De Gids. Jaargang 77
(1913)– [tijdschrift] Gids, De– Gedeeltelijk auteursrechtelijk beschermd
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Julie Simon.
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nant tout est changé; la nature même m'en paraîtra plus belle, et comme si elle partageait mon contentement, le ciel qui depuis deux jours était couvert de nuages, est aujourd'hui serein comme votre front. C'est un beau jour d'automne. Je causerai beaucoup avec vous, quoique vous n'entendiez pas tout ce que je vous dirai. C'est peut-être pour le mieux. Car je suis sûr que votre modestie me fermerait la bouche; en écoutant tous les beaux noms dont je vous décore, vous diriez encore une fois: ‘modérez-vous un peu’. En attendant, comme tout le monde a été mis en émoi pour faire des recherches après vos lettres, j'ai lieu de supposer, que quand vous voudrez bien m'écrire quelques mots, on n'osera plus me soustraire ce qui m'est destiné. Le coupable, qui que ce soit, y risquerait trop. C'est bien décidé que je viendrai vous voir dans le mois prochain; peut-être même mon séjour sera-t-il de quelque durée. Si ce n'est pas à Liège, du moins à Bruxelles. On vient de me proposer d'y faire des recherches aux Archives.Ga naar voetnoot1) Quoique je sois rassasié des Archives de Vienne, je me soumettrai avec empressement à un travail, qui me donnera l'occasion de vous revoir et de vous dire des choses bien plus aimables, que n'en contenaient mes dernières lettres.
Maar hóe waren nu, sinds drie maanden, al háre brieven verloren gegaan? - Het zou voorloopig een raadsel blijven. En een bëangstigend raadsel was het voor de arme Julie, die, als zij drie dagen later wederom schrijft, de eindelijke ontvangst van den brief harer moeder nog niet weten kon. Met de omzichtigste zorgen omgeeft zij haar correspondentie en verdiept zich in de duisterste gissingen. - De oplossing van het geheim zou,later, even dom als comisch blijken. | |
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Cher René.
J'apprends à l'instant, qu'un Monsieur qui occupe un quartier a la maison part demain pour Cologne. Je profite de cette occasion pour vous écrire quelleque lignes. Je ne vous entretiendrais pas longtemps ne sachant pas si celle-ci sera plus heureuse que les trois premieres qui ne vous sont pas parvenue; Dieu sait si les deux dernières n'auront pas subies le même sort que les précédentes. Il faut que je vous dise les précautions que nous avons prises; premièrement nous avons envoyé une lettre a mon frère Grégoire, afin qu'il aille l'affranchir a Aix la Chapelle; et une autre, que nous avons fait partir d'ici, sous enveloppe a l'adresse de Mr. le directeur des postes a Vienne; et celleci partira de Cologne; fasse le Ciel qu'une au moins arrive a bon port. J'ai bon espoir que celle-ci vous parviendra; si elle a ce bonheur, faite le moi savoir le plutot possible, et en même temps les moyens qu'il nous faudra prendre a l'avenir pour qu'aucune ne puisse plus s'égarer. Il n'y a pas de doutes que l'on ne retienne mes lettres, car je mets très bien l'adresse, et je les affranchis j'usqu'au frontières comme vous me l'avez dis. Il faut que ce soit une personne qui s'oppose peut-être a notre union, et que pour cette raison, elle retiendrait mes lettres, pour vous faire croire que je vous ai oublié; si cela est ainsi pourquoi les vôtres me parviennent-elles? Vraiment c'est quelque chose que je ne puis comprendre. Dite le moi franchement, Cher René, n'y a-t-il pas de vos parents qui s'opposerait a nos désirs? peut-être Madame votre Mère elle-même, ne me le cachez pas, ne craigniez pas de me faire de la peine, la plus grande que j'ai maintenant, c'est que vous pourriez douter de mes sentiments a votre égard. J'aurais encore beaucoup de choses à vous dire mais pour le moment je me bornerais à ces quelleque lignes, qui vous sont tracées pour vous montrer que je ne vous ai jamais oublié d'un seul instant, et de bien vouloir croire que celle, qui prend le plus de part a toute vos peines, surtout depuis que vous n'avez reçu de mes nouvelles, c'est et sera toujours Votre Julie.
P.S. auserai-je vous dire le grand désire de mon coeur | |
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(il me semble que vous me pressé de vous le communiquer) c'est celui de revoir Mon Cher René.
Liège, le 20 7bre 1845.
Vienne, 5 Octobre '45. Ma toute chère Julie.
La semaine qui vient de s'écouler ne pouvait commencer pour moi d'une manière plus belle qu'elle ne l'a fait. Le dimanche je fus réveillé par le facteur, qui venait m'apporter votre lettre; je l'ai relue bien des fois: tant de fois même qu'elle partagera bien vite le sort de ses devancières; c'est à dire qu'elle sera un peu chiffonnée et déchirée. Car à chaque instant de désoeuvrement vos lettres sont ma distraction: c'est comme un portrait de vous, que j'aime à contempler bien souvent pour me pénétrer entièrement de la pensée de ma chère Julie. A force d'être assidûment pliées et repliées, vos lettres gagnent un peu l'aspect de manuscrits bien lus et bien usés. Mais d'ordinaire de pareils manuscrits sont les plus précieux, et je les cherche de préférence dans les bibliothèques. Si cependant par amour de propreté vous désirez que vos belles lettres gardent du moins en partie leur fraîcheur, il faut, ma toute chère, qu'elles se succèdent bien rapidement. Ce sera toujours ‘vosz binamé grô’, qui y gagnera. Vous me direz que dans ce cas-là j'aurais dû vous accuser plus promptement la réception de votre billet. Mais comme la semaine commençait par de si bonnes augures, j'avais l'espérance qu'elle se terminerait de la même manière. C'est à dire que les trois lettres qui ne m'étaient pas encore parvenues, m'arriveraient aussi. En effet toutes les démarches nécessaires ont été faites, j'ai reçu tous les éclaircissemens possibles; j'ai l'assurance qu'elles ne sont pas perdues, et que je les obtiendrai à la fin. Mais c'est toute une histoire. Si vous allez la communiquer tout haut à votre famille, ayez du moins la précaution d'éloigner la méchante Titine de la chambre. Car elle va rire aux éclats, et elle nous tourmentera de plus belle. Ecoutez. Vos lettres sont arrivées ici et ont été remises au facteur. Mais ce facteur était un homme stupide et ivrogne. Quoiqu'il eût auparavant apporté plusieurs lettres à mon adresse, le | |
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soleil de Juillet paraît lui avoir aveuglé les yeux: dans ses hallucinations il a cru lire sur l'adresse Banholzer au lieu de Bakhuizen. Quoique la méprise soit peu flatteuse pour votre très humble serviteur, le nommé Banholzer était un homme bien autrement illustre à Vienne que Bakhuizen. Il faisait partie de la troupe équestre de Lejars, qui faisait tourner la tête à ces pauvres Viennois, qui en ont si peu. De plus Banholzer avait une fille, qui jouait sous les applaudissements du public le Jocko au théâtre du faubourg Josephstadt. Mon facteur ne doutait pas, que ce ne fût à cette célébrité que s'adressaient ces lettres itérées, qui venaient de si loin. Au lieu de remettre vos lettres au no. 216, il les portait au théâtre. Mais là on lui informa que ce cher Banholzer était parti avec la troupe de voltigeurs pour Pesth en Hongrie. Le facteur a jugé de son devoir de faire suivre les lettres, qui ont été envoyées à Pesth avec la remarque: se trouve actuellement à Pesth auprès de la troupe Lejars. Cette troupe est ensuite partie de Pesth pour Munich et de Munich pour Paris. Il est possible que vos lettres aient franchi le même espace, en s'attachant obstinément aux traces vagabondes du cirque Olympique. Toujours estil, que le directeur des postes m'a garanti qu'il me remettrait les lettres égarées. Le facteur négligent a subi un examen bien sévère; on menaçait de le renvoyer; comme ce malheureux avait une famille, je ne voulais pas que ce fût à cause de moi et j'ai même intercédé pour lui, je ne sais avec quel résultat. En tout cas sa négligence mérite une correction exemplaire. Je dois vous avoir bien importunée, ma chère enfant, par mes plaintes et mes reproches. Je vous en demande pardon par écrit en espérant pouvoir solliciter ce pardon de vive voix, à vos genoux, comme faisait le Bédouin de l'année passée. J'espère d'obtenir ce pardon avec un - ‘pas plus’. Ainsi trève de plaintes! - Vous aussi, vous vous réjouirez que ma Mère ni personne de ma famille n'ait commis le crime d'enlever vos lettres. Les dispositions de Maman n'ont subi aucun changement, depuis que je vous en ai écrit la dernière fois. Je dois avouer que pendant quelque temps je n'ai presque pas parlé de vous dans les lettres que je lui adressais. Je ne savais quoi penser de votre silence, et | |
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je ne voulais faire part de mes appréhensions à personne. Mais comme durant bien du temps je ne vous écris que des lettres tristes, je désire vous raconter autre chose aujourd'hui. Puisque vous le voulez, je vous communiquerai un peu mes impressions de voyage.
En dan krijgen eerst weer de ongelukkige Weeners in een lange bladzijde ervan langs; wel mocht hij van zichzelven zeggen ‘de pousser un peu toute chose à outrance’; en hij doet het met een dolzinnigen hartstocht. Alleen het theater, waar de kern der Duitsche artisten de meesterwerken der Duitsche litteratuur herleven doet, heeft zijn bewondering. Die modelvoorstellingen, zegt hij, waren mij de verwerkelijking der dichterdroomen uit mijn jeugd, de aanvulling van het verbeeldingsleven, door de lectuur dier stukken in mij gaande gemaakt. ‘Si tous les théâtres étaient comme les théâtres de Vienne, je suis sûr que votre Papa ne s'opposerait pas à ce que vous les visitiez’. Na den litterator komt de wandelaar aan het woord: hij vertelt van verschillende landschappen, van de vlakte van Hongarije, waardoor de Donau stroomt: ‘fleuve qui me remplit, moi, de je ne sais quelle mélancolie, parce qu'elle pousse ses flots d'un côté opposé à celui vers lequel j'aime à concentrer toutes mes idées, parce qu'elle s'éloigne de vous, de ma patrie, de tout ce qui m'est cher, et parce qu'elle semble m'inviter à suivre son cours’. Hij vertelt ook van zijn driedaagsch voetreisje door Tyrol:
Malgré mon embonpoint (qui s'est bien diminué par ces fatigues mêmes) je gravis les montagnes les plus hautes: je marche comme le Juif errant, quelquefois douze lieues par jour. Une chose surtout vous aurait agréablement surpris: après avoir traversé une nature majestueuse mais sauvage, après avoir monté avec peine des rochers, où la végétation semblait entièrement morte, après avoir escaladé le sommet même de ces rochers, vous vous seriez attendu peut-être à trouver de l'autre côté un précipice que le regard n'oserait pas mesurer. Oh non! les sommets mêmes de ces rochers forment un petit vallon, tout couvert de gazon, où les troupeaux broutent paisiblement, où le berger joue au cor, où les | |
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taureaux et les béliers agitent leurs sonnettes, où un petit chalet vous invite à vous reposer dans l'ombre, où les Tyroliens vous régalent de leur musique et de leurs danses rustiques et surtout de leur fromage et de leur crême, - repas bien agréable après tant de fatigue et supérieur à toutes les friandises, que la gastronomie la plus luxurieuse pourrait inventer. Combien de fois ai-je voulu pouvoir transporter comme par un coup de baguette ma chère Julie au milieu de ces scènes. Tout ravi que j'étais de cette nature brillante, je sentais qu'il m'y manquait quelque chose. C'était votre présence, c'était l'occasion de pouvoir lire dans vos yeux éblouis toute l'impression, tout l'enchantement que produisait dans votre belle âme l'aspect de cette magnificence. Je ne puis vous donner une description de tout ce que j'ai vu, de tout ce que j'ai éprouvé. Nous répétons l'un après l'autre depuis notre enfance l'éloge de la nature; nous avons nos expressions toutes faites pour indiquer son abondance, sa richesse, sa variété infinie et nous croyons comprendre ces expressions dans toute leur étendue. Il n'en est rien, ma chère. Pour bien saisir le sens de ces mots, il faut aller loin de sa patrie, bien au-delà de ces régions, où notre enfance a été nourrie. Réflété par un sol autrement colorié que le nôtre, le soleil jette une autre clarté sur tout le spectacle de la création, ses rayons entrecoupés par des ombres formées par une végétation différente de la nôtre, communiquent d'autres teintes aux objets qui nous environnent; le ciel est autrement transparent et azuré que chez vous ou chez moi. La peinture seule serait en état d'en donner une idée telle quelle: les mots n'y suffisent pas. Après mon retour - mais je veux vous épargner le récit de mes tribulations: j'ai souffert des yeux, j'ai eu la fièvre, j'étais en proie aux plus vives alarmes à cause de vous. J'étais bien misérable alors, je me sentais bien abandonné. Tout cela est passé maintenant, tout cela s'est converti en joie après que j'ai reçu de nouvelles preuves de vos dispositions invariables envers moi. Je ne veux même plus penser à ce mois de tristesse. Depuis Septembre la bibliothèque a été rouverte. J'y travaille encore tous les jours. Aussi j'ai dû déloger vers ce temps-là, et je me trouve dans un quartier si agréable, si | |
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bien situé que j'y souhaiterais passer ma vie, si ce n'était pas la détestable ville de Vienne, que je vois par mes croisées, si ce n'etait pas si loin de ma chère Julie. Oui, chère enfant, je languis après vous et c'est avec un désappointement déchirant que je dois terminer cette lettre sans pouvoir vous fixer au juste le jour où je vous reverrai. Par suite de mes travaux ici j'avais adressé un rapport au gouvernement et demandé une instruction pour d'autres travaux à faire.Ga naar voetnoot1) Déjà au mois d'Août j'ai envoyé ce rapport en Hollande: le résultat en aurait été que je serais retourné ce mois-ci en Belgique. Malheureusement notre roi fainéant a eu la mauvaise idée d'aller promener ses ennuis en Angleterre. A cause de son absence je ne pouvais avoir ma réponse de suite. Cependant j'y comptais toujours pour le mois de Septembre; mais voilà que le courier de la légation est revenu ces jours-ci sans aucune dépêche pour moi. On dit qu'on est trop occupé chez nous à cause des émotions populairesGa naar voetnoot2) qui ont éclaté en plusieurs endroits de la Hollande, et qu'on n'a pas le temps de penser aux intérêts de la science. Si cela est, ce mouvement, qui du reste ne m'aurait pas déplu (vous me connaissez sur ce point) ne peut me venir plus mal à propos que maintenant. J'ai envoyé une nouvelle adresse et sollicité une réponse instantanée. J'espère pouvoir aussi effectuer mes projets et vous revoir encore vers la fin de ce mois-ci.
En zoo breekt dan, na de angstmaanden der ondervangen correspondentie, eene nieuwe beproeving voor de gelieven aan. Bakhuizen van den Brink zal vooreerst nog niet naar Luik kunnen komen; Julie zal moeten wachten. 17 September had hij nog aan zijn moeder geschreven:
..... alzoo zie ik dagelijks mijn verblijf te Weenen zijn einde naderen, zonder dat ik het zal kunnen helpen, dat er nog zooveel overblijft, hetwelk ik gaarne had gedaan. | |
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Mijne kamers heb ik opgezeid. Het was mij waarlijk leed. Zij staken als dag bij nacht bij mijne vroegere wooning af. Maar daar ik eenmaal in overeenstemming met Van Hees het besluit had genomen, weder wat nader bij het Vaderland te komen, daar ik nog op mijn request geen antwoord heb en dit stilzwijgen mij eene nieuwe weigering schijnt, moest ik wel de knoop doorhakken. Wanneer ik echter Weenen verlaten zal en hoe ik mijn verder reisplan zal inrigten, kan ik nog niet bepalen. Alles hangt af van wat Van Hees mij schrijft en zendt. Hij heeft beloofd dat vóór den 28sten te zullen doen. Met bittere smart heb ik mijn Italiaansche plannen moeten vaarwel zeggen. Venetië vooral lag mij aan het hart: ook om de verwantschap dier oude handelsstad met Amsterdam. Maar ik zou door mijne omstandigheden weinig hebben geleerd, zoo ik niet geleerd had mijne liefste wenschen op te offeren. Slechts van ons gouvernement neem ik zulke lessen niet aan. Ik beloof het de krenking mij gedaan met woeker terug te geven.
Maar 30 September luidde het op eens: ...In overeenstemming met wat ik vroeger schreef stond ik verleden Zaterdag gepakt en gezadeld om mijne wooning te verlaten en zoodra ik uit Holland berigt had naar België de reis te ondernemen. Daar overviel mij een brief van Prof. GeelGa naar voetnoot1), waarin hij mij meldde dat er hoogst waarschijnlijk eerlang op mijn request een gunstig antwoord zou komen. Ik moest alzoo weder van plan veranderen. Die vertraging is mij thans maar half naar den zin: maar vertrok ik uit ongeduld en komt een gunstig besluit weinige dagen later, dan heb ik een mal figuur gemaakt, dat men mij naderhand zou verwijten, en Bake en Groen, die voor mij hebben geïntercedeerd, in verlegenheid gebragt met den uitslag hunner pogingen. Ik moest dus nog voor een maand mijne afreize uitstellen. Gelukkig dat mijne wooning, die wel iets duurder dan mijne vorige is, maar mij ook des te beter in alle opzigten bevalt, nog niet verhuurd was. Thans hoop ik slechts, dat Sire niet weder op reis zal gaan voor hij fiat onder mijn request heeft gezet. | |
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Intusschen is het najaar hier tamelijk vroeg en guur begonnen. Ik hoop slechts dat de winter wat milder zal zijn dan de vorige, die het mij in Sileziën tamelijk zuur heeft gemaakt. Dan vooral zou ik naar België verlangen, waar men kolenvuren brandt, waarvan de herinnering mij nog goed doet. .....in Weenen is het als in gansch Duitschland steenen ovens, rondom gesloten en met hout gestookt. Zij zijn niet half zoo gezellig, niet half zoo aanlokkelijk voor het poken, niet half zoo vriendelijk door eens te kleuren van genoegen als onze Hollandsche ijzeren kachels. Het is het best als ik onder den arbeid vergeten kan, dat er zulk een stom steenen figuur op mijne kamer staat....
In een brief van 1 October verzekerde ook Potgieter hem, dat, volgens Büchler, ‘(zijne) zaak te 's-Hage beter (stond)’, en ‘dat men (zijn) verzoek waarschijnlijk toe (zou) staan’Ga naar voetnoot1). Doch 10 October is de toestemming er nòg niet; nog eenmaal schrijft hij een dringenden brief aan BakeGa naar voetnoot2), en aan zijn moeder heet het op dienzelfden dag: ‘Ik zend u weder eenig berigt van mij, maar zou daartoe eigenlijk niet anders noodig hebben dan de woorden van de Texelsche lijst: niets gepasseerd’. Den 21en echter heeft hij groot nieuws mede te deelen:
Ik zou u zeker reeds gisteren berigt van mijn welstand hebben gezonden, ware het niet dat ik van de bibliotheek komende een boodschap van den gezant gevonden had, met verzoek mij heden bij hem te vervoegen. Ik wachtte dus af wat hij mij mede te deelen had, eer ik u schreef. Die mededeeling was, dat er op mijn request eindelijk gunstig antwoord was gekomen; en hij beloofde mij thans alles in het werk te zullen stellen, ten einde ik ook bij het Oostenr. Gouvernement zoo spoedig mogelijk tot de archiven den toegang kreeg. De vergunning schijnt van ons Gouvernement onvoorwaardelijk te zijn. Ik ben er regt blijde om, ofschoon ik ze vroeger had gewenscht. Hoe het zij: vooreerst blijf dus mijn vertrek van Weenen uitgesteld. | |
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Ik heb heden nog een uitvoerig fransch adres te stellen, waarin ik de stukken opgeve, waarvan ik inzage verlang.
De voorstelling, die Van den Brink, in zijn brief van 5 October, aan Julie gaf van deze geschiedenis, was natuurlijk voor een groot deel een fictieve, in overeenstemming met het bevattingsvermogen, op dit punt, van het onontwikkelde meisje. De waarheid: ik begeer dit Weener archief te zien, ik heb hemel en aarde bewogen en beweeg die nog, om toegang te krijgen, - die waarheid vermeed hij, omdat hij wist, dat Julie dézen zucht naar de wetenschap bezwaarlijk zou kunnen bevatten en allicht gemeend zou hebben: geeft hij dan zóó weinig om mij, dat die duffe ‘archieven’ hem meer zijn? - Een ‘opdracht van het gouvernement’ echterGa naar voetnoot1), dat was begrijpelijk en bovendien, voor haar, die nog altijd geen enkele zekerheid of waarborg had, een gedachte om zich aan vast te houden. Want dat mannen als Prof. Bake en Groen van Prinsterer dat gouvernement voor hem bewerkt hadden, dat mannen als Geel en Potgieter zich warm voor deze zaak interesseerden, - al dit veel meer waarlijke eer inhoudende hadde op Julie, waar die namen haar niets zeiden, niet den minsten indruk gemaakt. Wel was het intusschen een zware beproeving voor haar. Hoe naïef schrijft zij in haar briefje van 14 October:
J'esperais que vous seriez arrivé pour dimanche, nous serions aller ensemble a la fête au Boncelle, mais je vois qu'il faut que je sois encore privée de ce plaisir pour un temps, tachez qu'il ne soit pas long, en compensation comme vous serez ici au moment de la foire, j'espere que vous voudrez bien nous y conduire. Si les lettres égarées vous sont remises, vous y lirez que je vous mandais d'écrire a Papa pour lui annoncer votre arrivée, comme il n'a aucune connaissance de notre correspondance vous pouvez vous vigurer que je serai toujours | |
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embarassée; si vous m'écrivez avant de venir, ne m'envoyez que quelque mots si vous voulez, mais je désirerais beaucoup que vous vous adressiez a Papa, je serais plus tranquille; nous verons de quel accueille il recevera votre lettre, alors nous pourrons prendre nos mesures en conséquence, ‘s'il y a lieu’, et je vous ferai savoir de suite le resultat. Quand ce ne serais que pour me mettre à l'aise, je vous prie de ne pas manquer de lui écrire. Au revoir, cher René, votre Julie vous attend impatiemment.
