Allocution de bienvenue
Mesdames, Messieurs,
Permettez moi au nom du Comité directeur du Werkgroep 18e eeuw de vous souhaiter la bienvenue au colloque Isabelle de Charrière, dans ces murs où elle parut pour la dernière fois voici deux siècles.
Nous ne sommes point réunis ici en concile ou pour canoniser; mais notre présence dans ces lieux qui virent naître et grandir notre personnage a quelque chose de symbolique. Ces dernières années, la personne et l'oeuvre d'Isabelle de Charrière suscitent un intérêt accru: livres, thèses, séminaires, expositions, manifestations diverses, enregistrements se multiplient. Les raisons de cette faveur grandissante qui déborde largement les frontières de ses patries d'origine et d'adoption s'expliquent aisément. Comment un lecteur de notre temps peut-il demeurer insensible à l'attrait, je dirai même à la séduction de cette européenne intelligente, sensible, toujours mécontente d'elle-même, désirant toujours être ailleurs?
En organisant donc ce colloque, le Werkgroep 18e eeuw a voulu marquer une date. Son appel a reçu une réponse inespérée. Il ne nous a pas été possible, faute de moyens matériels, de faire droit à toutes les demandes, surtout aux dernières. Le Comité directeur tient particulièrement à exprimer sa très profonde gratitude aux associations et aux personnes, trop nombreuses pour être nommées ici, dont les libéralités et l'aide désintéressée ont permis à ce colloque de voir la lumière. Il tient également à saluer et à remercier les orateurs qui lui ont fait l'honneur de répondre à son invitation. Certains n'ont pas hésité à franchir les mers pour se joindre à nous.
Pendant trois jours, au sein de cette assemblée privilégiée, nous écouterons avec intérêt et profit leurs exposés. Le mot n'est pas excessif. Notre colloque ne rassemble pas seulement des amateurs distingués, d'éminents charriéristes (si le mot n'existe pas, créonsle). De nombreux écrivains, romanciers, essayistes et artistes, venus de plusieurs pays, sont présents parmi nous. Avec leur sensibilité et leur talent ils entendront sans doute bien des choses à leur manière. Nous osons espérer qu'ils voùdront nous faire part de leurs sentiments, créant de la sorte avec les interventions des érudits un climat particulièrement propice à l'éclosion de nombreux et fructueux débats.