De Gemeenschap. Jaargang 1(1925)– [tijdschrift] Gemeenschap, De– Gedeeltelijk auteursrechtelijk beschermd Vorige Volgende [pagina 396] [p. 396] Avec les Amitiés .... Avec les amitiés je n 'eus de chance guère Mes amis sont tous morts pendant que je dormais, La mort n'eut pas toujours l'excuse de la guerre, Elle aima chacun d'eux parce que je l'aimais. Le meilleur de la mort imitait le silence, La mort me l'envia depuis le premier jour; Peu à peu elle obtint l'exacte ressemblance, Et maintenant Raymond partage son amour. Six ans avant - j'embrouille toutes les dates - C'était la guerre, Jean et Roland amoureux d'elle. Ils y restèrent pris comme veine d'agate Et le canon faussait les rouages du ciel. Encore avant j'etais en costume céleste Dans les lignes, pays, de votre main sans geste. Je pense à votre nom, exquise fleur de l'air, Kèrillis, Kèrillis, commandant de mon frère. Je me revois debout, Seigneur, dans vos cinq plaies Gardé par la couronne d'épine de vois haies. Les morceaux dispersés de votre diamant Et les artificiers du silence allemand Balancent loin l'ombre de nos statues de craie. Sommeil, mon seul espoir en toi se réfugie: Je prends tes fausses rues éclairées aux bougies, Je marche sur l'endroit où tu poses des pièges J'enlace exprès le cou de ton cheval de liège. A moins que le prodige espéré ne m'arrive Par votre fils, mon Dieu, hissé sur les solives Votre fils étiré, cloué, couché debout! L'adorable Jésus en croix comme un hibou. JEAN COCTEAU. Vorige Volgende