En René, hoe moet hij antwoorden? Hoe wordt hijzelf geslingerd tusschen zijn hartstocht voor de historie, welker oude en rijke geheimen, na eeuwen versloten te hebben gelegen, zich thands voor hèm ontsluiten gaan, - en zijn hartstochtelijk verlangen naar Julie! Hoe moet de minnaar nog daarenboven het geluk van den geleerde als een verboden lust voor de geliefde trachten te verbergen... Het lukt hem niet altijd! Hij zou niet de man van karakter geweest zijn, die hij in gewetenszaken immer blijkt, als hij zijn liefde voor de wetenschap, zijn vreugd in haar vorderingen, zijn teleurstelling en verontwaardiging bij schade, haar toegebracht, geheel had kunnen verloochenen... zelfs voor zijne onrustig-wachtende Julie:
Vienne, 2 Nov. '45. (Spiegelgasse No. 1104)
Ma toute chère! Quand je pense à vous, rien ne m'inquiète autant que quand je me vous représente mécontente et votre joli front couvert par quelque nuage de tristesse. Jugez de ma disposition dans ce moment, où j'ai à vous communiquer encore un délai, encore un désappointement. Dans une de mes précédentes je vous ai parlé d'un rapport que j'avais fait à mon Gouvernement; je vous ai écrit que j'attendais la réponse pour partir de Vienne, mais que cette réponse était retardée à cause - des pommes de terre. Eh bien, il y a quelques jours, notre ambassade vient de recevoir cette réponse et par suite de cette réponse votre amoureux René, qui se souhaite sans cesse des ailes pour voler vers vous, reçoit la commission, honorable du reste, de rechercher dans les Archives de Vienne ce qui pourrait servir de complément | |
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aux Archives de notre Maison RoyaleGa naar voetnoot1). C'est un travail dont je n'ose pas même fixer la durée: car avant même que je puisse l'entreprendre, il faut que des démarches soient faites auprès du Gouvernement Autrichien, afin de m'accorder la libre admission à ce que je désire. Or, ce gouvernement-là est fameux pour la lenteur qu'elle apporte à ses décisions. Une mémoire de quelques feuilles, que j'ai rédigée, est soumise aux yeux de je ne sais combien de bureaulistes, et ce n'est qu'au bout de leurs examinations et de leurs réflexions que notre ambassadeur pourra obtenir pour moi la permission qu'il a sollicitée! Une fois que j'aurai commencé je ne perdrai pas un seul instant: car le désir de vous revoir à la fin, animera mon zèle. Je promets à vous et à moimeme de travailler autant que je pourrai. La commission dont on m'a chargé, m'aurait comblé de joie en tout autre moment; maintenant c'est presque à regret que je l'ai acceptée, car je meurs de désir de vous voir, de vous parler, de vous serrez la main, de vous embrasser sur le front, de vous dire mille et mille fois: ma Julie, de vous raconter tout ce que j'ai vu, tout ce que j'ai éprouvé, mais surtout de vous confier, combien de fois j'ai pensé à vous, tout ce que j'ai rêvé de vous, tout ce que j'ai senti pour vous, toutes les peines de mon amour.... Oh, ma toute chère Julie! vous pouvez juger vous-même avec quel ravissement j'ai accueilli votre dernière lettre. Mais vous ne pourriez croire quelle source de regrets elle était pour moi quelques jours après, lorsque je recevais la commission de mon gouvernement. A votre appel: ‘Votre Julie vous attend impatiemment!’ devoir répondre par un nouveau désappointement: c'était plus dur pour moi, qu'il ne peut l'être pour vous. Toutefois, mon cher ange, jugez si je pouvais faire autrement. Quand j'aurai satisfait à la commission qu'on m'a donnée, la conséquence en sera, qu'on m'enverra séjourner officiellement dans le même but pour quelque temps en Belgique.Ga naar voetnoot2) Là je serai près de vous: | |
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quoique je n'aie rien à faire à Liège, puisque j'ai presque tout examiné ce qui s'y trouvait pour mon but, - pensez si j'y viendrai souvent vous voir, quand je serai ou à Bruxelles, ou à Anvers, ou à Malines. De l'exécution de la commission dépend pour ainsi dire mon avenir, qui doit être le vôtre. Il y a cependant une chance que nous soyons rapprochés plus tôt. C'est à dire si le Gouvernement Autrichien refusait contre toute espérance d'accorder la demande, qui lui a été faite. Mais ma conscience littéraire répugne à appeler ce refus une bonne chance. Je n'y verrais qu'une consolation individuelle pour un tort qui serait fait à l'avancement de la science. Ne vous alarmez cependant pas trop, chère Julie: le retard dont je vous parle ne sera probablement qu'un retard de quelques semaines, tout au plus de deux mois. Dès que la concession sera donnée, je m'arrangerai de la sorte qu'à mes propres frais je mettrai à l'oeuvre plusieurs écrivains pour m'aider dans mon travail. Car votre cousin Schoonbroodt pourra vous donner une idée combien on trouve à faire aux archives et à quel point on peut être désappointé dans les calculs du temps, que ce travail exige. Mais si votre désappointement vous alarme trop, si votre patience ne peut endurer une longue épreuve, surtout (Dieu sait combien cette pensée me tourmente) surtout si ce retard pouvait faire naître dans vous des doutes sur la sincérité de mes protestations - oh, chère Julie! je vous dois tout, la meilleure consolation dans mon malheur, mon espérance pour l'avenir, et je m'acquitterai de l'obligation, que j'ai contractée envers vous, fût-ce de ma vie. Alors, chère Julie, écrivez-moi un mot, j'irai à Liège, je me soumettrai par amour de vous, aux fatigues d'un voyage d'une semaine entière: et je ne m'en plaindrai pas, quand ma récompense serait de vous avoir rassurée, d'avoir rendu le repos à votre belle âme. Mais pensez en même temps, qu'en ne restant avec vous que cinq ou six jours, ce serait toujours trois semaines pour moi de perdu, trois semaines qui reculeront le temps, que je pourrai être sans interruption, si non auprès de vous, du moins dans votre voisinage. | |
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Oh mon cher ange! aucune pensée n'est aussi vive dans mon âme, que la pensée de vous. Aujourd'hui c'était un jour de fête. Je me demandais si ma Julie avait mis sa robe gris de perle, si ma Julie restait encore si longtemps à sa dévotion que Titine s'en fâchait, si vous vous agenouilliez comme lorsque je vous épiais à l'église de Notre-Dame; mais au moment même où je vous écris, mon imagination ne prend pas un essor si réligieux. Non, je suis comme auprès de vous, à côté de vous, et vous ne gagnez pas, malgré que vous abusez de la permission de regarder dans mes cartes. Je parle là de votre robe gris de perle et j'oublie que c'est à-peu-près un an et demi que je ne l'ai plus vue. C'est peut-être ridicule de penser que ce vêtement soit aussi durable que mon amour. Toujours, si la robe existe encore, je vous prie, n'en faites pas cadeau ou ne la découpez pas avant mon arrivée. J'aurais une joie d'enfant si vous vouliez encore une fois la mettre alors. Je ne saurais vous dire de quelle joie je partage tous les amusements que vous avez eus.Ga naar voetnoot1) Toujours je souffrais avec vous, quand vous me paraissiez souffrante, ou triste, ou pensive. Rien n'égalait mon contentement que lorsque je vous voyais bien gaie, et j'étais ravi de bonheur, quand je croyais avoir réussi à vous faire rire ou à vous causer quelque plaisir. Brava, pour vos bals de campagne! brava pour la belle danseuse. Mais j'ai une chose à vous demander, c'est d'avoir le bonheur d'être votre danseur l'année prochaine. Car cette fois décidément le carnaval ne se passera pas sans Bédouins! Si vous avez voulu me faire une surprise en m'apprenant que vous avez une part aussi active aux bals de campagne, je dois vous en rendre une pareille en vous apprenant que votre René a été dans les couvents pendant cet été, qu'il a dîné, qu'il a couché au couvent, qu'il a conversé des journées entières en très bonne amitié avec les moines. - ‘Hein, que dites-vous de René? ne trouvez-vous pas que c'est bien | |
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commencer?’ Aussi je dois me hâter d'y ajouter, que c'était moins la dévotion que l'étude, qui était le motif de ces visites. Il y a ici dans les environs quelques monastères précieux; et inférieur comme j'étais en sainteté à ces révérends pères, je savais un petit peu mieux qu'eux ce qu'il fallait faire du Grec et du Latin. J'ai été assez content de ces visites, et j'en garde un bon souvenir; pas à ce point cependant que je désirerais me faire recevoir au couvent pour de bon. Ma chère Julie aurait le droit de s'en plaindre. Remerciez Titine de la bonne petite lettre, qu'elle m'a écrite. Dans ma prochaine je lui répondrai. Mais en vous annonçant un nouveau désappointement, j'avais l'humeur mal tournée pour plaisanter. Et avec Titine il faut toujours qu'on plaisante un peu. Aussi je n'osais davantage charger cette lettre, qui déjà vous coûtera assez cher avec l'incluse à votre Papa. Pensez que je suis très inquiet, très curieux après l'effet qu'elle produira sur Monsieur Simon, et les conséquences qu'elle aura pour vous ..........................
Cher Réné!
Tout a été mieux que je ne l'aurais cru; quand papa a eu lu votre lettre, il a dit que s'était une farce qu'on lui jouait, il ne voulait pas croire qu'elle venait de vous; cependant lorsque Maman la assuré de la vérité, il a été surpris quion ne lui avait rien dit plutôt. Malgré son mécontentement, il ma permis de continuer notre correspondance, en ajoutant qu'il attendrait votre arrivée pour s'expliquer avec vous; ainsi il ne vous écrira pas, cependant vous direz comme moi, qu'il y a lieu d'espérer que tout ira bien. C'est tout ce que j'ai a vous dire ayant rapport à la réception de votre lettre: maintenant parlons d'autres choses. Sans doute que j'ai été très peinée d'apprendre que vous ne pouviez pas encore venir, surtout comme vous aviez un peu tardé de répondre à ma lettre; chaque jour nous espérions vous voir arriver: (je dis nous, car Maman ellemême vous attendais). Je ne puis vous cacher que j'ai été un peu de mauvaise humeur, parceque voilà trois fois que vous m'écrivez que vous allez venir, et dans chaqu'une de vos lettres, vous me parlez toujours de délai; mais aussi | |
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pour un peu me venger, comme vous me mandez de conserver ma robe grise pour votre arrivée, vous saurez que je la mets tout les jours; par conséquent si vous m'anoncez encore deux en trois fois un délai, vous n'aurez pas le plaisir de me voir avec ma robe gris perle, car elle sera toute usée; avouez que vous méritez un peu d'être grondé, mais ce n'est pas le moment de le faire, j'attendrais que vous soyez ici, nous verrons si vous pourrez vous défendre; ce qu'il y a de certain c'est que je dois voir tous mes projets s'évanouir. J'espérais que vous nous auriez conduis a la foire, et de plus que vous m'auriez acheté ma foire, je dois encore perdre cela: il est vrai que j'irai voir représenter la passion,Ga naar voetnoot1) mais je n'y aurai pas tant de plaisir que je me l'étais figuré; pourquoi? parceque je n'aurais pas a mes côtés mon Cher Réné pour pouvoir causer avec lui, surtout pendant les entractes qui sont quelquefois un peu longs. Je dois cependant vous dire que malgré votre absence, je me suis très bien amusée a la fête au Boncelle. Heureusement pour vous que votre Julie ne doute pas de la sincérité de votre amour, car elle serait capable de vous faire faire ce long voyage que vous craignez de faire; mais vous la connaissez assez raisonnable pour ne pas exposer son Cher Réné a des fatigues qui pourraient nuire a sa santé ce qui lui ferait beaucoup de peine, surtout qu'elle en serait la cause; ensuite quel chagrin pour tous deux de devoir encore se séparer! il vaut beaucoup mieux que vous ayez tout fini avant de venir, afin de ne plus se quitter, car pour le coup se serait trop fort si vous retourniez encore dans l'exil, Julie ne le permetterai pas. N'oubliez pas de répondre a la lettre de Titine, c'est le premier qu'elle a fait de me demander s'il n'y avait pas de lettre pour elle. Maman me charge de vous souhaiter le bonjour, cette bonne Mère, nous lui devons beaucoup, c'est elle qui a déterminé Papa a nous laisser correspondre, ce | |
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sera elle aussi j'espère qui fera le reste, nous avons en elle un très bon avocat qui saura bien plaider notre cause; je crains néanmoins quelqu'opposition sur la chose principale a ses yeuxGa naar voetnoot1) et sur les garanties pour mon avenir; vous comprendrez facilement cela d'un père qui aime beaucoup ses enfants. Mille choses aimables de la part de mon aide de camp et dix milles de Liège le 14 9bre 1845. Votre Julie.
P.S. la nuit dernière j'ai beaucoup revé de Vous.
Weenen, 15 Nov. '45. Waarde Mama!
Ik heb eenigen tijd gewacht met berigt van mij te zenden, omdat ik bij ondervinding weet hoe onaangenaam het voor Van Hees wezen moet, al te dikwijls op kosten van zware briefporten te worden gejaagd. Intusschen heb ik ditmaal iets goeds te vertellen. Ik ben te Weenen zoo gelukkig en tevreden als ik het slechts kan zijn. Nadat ik ongeveer een dag of tien op antwoord van het Oostenrijksche Gouvernement had gewacht, is het door de bemoeijingen van onzen gezant gekomen en wel zoo bevredigend als ik het slechts wenschen konde. Ik heb vrij toegang tot het archief en ben overkropt van de rijke stof die men mij toevoert. Dagelijks van acht uren 's morgens tot 's namiddags twee ure zit ik er onafgebroken te werken, en gij begrijpt dat in bijna zes volle uren fiksch wat kan afgedaan worden. Ik vertrouw dan ook dat men over mij zal tevreden zijn. Ik ben gezonder, lustiger, opgeruimder sedert ik zoo goed aan den slag ben. Weenen is sedert niet mooijer geworden, en de Weeners geen zier interessanter, maar op het oogenblik zou ik toch noode van die stad scheiden, waarin ik aan zoo rijke bronnen putten kan. Gij zult dus nog wel een of meer brieven van mij uit Weenen ontvangen. Geve God dat zij altijd uit een even opgeruimde borst mogen vloeijen als deze thans. | |
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Zien wij in deze regelen den echten geschiedvorscher, die, tot de boordevolle bronwel der historie toegelaten, zwelgt in het genot zijner wetenschap, - in den volgenden brief vinden wij allereerst den even echten mensch, die een wijsgeer was en een kunstenaar. Hij houdt niet van Julie als een afgezonderd en opgesmukt ideaal; hij houdt van Julie in haar kring. Het is een van de mooiste en beminnelijkste dingen dezer correspondentie, hoe het standsverschil hem geen oogenblik bezig houdt, hoe volkomen en van harte hij zich in het gezin Simon weet in te leven. Zijn geest was te ruim, hij gevoelde te zeer het wonder dat de liefde is, in teeren saamgroei van schier onnaspeurlijke omstandigheden, om de uitverkorene anders te wenschen en in een andere omgeving, dan zij was. Zijn hart beminde ook te zeer het leven in zichzelf, zijn blik was te zeer de blik van den kunstenaar, die in elk milieu het aardige, het lieve, het warm-eigene weet te zien, ja, onbewust, van den geboren historicus, die de dingen het mooist vindt in hun verband en in hun eigen stemming. Met welk een innige verbeelding verdiept hij zich in het doen en laten zijner liefste; - hij doet het te inniger, juist nu de geleerde-in-hem overgelukkig is in zijn rijke werk.
Weenen, 26 Novembre, 1845.
Ma toute chère Julie!
