles, datée du 28 avril 1598, et erratum. Le poème débute comme suit: La crainte au sang caillé la vive chaleur m'emble,
De veines, et de nerfs, et d'arteres je tremble.
Or que le souvenir, Prince chevaleureux.
Me represente un Monstre espouvantable, affreux,
Que je vels emporté sur des roues dorées
Au retour de Calais saccager nos contrées.
D'un Géant estoit sa taille, au milieu son front
A-val d'un oeil crevé sourd une noire font
De sang meslé de boue, et de sa bourguignotte
La mesche pour cheveux sur la cuirasse flotte,
L'espée, et le flambeau arment ses mains de fer
Dieu! quel cry eslancé d'entre ses dents d'acier
Herissone d'horreur tout le sein de la terre?Ga naar voetnoot1)
Les poèmes de Léon de Meyere et de Jean-François Le Petit représentent les deux courants d'opinion qui partageaient alors les | |
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habitants des Provinces-Unies. Si les uns, fidèles en cela à la politique de Guillaume d'Orange, se défiaient des intentions du roi d'Espagne, nombreux cependant étaient les partisans de la paix. La typographie anversoise nous donne encore deux intéressantes plaquettes, dans lesquelles sont exprimés la lassitude des populations et leur désir d'une pacification religieuse et militaire. Ces deux opuscules sont dus aux presses d'Antoine de Balloo. 1) Dialogvs, // Oft // T'samen-sprekinge / // Tusschen Huysman / ende den // Crijchsman. Tracterende van desen // Nederlantschen Peys. // (Vignette sur bois, de 75 X 48 mm., représentant Mars, un guerrier, un financier et un paysan en conversation). Gheprint Thantwerpen / by Anthoni // de Ballo / op ons lief Vrouwen Kerckhof / // onder den Thoren / inden gulden || Sampson. 1598. // Petit in-4o, 4 ff. sign. A-A [4]; car. goth., réclames.
F. [1]: titre; au verso: vignette sur bois, de 84 X 75 mm., représentant trois personnages en conversation. - Ff. [2] a - [4] a: le dialogue. A la fin, en car. romains: T' verbont daer den vyant so seer opgecraect,, heeft, Is nv ghebroken om datmen Peys gemaeckt,, heeft. Fecit G. van M.
F. [4] b: permis d'imprimer, délivré le 6 juin 1598 par J. Blanckwalt. chanoine de la cathédrale. Le dialogue est plus étendu que ne l'annonce le titre de l'opuscule; il met en scène Mars, le guerrier, le paysan, l'artisan, le marchand, le financier, le batelier et le clergé. Nous en extrayons la plainte de l'artisan: Ick mach my oock wel beclaghen /
Van dage te dagen || geen neeringe dit is t' spijt /
En daer en boven scherpen dieren tijt /
Wy werden at quijt || dat wy plegen te sparen.
et celle du marchand: Wy gheven Mars allen de wijt /
Wy en doen geen profijt || waer dat wy varen /
Wy Verliesen meer dan wy vergaren /
In vele Jaren || en moghent wy niet verhalen.
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2) Beclach, // Van die van Hollant // en Zeelandt. // (Vignette sur bois, de 57 X 49 mm., représentant un vieillard assis, s'entretenant avec deux groupes de personnages). T'Hantwerpen, // Gheprint by my Anthoni de Ballo / op ons lief // Vrouwen Kerckhof / onder den Thoren / inden // gulden Sampson. 1598. // Met gratie ende Priuilegie vande Coninclijcke Maiesteyt. // Onderteeckent de Buschere. // In-8o, 8 ff. sign. A-A [8]: car. goth., réclames.
F. [1] ro: titre; au verso: Totten Goetwilligen // Leser. // 11 vers, imprimés en car. italiques. Suit, jusqu'au f. [7] b., la complainte en vers des habitants de la Hollande et de la Zélande. A la fin, culde-lampe. - F. [8] a: ⁌ Een nieu Liet / aen die van Hollant // en Zeelant / om afstant te doen van hun re- // bellicheyt, ende gaer op de wijse: // O Nederlant ghepresen, Belaecht meucht ghy vvel zijn. //; chant d'exhortation à la paix, composé de 8 couplets de 7 vers. A la fin, f. [8] b: approbation de Sylvestre Pardo. Cette composition paraît être l'oeuvre d'un catholique hollandais, qui exhorte ses compatriotes à renoncer à l'hérésie et à cesser leur rébellion contre l'Espagne. On comprend la raison pour laquelle elle fut imprimée ù Anvers, et non sur le territoire des Provinces-Unies. L'avis au lecteur, placé en tête de l'opuscule, en indique l'esprit: Beminde Leser, wilt dit hier lesen met aendacht,
En wel nemen acht,, op dees relatie,
Siet in wat noot dat het Landt sonder fallatie
Moet comen, daer Heresie domineert,
Tyrannich opstel daer triumpheert,
Muyterye en isser in gheen ghebreken,
Vvaer wt dat spruyt, haet, nijt, en dootsteken,
Oorloghen. twisten, tweedracht, en ghewelt,
Daer Hollant, Zeeland, nu deerlijck me wort ghequelt.
Dit sijn haer lamentatien, wilt hier op achten,
Ghy hoorders luystert toe, print dit in u ghedachten.
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Les plaquettes décrites dans cette notice ne sont pas, on en convient, bien intéressantes en elles-mêmes. Les récits appartiennent à une littérature semi-officielle et les pièces de vers ne sont pas | |
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animées d un grand souffle. D'une manière générale, l'impression en est peu soignée et les bois ne sont que des remplois. Cependant, ces opuscules imprimés par Antoine de Balloo, Arnould s'Conincx, Gilles Steelsius, Paul Stroobant, Henri Swing et Jean van Ghelen seront recherchés pas les bibliophiles et par les érudits: ce sont des raretés et des curiosités bibliographiques, qui font revivre une époque peu étudiée encore. Quant aux cartes, éditées en feuilles volantes par Adrien Huberti et Paul van Overbeeck, elles se distinguent des plaquettes par leur belle présentation, et nous permettent d'apprécier l'activité des ‘kaartmakers’ anversois et la vogue des produits de leur burin.
Marcel Hoc. |
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