Je suis tant enjoué de votre chère petite lettre d' hier soir, que cette fois je ne tarderai pas à y répondre. Vous pouvez vous figurer avec quelle anxiété je l'attendais, moins encore par égoisme: car quant à la chose principale, j'étais convaincu que votre affection ne se changerait pas - mais parce que je réfléchissais à tous les soucis, tous les inconvéniens, que la démarche que nous venions de faire, pourrait vous causer. Maintenant je considère l'obstacle le plus grave comme surmonté; je vous félicite, vous et moimême, du bon succès, je vous remercie du courage, que votre amour pour moi vous a prêté. Bravissima! ma chère Julie; en imagination je réponds à vos ‘dix mille’ choses | |
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aimables par dix mille ‘pas plus’ sur votre cher petit front. Mais je dois en convenir, toute ma curiosité n'a pas été satisfaite. J'avais calculé que ma lettre aurait dû vous arriver Samedi ou Dimanche. Alors je me demandais, ce que vous aviez fait, ce que vous alliez faire avec la lettre à votre Papa. D'abord, me disais-je, elle la lira, puis la question comment la remettre à Papa, sera discutée en petit comité avec Maman ou Titine. Puis je me disais: ma Julie sera bien décidée à ne pas avoir la hardiesse de la donner elle-même; elle se réfugiera pour éviter les regards de Papa, soit dans la boutique, soit, comme c'est Dimanche, à l'église, òu elle ne manquera pas de faire une bonne petite prière pour le succès de l'entreprise. Puis quand le soir commence à tomber, elle devra bien rentrer dans la chambre, mais elle le fera avec un coeur tremblant, surtout dans le cas, où elle sera peut-être obligée de rester seule avec Papa. Alors que fera-t-elle? tremblera-t-elle? - pâlira-t-elle? - conviendra-t-elle qu'elle m'aime? - pleurera-t-elle? - De tout cela je ne pouvais me former une ideé bien précise. Mais j'étais presque assuré que mon imagination ne se trompait pas, quant à ce qui s'est passé le reste de la soirée. Julie, me disais-je, parlera peu, mangera peu, et aura les regards constamment baissés; on jouera aux cartes: - elle ne fera pas attention aux atouts; elle perdra et Titine s'amusera à dire de petites méchancetés et Julie rougira parce qu'elle ne veut pas que la Verviétoise s'aperçoive de ce qui s'est passé. - Enfin, enfin, dites-moi si je me suis beaucoup trompé dans mon imagination. Quelle fiction que je me créais du reste, vous n'en étiez que plus aimable, que plus ravissante; mais j'avais bien peur que votre coeur sensible ne souffrît par un regard sévère ou un mot de mécontentement de votre père. Cependant, comme vous m'écrivez: ‘tout a été mieux que vous ne l'auriez cru’, - permettez que je fasse encore un saut en l'air de joie et que je m'exclame avec vous que tout ira bien! Voilà les rêves que j'ai faits de vous tout éveillé, - mais ce que vous aurez pu rêver de moi la veille de votre lettre, pique bien vivement ma curiosité.Ga naar voetnoot1) Il y a un peu de | |
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cruauté de vous borner à me dire que vous avez rêvé, sans y ajouter quoi vous avez rêvé! Je crains cependant que votre rêve n'ait pas été entièrement conforme à la vérité. Par exemple, m'auriez-vous vu dans une espèce de cage de fer, derrière trois, quatre portes de fer, ne recevant de lumière que par deux petites fenêtres bien barricadées de grilles? Cependant rien n'est plus vrai; je passe la plus belle partie de la matinée dans un pareil cachot. J'y entre le matin à huit heures, j'en sors à deux; tout ce temps-là je suis presque sans bouger dans cette étroite enceinte. Et cependant, pourriezvous le croire, je suis extrêmement heureux; c'est un paradis pour moi autant qu'il peut y avoir pour moi un paradis à Vienne et loin de vous. C'est là le sanctuaire des Archives de l'Empire, entassées depuis six à sept siècles, prémunies dans ces murailles revêtues de fer contre tout danger d'incendie, inaccessibles jusqu'ici à ces révolutions qui ont partout ailleurs, et spécialement dans votre bonne ville de Liège, dispersé ces précieux documens. - Vous voyez hélas, que le voeu que vous vous êtes peut-être formé en silence ne s'est pas accompli. M. Metternich et le gouvernement Autrichien ont fait preuve d'une libéralité bien plus grande, qu'on ne leur reconnaît généralement. Ils ont accordé à la réquisition du gouvernement Hollandais un accès libre à ces trésors. Je n'ai qu'à demander ce que je désire collationner, pour que l'on me l'apporte, et ce qu'on me communique même sans l'avoir demandé surpasse mes voeux les plus exaltés. Vous pouvez vous figurer avec quelle ardeur, avec quelle insatiabilité je me livre à ces recherches. Depuis presque deux ans je me suis voué à cette étude de l'histoire de ma patrie, dans son époque la plus glorieuse; sans me prôner, j'ose affirmer que peu de mes compatriotes seraient aussi bien en état d'apprécier ces documens et d'en tirer les conclusions et les combinaisons nécessaires; peut-être même en revenant dans votre Belgique, j'en pourrai rapporter des renseignements, dont votre Monsieur Gachard, l'Archiviste de la Belgique, ne s'est pas même douté, malgré son voyage en Espagne. Que diriez-vous, chère Julie, si votre René répudiait l'honneur qu'il y aura | |
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pour lui dans de pareilles découvertes? s'il il désappointait l'attente qu'on a de lui en Hollande, par paresse ou par lenteur? L'aimeriez-vous, s'il renonçait à ses maximes, à ses antécédents, à sa vocation enfin, parce qu'elle ne lui arrivait pas dans le moment le plus opportun? - Ne crains pas, mon cher ange, que c'est un nouveau retard, que je veux vous annoncer après cette introduction. Non, c'est pour m'excuser du retard que j'ai été obligé de faire, et que, à en juger d'après votre lettre, vous ne me pardonnez pas entièrement. Non, ma chère, ce ne sont pas ‘les fatigues du voyage, que je crains’, ce n'est pas l'altération qu'en pourrait éprouver ma santé. Vous avez bien vu l'année passée, que de pareilles considérations ne m'arrêtaient pas et quoique le voyage soit plus long maintenant, jusqu'ici l'arrière-saison est bien plus douce qu'elle ne l'était alors. Mais c'est la longueur du voyage que je redoute, les quinze jours que je perdrai en route et qui dans le moment me valent leur poids d'or. C'est la perspective de la tristesse que nous causerait à l'une et à l'autre la nécessité d'une nouvelle séparation, ne fût-ce que pour quelque temps. Aujourd'hui, pour une absence d'une vingtaine de jours, je serais obligé d'en rendre compte à mon ambassadeur, que j'avais auparavant vivement pressé de faire toute instance et hâte possibles pour obtenir mon but; je devrais rendre compte de mon absence à mes correspondants d'Hollande, et soyons francs; ma toute chère: je suis sûr que tous ces gens-là trouveraient un voyage si précipité un coup très amoureux, mais très peu raisonnable. Maintenant je vais vous dire ce que je fais, mon cher ange, et j'ose espérer qu'après l'avoir appris, ma Julie ne froncera plus ces jolis sourcils, ou ne fera pas cette figure un peu triste, que je redoutais tant de lui voir autrefois, quand ma conscience me disait que je l'avais un peu mérité, parce que je l'avais importunée trop. - Je me lève au chant du coq, qui commence déjà à chanter bien tard. Mais la cloche de huit heures n'a pas encore fini de sonner, que j'entre derrière la porte ferrée; j'y apporte une quantité de plumes taillées la veille, pour ne pas même avoir ces moments de délai dont tout bureauliste se fait un luxe. Je travaille assidûment sans bouger jusqu'à ce que la cloche a sonné deux heures; | |
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et je regrette bien vivement alors que le règlement inexorable ne me permet plus de continuer mon ouvrage. A mes propres frais j'ai engagé un écrivain pour m'assister à copier; je fais demander dans le moment au Gouvernement Hollandais pour qu'il m'en ajoute un autre. C'est inconcevable comme les gens ici sont fainéants et mal instruits. Mon écrivain actuel est un Italien, ce qui vaut encore un peu mieux que s'il était Autrichien; mais ces gens du midi, malgré toute la chaleur de leur sang, toute la vivacité de leurs passions, ne comprennent rien à notre assiduité laborieuse. Nonobstant que j'aie assez peu l'habitude de parler l'Italien, j'y sais parfaitement bien jurer et j'ai l'occasion de m'y exercer journellement davantage vis à vis de la désespérante lenteur de mon commis et les stupides fautes qu'il me laisse à corriger. Moi je travaille au moins autant que quatre de ces gens-là et quand chaque jour je regarde avec quelque contentement mon ouvrage de la matinée, j'ai la satisfaction de pouvoir me dire que cela me rapprochera un jour plus vite de ma Julie. Car je vous jure que le jour même où sans avoir à craindre les reproches de ma conscience, je pourrai déposer ma plume pour de bon, je ne rentrerai a mon no. 1104 que pour faire mes malles, pour payer mon propriétaire, pour quitter ma chambre pour toute éternité et pour, après avoir garni mon estomac d'un robuste repas, me mettre encore le soir même sur le chemin de fer de Prague, afin de retourner par le plus court sous la clarté de cette étoile d'or qui me luit sur la Place du Marché de Liège. Voilà, j'espère, des projets qui méritent bien un de ces charmants sourires d'approbation, qui feront désormais mon unique bonheur, dont l'idée seule me renforce quand je rentre bien fatigué chez moi, et qu'un jour je ne saurai récompenser, ‘pas trop’. - C'est une petite variation que j'ose me permettre à votre mot d'ordre. Figurez-vous que les pièces, dont je fais des copies ou des extraits, ont rapport pour la plupart à ce qui s'est passé dans vos contrées; qu'elles sont datées de Bruxelles, d'Anvers, de Louvain, de Maestricht, quelques-unes même de Liège; c'est la scène au milieu de laquelle je vis pour ainsi dire. Vous concevrez combien de fois je transcris machinalement, combien de fois les Espagnols et les Evêques et les nobles | |
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et les gueux disparaissent devant mon esprit, pour qu'une image plus chère se mette au lieu qu'ils prétendent occuper, combien dans mon imagination je démolis de châteaux et de remparts et de cathédrales pour éléver sur leurs ruines rien - que le no. 12 Place du Marché! Ma lettre a éprouvé un retard indépendant de ma volonté. Un professeur de droit à Prague, dont j'avais fait la connaissance lorsque j'étais là, venait tout d'un coup prendre sa revanche ici. Il est parti ce matin pour l'Italie. C'était là qu'il avait cru d'abord me retrouver et il était bien étonné, quand je lui disais, qu'au lieu de visiter cette terre classique, je comptais aussitôt que possible reprendre la route de la Belgique. Il croyait, que c'était l'influence abrutissante de l'atmosphère de Vienne: car je ne lui avais pas dit pourquoi la Belgique m'intéressait plus dans le moment que le ‘pays des arts et des grands souvenirs’. Toute mon envie pour visiter l'Italie est dans le moment entièrement passée. Je ne désire que revoir Liège et ma Julie, causer avec elle, me promener avec elle et de temps en temps la contempler en silence, d'une manière que Titine en rira. Une fois que je serai revenu ‘nous aurons vraiment bon’. Car sans doute, je ne resterai pas à Liège, mais je serai cependant bien dans le voisinage; alors quel plaisir pour moi de venir bien souvent surprendre ma Julie, lorsque derrière le comptoir au milieu des gants, des bas et des bonnets, elle est en train de m'oublier. J'espère qu'alors vous n'éprouverez pas le saisissement que vous causait mon arrivée inattendue l'année passée, quand après certaine lettre de conséquence je revenais de Wolfenbuttel. En vérité, en parlant de la boutique, il est éminemment nécessaire que je revienne à Liège, car j'y dois faire chez vous d'énormes emplettes, que je ne veux faire nulle part qu' à l'Etoile d'or: mais je marchanderai! je vous en avertis d'avance. Marchander est une mauvaise habitude que j'ai gagnée en vivant parmi ces avares et avides Allemands. Du reste, ma chère bourse couleur d'Orange a aussi besoin d'une très petite réparation; et ce ne sera pas permis qu'elle passe dans d'autres mains que celles, auxquelles elle doit son origine. Depuis mon départ de Liège elle n'a pas quitté mon gilet et | |
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de temps en temps Titine aurait de quoi rire de la manière dont je manifeste mon attachement. J'ai beaucoup pensé à ce que vous aurez fait hier soir. Car je me souvenais fort bien que c'était le jour de fête de votre Maman et de Titine. Aussi leur aurais-je écrit si j'avais osé envoyer une lettre, avant que j'eusse une réponse à ma dernière et que je fusse rassuré de l'impression qu'elle avait produite. Je suis sûr que la soirée aura été doublement heureuse pour vous et que vous aurez embrassé avec double ardeur cette bonne mère pour la part, qu'elle prend à notre bonheur.
En hij sluit dezen in bij een hartelijken bedank- en felicitatiebrief aan moeder Simon. - Op Kerstdag schrijft hij weer:
Il y a deux ans, ma toute chère Julie, qu'au jour de l'an j'avais la tête joliment rempli de votre image, et j'aurais donné tout au monde pour savoir, si alors le matin vous aviez pensé une seule fois à votre gros locataire. Je n'avais pas le moindre droit de le croire; cependant j'en parlais à Monsieur Bussemaker d'après les illusions que je m'en faisais et je ne puis lui en vouloir, qu'alors il se moquait bien de moi, qu'il me traitait même d'étourdi, de rêveur, de visionnaire. Quand on est bien amoureux on est un peu superstitieux; je m'attachais comme à un présage heureux à la circonstance, que dans votre robe grise (toujours la robe grise!) vous me paraissiez ce jour-là doublement charmante et aimable. Aujourd'hui cependant je ne changerais pas cette inquiétude amoureuse (qui toutefois a aussi sa douceur, son charme particulier), je ne changerais pas le bonheur de pouvoir vous exprimer mes voeux en personne contre la certitude que dès votre réveil vous avez pensé à moi avec des sentiments bien différens de ceux que vous pouviez avoir alors. Il est vrai qu'il est bien triste d'être si éloigné de vous, de devoir calculer les jours avant que mes voeux puissent vous parvenir et de devoir vous écrire les souhaits de la bonne année déjà la veille même de Noël. Mais les six, sept jours qui doivent encore s'écouler seront comblés par les souvenirs les plus vifs, les plus doux, du temps passé avec vous. C'est pour moi un vrai plaisir de | |
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reporter mes pensées à ces petites souffrances, à ces alarmes déguisées mais profondément senties qui accompagnaient les premières phases de ma passion naissante. Je me souviens qu'aujourd'hui même il y a deux ans Mr. B. et moi nous faisions une petite excursion à Maestricht, et que j'étourdissais mon ami en ne lui causant que de vous. Le jour de Noël, moi qui ne dormais pas, mais qui ne faisais que penser à vous, j'interrompis le sommeil de mon camarade en lui adressant la question, si la toute chère serait déjà levée. La toute chère, c'était le nom par lequel j'avais déjà l'habitude de vous désigner. Demandez à votre aide de campGa naar voetnoot1), si elle peut mieux rendre en français notre expression Hollandaise: het lievertje. Du reste, ma toute chère, actuellement votre courage fait des progrès si énormes, que je ne doute pas que vous ne montriez ce mot-là à votre aide de camp et que vous ne lui en demandiez la signification. En effet lors déjà votre modestie succombait presque à la curiosité d'apprendre de votre frère ce qu'était: Julia prima suis miserum me cepit ocellis.
Grondez-moi, cher petit ange, mais grondez-moi bien sérieusement. Je suis un vrai ingrat et je fais déjà comme tout le monde qui vous entoure, j'abuse de votre extrême bonté. C'est mal commencer l'année! Mais que voulez vous, quand on est bien content, on est toujours un peu méchant. Et comment voulez-vous, qu'après votre dernière lettre, après les résultats heureux que nos dernières démarches ont obtenus, je ne commencerais pas la nouvelle année avec une joie de coeur comme je n'en ai éprouvée jusqu'ici? L'année passée, tout convaincu que j'étais de votre affection, je ne me dissimulais pas tous les obstacles qui pouvaient s'opposer à nos voeux. Maintenant j'ose dire que presque tous ces obstacles se sont applanis: et en vous écrivant mes bons souhaits, je me dis avec une satisfaction extrême que ce sera la dernière fois, que mes voeux devront faire un si long trajet, que l'année prochaine je serai auprès de vous, qu'à un jour de l'an prochain peut-être (si Dieu le veut) je | |
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ne vous écrirai plus comme à ma fiancée, mais que je vous embrasserai comme mon épouse. Chère, bonne, excellente Julie! Quel voeu pourrais-je former, qui soit au-dessus de celui-là? Tout ce que j'attends, tout ce que j'espère des jours à venir, se concentre pour moi dans ce bonheur indicible; toutes mes perspectives se résument dans cette seule. Combien serais-je heureux d'apprendre, que vous éprouvez les mêmes sentiments. Laissez-moi un peu mes beaux rêves. Non, chère Julie, non, méchante Julie, ce n'est pas que mon absence se prolongera encore de quelques mois. Je ne pourrais les endurer, ces mois; mais bien avant que le printemps ait commencé, je serai dans vos belles contrées; encore dans le carnaval j'espère y être, ne fût-ce que pour entendre de quelle manière vos amies nous tourmenteront, puisque déjà il y a deux ans elles y allaient si bon train. Puis viendra le printemps avec ses fleurs, avec ses jours prolongés, avec ses soirées délicieuses. J'irai chercher des bouquets pour ma Julie, j'irai me promener avec elle, nous laisserons à Titine le soin de la boutique, et nous irons aux Vennes et à Boncelles et au Valbenoit, où vous voudrez, même quelquefois par le chemin de fer à Chaudfontaine et nous neca userons qu'amour, et je vous raconterai tout ce que j'ai vu en Allemagne et je terminerai mes récits en vous assurant que je n'y ai rien vu, ni rien éprouvé qui pouvait me rendre un seul instant oublieux de ma ‘binamaye grand'feye’. Seulement vous me gronderez de temps en temps que j'aie oublié un peu le Patois et que ne je comprends plus aussi bien tout ce que ces villageois, que nous rencontrerons dans nos promenades, se disent. Et puis nous retournerons chez vous bien gais et jaserons de sorte que la méchante Titine n'aura pas le loisir de s'endormir sur sa chaise. Dites donc, cher ange! si ce ne sont pas là de beaux rêves, ou plutôt, puisqu'ils se réaliseront ces rêves, de charmantes perspectives! N'ayez pas peur, ma chère, qu'avec ces idées dans la tête, je prolongerai à Vienne mon séjour plus longtemps qu'il ne sera rigoureusement nécessaire. Comme je vous disais dans ma précédente: le jour que j'aurai terminé aux Archives mon travail, je me mettrai encore le soir même en route pour ce doux lieu, où mon coeur m'appelle. Je ne saurais assez vous dire quel plaisir m'a causé votre | |
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dernière chère petite lettreGa naar voetnoot1), quoiqu'elle m'ait détrompé dans l'idée que je m'étais formée de vous, au moment critique de la lecture de la lettre décisive. Cependant je n'ai pas du tout mal deviné que ce ne serait pas vous qui la communiqueriez à Monsieur votre père; et une fois que vous m'avez écrit ces circonstances, si j'étais peintre, je pourrais d'abord esquisser la petite figure que vous avez faite dans la cuisine, sans avoir peur de ne pas attraper une ressemblance parfaite. Cependant en m'expliquant ce qui était énigme pour moi, et ce que je n'aurais sans doute pas deviné, vous y ajoutez de nouvelles énigmes. Par exemple, j'aurais voulu assister invisiblement à la consultation, dont le résultat a été que Mr. Schoonbroodt a été chargé de la commission délicate. Je lui en suis infiniment redevable; veuillez, quand l'occasion se présente, le remercier de ma part et me rappeler à ses bons souvenirs. Titine n'a donc pas joué son petit rôle dans toute l'affaire? Si c'est ainsi, je suis presque sûr que la méchante aura ses empêchemens pour s'en oser mêler; et je crois que je ne me trompe pas trop, si ses excursions à Seraing, dont vous me parlez si mystérieusement, y entrent pour quelque chose. J'ai encore un très petit grief contre vous, quoique je sente que votre excuse est dans votre bonté même, qui ne veut pas, que je sois triste ou inquiet à cause de vous. Votre Maman m'écrit dans sa lettre, qu'après les communications faites à votre bon Papa, votre santé est meilleure qu'elle ne l'était auparavant. Mais alors, toute chère, pourquoi ne pas m'écrire, que vous vous sentiez indisposée? Surtout quand cette indisposition avait une cause qu'il dépendait de moi de faire cesser. Je vous en prie, ne me le cachez pas par pitié pour moi, quand vous êtes malade, ou quand vous éprouvez quelque douleur. Lorsque je pense qu'il recommence à faire froid, je ne puis m'empêcher de vous solliciter de ne pas exposer votre chère santé; de ne pas aller trop à l'église quand il fait mauvais, de ne pas rester trop assidûment à la boutique, exposée au courant d'air, de ne pas sortir de la maison sans vous couvrir la tête, cette jolie petite tête à moi. J'ai fait | |
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allumer ce soir dans ma chambre un bon feu, et malgré cela j'ai excessivement froid aux mains. Mais je n'en sens presque rien quand je pense à vos petites mains qui étaient souvent si pâles et entièrement engourdies. N'oubliez pas de mettre du moins le petit poêle auprès de vous; je n'ai pas lieu d'insister maintenant que ce petit poêle se place justement au-dessous de la trappe. Encore une fois, ma toute chère Julie, célébrez le jour de l'an bien gaiement et en pensant beaucoup à votre gros. Si je pouvais être auprès de vous, je vous souhaiterais bien autrement la bonne année que je ne le faisais, il y a deux ans. Vous auriez de quoi m'avertir avec votre petit air sérieux: ‘pas plus’. Je vous embrasse mille fois en pensée.
Vienne, le 25 Decembre 1845. Votre René.
Cher René. Je vous remercie mille fois des souhaits que vous me faites pour l'année qui commence; de mon côte je fais des voeux pour l'accomplissement de tous vos desirs (qui sont aussi les miens) et surtout pour votre arrivée ici, au carnaval; votre Julie est si impatiente de vous voir! Cependant j'ai lieu de craindre que l'époque de votre voyage ne soit encore reculée, car, après avoir dit que le carnaval ne se passerait pas sans bidoins, vous me dites que vous espérez, mais vous n'assurez plus; y aurait-il du changement dans vos idées? Cher René, Avant votre arrivée chez nous je vivais si non heureuse, au moins paisible, entourée des soins de mes parents, maintenant que je vous ai donné mon amour, (car il faut bien avouer que je vous aime), que je n'ai pas sujet de m'en repentir, songez surtout qu'une émotion de quelque nature qu'elle soit m'affecte sensiblement, que serait-ce mon Dieu! si j'éprouvais un malheur? je n'ose y penser... Mais j'ai tord de me livrer a ces tristes pensées, mon René a lu dans mon âme et il sait que ma vie s'éteindra avec l'amour qui la soutient. Maintenant que j'ai un peu soulagé mon coeur, ou le vôtre, je ne veux plus raisonner, je veux causer avec vous, j'y trouve beaucoup plus de plaisir. Il serait nécessaire que vous m'annonciez le jour de votre arrivée, dussiez-vous m'écrire de Bruxelles et arriver en même temps que votre lettre, car il est inutile de vous taire que | |
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j'éprouverai une émotion, agréable, c'est vrai, mais qui m'occasionnera peut-être des attaques de nerfs. La maladie que j'ai mon René, n'est pas dangereuse et passera insensiblement a mesure que le bonheur viendra; ................. C'est une maladie nerveuse qui a commencé il y a environ trois mois; dans les premiers jours j'en ressentais assez souvent les effets mais depuis que vous avez écrit a papa, (car cela me pesait sur le coeur) je puis dire qu'il me va bien, si ce n'est que de temps en temps lorsque j'ai un petit chagrin, je me mets a pleurer longtemps involontairement, cependent je vous assure qu'ici, l'on n'épargne rien pour me distraire, surtout Maman qui ne permetterait pas que l'on me tourmente, je ne sais vraiment si je pourrai jamais lui rendre tout ce que je lui dois. Maintenant Cher René quand je vous dis qu'il me va bien, vous devez me croire; je ne suis plus tourmentée par cette toux opiniâtre qui me fesait tant souffrir l'année dernière. Vous ne savez vous expliquer pourquoi Cousin Schoonbroodt a été chargé de donner la lettre a papa, en voici la raison: mon cousin avait fait un pari avec papa, que sous peu il recevrait une lettre d'un certain Gros qui lui demandrait la permission de correspondre avec sa fille Julie et il le plaisantait beaucoup à se sujet; papa ne se fâchait jamais il riait parce qu'il vouloit toujours que ce soit une fable qu'on lui contait; alors mon cousin lui disait eh bien! vous verrez si ce n'est pas vrai, qu'avant un mois vous en aurez une; mais le mois a passé et papa a eu bon de pouvoir le tourmenter a son tour. Ils ont de nouveau parié et cette fois Cousin Schoonbroodt a gagné, nous avons reçu votre lettre que nous avons remise le soir au Cousin qui est entré triomphant, tenant la lettre en mains et s'écriant, c'est moi qui l'ai, je la tiens, j'ai gagné mon pari; vous savez comment le reste s'est passé. Voila l'explication de l'énigme. Ce qui nous a aussi beaucoup engager a charger mon Cousin de cette commission c'est qu'étant le grand ami de papa nous n'avions rien a craindre de la part de ce dernier, Cousin Schoonbroodt sachant bien comment s'y prendre pour ne pas l'irriter. Quand a Titine elle a aussi joué son rôle; elle se trouvait près du Cousin au moment qu'il lisait la lettre et le pousait souvent, se mettait à rire, s'amusait a voir la figure que papa fesait | |
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pendant la lecture. Quand a son petit secret de coeur je n'en connais pas encore. Maman vous remercie beaucoup des souhaits que vous lui faite et elle me charge de vous dire d'accepter les voeux qu'elle forme pour votre bonheur et le mien. Titine vous remercie également et vous offre les souhaits les plus beaux qu'elle puisse s'imaginer. Au revoir, revenez bientôt Cher René et surtout que ce soit pour ne plus retourner dans ce pays que je n'aime pas, parce qu'il vous retient éloigné de moi.
Liege, le 3 Janvier 1846. Votre Julie.
Comment chère, toute chère Julie, assez vous remercier de votre lettre? Comment assez dignement y répondre? En vous écrivant, je sens qu'aucun mot, qu'aucune phrase pourrait vous donner l'assurance de mon amour avec autant de conviction, que je n'ai reçue de votre amour en lisant ce que vous m'écriviez. A l'expression si simple, si profondément sentie de votre affection pour moi, il n'aurait fallu d'autre réponse que de vous serrer dans mes bras, de me jeter à vos pieds. Que sais-je? Vous auriez dû pouvoir lire dans mes yeux, dans le battement de mon coeur, dans tout mon maintien, l'émotion, le ravissement que me causaient ces mots: que votre vie se soutient par mon amour. Jugez donc, si j'ai vivement senti le malheur d'être éloigné de vous. Cher ange, quand vous me demandez en même temps: y aurait-il du changement dans vos idées, comment y puis-je répondre? Dans ma promenade j'ai relu quatre, cinq, dix fois votre lettre, surtout le commencement, et je suis revenu le coeur tout plein d'une impression qui ne sait autrement se prononcer qu'en répétant votre nom. Je me mets à écrire, poussé par l'idée que la réponse ne doit pas se faire attendre à une lettre comme celle que vous m'avez écrite. Appelez-moi un extravagant, un exalté, ma chère enfant; même si j'étais assez heureux de pouvoir vous voir demain, je crois que dans la disposition où je me trouve, je vous écrirais encore aujourd'hui un billet, ne fût-ce que pour vous dire: Toute | |
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chère Julie, je vous aime au-dessus de tout. Ne pleurez pas: jamais mes ideés ne changeront. Jamais mes idées ne changeront. Ce sont les idées que j'ai couvées depuis le temps que je vous ai vue, depuis le temps que je n'osais ni vous parler d'amour, ni m'en rendre compte à moi-même; ce sont les idées qui m'ont accompagné pendant mon voyage et qui ont imprimé leur lcachet sur tous mes souvenirs; ce sont les idées qui dans eur flux et reflux pour ainsi dire ont pendant deux ans fait alternativement le bonheur et le malheur de mon existence; ce sont les idées qui ont pris de jour en jour plus de consistence, à mesure que notre intimité avançait, à mesure que je commençais mieux à apprécier tous les trésors de votre âme. Avec tout cela croyez-vous qu'il y ait moyen que mes idées se changent à votre égard? - Oh chère Julie! que je vous embrasse, c'est à dire votre lettre! - Tenez, voilà, j'ai appuyé mes lèvres sur votre nom, sur les mots votre Julie, et le nom ne s'est pas écrié: pas plus! Ce sont des extravagances que je me permets souvent. Je ne sais quelle idée se détache tout d'un coup de mon coeur: je sens que mes yeux s'éclaircissent, que mes lèvres commencent á sourire, ma bouche prononce en silence et souvent même tout haut votre nom: et me voilà pour un quart d'heure absorbé dans une rêverie, où je ne pense que vous, ne vois que vous, ne sens que vous. Je ne sais autrement m'expliquer ces intervalles d'extase qu'en croyant, qu'ils m'arrivent dans les moments mêmes où vous pensez le plus vivement à moi. Je ne sais pas, mon cher ange, si vous faites comme moi. Moi, quand j'ai expédié une lettre à vous, je compte les jours dont elle a besoin pour arriver; le jour même où, suivant mon calcul, vous devez la recevoir, je me transporte en idée auprès de vous: c'est comme si je lisais avec vous ma propre lettre; du moins je m'imagine assister en silence à votre lecture, j'épie chaque émotion qui puisse se dessiner sur votre jolie figure et je me sens bien malheureux, quand j'ai dû écrire quelque passage qui vous ait fait froncer les soureils. L'histoire de notre amour n'a pas été sans ses vicissitudes et ses adversités. Faut-il dire malheureusement ou plutôt heureusement? Car après tout, par ces contrariétés mêmes | |
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nos sentimens sont devenus plus stables, plus éprouvés, plus épurés. Mais croyez-moi, chaque fois que j'avais à communiquer quelque chose qui pût vous alarmer ou désappointer, j'ai partagé avec anxiété l'émotion que vous éprouveriez. Au contraire, quand je n'avais à vous communiquer que les épanchemens d'une âme toute remplie du bonheur d'être aimée de vous et d'y pouvoir répondre par un amour pareil, alors je jouissais doublement de mon ravissement, parce que je me figurais que votre coeur aussi s'en réjouirait. Chère Julie, je me suis demandé si vous faisiez comme moi et si vous aviez calculé que votre lettre devait m'arriver hier soir. Alors, vous avez dû éprouver un contentement, une joie plus grande que ne pourront vous causer toutes les expressions de ma gratitude pour des mots si doux. C'est dans cette supposition que mon imagination m'a transporté à Liège; j'ai été auprès de vous: le travail de la semaine était fini, vous étiez auprès du feu, désoeuvrée, enveloppée dans un grand shawl, votre costume de samedi soir il y a deux ans; vous éprouviez une douce émotion en pensant à la joie que devait me donner votre lettre; vous souriez de contentement et Titine faisait une petite mine moqueuse, parce qu'elle devinait ce que disait votre sourire. Enfin, chère Julie, je ne sais pas tout ce que j'ai rêvé de vous, après avoir lu et relu votre lettre. Il m'était impossible de reprendre mon travail. Tellement j'étais heureux par votre affection, et j'aurais donné ma vie pour vous pénétrer de la ferme conviction, que je vous aime, que mon coeur est le vôtre, que mes idées ne sont dominées que par la pensée de vous. Vous me demandez, mon cher ange, si le moment, où je pourrai vous dire tout cela de vive voix, soit bien proche, et il faut que je me borne encore a vous dire que je l'espère. Mais en disant que je l'espère, je dois y ajouter que j'ai presque la certitude que, comme je vous ai écrit l'autre fois: le carneval ne se passera pas sans Bédouins. Je trouve ici aux Archives des trésors dont je ne me doutais guère; mais toutes satisfaisantes que sont ces découvertes pour mes études, elles sont bien désespérantes pour mon amour, pour l'ardent désir que j'ai de vous voir, de vous faire dire ‘pas plus.’ Je vous ai dit que j'avais demandé | |
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à mon gouvernement de pouvoir me servir de quelques écrivains pour m'aider, mais jusqu'ici ma demande n'a pas obtenu de réponse; et quand la réponse arrivera, je pense que je n'en aurai plus besoin. J'ai copié près de 500 pièces écrites et je ne sais pas dire précisément combien il en reste encore à copier, car l'abondance de documents précieux se reproduit chaque jour de nouveau. Mais j'ai la conviction que trois quarts de mon travail est fait, et si cela n'était pas le cas, je serais en état d'y mettre brusquement un terme; car une idée surtout m'agite: c'est le vif désir d'être le jour de ma fête auprès de ma Julie. Je ne perds pas un seul instant du temps, qui m'est accordé pour travailler, et ce temps est fixé à six heures pour chaque jour. Mon Italien écrit à se briser les doigts, mais cependant le pauvre homme n'y va pas si vite que moi et il essuye bien souvent d'assez dures reproches pour sa lenteur. Ce matin surtout (car j'ai obtenu la permission de travailler même les dimanches et les jours de fête) il a été mis à une rude épreuve. Vous en étiez la cause, et l'impatience que vous avez manifestée de me revoir. L'empereur Nicolas passa par ici sur son retour d'Italie. Tout le monde se pressait et se coudoyait pour voir le fameux monarque; tous les employés des Archives ont déserté le bureau, pour assister à une grande inspection de troupes, qui se faisait presque sous les fenêtres; moi, j'ai pensé qu'une heure qu'il me fallait pour voir l'empereur de tous les Russes me déroberait une heure que je serais plus tôt auprès de ma ‘grand feye’ et j'ai continué à écrire; j'ai même exercé la tyrannie de contraindre mon Italien à rester avec moi seul dans notre cage de fer, sans se laisser distraire par le son des tambours, qui crevait presque nos oreilles. Je suis très content de n'avoir pas vu l'Empereur Nicolas, si j'ai pour récompense un sourire de plus de ma chère Julie. Combien serais-je heureux, si je pouvais terminer ce billet par l'annonce que je reviendrais dans deux jours! J'espère cependant que dans ma prochaine je pourrai vous communiquer une si heureuse nouvelle. Car je me conformerai à ce que vous m'avez écrit. Je n'arriverai pas à l'improviste. J'épargnerai, je respecterai vos émotions, quoique en agissant de la sorte je renonce au plaisir que me causerait votre exclamation: Oei, oei, oei! | |
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Puisse ma lettre vous donner la parfaite conviction, qu'il n'y a pas une idée dans ma tête, pas un sentiment dans mon coeur, pas un mouvement dans mon être qui ne vous appartient. Puisse-t-elle vous rendre calme, heureuse et intimement pénétrée de la sincérité, de l'ardeur de l'amour de Dimanche soir 10 Janvier 46. Votre René.
Julie telt ànders de dagen dan hij, schrijft ze den 24en Januari; zij telt ze niet om zich voor te stellen, op welke wijze hij haar brief zal lezen; maar om verder te rekenen, wanneer ze antwoord kan hebben! - En teekent het hen niet allebei? Zij is op dit punt egoïster, zegt ze, - maar het is het lief egoïsme der vrouwelijke liefde. Hij van zijn kant is verbeeldingrijker en verliefder, maar hij heeft ook hooger denkbeeld van eigen brieven en is meer van zijn eigene liefde vervuld. Dan plaagt zij hem, als altijd, een beetje met zijn talmen, en drijft hem terug te komen; maar - de vrouwelijke logica is soms niet groot - tevens vraagt ze hem, toch vooral niet te hard te werken. Ook beklaagt zij zijn armen Italiaan en beknort hem over zijn strengheid. ‘Ainsi, Cher René, je vous supplie de ne pas trop vous fatiguer; quand vous deveriez encore prolonger de quelleque jours votre séjour à Vienne, croiriez-vous que pour cette raison votre Julie ne saurait pas sacrifier le désir qu'elle a de vous voir, mais pensez un peu a la récompense qu'elle attend pour ce sacrifice; voir son René bien portant, bien gai voila tout ce qui doit faire son bonheur.’ Zoo verlangde dat lieve hart, en wist zich op te offeren. Den laatsten brief van haren ‘Gros’ was van 10 Januari geweest. Zijzelf had hem, ondeugend, gewaarschuwd, nu maar niet te schrijven vóór hij zijn komst kon aankondigen. Zijzelf had hem vroeger den schrijf-termijn van eens per maand gesteld. Maar half Februari alreeds begon het haar te benauwd te worden. Toen ééns de liefde in dit blank gemoed ontvangen was, toen nam zij het in volledig bezit. Den 18en Februari houdt Julie het wachten niet meer uit: | |
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Cher René!
L'heure a laquelle je recevais ordinairement vos lettres vient encore de se passer et rien ne m'est arrivé; Cher René, a quoi dois-je attribuer votre silence, serait-ce peut-être parceque dans ma dernière lettre je vous disais que vous n'auseriez plus m'écrire sans m'annoncer votre arrivée. Savezvous bien qu'il y a quinze jours, que chaque jour j'espère voir arriver de vos nouvelles, vous ne sauriez vous imaginer mon inquiétude, si vous saviez a quelle torture se trouve mon imagination, vous prenderiez un peu pitié de moi et vous vous empresseriez à m'écrire, ne fusse que deux trois mots pour m'assurer que vous êtes en parfaite santé et que vous pensez encore un peu a votre Julie. Cher Réné encore une fois écrivez moi le plutot possible quand vous deveriez m'annoncer de nouveau un delai de deux ou trois mois, (ce que j'espère ne sera pas,) croyez-moi je supporterai plus facilement cette peine que celle dans laquelle je me trouve pour le moment; René m'auriez vous oublier?.... non je ne puis le croire; votre dernière lettre ma si bien rassurée de vos sentiments qu'une telle pensée ne peut s'emparer de moi; mais cependant je ne puis vous cacher que si vous tardez plus longtemps de m'écrire, l'inquiétude dans laquelle je me trouve pourrait bien nuire a ma santé; vous saurez que je prends tout fort a coeur et cela me fait beaucoup souffrir. Adieu Cher Réné, que j'apprenne bientot que vous pensez encore à
Liège le 18 février 1846. Votre Julie.
Toen zij dit angst-briefje schreef, was er juist, van 17 Februari, een epistel voor haar onderweg:
Pour ma toute toute toute chère Julie!
Ma toute chère Julie! Vous êtes trop bonne pour me gronder de bon coeur. Mais je crains que de temps en temps vous n'ayez penché votre jolie tête quand le facteur passait la boutique sans vous apporter une lettre de votre gros. Le gros n'était pas si coupable que vous le croyez. Il pensait tou- | |
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jours à sa Julie, il s'entretenait en idée avec elle: mais pour écrire il lui fallait pouvoir annoncer une bonne nouvelle.
Is 't niet opmerkelijk: hij adoreert haar, en hij ziet haar heel in 't klein. Hij adoreert in haar het kind, hij schrijft aan haar als aan een kind, en hij gehoorzaamt haar, of doet of hij haar gehoorzaamt. Van haar ‘attaques de nerfs’, die toch zoo werkelijk zouden blijken, neemt hij weinig notitie. Hij glimlacht maar eens om de meisjesachtigheden van ‘het lievertje’, en ziet haar, bewonderend, voor zich, zooals zij haar halsje buigt en uitkijkt naar den brievenbesteller .....
Vous-même étiez un peu la cause du retard de ma correspondance. Je n'osais répondre à votre dernière lettre sans vous fixer bien définitivement le jour, que j'allais me mettre en route pour la Belgique. Voilà ce qui m'était bien difficile. Tout en travaillant, je voyais mon travail s'accroître tous les jours. Aujourd'hui même j'ai dû faire force à ma conscience pour faire ce que j'ai fait. J'ai fixé un terme pour mon séjour à Vienne. Car mon coeur avait le besoin de vous écrire, de vous dire pour la centième fois que vous êtes ma Julie, que je vous aime autant qu'il m'est possible d'aimer. Vous voyez, l'amour a été plus fort que ma conscience scientifique. Je suis convaincu que mon travail sera bien loin d'être achevé et cependant j'ai résolu aujourd'hui de quitter Vienne à un jour fixe. Je ne manquerai pas à cette résolution, et vous ne recevrez plus de lettre qui vous annoncera un délai. Il m'est impossible de commencer le printemps si loin de vous.
De strijd was harder dan hij Julie verklaren kon. Uit zijn ‘Studiën en Schetsen’, uit de ‘Briefwisseling’, weten wij, welk een kolossaal wetenschappelijk fortuin zijn belustheid, het Weener archief te doorspeuren, hem bezorgd had, - maar ook, welk een kolossalen arbeid. Aanvankelijk had hij alleen gevraagd naar bescheiden betreffende den krijgstocht van Prins Willem in 1568. Hij kon meenen, daarmee inderdaad binnen enkele weken gereed te zullen zijn: ‘maar juist hier was het Oostenrijksch archief verre beneden verwachting arm. Toen ik daarmede klaar | |
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was, liet ik mij voor de vroegere gebeurtenissen geven wat men daarvan meende te hebben.’Ga naar voetnoot1) - En onuitputtelijk bleek het archief aan stukken van het hoogste gewicht voor eene geschiedenis van den Nederlandschen vrijheidsoorlog, dat grootsche historische schilderij, dat hij in zijne verbeelding hoe langer hoe dieper zag opkleuren, en waarvoor hij alreeds een reeks ‘cartons’ begonnen was.Ga naar voetnoot2) Daar werden hem tegemoet gevoerd een complete correspondentie (56 brieven) tusschen Margaretha van Parma en Prins Willem van Oranje gedurende zijn bewindvoering te Antwerpen; een briefwisseling tusschen Philips II, Margaretha van Parma en den Hertog van Alva, ten tijde dat deze naar de Nederlanden kwam, - 75 brieven, waaruit heel het karakter en streven dier drie figuren, hun geheime motieven en wrijving onderling te voorschijn treedt. En deze briefwisseling bracht hem tot een nog grootere vondst: de geheele, jarenlange correspondentie tusschen de landvoogdes en den koning, vanaf het jaar 1563 tot aan het einde harer regeering, - meer dan 350 brieven en nog dubbel zooveel stukken, daarmede in verband.... En steeds méér trekkende binnen zijn kring, haalde hij nieuwe vangsten aan 't licht, - in de ‘Nasporingen op het Rijksarchief te Weenen’Ga naar voetnoot3) vindt men van dien overvloed de rijke uitstalling en voorspiegeling, doorklaard van zijn zeldzaam historisch inzicht. Aan Bake schrijft hij: ‘Zoo rijk was het Weener archief, dat ik er voor meer dan mijn leven genoeg aan zou hebben’...... Het grootste gedeelte van wat hij daar aantrof was onbekend, bijna alles onuitgegeven; de reuzentaak van het schiften en schikken der ordeloos dooreenliggende stof, het copieeren dier honderden stukken, nam maand na maand van verwoeden, ononderbroken arbeid. En al naar hij dieper in die dramatische episoden onzer geschiedenis zich inleefde, zag hij elke leemte, zocht die te vullen, kwam bij het zoeken nieuwe documenten op het spoor, en reeksen van documenten... Het was een | |
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trotsche macht van werk, die hem gansch in bezit nam en verder stuwde en verder wonk. En dat niet alleen; vaster dan ooit bracht dit werk hem tot het bewustzijn, dat in de historie en nergens anders het doel lag van zijn geestesleven; dat de philologie zoomin zijn eigenlijke roeping was als de lang afgezworen theologie en de philosophie; dat hij niet voor niets, tien jaar te voren reeds, aan studies als ‘Vondel met Roskam en Rommelpot’ met een liefde arbeidde, die alle andere studiegenot overtrof, een liefde die hij had weergevonden bij het schrijven van ‘Andries Bourlette’; dat het breed gebied der historie zoowel van zijne veelzijdige kennis als van de scheppings-gave van den kunstenaar-in-hem de schoonste werkzaamheid vroeg, en alle zijn krachten in één grootsch streven tezamentrok. Hij dàcht nauwlijks meer aan de philologie, die toch aanvankelijk, al was hij gedurig ijverig bezig aan zijn ‘Hendrik van Brederode’ en zijn ‘Adel’, het hoofdoogmerk zijner studiereis was geweest. Als Bake hem in dien laatsten Weener-tijd nog weer collatie's van handschriften opdraagt, kan hij daar niet toe komen. Dagelijks duikt hij onder in het archief, van dat het opengaat tot dat het sluit; den weg naar de bibliotheek is hij vergeten. Er is nog zóóveel, zóóveel, dat hij binnensleepen moet.... Eindelijk, omdat het Bake is, verdeelt hij enkele dagen zijn tijd, krabbelt, contre-coeur, op strookjes papier in een Tauchnitz-editie de varianten die men van hem verlangt. Het archief! het archief! daar ligt nog déze portefeuille, daar ligt nog die stapel...! Hij overdreef niet, toen hij eens aan Bake schreef, dat de wetenschap 19/20 van zijn existentie absorbeerde. - Maar als hij aan Julie schrijft, dat de gedachte aan háár zijn leven vult en bestiert, dan overdrijft hij evenmin. In een groot hart en in een grooten geest als de zijne, gaan méér dan twintig twintigsten! ‘Vous et les archives’, zegt hij ergens, en, hoe comisch het den oningewijde klinken moog', het was maar al te waar. Daar stond zij aan de overzijde van zijn bestaan, het eenvoudige kind, de geluks-ster zijner ballingschap, die van den aanvang af zijn leven ten goede gekeerd had. Zij had hem gered van zijn booze demons, zij had hem gered voor de wetenschap mede. Maar de wetenschap is een naijverig God, die geen andere Goden nevens zich duldt; hier | |
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was het geweldige werk, dat om voltooiing riep; ginds lokte zij met haar roerend verdriet en heerlijk verlangen. Het werd een bittere strijd tusschen de liefde en den arbeid, waarin zelfs díe liefde eerst na een lange worsteling en slechts ter nauwernood overwon. Máár overwon. Hij stelt een termijn aan zijn werk; hij voorziet, dat hij het nooit, in de eene maand die hem dan nog rest, voltooien zal; hij werpt er zich op als een bezetene, en zeker tot het laatste oogenblik zal hij zich van het laatste stuk, dat hij nog naasten kan, meester maken. Zal hij niet één week meer uitstellen, en nog één dag, en nòg een halven dag......? Aan Julie verklaart hij zijn tweestrijd zoo goed en zoo kwaad als 't gaat:
Que devais-je faire: d'un côté je voyais cette chère petite Julie, qui m'appelait vers elle: c'était bien de ce côté que me poussait mon coeur; de l'autre c'était un monceau énorme de lettres et de documents officiels, souvent assez illisibles, qui me commandaient impérieusement de rester à Vienne. Encore une fois, que fallait-il faire? J'ai choisi un terme moyen. J'ai été dire à mon propriétaire que je ne continuais mes chambres que pour la moitié du mois prochain et que je quitterais Vienne le 15 Mars. Ma conscience, il faut le dire, n'est pas appaisée par cet expédient. Et ma chère Julie? Je vous prie, n'augmentez pas mes remords. Si le mois qui encore s'écoulera avant de nous voir, vous paraît bien long, soyez du moins contente et fière du triomphe que vous avez remporté sur mes études, sur mes recherches, sur les exigences que la science me fait. Une fois hors de Vienne, ne craignez pas que je sois plus longtemps en chemin, qu'il ne sera nécessaire. Les remords d'avoir laissée ma tâche inachevée ne se laisseront assoupir que dans votre présence. Vous me demanderez encore, cher ange, si je serai à Liège pour mon jour de fête.Ga naar voetnoot1) En effet, ne parlons plus de ce jour-là. Il est bien que vous en ayez oublié la date. Mon jour de fête depuis deux ans n'est plus un jour de fête pour moi, parce que je vous ai mécontentée. Et si vous | |
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n'avez pu entièrement oubliér les torts que j'avais alors: soit, je m'en punirai moi-même. Malgré votre promesse je me passerai ce jour-là de ce que vous me refusiez il y a deux ans. Ma pénitence est-elle assez sévère? D'ailleurs si c'est ce jour-là ou un autre que je suis né, que cela me fait-il? Ma vraie vie n'est que par vous et près de vous. Mon jour de fête sera, quand je reverrai ma Julie et quand elle me dira: ‘maintenant, pas plus, mon gros!’ Il y a autre chose qui me tourmente actuellement dans mon éloignement de vous. Comment oublier que nous approchons du carnaval? Les Viennois sont pris d'un vrai vertige. Il n'y a ici que spectacles, musique, Polkas, dîners, soupers, redoutes etc; cependant je n'ai assisté qu'à un seul bal chez l'ambassadeur, et mon assistence même a été bien passive. Je n'ai pas dansé, parce que je ne voulais danser qu'avec vous et vous n'y étiez pas. Peut-être même si vous aviez été au milieu de cette foule et de cette pompe, nous aurions regretté de ne pas être à Liège et d'y rire de bon coeur des sottises que nous débiteraient les masques d'il y a deux ans. C'est cette pensée qui m'a déterminé aujourd'hui à prendre la résolution de quitter Vienne. Je voulais vous écrire, pour que vous ayez une lettre de moi le mardi gras. J'avais peur que les masques ne vous tourmentent de l'absence de votre Bédouin. Si les Bédouins n'ont pas tenu parole, c'est un peu leur naturel. Les Français s'en plaignent journellement. Vous pourrez du moins dire qu'il a fait honnêtement ses excuses et que assurément dans un mois il sera là pour prendre revanche sur chacun et chacune qui aura osé vous tourmenter. Maintenant, chère Julie, vous voyez que vous ne pourrez m'écrire ici à Vienne qu'une seule fois, et j'espère que vous n'y manquerez pas. Je crains que vous ne soyez un petit peu vexée, que nous ne nous revoyions que dans un mois. Mais si vous voulez pour cela me gronder, faites-le dans votre prochaine lettre, à condition qu'après avoir une bonne fois déchargé sur moi tout votre mécontentement, je puisse après revoir votre jolie figure tout enjouée et aimable comme à l'ordinaire. Trop de reproches je ne les ai pas mérités de vous: de ma conscience peut-être, puisque je vous la sacrifie un peu. Pour avoir achevé du moins en | |
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partie ce qui me reste encore à faire, j'ai adressé au gouvernement Autrichien une requête pour que je puisse avoir accès aux Archives jusqu' à cinq heures du soir. Ainsi je travaillerai neuf heures de suite. Ne craignez pas, ma toute bonne, que le travail attaque ma santé. Mais je vous embrasse mille fois en pensée pour le tendre soin que vous manifestez pour moi dans votre chère lettre.
P.S. N'oubliez pas d'avertir Titine que je compte toujours sur son fromage de Herve. N'oubliez pas non plus d'accorder une démission bien honorable à votre aide de camp en la remerciant pour ses bons et loyaux services, dans lesquels je serai bien content de la remplacer. Mille choses aimables à votre bonne Maman et à toute la famille. Je pense tant à Liège, que l'autre jour quelqu'un qui devait venir me voir ne m'a pas trouvé parce que sur sa question où je logeais, je lui ai par distraction répondu, au no. 12 au lieu de no. 1104. - Ne le racontez pas à Titine! elle aurait de quoi rire. Vienne le 17 Fevrier 1846.
Cher René!
Enfin cette lettre après laquelle j'ai tant soupiré est arrivée. Mais Cher René vous ne sauriez croire dans quelle peine je me suis trouvée tout le temps que j'attendais de vos nouvelles, je ne savais a quoi attribuer votre silence et c'est ce qui ma déterminée a vous envoyer la lettre que vous aurez reçue (comme moi j'ai reçu la vôtre) le mardi gras. Ici ce n'est pas comme a Vienne, d'epuis au moins dix jours il fait si beau et si bon qu'on se croirait au mois de Juin aussi j'en ai bien profité; tous les jours je vais faire ma promenade (seul), c'est en revenant d'une de ces promenades que j'ai reçu de Maman votre lettre tant désirée. Vous ne pouvez vous figurer le plaisir que j'ai éprouvé dans ce moment; c'est que vous m'annoncez que décidément vous quitterez Vienne le quinze du mois prochain, mais lorsque vous me parlez de scrupules de conscience je vous dirais que dès le premier abord j'ai été tentée de vous dire de rester encore a Vienne j'usqu'à ce que vous ayez fini parce | |
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que je ne voulais pas être la cause de reproches que vous pourriez recevoir. Cependant je me suis dit si vous ne mettez pas vous même un terme a votre ouvrage vous n'aurez jamais fini car je crois que plus vous avancez dans votre travaille plus vous trouvez de l'occupation et en définitife vous deveriez peut-être pour faire taire votre conscience copier tous ce qui se trouve dans les archives de Vienne, alors je pourrais dire: adieu Ie beau jour où je verais mon Cher René! Voila les raisonnements que j'ai faits (sont-ils juste?), c'est pourquoi maintement au lieu de vous dire de rester à Vienne je vous engage a persévérer dans votre résolution et de mettre vos scrupules de côté, mais surtout, Cher René soigniez bien votre santé et ne vous exposez pas a trop de fatigue, pensez un peu que si vous veniez a être malade je pourrais m'accuser d'en être la cause; je vous en prie ne m'exposez pas a avoir de tels reproches a me faire; savez vous que je compte les jours jusqu'au quinze Mars et je suis si contente que ce mois ci n'est que de vingt-huit jours c'est encore trois jours de gagné, trois jours que je verais plustôt mon René. Vous me faites un reproche de ce que je n'ai pas répondu a la question que vous me faites touchant ma santé; pardonnez moi je croyais vous avoir dit que la toux est entièrement passée mais elle a été remplacée par une maladie nerveuse qui diminue beaucoup; du reste je ne me ressens de cette maladie que lorsque j'ai une peine ou l'autre, par exemple: hier j'ai été comme de coutume faire ma promenade, mais il est vrai qu'elle a été un peu longue et je suis rentrée très fatiguée; vers la soirée il est passé une bande de masques et croiriez-vous que cela ma fait tant de peine je ne sais pourquoi, que j'ai eu mes attaques de nerfs; je crois cependant que c'était plutot la fatigue ou pour mieux dire un peu les deux. J'espère que tout cela passera avec le bon temps surtout quand vouz serez ici, vous pourrez juger vous même si elle ma fait du tord ou non mais je crois que vous me trouverez plus d'embonpoint que lorsque vous nous avez quitté. Je n'ai vraiment rien a vous dire des carnavals car nous n'avons pas quitté la maison tout notre plaisir a été de voir passer les masques, il en est venu aussi quelques un les mêmes qu'il y a deux ans, ils m'ont un peu tourmentés; | |
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voila comme se sont passés pour nous les carnavals. Maman ainsi que Titine me charge de vous faire leurs compliments, elles se réjouissent de vous voir et si vous ne manquez par a votre parole, Titine vous promets un bon fromage de Herve. Mais qui est qui se réjouis le plus et qui vous attend le plus impatiemment si ce n'est Liège le 27 février 1846. Votre Julie.
P.S. Lundi je pars pour Marche avec un de mes oncles, qui ma engagé a aller rester quelque jours chez lui.
In 't begin van Maart ontving Julie een brief, die haar wel zeer gelukkig zal hebben gemaakt. Op den haren kon 't nog geen antwoord zijn, en toch werd de belofte gestand gedaan: den vijftienden Maart (een week later al!) ging dan toch waarlijk en eindelijk haar René op reis! - Bovendien was die brief er een zeldzaam mooie; met het schrijven ervan had hij zijn wel versmaden, doch daarom niet minder gekoesterden verjaardag opgeluisterd; en haar angst-brief van 18 Februari, weinige dagen te voren ontvangen, had hem te meer in een stemming gebracht om aan haar vertwijfeld ‘René, m'auriez vous oubliée...’ de volste maat zijner liefde tegenover te stellen.
Faut-il donc que vous relisiez mes lettres pour croire que je ne vous ai pas oubliée? Vous avez une meilleure autorité pour cette conviction que mes paroles ne puissent vous donner: cette autorité c'est la voix de votre coeur à vous. Julie, chère Julie, il faut que je vous le répète. Si vous voulez savoir ce qui m'a charmé le plus en vous, c'est votre coeur, et j'ai la prétention d'avoir un peu appris à le connaître. Car ce coeur ne se déguisait pas. Dans la sérénité de votre front, dans la douceur de vos yeux, dans cette inexplicable harmonie de votre maintien et de vos traits, dans votre modestie, dans votre calme, dans l'expression de vos sentimens qui n'échappaient que trop rarement à vos lévres, c'était toujours ce coeur qui se réflétait, c'était toujours votre coeur qui me charmait le plus. J'aimais vos yeux, votre sourire, toute votre personne, mais plus que tout cela j'aimais et j'aime votre coeur. J'ai une confiance entière en ce coeur; en auriez-vous moins | |
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que moi? Et dans ce moment ce coeur toujours pur, toujours sincèrement dévot, nourrit une passion inconnue jusqu'ici. Vous aimez, et cet amour (s'il exerce la même influence sur vous que sur moi) donne un nouvel élan, une nouvelle force à vos sentimens. Eh bien! interrogez votre coeur, si vous voulez avoir la réponse à la question qui vous agite, la question, si je continue toujours à vous aimer. Ce coeur vous répondra qu'il est toujours aussi pur et innocent, que lorsque je commençais à vous aimer, que ses sentimens sont encore aussi vertueux et nobles et pieux qu'ils ne l'étaient, mais que ces sentimens sont comme relevés et vivifiés par l'amour que vous nourrissez. Et la conséquence? Que je dois vous aimer comme toujours et toujours davantage; que vous le méritez et que si jamais je cessais de le faire, vous auriez à louer Dieu d'être quitte d'un ingrat, qui ne méritait pas le trésor que vous lui aviez voué! Julie, Julie, pourquoi le nier? Durant le temps de notre éloignement je n'ai pas toujours senti cet heureux calme qui se répand sur moi dès que je me mets à vous écrire. J'ai eu des moments où mon travail m'ennuyait, où j'étais mécontent de moi-même, du monde qui m'environnait, de mon sort, du bon Dieu même. J'ai eu des moments d'agitation et de tristesse. Grâces à Dieu, je n'ai pas eu un moment, que je n'oserais pas vous avouer! Mais dans ces moments de mécontentement, c'était votre image qui s'introduisait dans ma pensée, c'était la divinité qui calmait les orages de mon esprit; c'était vous, comme je me vous représentais, avec votre douceur, votre modestie, toute votre beauté, qui a pour moi l'empreinte de la beauté de votre âme. Et comment donc ne tiendrai-je pas à vous par les liens d'une sincère gratitude, d'un profond amour, d'un saint respect? Julie, chère Julie, vous êtes tout pour moi. Je devine l'expression de votre chère petite figure en lisant ce que je vous écris; vos yeux semblent me dire encore une fois: ‘Modérez-vous un peu dans votre amour pour moi!’ Mais vous devez déjà savoir, que c'est là le seul ordre que vous pourrez me donner, auquel je n'obéis pas. Et aujourd'hui j'y suis encore moins disposé que tout autre jour de l'année. Savez vous pourquoi ‘mi grand' feye’? | |
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Devinez; - c'est parce que c'est aujourd'hui mon jour de naissance et j'en profite pour vous embrasser en pensée mille fois, sans me soucier le moins du monde que vous criez ‘pas plus, mon gros!’
Donc, chère Julie, je compte recevoir encore un petit mot de vous durant les quinze jours qui doivent s'écouler avant mon départ d'ici. Et si vous étiez assez méchante pour ne pas satisfaire à ma prière, je serais capable de vous apporter un bouquet de moins à mon arrivée à Liège. Et j'ai bien l'idée de vous en apporter beaucoup et souvent. Car c'est le printemps et vous aimez les fleurs et nous nous aimons beaucoup...
Hoe zal, na dien vijftienden Maart, de kleine Julie hebben uitgezien naar het definitieve bericht van zijn aankomst te Luik.... Doch een week verliep, en twee weken verliepen, en àl maar verscheen er geen tijding. Ten leste kwam er een brief, gedateerd van 22 Maart, en nòg uit Weenen... ‘Décidément’, schreef Van den Brink, ‘ce sera la dernière que je vous écrirai d'un lieu que je déteste comme vous’. Hij is niet meer op zijn kamer, maar in een hôtel. Zijn koffers staan gepakt; den volgenden morgen worden ze verzonden naar Keulen; doch hijzelf kan eerst den Donderdag daarop de reis aanvaarden:
Je ne saurais vous dire, combien je regrette que ma lettre du 28 Février n'ait pas été la dernière que je vous écris d'ici. Je souffre de n'être pas encore auprès de vous; mais ce qui met ma souffrance à son comble, c'est l'idée que vous peut-être vous croiriez, que j'aurais pu couper court à tous ces délais, que je n'ai pas travaillé avec assez d'assiduité, que je n'ai pas été assez stimulé par l'idée: mon travail fini je reverrai ma Julie. Croyez-moi, chère Julie, seulement afin de pouvoir vous embrasser plus tôt, je n'ai pas négligé un seul instant; j'ai travaillé huit à dix heures sans interruption, et je laisse mon travail imparfait, du moins pas si achevé que je l'aurais désiré.
Waarop hij gewacht heeft? Wij weten het niet. De redenen, | |
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die hij opgeeft: dat hij vanuit Den Haag een ‘soort van ontslag wachtte’ en ‘de afrekening van 't geen hij voor zijn copiïsten(?) had uitgegeven’, maar dat het Hollandsche gouvernement, uítmuntend in langzaamheid, eerst voor twee dagen van zich had doen hooren en dit op zoo omslachtige wijze, dat er nog weer een bericht aan den gezant moest worden afgewacht - die redenen blijven voor ons evenzoovele raadselen. Het moet geweest zijn, dat hij nog uitstelde en uitstelde, van dag tot dag, om nog zooveel mógelijk van het groote werk te voltooien - en hoe begrijpelijk op zichzelf die wensch ook zij, tegenover het tot zenuwlijden stijgend wachten der arme Julie zou de voldoening aan dien wensch eene wreedheid moeten worden genoemd, als niet zijn overgroote hartstocht voor de schatten die hij meê te voeren begeerde, ons, die dezen hartstocht niet kennen, van een oordeel terughield. Of wel, het was, dat hij inderdaad, maar een ànder bericht uit Holland wachtte, waarvan zijn vertrek afhankelijk was, en dat uitbleef.... Veertien dagen later, 3 April, is hij nòg in Weenen. Hij staat op 't punt om te vertrekken, schrijft hij aan zijn moeder: zijn pas is geviseerd; er mankeert niets dan het antwoord van Van Hees, - den vriend, die zijn zaken beheerde en hem geld zond. Het zou ons niet verwonderen, zoo de zorgelooze Bakkes, tegen 20 Maart gereed te vertrekken, opeens bemerkt had, niet meer genoeg ‘goud’ in Julie's beurs te bergen... En geldgebrek, een geldgebrek dat hem verhinderen zou op reis te gaan, dat moest hem wel heel moeilijk vallen, aan Julie te bekennen. Intusschen was die laatste brief, van 22 Maart, voor het meisje om wanhopig te worden. Want niet alleen, dat zijn vertrek wéér was uitgesteld; hij beloofde ook niet langer, onmiddellijk van Weenen naar België te komen. Men had hem opdrachten gegeven ‘voor al de oorden waar zich archieven bevinden, die eenig belang kunnen hebben voor onze geschiedenis’:
Toutefois on laisse à ma discrétion d'en faire l'usage que je voudrai. Vous pouvez bien croire que mon coeur me tire trop vers Liège pour m'arrêter longtemps en | |
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chemin. Aussi j'enverrai la plus grande partie de ces recommandations à tous les diables: mais pour les mettre toutes de côté, ce serait une brusquerie qu'on ne me pardonnerait guère. J'ai donc répondu que je me bornerai à ne visiter que les lieux, qui sont directement sur mon passage en Belgique. D'ici j'irai à Prague, où je dois attendre un jour pour pouvoir m'embarquer sur le bateau à vapeur pour Dresde; à Dresde je m'arrêterai deux jours pour examiner ce qui se trouve à la bibliothèque et aux archives; de Dresde j'irai à Leipsick; je m'y arrêterai un jour dans le même but. De Leipsick j'irai à Weimar, et de ce lieu je visiterai Sondershausen et Rudolstadt. Pour ces trois villes je suis décidé de n'employer que quatre jours. De Weimar j'irai à Cassel. Là je suis sùr, que je trouverai des choses intéressantes et dont je dois bien faire quelques copies spéciales: je m'y arrêterai donc trois jours. De Cassel j'irai à Dillenburg où je m'arrêterai deux jours. De Dillenburg j'irai à Cologne. Et de Cologne j'écrirai un tout petit billet à ma chère Julie pour ne pas arriver à l'improviste.
Op welk uitstel moest déze reis misschien weer niet uitloopen! Zouden het weer geen maanden worden, inplaats van dagen; maanden, door die onvermurwbare wetenschap opgeëischt? - Gelukkig voor haar, dat het waarschijnlijk niet anders geweest is dan om een uitstel van nog veertien dagen welgeteld te ‘verantwoorden’, want aan zijn moeder, in een briefje van 3 April, spreekt hij slechts van één oponthoud, te Cassel, gedurende zijn reis ‘regelrecht naar België.’ Dat Julie niet boos werd - terwijl zij toch karakter genoeg had - het pleit wel voor haar zeldzame goedheid en groote liefde; dat zij niet wanhopig werd en zelfs blij was met dien brief, het kan alleen hierdoor worden verklaard, dat hij haar verzocht om nog één lettertje vóór zijn aankomst, en dat hij dit verzocht poste restante te Cassel. Het werd dus ernst met de reis; zij wist, hoe hij naar haar brieven verlangde, en nu moest zij dan waarlijk niet langer naar het gehate Weenen schrijven, doch naar een oord, zooveel dichter bij Luik....! En dan, hij wist zoo haar hart te bekoren: | |
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Dans votre dernière lettre il y avait de si jolies choses! Ma Julie prête à faire un voyage plus long qu'elle n'en a jamais fait de sa vie. Car si votre Marche est au Luxembourg,Ga naar voetnoot1) la distance est assez grande et tout en me réjouissant du changement d'air et de campagne que vous allez faire, je me suis vivement inquiété, que peut-être vous ne deviez faire la route sur une mauvaise chaussée dans un mauvais chariot comme il n'en manque pas dans cette contrée.Ga naar voetnoot2) Mais, me suis-je dit, ma chère Julie aura le bon sens d'aller par le bateau à vapeur jusqu'a Huy ou Andenne; il me semblait, que j'avais le bonheur de vous conduire et que, tranquillement assis avec vous sur le bateau, nous causions des châteaux, des cloîtres et des montagnes, près desquels nous passions, et surtout, surtout de notre amour. A propos du ‘grô’, je suis extrêmement curieux de vous revoir, ma belle enfant, car d'après les rêves que je fais de vous, vous devez être encore plus charmante et plus aimable que vous n'étiez à mon départ. Le peu d'embonpoint dont vous me parlez, vous ira bien, j'en suis sûr, mais que direz vous de votre grô qui est décidément maigri? Les habits que j'ai fait faire il y a un an, maintenant paraissent taillés pour des proportions bien différentes que je n'ai actuellement. Ne croyez pas pour cela que j'aie été malade, je n'ai été que triste de temps en temps, et mon air de bonne santé me reviendra sans doute, quand je serai auprès de vous. De mon côté je voudrais contribuer tout pour vous faire quitte de votre maladie de nerfs. Mais cela ne se guérit pas par la pâte-Régnauld. Si cela se guérit peut-être par des bouquets, par de belles promenades, par de doux mots, par des sentimens sincères d'amour, je vous jure que vous n'aurez pas occassion de vous plaindre de moi. Combien aurons nous à nous dire et quand le soir dans la boutique, appuyé sur le comptoir, je me mettrai à causer avec vous, la méchante Titine ne se moquera plus de nous et ne viendra pas interrompre nos causeries. Mes causeries, | |
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j'aurais dû dire plutôt en pensant au passé. Car ma chère Julie ne me répondait pas toujours et je devais bien faire tout seul les frais de la conversation. Mais cependant, j'etais bien jaloux de ces petits entretiens: car votre silence pensif avait pour moi une douce éloquence que je n'aurais pas cédée pour tous les discours du monde. Ainsi donc, Julie, à bientôt, à bientôt! Quand vous recevrez cette lettre, je serai déjà en chemin pour me rapprocher toujours de vous.
Maar voor haar René nog Weenen verlaten had, lag háár briefje reeds in Cassel te wachten:
Cher René. Comment pouvez vous dire que vous craignez d'abuser de ma bonté en demandant que je vous écrive un petit mot; sans doute que vous n'ignorez pas que c'est pour moi le plus grand plaisir, ma plus grande consolation que de pouvoir m'entretenir avec mon Cher René; j'ai été bien contente que vous m'indiquiez un endroit où je pouvais vous faire parvenir un petit billet qui vous assure que je doute nullement des peines que vous aurez essuyées à cause du retard de votre voyage et que moi j'y ai pris une grande part, cependant j'aurais bien un peu sujet de vous gronder mais je vous épargnerais mes doux reproches. Je ne savais que penser de votre silence, depuis plusieurs jours je vous attendais et vous n'arriviez pas et je ne recevais aucune lettre de vous, je craignais qu'il ne vous était arrivé quelque malheur, j'étais vraiment inquiète; ainsi, au lieu de reculer d'effroi (comme vous le dite dans votre dernière) j'aurais bien sauté de joie lorsque j'ai entendu le facteur qui disait: a Melle J. Simon, je suis vite accourue et j'ai encore plus vite décacheter la lettre tellement mon impatience était grande de connaître ce qui retardait encore une fois votre voyage, et j'ai été au comble de la joie d'apprendre que vous êtes en bonne santé. J'attends avec la plus grande impatience le petit billet qui doit me venir de Cologne, ce billet me sera bien cher puis qu'il m'annoncera l'arrivée de mon René qui ne doit pas tarder après la lettre que je recevrais. Ainsi Cher René je vous souhaite un bon voyage et je vous recommande surtout | |
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de ne pas vous exposer a de trop grande fatigues car d'après le temps qu'il fait ici il ne doit pas faire très bon pour voyager. N'oubliez pas que vous êtes attendu bien impatiemment par
Liège le 30 Mars 1846. Votre Julie.
En in de eerste helft van April is het er dan van gekomen. Te Cassel werd hem, ofschoon van de beste aanbevelings-brieven voorzien, de toegang tot het archief geweigerd, - en zoo kon hij zonder oponthoud doorreizen tot Luik. ‘Met vele wenschen op het hart ga ik naar Belgie’, schreef hij zijn moeder beteekenisvol: ‘God schenke derzelver vervulling’. | |
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Hoofdstuk V.
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hartelijken dank verschuldigd’, schrijft hij, ‘voor het gegeven bewijs van liefde en vertrouwen. Het voorkwam door den gemaakten spoed mijne wenschen...’ En inderdaad, wat blinkend Hermuszand in zijne beurs kwam hem al evengoed te stade als versch linnen, want Julie hield van ‘la propreté simple’, maar ook van bloemen en ook van bonbons... Doch is al het weerzien der liefste een groote blijdschap geweest voor onzen held, die blijdschap werd doorvlaagd van de verhevigde pijn eener wonde, die weder te kloppen begon, toen hij zoo nà aan de grenzen van Holland terug was gekeerd: zijn ballingschap. En ook had hij geen vrede meer met die verborgenheid, zelfs voor zijn moeder, van wat hem 't liefst in zijn leven was: zijn liefde. - Reeds in het eerste briefje meldt hij haar, dat hij zijn intiemsten vriend en raadsman, Van Hees, heeft voorgeslagen, ‘over vele zaken (hem) eens mondeling te komen spreken’. In een volgend heet het ‘want ik barst bijna van alles wat ik hem te zeggen heb’. Onderwijl bezocht hem te Luik de jonge De Clercq, de geestige en gevierde zoon van den beminnelijken Willem de Clercq. Was de vader, de beroemde improvisator, een man van het Réveil, - Gerrit, met zijn even schitterende gaven, bleek reeds op twintigjarigen leeftijd een overtuigd liberaal, en in 1845, toen hij eerst vierentwintig was, had Potgieter hem in de Gids-redactie genood. Het was Juffrouw Toussaint, die den door haar bewonderden jonkman in Potgieters aandacht warm had aanbevolen; het was Truitje Toussaint, die Bakhuizen van den Brink bij de familie De Clercq als haren verloofde had binnengeleid. - Niet zonder vreezen en beven: ‘Uw elegante oudste zoon’, schreef zij, ‘zal zeker meer op hebben met den geest van mijn vriend dan met zijn uiterlijk’.Ga naar voetnoot1) En schijnt de eerste ontmoeting inderdaad niet bijster gevlot te zijn, - in den vervolge vinden wij Gerrit als Van den Brink's vriend. Tijdens diens verblijf te Weenen corrigeerde hij, Gids-redacteur geworden, zijn proeven; nu bezocht hij hem te Luik en ‘roofde alle zijn oogenblikken’. - Hij maakte kennis met Julie, hij | |
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maakte kennis met het gezin Simon; en die kennismaking was van dien aard, dat als Van den Brink naderhand reeds in Brussel is, de Clercq, Luik passeerend, andermaal een bezoek brengt aan de Etoile d'Or. - En is er wel een treffender getuigenis in deze zaak, dan dat de vriend-zelf van Mejuffrouw Toussaint, door háár met Van den Brink tezamen gebracht, veroverd wordt door deze verandering in diens lot, en zoolang zijn Belgische uitstap duurt, telkens weer bij Van den Brink terugkeert? Voor dezen was het eene heugelijke gebeurtenis, een eerste stap in de zoozeer door hem gewenschte richting. Op een tweeden hoopte hij, als een week later Van Hees-zelf hem te Brussel bezoeken zou. Doch hij diende nog wat in Luik te blijven, want nog altijd waren dat op 25 April ‘dezer dagen’ verzonden request en rapport aan den Minister van Buitenlandsche Zaken - door overdrukke bezigheden! - nìet verzonden... 7 Mei eindelijk gaan zij in zee! En den 15en daaraanvolgende is Van den Brink te Brussel, waar hij ‘tenminste voor de eerste maand zijn tent (heeft) opgeslagen’ - doch waar hem de teleurstelling wachtte, dat Van Hees van zijn plan hem te bezoeken voorloopig afzag. - ‘Het gezelschap van de Clercq heeft mij intusschen een weinig vervrolijkt: en van hem heb ik veel uit en over Holland vernomen. Hij vliegt op de spoorwegen naar alle hoeken van België rond. Heden wacht ik hem weder van Spa terug’.
Ma toute chère Veuve!
Je voudrais bien savoir, si vous vous êtes déjà tout à fait consolée de mon départ, puisque avec l'arrivée de mon cher petit compatriote vous avez laissé passer pour la deuxième fois l'occasion de m'envoyer un petit mot. Ce billet ne doit servir à d'autre fin, qu'à vous donner dix mille pas plus, en pensée toujours. Je suis sûr que votre petit front ne saura pas ce qui lui est arrivé d'être embrassé si rarement, et je me figure bien qu'à mon retour je le trouverai couvert d'un tout petit nuage, rien qu'à cause du sobre régime, auquel il a été soumis durant dix ou douze jours. Et cependant, pour la | |
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Ste Julie, il faut que ce front soit bien clair et bien serein. Regardez aussi que pour le jour de votre fête cette petite ligne qui unit votre jolie tête au cou, soit justement comme je l'aime tant. En défaut de vos lettres, j'ai été très content d'apprendre de M. de Clercq votre parfaite santé. Mais j'en veux à Titine; aussi j'aurai soin de lui apporter une collection choisie de hannetons, parce qu'elle reste si longtemps à Huy, sans penser qu'elle vous empêche d'aller vous promener. Ecrivez-moi surtout que vous ne vous fatiguez pas trop à la boutique et que vous n'êtes plus travaillée par des tristesses comme celle de Samedi. Au commencement je m'ennuyais un petit peu à Bruxelles. J'avais compté y rencontrer Monsieur de Clercq: mais celui-là a mené trop joyeuse vie à Aix-la-Chapelle pour se souvenir que moi je l'attendais. En attendant j'ai travaillé aux Archives, mais travaillé sérieusement, ce qui s'appelle travailler, et pas comme si ma toute chère Julie était à tricoter à côté de moi. Puis j'ai dîné à l'hôtel de Flandre comme un vrai gastronome. Les cailles y sont délicieuses. Si Bruxelles était aussi rapproché de Liège que ne l'est Chaudfontaine, je vous en enverrais une paire dans un papier. Aux Archives j'avais le bonheur de rencontrer un jeune auteur AllemandGa naar voetnoot1) que j'avais connu à Wolfenbuttel. Il m'a engagé à louer des chambres dans la même maison où il habite, et me voilà établi dans un mauvais quartier de la ville, bien éloigné du monde. Mais j'y ai trouvé une très agréable société en mon Docteur Allemand, et mes appartements sont jolis. De ma chambre je vois arriver et partir les convois du chemin de fer du Nord et je suis persuadé qu'aujourd'hui même le premier convoi de Bruxelles vous aura apporté de bien tendres et amoureux soupirs de votre René, ou de Lui, comme vous le voulez. Et si en apprenant cela vous êtes tentée de m'envoyer deux mots, adressez votre billet: Rue de Flandre No. 123. Encore quelque chose. Après demain c'est Dimanche. Même si votre chapeau de paille était arrivé, ne soyez pas trop coquette. A quoi bon être jolie tant que je ne vous vois pas? | |
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Ni M. le grand-vicaire, ni votre confesseur, en cas que vous leur fassiez votre visite, ni Monsieur votre Papa ne vous en tiendraient compte. Moi je ne suis pas de ce bois-là. Quand le chapeau de paille resserrera bien votre jolie tête, quand vous porterez à la main de velours mon bracelet, quand le petit tablier de soie se repliera autour de votre taille (et je ne doute pas que ce ne soit là votre costume pour le jour de l'Ascension) alors je n'en serai que plus sot, puisque c'est le mot par lequel vous qualifiez mes élans, et les pas plus pleuvront sur vous sans avoir regard à votre col, quelque blanc et uni qu'il puisse être. Seulement, que ce jour-là votre figure ne soit pas allongée à cause des scrupules de conscience, qui auraient profité de mon absence pour revenir. Mais c'est mal ce que je dis là. Je devrais plutôt vous louer et remercier de la persévérance que vous m'avez montrée dans votre affection; du courage avec lequel vous avez bravé le mécontentement de ceux que vous aimez à respecter. Aussi, toute chère Julie, je suis fier de vous. Les jours que j'ai passés auprès de vous ont augmenté de beaucoup mon amour, qui déjà était si sincère et si vif. Comme je serais heureux de savoir s'il en est de même avec vous! Julie, chère Julie, vous me rendez heureux autant qu'un homme peut l'être. Et je rends grâces à Dieu du trésor qu'il m'a réservé dans votre affection. Pourquoi le jour ou plutôt le soir de Mercredi n'est-il pas plus rapproché? Hélas! les cinq jours qui doivent encore s'écouler seront bien longs. En attendant, cher Ange, amusezvous, riez, promenez-vous, allez à Boncelles, faites tout ce qu'il vous plaira, mais n'oubliez pas de mettre chaque jour de la verdure fraîcheGa naar voetnoot1) et surtout pensez bien souvent et bien affectueusement à Bruxelles, 15 Mai 1846. Votre René.
Cher René.
Je ne saurais vous dire la joie que j'ai éprouvée en recevant votre lettre, j'étais persuadée que vous ne lais- | |
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seriez pas passer le dimanche sans m'envoyer un petit mot de vous, et ce petit mot je l'attendais avec grande impatience car depuis que vous êtes parti ma figure s'allonge bien souvent, a un tel point que la petite demoiselle qui est a la maison me demande quelquefois ce que j'ai que je suis si pensive, c'est que j'ai beaucoup de peine à m'abituer a ne plus vous voir, puis il me semble qu'il y a un siècle que vous êtes parti, et tous les jours j'espérais voir arriver des nouvelles de Mon Cher René. C'est avec peine que j'ai laissé partir Mr. de Clercq sans le charger de quelques mots pour Lui: mais Lui connait assez bien sa Julie, il aura deviné qu'elle s'est trouvée un peu embarassée en la présence de son Ami. Vous n'avez rien a craindre que votre Julie ne soit trop coquette, aujourd'hui dimanche, sa toilette n'est pas très brillante, c'est la même qu'elle avait faite pour aller à Chaufontaine, elle n'a du reste aucun gout pour sa toilette lorsque son René n'est pas auprès d'elle, mais elle croit que pour Jeudi prochain le gout ne lui manqera pas; peut-être même (pour faire plaisir a son René) elle ausera porter son bracelet. Quand a mes promenades je ne puis rien vous dire, je n'ai pas quitté la maison depuis votre départ, Titine n'est revenue que Vendredi, ThérèseGa naar voetnoot1) ne se porte pas très bien, le Docteur nous a recommandé de bien la soigniez, on a dù la saigner et lui appliquer des ventouses, cela nous inquiètes un peu quoique le Docteur nous a assuré de sa prompte guérison. Adieu Cher René, bien des choses aimables de la part de Maman Titine Louis Thérèse et de mon aide de Camp, je ne nomme pas papa parce qu'il ignore que je suis occupée a vous écrire. Ainsi a Mercredi au soir comme toujours vous serez attendu avec grande impatience par Votre Julie.
P.S. Bien des compliments de la part de nous tous, à votre Ami Mr. de Clercq.
(Poststempel 18 Mai.) | |
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Nadat Van den Brink opnieuw vijf dagen in Luik was geweest, schrijft hij, uit Brussel weer (poststempel 27 Mei):
Ma chère petite Colombe!
Je ne puis aller me coucher sans avoir apaisé ma conscience, qui me reproche un immense tort. Vous me demanderez lequel? C'est d'avoir laissé partir IsidoreGa naar voetnoot1) sans le charger de quelque commission spéciale pour vous. L'idée ne m'en est venue qu'aux Archives, mais j'espérais encore dîner avec lui et alors réparer ce que j'avais manqué le matin. Hélas, il était déjà parti quand je me présentai à son hôtel. Quoique je ne vous aie quittée que hier, il me semble que j'ai une infinité de choses à vous dire. Par exemple: j'aurais voulu dire à Isidore qu'il ne vous fasse pas les compliments de ma part, à cause que j'étais trop timide et trop embarassé pour les lui confier. Puis je voulais lui dire de vous embrasser de ma part et précisément au-dessus de ce petit bouton que j'aime tant et sur la ligne dont j'étudie en vain la précise direction. Ces deux commissions ne s'accordent pas assez bien. Je le trouve comme vous; mais enfin, tout ce que j'ai à vous dire se réduit à un millier de ‘pas plus’ que je vous donnerai en pensée, pourvu que vous n'alliez pas faire la moue et dire à votre Maman: ‘il m'embrasse si souvent maintenant’ et encore moins au R.P. Blancard.Ga naar voetnoot2) Savezvous?
J'ai été logé à Tirlemont; à quatre heures on m'a déjà réveillé. Le temps était un peu pluvieux, mais pour le reste de la journée il a été charmant. Je vous ai respirée dans ce beau jour d'été; du reste c'était un peu comme vous. J'ai vu mes chers petits yeux humides, avant que leur regard se reposât sur moi avec une expression de bonté et de tendresse. Surtout Julie, ne soyez pas trop avare pour moi de vos regards. Ces doux rayons illuminent si bien mon ciel à moi. ‘Est-il sot’, dira Titine, quand elle verra arriver ma lettre. Mais dites-moi, chère Julie, voudriez-vous franchement, que je le fusse moins? Et puis, je pensais, que la jolie figure se | |
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serait peut-être allongée, si Isidore n'apportait rien que mes compliments. Vous doutez que je mette bien journellement ma verdure? Eh bien! affranchir ce petit billet, c'est bien payer ma part à la tirelire. Je n'aurais peut-être pas chargé Isidore de vous rappeler la promesse que ma chère Philippine m'a faite hier. Je suis trop exigeant peut-être. Mais j'aime tant ce chataîn-là, et ma chère Julie est si bonne, si bonne, et je commence même à me persuader, qu'elle aime aussi son gros, et moi - je l'aime tant, demandez à Maman! A propos des Mamans! J'ai reçu aujourd'hui un billet de la mienne, qui fait preuve qu'elle est pour moi de meilleure humeur qu'elle ne l'était lors de sa précédente lettre. J'en suis gai et je me flatte, si cela continue, que nous aurons bientôt le billet qu'elle m'a promis pour vous. Ainsi jusqu'à Samedi, mon cher Ange. Supportez votre veuvage avec résignation. Je tâcherai de me consoler en pensant bien souvent à vous. Je serais trop heureux si vous en fissiez autant. Encore un - non trois - ‘pas plus’ pour Julie - Marie - Hélène. Qu'il est sot, mais enfin pardonnez ça comme bien d'autres choses, par exemple la mauvaise humeur de dimanche à Bruxelles, Mardi 11 heures du soir. Votre René.
Brussel, 30 Mei 1846. Waarde Mama!
Ik dank u voor de moeite, welke gij u hebt gegeven mij eens te schrijven; maar hoe gaarne had ik dat onderschrift, ‘uwe diep gedrukte moeder’ veranderd! Hoe gaarne deelde ik u iets van mijne opgeruimdheid onder den drang der omstandigheden mede! Misschien zoudt gij dat niet eens wenschen en toch dank ik er den Hemel voor, dat die opgeruimdheid mij niet verlaat. Zij sterkt mij tot den arbeid en geeft voor de toekomst mij moed. Waarlijk met enkel gedrukt te zijn zou ik het niet ver brengen. Breng ik het nu ver? Tot nog toe zeker niet; maar ik heb den wil om alles te beproeven, en ik schrijf breedvoerig aan Van Hees om hem te raadplegen, wat ik zal aanvangen. | |
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Ik had dat regt gaarne mondeling gedaan. Maar hij schijnt thans buitengewoon hokvast, en als hij mij schrijft, dat hij vooreerst niet kan overkomen, moet ik het wel opgeven. Slechts eene zaak wensch ik vurig en zoek ik nog vergeefs: u van de zorg voor mijne materieele belangen te ontheffen en mijn eigen brood te verdienen. Ik zal aan Truitje eerstdaags schrijven; maar ik ontveins niet, dat dat schrijven mij zwaar valt, omdat ik gevoel, dat wij onzes ondanks elkander meer en meer vreemd worden. Misschien vertelt Van Hees u wel iets naders, met wien ik meermalen de zaak behandelde.
Uit een brief van 10 Juni:
Ook om aan uwen wensch te voldoen, sluit ik ditmaal in mijn schrijven aan Van Hees een brief voor Truitje in. Hoe het antwoord daarop zal zijn, zie ik met evenveel bekommering te gemoet, als zij mijn schrijven doen kon. Intusschen zij het verre van u, dat gij hieruit eene nieuwe stof tot tobben ontleenen zoudt. Ik wenschte eene ontmoeting in België te voorkomen, die misschien voor het oogenblik wenschelijkerwijze ware gespaard.
Arme Truitje Toussaint, - nu wij het einde naderen van háár levens-roman, nu twijfelen wij, òf Van den Brink er goed aan deed, haar zóólang te ontzien, en te zwijgen. Want zij van haar kant had alleen de verslapping gevoeld en kon de oorzaak niet gissen. Dat zijn liefde voor haar - zoo die ooit had bestaan - wegkwijnende was, met die gedachte had zij zich vertrouwd gemaakt. Hoe echter moest zij, gedurende deze lange afwezigheid, zijn leven zich denken? En, haar nobel karakter kennende, vraagt men zich af: had zij maar gewéten van deze nieuwe, schoone en duurzame liefde, in welke haar vriend herboren was, - zou zij zich niet in zijne redding hebben verheugd, en zou die niet een krachtige vertroosting geweest zijn in eigen smart? Nu had zij, langen tijd reeds, niets ervaren dan ontkenning van al wat het schoonste geweest was in haar leven, en | |
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ondergang van wat zij nog het beste gedacht had in het zijne. En toen Van den Brink nu in België terug was, moet zij gezonnen hebben op een laatste poging: hem te gaan bezoeken, en te zien. Onmiddellijk was het Van den Brink duidelijk: deze ontmoeting was een onmogelijkheid. Doch hij stelde het hachelijk antwoord uit. Opnieuw wordt Truitje in onzekerheid geslingerd; zijn zwijgen krenkte haar zeer, en den 4den JuniGa naar voetnoot1), ziek in Den Haag, schreef zij aan Potgieter: ‘Rust, vooral van emotie's, is mij geboden par ordre du médecin. Daarom wroet ik nu ook maar niet in de nieuwe wonde, die V(an) d(en) B(rink)s verwaarloozing mij toebrengt. Anders was die band nu reeds ontknoopt, doch de bemoeijingen daarmede zijn mij nu te zwaar. Het valsche licht dat dit aanhouden op mij werpt zal ik dus nog wat dragen’. - Maar als hij haar eindelijk schrijft, voorzichtig, verstandig, maar ook bekommerd over haar lot, dan weet zij niet meer, wat zij denken wil: ‘eene decisie zooals ik geloof te moeten nemen, gaat niet zoo ligt en vooral niet zoo snel’, vertrouwt zij den 22sten Juni opnieuw aan Potgieter toe, ‘- mijne toekomst bezwaart hem - dit was de verschooning voor zijn stilzwijgen en, ziet Gij, ik wil niemands ( )Ga naar voetnoot2) zijn, en daarvoor, moet ik zeggen, ben ik te goed en voel ik te veel dat ik mijzelve genoeg kan wezen. Sinds lang rekende ik voor mijne toekomst niet meer op hem’. - En toch, peinst zij dan weer: ‘wist ik slechts, of ik hem nog iets was - zekerlijk gaf ik hem niet op - maar hoe dit te weten - zal hij mij opregt antwoorden als ik het hem vraag?’ En wederom: hád zij het maar gevraagd - zeggen wij - dan zou Van den Brink toch duidelijk hebben moèten zeggen, wat hij nu, nog maar aldoor, haar zacht wou laten gevoelen. Van weerskanten waren zij behoedzaam, en hadden het beste voor, en leden door deze duldeloos voortslepende verhouding. | |
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Zij heeft niets gevraagd; en niets gëantwoord; zij zou nog drie maanden wachten, voor zij de beslissing nam, die zijn brief ten slotte toch scheen te dicteeren.
Het leven is niet sentimenteel. Het dorre eikenloof breekt af waar het jonge, blinkende blad zich verdringt in sappige groenheid. Van den Brink, toen hij meende Truitje te hebben doen begrijpen, dat er van geen herstel hunner verhouding sprake kon zijn, en hij zich van dezen pijnlijken plicht had gekweten, - vond zich terug in de lente zijner immer hooger bloeiende liefde voor Julie. Die liefde was hem, twee jaar lang, een ideaal, een droom geweest, gesproten uit een omgang van verscheidene maanden, het is waar, maar die zelve nog niet in het volle leven had bestaan. Thands was die ideëele verbindtenis tot werkelijkheid geworden, een werkelijkheid, die dien droom niet beschaamde, die dien droom overtrof! Die twee gelieven van meer dan een jaar reeds, waren elkander gansch nieuw; de fleurigste verliefdheid voor het immer bekoorlijker meisje bekranst de liefde, die bij elke ontmoeting nieuwe minnelijkheden in haar hart ontdekt. Hoe langer hoe inniger verdiept zijn gansche wezen zich in haar. Hij is onverzadigbaar aan deze zuivere levensbron. Zelfs zijn meest geliefde studiën vinden geen beschikbaren tijd. Hij is te Luik, of hij komt van Luik, of hij staat op het punt daarheen te vertrekken. Den 27en Mei was hij juist uit Luik weerom. Den 11en Juni... gaat hij er weer naar toe? neen, is hij van een nieuw achtdaagsch bezoek teruggekeerd:
Ma toute toute chêre Julie!
Je n'ai pas osé écrire hier. Je ne le fais qu'aujourd'hui parce que je pensais qu'au milieu des apprêts du jubiléGa naar voetnoot1) vous n'auriez pas le loisir de déchiffrer mon griffonnage. | |
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Aussi pour cette fois, si vous avez été bien jolie, bien coquette, bien gaie, si tous les amis que M. Delsaux ou vos nouveaux locataires ont réunis devant leurs fenêtres, vous ont trouvée on ne peut plus aimable, je n'en serai pas trop jaloux. Seulement je fais mes conditions. Le grand jour du jubilé fini, vous inclinerez un peu votre jolie petite tête comme pour l'appuyer sur la mienne, vous penserez un peu à votre gros, vous lirez sa lettre, qui doit vous apporter mille baisers de sa part, et vous vous préparerez à lui répondre par une lettre bien longue, bien tendre. Car votre René est infiniment malheureux de n'être pas auprès de vous, de ne pas chiffonner votre col, de ne pas repasser son velours, de ne pas s'exercer à l'astronomie de son ciel à lui. Je vous aime encore plus que je ne le croyais, j'en ai fait l'expérience en revenant Lundi de vous. Quoique je fusse déjà de retour à Bruxelles vers midi, quoiqu'il me restât encore trois heures pour travailler, le travail m'était impossible: toutes mes pensées étaient préoccupées par vous. J'ai senti au plus vif qu'une séparation comme celle, lorsque je partais pour Vienne, me serait désormais impossible. Je ne fais que révoquer en pensée tout ce que j'ai éprouvé pendant les huit jours, que j'étais à Liège: votre gaîté en voyant mon idolâtrie avec votre portrait,Ga naar voetnoot1) les doux momens passés au clair de lune devant le comptoir, la charmante confidence que vous m'aimiez plus que vous ne montriez; votre petite tête s'appuyant sur le mien, les larmes versées par l'inspiration de votre piété filiale, votre sublime confiance dans mon dévouement et puis le délicieux moment d'oubli à la suite de ces larmes; votre tristesse quand j'avais l'air de bouder et la tendresse de notre réconciliation, vos sourires quand notre amour semblait se multiplier dans tous les couples amoureux qui se trouvaient à notre promenade, - tous ces souvenirs m'accablent, me pressent, me forcent de dire, que je ne puis plus vivre qu'avec ma Julie, pour ma Julie, en ma Julie. Mais ce que vous faites aujourd'hui, le jour du jubilé, m'est presque impossible de deviner. Je suis sûr, que ma Julie aura mis sa plus belle robe, son cher chapeau de paille aux rubans bleus, peut-être même le châle, si elle l'a pu soustraire | |
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aux yeux de Papa; mais dans la foule, qui aura encombré votre maison, je suis sûr que j'aurais eu peine à retrouver ma Julie, et bien sûrement l'occasion nous aurait manqué pour un pas plus. Et puis, ma bonne Julie, comme elle aura été occupée à servir tout le monde, à causer avec tout le monde, peut-être à expliquer à quelque curieux pourquoi son gros n'était pas là. Ce cher petit coeur aura assez battu aujourd'hui: tantôt agité par l'occupation de la journée, tantôt rempli de la plus sincère dévotion quand la procession passait, tantôt ému par la curiosité pour toutes ces belles choses, qu'on avait préparées pour le jubilé. Je voudrais bien savoir s'il y a encore eu dans le coeur un petit coin, où l'amour pour René ait pu s'abriter; mais que l'amour ait pu y trouver sa place ou non, ce que je désirerais, c'est que quand ma Julie, fatiguée de tout ce qu'elle a fait et vu, se reposera pour recueillir ses pensées, que je pusse alors m'asseoir tout auprès d'elle, prendre sa main dans la mienne, lui parler de mon inépuisable amour, puis passer ma tête tout près de la sienne et attendre que peut-être le moment d'oubli de l'autre jour se renouvelle. Mais comme je n'ai pas ce bonheur-là, il me faut une compensation. Je suis sûr que si j'arrivais encore ce soir à Liège, Julie aurait beaucoup à me raconter, de la bouche du jubilé, des yeux - car les petits yeux bleus racontent parfaitement bien - de ce qui s'est passé dans son coeur. N'ai-je pas le droit de réclamer bientôt une lettre? Car ce petit coeur est pour moi un trésor inestimable. Chaque fois que je revois ma Julie, elle a acquis pour moi un nouveau charme, un nouveau droit à mon estime et à mon amour. Comme un petit bouton de rose, ce coeur s'éclôt pour moi. Ce petit coeur qui se ferme au grand air, s'épanche à la chaleur bienfaisante d'une douce intimité et encore il ne s'ouvre que trop souvent à demi. Mais plus je réussis à y pénétrer, plus je sens que c'est là mon monde, mon ciel, mon univers à moi. Quand je reporte mes pensées vers le temps, où je sentais naître mes premiers sentimens pour vous, combien vous avez grandi, combien vous vous êtes embellie à mes yeux. C'était votre modestie, votre simplicité, qui me charmait, puis venaient les attraits de votre dévotion, de votre jugement sain, de votre sentiment profond. Puis j'ai reconnu dans ma Julie | |
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sa générosité, sa constance, sa fermeté de résolution. Maintenant ce sont les trésors de sa tendresse, qui me rendent heureux; dites donc, chère Julie: y a-t-il encore d'autres qualités dans ce petit coeur pour m'enchaîner davantage? Julie, chère Julie, je pense à chaque instant à vous; je contemple presque tout le temps que je suis chez moi votre portrait, et je me fais à chaque instant un reproche de ne pas penser assez à vous, de ne vous aimer qu'autant que je le puis, mais pas autant que vous le méritez. Mais si quelque chose manque à l'ardeur de ma tendresse, je le rachèterai par ma constance, par mon dévouement. Non, jamais je ne cesserai de vous aimer, jamais je n'hésiterai de vous le prouver par les plus grands sacrifices que vous puissiez m'imposer. Seulement, Julie, chère Julie, que votre amour ne m'abandonne jamais. J'y perdrais tout, j'y perdrais plus que ma vie. Allez encore dire d'un petit ton moqueur: ‘que les hommes changent’; quel changement que puissent éprouver mes opinions, mon sort, mes sentimens, l'amour pour vous ne changera jamais. Elle m'est inspirée d'en haut et elle sera stable, comme ce qui vient d'en haut.
Adieu, chère, Julie Marie Hélène; je vous embrasse mille fois sur le petit front, sur le joli menton, sur les molles joues. Bonsoir; priez un peu pour moi avant de vous coucher; dormez bien et rêvez que vous êtes un petit ange, et que je suis autant, et que je vous aime, comme vous l'espérez de Bruxelles 11 Juin 1846. Votre René.
Is het niet soms, of het gave geluk ongeoorloofd is? Nauwlijks trekken over den levensdag de wolken in het oosten weg, of in het westen, aan den horizont, dreigt, nauw zichtbaar nog, een nieuwe en onheilspellender bank. - Nu in Van den Brink de kwellende gedachten omtrent zijn moeder en Truitje beginnen op te klaren, - glijden over Julie's leven de eerste schaduwen van ziekte en zorg. Den avond van de groote processie, toen de gasten weg waren en hun vroolijkheid, heeft moeder Simon met Julie gesproken, en den eigen avond schreef het meisje aan haren René. Het was een verzoek, hun voor enkele dagen | |
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met het leenen van een som gelds te hulp te komen.... De ‘Etoile d'or’ was toch een bloeiende zaak? Was - Waalsche luchthartigheid - die plotselinge geldnood te wijten aan de uitgaven voor het feest? Of was het een veeger teeken? Per omgaande moet Van den Brink, die juist uit Amsterdam het een en ander had ontvangen, het gevraagde hebben verstrekt, want twee dagen later reeds schrijft Julie:
Cher René.
Comment vous remercier des peines que vous vous êtes données pour nous. Oui Cher René j'ose vous le dire, depuis le moment que j'ai mis ma lettre a la poste je suis devenue triste pensive tellement cela me peinait de devoir vous faire cette demande; si ce n'avait été que je connaissais votre bon coeur, votre désintéressement, je ne me serais jamais permise cette démarche; et puis d'un autre côté je voyais ma bonne Maman si triste, si abatue, je n'aurais su resister a la prière qu'elle me faisait de vous demander de nous rendre ce service; Elle aussi vous en remercie beaucoup, elle me charge de vous dire qu'elle aurait pu déjà vous envoyer une partie de la somme, mais elle vous les remettra a votre arrivée, afin d'éviter des frais, si cependant vous préferez que l'on vous les envoi, faites le moi savoir nous nous empresserons de vous faire parvenir ce que nous avons. Vous me demandez des détails du jubilé et comment j'ai passé la journée de Jeudi. Mais mon Cher René si vous saviez comme je suis peu disposée a la gaité; cependant j'aime a vous dire en abrégé comment la journée de Jeudi s'est écoulée; ce jour là j'étais assez gaie, (parce que j'ignorais les peines de Maman), nous avons eu beaucoup de personnes pour voir passer la procession; entre autre trois demoiselles Londos, trois demoiselles Delseaux, Messieurs Londos et Delseaux qui ont passé la journée avec nous; nous avons été nous promener, et votre Julie avait mis tout ce qu'elle avait de mieux, c'est-à-dire sa robe de mouseline laine, sa belle écharpe et aussi son bracelet qu'elle a conservé toute la journée; que dites vous de cela? Thérèse est toujours à peu près dans le même état, toujours très faible, quoique le médecin la trouve beaucoup mieux; | |
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quand a moi, il me va bien, si ce n'est cette tristesse qui m'accable quelque-fois .................................. Au revoir Cher René, encore une fois je vous suis infiniment reconnaissante de tout ce que vous avez fait pour ma famille; vous verrez a l'occasion si mon dévouement, si ma reconnaissance, si mon amour pour vous sont sincères.
Liège le 15 Juin 1846. Votre Julie.
Uit een brief van 26 Juni aan zijn moeder:
Het zou mij opregtelijk leed doen dat gij in ongerustheid hadt verkeerd over het achterblijven van mijn schrijven. Ik was welvarend, maar had noodig eensklaps naar Luik te reizen. Nieuws heb ik niets te schrijven. Slechts zie ik met dubbeld verlangen uit naar de gelegenheid om iets te verdienen, want de toekomst baart mij zorgen...
De zorgen die de toekomst hem baart, - zij zullen voortaan niet langer zijn eigene omstandigheden alléén betreffen. Doch in zijn schrijven aan Julie is van zorg noch anderszins iets te merken. Men zou zeggen, dat hij nòg inniger, nòg toegewijder van haar houdt, nu hij de haren heeft mogen helpen: een ridderlijkheid, die, door alle omstandigheden heen, zijn gedrag tegenover Julie onderscheiden zal.
Bruxelles, 27 Juin 1846.
Quand on verra arriver si tôt après mon départ une lettre, on dira que le Gros René est bien sot après sa M .... - Holà, je ne veux pas l'écrire, de peur que vous n'exécutiez votre menace. I'y perdrais trop à ne pas recevoir un petit mot de réponse. Car votre René ne saura se contenter avant que vous lui ayez écrit encore une bonne fois que vous l'aimez. Hélas! pourquoi ne peut-il pas voir en même temps la douce expression de vos petits yeux, par laquelle vous aimez à accompagner un pareil aveu. J'ai si bon quand mes chères étoiles à moi ne semblent rayonner que pour moi. | |
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Depuis mon départ le souvenir de Jeudi soir ne m'a pas quitté. Ma Julie ce soir-là semblait m'aimer plus que jamais: ses yeux se reposaient si doucement sur moi, quand, ma tête appuyée sur son épaule, je lui contais les rêves que je faisais pour l'hiver, rêves qu'avec l'aide de Dieu je tâcherai de réaliser, et il me semblait que le coeur de ma Julie s'épanchait aux mêmes pressentimens de bonheur. O chère Julie! la langue n'a pas d'expression pour dire combien je vous aime. Si vous m'aimez plus que vous ne le montrez, moi je vous aime bien plus que je ne le dis. Puissent toutes mes actions, puisse toute ma contenance, puisse tout mon dévouement vous dire, que je n'ai pas de pensée plus chère, que je n'ai presque d'autre pensée que vous. Et Papa voudrait que nous ne nous aimions plus! Bien, Dimanche prochain vous me donnerez la petite main, vous ne tremblerez pas trop, vous ne pleurerez pas trop, et nous lui dirons tous les deux bien fermement que, quoiqu'il dise, quoiqu'il gronde, quoiqu'il oppose, il ne réussira jamais à nous désunir. Nous aurons une sympathie de plus, chère Julie, si le lendemain en allant à Chaudfontaine vous avez encore un petit peu pensé à la veille, où nous nous disions adieu. Quant à moi, j'ai bien dormi, mais en m'éveillant c'était comme si vos joues de satin s'appuyaient encore sur ma tête, et je suis sûr que pour qui m'aurait vu, je me suis réveillé avec un sourire de parfait bonheur. Votre portrait m'est bien cher, toujours il est devant moi; mais l'image ne fait que faire regretter davantage l'original. Est-ce pour cela, maline, que vous me l'avez donné? afin qu'il me dise ce que vos lèvres osaient à peine dire, et ce qui me mettait au comble de bonheur quand elles le disaient: René, ne restez pas si longtemps sans me voir. Jusqu'ici j'avais un peu peur d'importuner ma Julie en venant trop souvent. Depuis qu'elle m'a dit, que son désir s'accordait avec le mien, les jours quoiqu' encombrés de travail, s'écoulent trop lentement. Vous avez dû remarquer avec quelle peine je vous quittais; calculez d'après cela le contentement avec lequel je me dis à chaque coucher de soleil: voilà un jour de moins, qui me sépare de Julie. Cher ange! il se peut que je me fasse illusion: mais il | |
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me semble qu'il ne peut y avoir au monde un couple qui s'aime si tendrement, si profondément, si purement que vous et moi. N'est-ce pas présomption de ma part, d'oser croire que vous m'aimez, quand votre réserve habituelle ne vous permet point de le montrer? Peut-être; mais c'est un besoin pour moi de croire à votre amour. Oh, je ne demande rien que toujours ces regards si doux, cette tête penchée instinctivement sur la mienne; un petit ‘pas plus’ donné ou reçu comme à regret et puis un petit éclat de sentiment, comme quand vous me demandiez de revenir plus tôt; je ne demande que cela pour croire à votre amour. Chaque fois que je reviens de vous, bien pénétré de la conviction que vos sentimens répondent aux miens, je me sens, j'ose le dire, plus vertueux. Et vous, chère Julie, en comparant le présent à votre passé: - vous avez dû rejeter une vocationGa naar voetnoot1) qui n'était pas la vôtre; l'idée n'est-elle pas consolante de ramener un homme à la vertu, de l'y confirmer, de l'y encourager, rien que par votre amour? Oh, chère Julie! ma sainte Julie à moi! je vous prie comme à genoux: Aimez-moi! Pendant le temps que j'écris ses lignes, un orage éclate, qui serait bien en état de distraire tout autre que moi de ses rêveries amoureuses. Pour moi ce n'est qu'une occasion pour y retomber encore: car en voyant comme les éclairs traversent les airs et comme la pluie tombe à torrents, je me demande où ma petite Julie a sa tête charmante, et où ses petits pieds avec les souliers laqués. Seulement pas, j'espère, à Chaudfontaine, en dehors de la maison hospitalière de Madame Karsembrouck, seulement pas sur le chemin de fer, pour retourner à Liège. Ou si le cas est tel, et s'il ne fait pas meilleur à Chaudfontaine qu'ici, moi je voudrais être là pour abriter ma (c'est à dire votre) jolie tête contre les rigueurs du ciel, pour aider les petits pieds à sauter par-dessus les ruisseaux. Quelle prétention! direz-vous, je gravis mieux les montagnes que vous. - Vous avez raison, cher ange; vous les grimpez comme une petite biche et pour que vous m'en enseigniez | |
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autant, ou du moins pour que je m'amuse à voir ma petite biche sauter, il faut absolument qu'une prochaine fois nous allions encore à Chaudfontaine; si ce n'est qu'en arrivant ma colombe se soit envolée et que je doive la rattraper dans les Ardennes. Oh, que nous aurons bon là. J'embrasse dix fois de suite votre portrait en me répétant ces mots: N'est-ce pas Julie, Que gros René est sot après sa M....Ga naar voetnoot1) sa Julie, je veux dire. Car il me faut absolument une réponse à ce billet.
Uit haar antwoord van 30 Juni:
..... J'avoue que quelquefois je suis un peu froid avec vous, mais vous devez me le pardonner, c'est que souvent dans ces moments je suis livrée à une certaine tristesse, qui m'enpêche d'être gaie comme je devrais l'être lorsque je me trouve auprès de vous.
Vous m'appelez maline, parce que je vous ai donné mon portrait: si j'aurais su que mon portrait pouvait avoir quelque influence auprès de vous, je vous l'aurais donné depuis longtemps, et peut-être vous aurait-il pressé de quitter Vienne plutôt que vous ne l'avez fait....
En nu, opeens, verandert het adres:
Mademoiselle
Affranchie. | |
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Julie is gaan logeeren bij haar oom BertrandGa naar voetnoot1), den molenaar, die in Belgisch Luxemburg, in Marche woont. Tante Bertrand verwacht een kleintje, Julie zal helpen in het huishouden, op de kinderen passen, en zij zal de peettante zijn. - Van den Brink is verrukt over de kleine idylle. Met Isidore, dien hij tegenkomt op de Montagne de la Cour, spreekt hij af, samen te voet van Luik den tocht te doen, de Ourthe langs, naar dat oord, ‘qui dans ce moment est consacré, embelli, illustré par votre chère petite présence’.
On me dit bien sot de vous à Liège. Isidore vient de me l'affirmer. Mais à Marche, j'en suis sûr, je le serai davantage. Comment n'être pas sot en voyant tout ce que mon avenir me peut promettre de plus charmant: ma Julie gérant les soins du ménage, occupée à tout faire et par-dessus tout dorlotant et choyant son petit filleul, qui j'espère sera bien beau et ne criera pas trop haut. Le moyen d'observer alors strictement les beaux et salutaires préceptes de Papa quant aux joues et à la petite taille! Le moyen de ne pas solliciter un ou deux pas plus, même si je devais me soumettre à embrasser le filleul avant d'être embrassé par la marraine. A chaque instant je me place devant votre portrait pour l'interroger! Comment serez-vous, ma petite marraine? et il me semble que l'image me répond en pliant ses lèvres à un petit sourire, comme cela se fait le soir quand j'étudie mon astronomie: et la tête me tourne et j'embrasse le portrait comme je ferais l'original - si Papa ne l'avait pas défendu. Mais cette défense est pour Liège et pas pour Marche. Du reste, c'est là votre oncle, qui commande et je ferai tout pour m'assurer ses bonnes grâces. J'ai tort, ce n'est ni Papa, ni l'oncle qui commande: c'est ma Julie elle-même; elle dicte et applique ses lois avec une parfaite modération de rigueur et d'indulgence; c'est à elle que j'aime à plaire en lui obéissant, et malgré tous les motifs qui à Marche pourraient me rendre plus amoureux que jamais, si elle le veut, je donnerai la preuve d'une parfaite abnégation, au point qu'elle en aura pitié elle-même. Toutes ces belles protestations n'empêchent pas, que dès ce | |
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moment je voudrais bien savoir, si à mon arrivée je serai accueilli par un tout petit ‘pas plus’, et que je vous prie de regarder dès ce moment, si dans la maison de votre oncle il n'y a pas un petit coin, où nous puissions gazouiller amour, comme nous étions habitués de le faire à la boutique en présence de nos surveillants endormis.
Dan vertelt hij nog, hoe hij bij de laatste gelegenheid een dag te lang in Luik was gebleven, want dat hij daardoor het bezoek, in Brussel, van een neef en nicht misliep (Jan Santhagens en vrouw) die hem de groeten van zijne moeder kwamen brengen:
J'aurais beaucoup voulu leur parler pour aussi leur communiquer ce qui me tient le plus à coeur. Maman avait été un peu indisposée et c'est peut-être cela qui la retient de m'écrire. Il y a plus de six semaines que je n'ai pas un mot d'elle. Cependant, d'autre part on m'a assuré qu'elle a les meilleures dispositions à l'égard de nous.
Marche, le 15 Juillet 1846. Cher René!
C'est pour avoir le bonheur de m'entretenir avec mon René, que je me suis découchée aujourd'hui à cinq heures afin de ne pas être tourmentée par les enfants: voila sans doute bien une preuve que j'aime toujours et même beaucoup mon René. Voici comment j'emploie les heures de la journée. Ordinairement je me découche a six heures, nous déjeunons vers six et demi, a huit j'habille les enfants, ensuite nous les envoyons promener, et ma tante et moi nous nous occupons un peu du diner jusque vers onze heures, alors nous allons faire notre toilette, a midi nous dinons, après le diner nous faisons quelquefois une petite promenade, et puis nous revenons nous mettre a l'ouvrage, nous nous mettons a la porte et nous cousons pour le petit filleul jusque vers six heures alors nous partons pour aller chercher mon oncle qui est toute la journée occupé a son moulin, nous y restons jusqu'a 7 heures, | |
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ensuite nous revenons souper, et après le souper nous allons encore a la porte jusqu'a dix heures; voila jusqu' a présent comment s'est écoulé les journées pour votre Julie, je dois aussi ajouter a l'occupation de ces journées celle de penser souvent a mon René. Cher René, si vous voulez avoir un pas plus de votre Julie, il faut que vous lui promettiez d'étre bien modéré lorsque vous viendrez a Marche, et de ne pas m'embrasser si souvent que vous le faite a Liège; savez vous bien que c'est a cette condition que papa a bien voulu me laisser aller a Marche, car il s'est bien douté qu'il nous serait impossible de rester si long-temps sans nous voir; moi je lui ai promis d'être bien sage; et j'espère que mon René le promet aussi, sinon a papa, du moi a sa Julie qui aime a tenir sa promesse. Il fait si beau et si bon a Marche que je ne sais comme je ferais lorsqu'il me faudra retourner a Liège, il n'y a vraiment que la campagne qui me plaît, et j'y serais beaucoup plus heureuse si j'avais un certain Gros auprès de moi. Oui Cher René, je sens qu'il me serait impossible de vivre long-temps sans vous voir, et c'est pourquoi je tourmente quelquefois ma Tante afin qu'elle se dépeche de mettre au monde mon petit filleul que j'aimerais beaucoup sans doute mais pas a comparaître a l'amour que je ressens pour mon René. A propos de René savez vous bien que dans la lettre que j'ai écrite hier a Maman, j'ai parlé de René et plus du Gros comme je le fesais ordinairement.
De nieuwe wereldburger werd eerst over drie weken verwacht, schreef zij nog; en Van den Brink antwoordt, dat hij woedend is! Zoo is haar René nu eenmaal: ‘quand par caprice il se met quelque chose dans la tête, - dès que, par les raisons les plus valables, son désir ne s'accomplit pas, il se fâche. Heureusement, quand cela lui arrive à Liège, il se corrige bien vite. Il y a là une personne, qui le catéchise un peu, quand il est maussade, et qui, si cela n'avance pas, sait aussi faire la moue à son tour, jusqu'à ce que l'individu en question se reproche à soi-même sa contenance et en demande mille pardons à sa Julie, en embrassant un “peu trop” ces joues si délicieusement arrondies. Eh bien! cette | |
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canaille de René s'était mis dans la tête, que votre Tante devrait avoir la complaisance d'accoucher au moins le lendemain de votre arrivée à Marche, et que la première lettre que vous lui écririez de là, devait lui annoncer que vous étiez enrichie d'un beau petit filleul, que vous aimiez moins que René, mais à qui sous certain rapport, vous montriez davantage, que vous l'aimiez.’ Hij hoopt dus spoedig te kunnen komen: ‘Les habitants de Marche s'étonneront de voir entrer dans les murs de la ville un étranger si gros, si laid et surtout si amoureux. Je promets d'être modéré parce que vous me l'ordonnez, mais il faut bien s'entendre avant tout. Vous connaissez ma maxime: tout enfant est sage, qui n'obéit à ses parents qu'à moitié. Si vous ne me croyez pas, souhaitez la même chose à votre oncle pour son nouveau-né, je suis sûr qu'il vous en saura gré’. Voor 't overige was Van den Brink nogal naargeestig gestemd, naargeestig van 't lange wachten, naargeestig door de werkeloosheid, waartoe de Brusselsche kermis en het sluiten van het archief hem doemden. Zes dagen later, 29 Juli, brengt Julie hem ooms uitnoodiging over, om den volgenden Zondag in Marche te komen: de boreling kon wel wie-weet-hoelang-nog uitblijven. En zie met welk een allerliefste wending zij hem haar verlangen doorschijnen laat, dat hij een beetje verzorgder van uiterlijk opdage, dan men te Luik van hem gewoon is .... Vreest zij het oordeel van oom en tante over den verloofde, met wien zij zal hebben voor den dag te komen?
Si vous saviez, cher René, combien je désire vous voir, surtout depuis un rêve que j'ai fait il y a quelques jours; vous étiez arrivé a Marche, et nous allions nous promener ensemble; moi j'avais mis ma robe neuve et ma pélérine blanche, mon René était aussi habiller tout neuf, mais il était si beau que toutes les demoiselles de Marche me l'enviait, j'étais bien fière d'avoir un pareille cavalier qui rendait jalouse toutes ces dames; m'étant reveillée j'ai regardé autour de moi après ce beau cavallier, et ne le voyant pas j'étais un peu triste; aussi je n'ai pensé qu'a lui toute la journée, et lorsque l'heure a laquelle la diligence passe était venue, j'espérais | |
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un peu le voir arrivé. Mais pour Samedi n'est pas René ce ne sera plus un rêve mais une réalité.
Den 9en Augustus was Van den Brink te Brussel terug. Het bezoek aan Marche, met zooveel verwachting tegemoet gezien, was niet zonder wrangen bijsmaak geweest. Gul zeker was de ontvangst van tante en oom Bertrand, maar in beider doen had hij iets achterdochtigs gevoeld... Julie zelve was terughoudender dan gewoonlijk; zij was prikkelbaar, en het was tot een vrij ernstige kibbelarij gekomen. Het leed geen twijfel: Julie werd beïnvloed. Die eenvoudige buitenmenschen begrepen niets van dit vreemd engagement, dat, hoewel deftig, tot geen huwelijk scheen te kunnen komen. Hij had het gemerkt aan schijnbaar los daarheen geworpen benieuwdheden van den practischen molenaar: over Holland en zijn verblijf in België, over zijn bezigheden, zijn eigenlijke positie... En Julie, toen zij alleen waren, had hem op den man af gevraagd: wéét je mama, wat je mij beloofd hebt, op het punt van godsdienst? Neen, had hij, overrompeld, geantwoord. - De tijd was meer dan gekomen, om hunne verloving op zuiverder grondslagen te vestigen. Julie moest althands de verzekering erlangen van de toestemming zijner moeder. En wat hield hem ook nog terug, nu de verhouding met Truitje Toussaint welhaast doodgebloed scheen? Bij zijn thuiskomst vond hij een zeer uitvoerig schrijven van Van Hees, dat hij uitvoerig beantwoordde... Hij voegt er een briefje aan zijn moeder bij, waarin deze woorden: ‘Dat Truitje mij nog niet geschreven heeft, bevreemdt mij en bevreemdt mij niet. Het schijnt, dat van wederzijde het gevoel daar is, dat onze betrekking niet langer kan voortduren. Daarover welligt spoedig eene nadere verklaring’. Dan, op dienzelfden 9den Augustus, zet hij eensklaps alle bezwaren terzij: hij zal aan zijn moeder over Julie schrijven. Hij neemt een groot vel papier voor zich, zooals hij pleegt bij gewichtige gelegenheden. Hij aarzelt. Was er een moeilijker brief dan deze denkbaar? - Zoo is dan het oogenblik gekomen, dat hij zijn moeder een geluk gaat toevertrouwen, dat hem sinds twee jaar pijnde telken male wanneer hij haar scheef, doch dat hij haar evenmin zonder pijn openbaren zal. Of was niet dubbel pijnlijk de onzekerheid, | |
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hoe het geheim zijns harten ontvangen zou worden door de niet zoo heel ruim denkende vrouw, die echter zijn moeder was, en oud en bijna blind, en die onzeggelijk veel door zijn schuld had geleden? - Hij had haren ouderdom door zijne fouten verdroefd; veel vertrouwen in zijn leven mocht hij niet in haar onderstellen. En was hier het heugelijke feit, dat de zegenrijkste omkeer in dat leven bewerkt had, - zou zij het kunnen gelooven, het bevatten? Of zouden de gelijktijdige verbindtenis, het standsverschil, het geloofsverschil, haar zijne schoone liefde voor Julie als een nieuwe en zwaardere fout, ja als een smadelijke smart doen ervaren? Het zou een strijd worden voor de liefste, en een strijd voor den vrede zijner moeder zelve.
Waarde Mama!
Ik zal ditmaal wat grooter schrijven, omdat gij dezen brief zelve lezen moet, of u dien ten minste door niemand anders moet laten voorlezen dan door Van Hees. Ik wilde een ernstig, zeer ernstig woord met u spreken: een woord waarvan het wel of wee mijnes levens afhangt, dat mij anderhalf jaar reeds op de lippen en op het hart gebrand heeft, en dat ik niet langer voor u verzwijgen mag. Dikwijls is zeker bij u de vraag opgekomen, hoe leeft, hoe handelt, hoe denkt Rein? Ik ontweek het steeds daarover te spreken, omdat er in onze wijze van zien doorgaans zoo weinig eenstemmigheid is; niet, omdat ik u niets goeds van mijzelven te vertellen had. Maar dat goede zelf zoudt gij anders opgevat en anders beoordeeld hebben dan ik. Thans echter hebben de omstandigheden den tijd van spreken aangebragt, en ik doe het met kinderlijke trouw als voor u, mijne waarde moeder; met opregtheid, alsof ik voor God mijne wegen beproefde. Welnu dan: bijna drie jaren zijn verloopen, waarop ik terug kan zien, zonder dat mijn geweten mij te zwaar beschuldigt. Naar de wereld, heb ik mij niets te verwijten. Ik weet dat naar de wereld niets te verwijten nog weinig zegt. Ik heb daaromtrent dezelfde overtuiging als gij, al drukken wij die overtuiging in verschillende vormen uit. | |
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Maar hoe weinig waarde ook die braafheid voor het oog der wereld hebbe, vergeleken met hetgeen ik voor drie jaren was, zal u die verzekering verwonderen en meer nog verheugen. De verzoeking is niet minder geweest dan vroeger, de verre afstand van u en van allen die mij kenden had mijn kwaad kunnen verbergen. Wanneer ik mijzelven thans voor de wereld (niet voor God) vrijspreek, moogt en moet gij mij gelooven. Huichelarij lag nimmer in mijn karakter. Wat was het dat mij staande hield? De eerste lof komt daarvoor aan God toe, die mij bestuurd en geleid heeft; de tweede aan die goede beginselen, die niet mijn werk zijn, o neen, maar die mijne boosheid niet geheel heeft kunnen uitroeien, sedert zij eenmaal door u en door mijn onvergetelijken vader in mijn hart waren geprent. Maar God en goede beginselen zijn afgetrokken denkbeelden, die slechts door middelen in ons werkzaam worden, en - ik ben thans tot u genaderd om de volle waarheid te bekennen, dat middel was - een meisje. Ik zou den eerbied voor uwe jaren kwetsen, wanneer ik de taal der hartstogt spreken ging. Ik moet zoo eenvoudig mogelijk de geschiedenis van mijn hart voor u openleggen. Hoor dan! Toen ik Truitje vroeg, meende ik haar lief te hebben, zoo als ik lief hebben kon. Zonder het te weten bedroog ik en mijzelven en haar. De ondervinding deed het blijken. De omgang met haar had niet den invloed, dat ik daardoor van ongeregeldheden werd teruggehouden. Bij de treurige ontknooping van mijn lot verdient hare trouw mijne hulde. Maar eerbied en dankbaarheid zelfs kunnen niet aanvullen, wat aan liefde ontbreekt. Van beide zijden is het meer en meer voelbaar geworden, dat de band die ons verbond niet langer door kunst was vol te houden, er is verkoeling gevolgd: in mijne brieven aan haar liet ik zelf niet onduidelijk doorschijnen, dat wij elkander meer en meer vreemd werden en op mijn laatste schrijven heeft zij tot heden niet geantwoord. In dien tusschentijd is eene andere vlam bij mij ontwaakt en gevoed; eene liefde, zooals ik die nimmer gekend had, eene liefde, die zelfs gedurende een lange scheiding al mijne bewegingen, alle mijne gedachten heeft bestuurd. Dat die | |
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liefde rein en zuiver was, kunt gij daaruit afleiden, dat op het oogenblik der scheiding, mijne liefde nog onbeantwoord scheen; dat zij gedurende de scheiding op de zwaarste proef is gesteld, doordien ik der geliefde alles erkende, wat ten mijnen laste lag, en dat dat alles vergeven en vergeten werd, en geen andere gedachte bij mijne geliefde overbleef, dan die van het zalige oogenblik onzer hereeniging. Die hereeniging heeft plaats gehad. En nog is mijne liefde zoo rein als in den aanvang. Ik zeg het om mijnentwille, van wien gij regt hebt alles te vermoeden, niet om harentwille, van wie mij de gedachte ondragelijk is, dat iemand aan hare zuiverheid zou twijfelen. Van Hees kent de geschiedenis dier liefde: wat tot dusverre voor u een geheim was, is het sedert bijna twee jaren niet voor hem. Om u met geen lang verhaal te vermoeijen, heb ik Van Hees verzocht, u alles mede te deelen wat hij daaromtrent uit de brieven, die hij daarover nog heeft, kan opzamelen. Hij zal u den oorsprong, den voortgang, den tegenwoordigen staat onzer betrekking leeren kennen. Ik heb u dikwijls gesproken van de teedere zorg, waarmede ik in de eerste rustplaats mijner ballingschap, te Luik, werd opgenomen. Ik heb Luik en mijne hospita dikwijls geroemd, maar ik heb u nimmer gesproken van de bekoorlijkheid, die hare oudste dochter, mijne lieve Julie, voor mij had. Ik moest veeleer spreken van den invloed, die hare verschijning op mij uitoefende en die alleen mij terug hield op de glooijing van den afgrond, waarin ik dreigde te verzinken, waarin allen misschien mij reeds gezonken waanden. Maar ik kon en mogt er op dat oogenblik niet van spreken: beide kampten wij tegen de ontkiemende neiging, ik zoowel als zij: beide kampten wij vruchteloos. Ga naar voetnoot1) Julie is Roomsch en vroom Roomsch. Zij wist, dat ik met hart en hoofd Protestant was en mijne overtuiging voor geenen prijs ter wereld zou opgeven. Dit was een groot struikelblok voor haar. Ik aarzel niet het u te zeggen. Want dat zij, Roomsch zijnde, met hart en geloof Roomsch is, zal haar in uwe schatting doen rijzen. Ik zal, ik mag niet afbreken wat voor haar de staf op haren weg, en haar | |
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steun in het lijden - want om den wil harer liefde heeft zij veel geleden - is geweest. Ook op het punt van godsdienstige verdraagzaamheid denken gij en ik zeer verschillend. Maar doe mij, waarde Mama, de eer aan te gelooven, dat mijne verdraagzaamheid geen uitvloeisel is van onverschilligheid' maar van de overtuiging van mijn hoofd, waaraan niets te veranderen is, dan door eene redenering sterker dan de mijne. Naar menschelijke berekening ligt de eeuwigheid voor u zooveel nader dan voor mij, en meer dan iemand moet gij het gevoelen, dat de Hemel ook voor de Catholieke, wanneer haar geloof levendig en werkzaam is, zijne poorten niet sluit. Vrees geenen afval van mijne zijde. Met trotschheid durf ik zeggen: in eene zaak van overtuiging heb ik nimmer iets anders dan mijne overtuiging zelve geraadpleegd; maar verwacht ook geene belofte, dat ik eene hand zal uitstrekken om Julie van overtuiging te doen wisselen. Ik weet, wat gij voor mij wenscht en bidt. Maar als gij teleurgesteld in uwe zorgen en zorgelijkheid voor mij, de leiding van mijnen weg aan Hooger bestuur opdraagt, berust dan ook in den weg, dien God gekozen heeft. Wanneer het zijn wil is, dat uw zoon, uw Reinier, door een Roomsch meisje wordt teregt gebragt, zet dan voor zijne wonderbaarlijke leiding niet uwe inzigten en verlangens in de plaats. Het is mij, welke ook de indruk zij van mijn schrijven, lief, dat daarmede een geheim opgeheven is, dat mij drukt, dat eene scheidsmuur opwerpt tusschen uw en mijn hart. Dat het niet eerder geschied zij, is mijne schuld. Voor reeds meer dan anderhalf jaar verlangde Julie, dat gij van onze betrekking weten zoudt. Ik moet schuld bekennen: ik heb mijne lieve steeds gevleid en bedrogen met de gedachte, dat ik het gedaan had, en het brave meisje vleit zich, dat gij haar zegent en voor haar bidt zooals voor mij. Wat ook de indruk van dit schrijven op u zij, waarde Mama, dit moet ik u zeggen, dat de band die haar en mij verbindt onverbrekelijk is; niet omdat eene schuldige liefde onze vereeniging tot eene treurige noodzakelijkheid zou hebben gemaakt. Verre van u blijve zulk een vermoeden. Het is beleedigend voor hare reinheid en nauwgezetheid. Het is eene onmogelijkheid bij de achtingsvolle teederheid, | |
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welke ik haar toedrage. Maar onze band is onverbrekelijk, omdat zij op echte, zuivere, wederzijds belangelooze liefde gegrond is. Om mijnentwille heeft zij de ingevingen haars biechtvaders, de gramschap van haren vader gebraveerd; om mijnentwille is zij ter dood toe krank geweest. Eene scheiding zou voor haar de dood, voor mij het verderf zijn. Laat dus aan Gods wijsheid over, wat hij voor u, voor mij heeft beschikt. Verstoor niet door vooroordeel of angstvalligheid het gebouw onzer toekomst. Uw zoon, uw Reinier ligt voor u geknield; hij heeft een lief, onschuldig, eenvoudig kind aan de hand, die gedurende meer dan twee jaren de Engel zijns levens is geweest, die tot u zoo gaarne als tot hare moeder den blik zou opheffen. Wij beide bidden u om uwen zegen. Wanneer ik van de onverbreekbaarheid onzer verbintenis spreke, dring ik daarop niet aan, omdat ik een spoedig huwelijk mogelijk of zelfs in de tegenwoordige omstandigheden wenschelijk acht. Piet van Hees heeft mij daaromtrent een opregten raad gegeven, welken hij voor u niet verzwijgen zal. Ik heb hem plegtig beloofd dien raad te volgen en de inhoud van dien raad is, dat ik tijd winne en gelegenheid afwachte. Ik heb door mijn schrijven eene dubbelde pligt vervuld: eerst eene pligt van kinderlijke trouw jegens u, die niet langer ignoreeren moet, wat er in mijn hart omgaat, wat geheel mijn hart beheerscht; ten tweeden eene plicht van gehoorzaamheid aan mijne lieve Julie, wier eisch en wensch het is, dat gij van alles zoudt kennis dragen. Dit schrijven zij uwer moederlijke teederheid aanbevolen. Van Hees zal u zeggen, dat geheimhouding vooreerst eene noodzakelijke voorwaarde is. God zegene uwe overweging en uw besluit.
Met opregte kinderlijke teederheid blijve ik
Uw liefhebbende zoon
Reinier.
Brussel, 9 Augustus 1846.
(Wordt voortgezet.) |
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