Dietsche Warande. Nieuwe reeks 2. Jaargang 2
(1889)– [tijdschrift] Dietsche Warande– Gedeeltelijk auteursrechtelijk beschermd
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Bulletin français.IL n'est pas urgent d'avoir pour couvre-chef le bonnet phrygien, de porter la marotte au poing et d'endosser le costume échiqueté, tout garni de grelots, ou de s'appeler Trick, Giraff, Gramadock ou Elespuru pour faire un fameux pitre. Par contre il n'est pas nécessaire d'être prophète pour être méconnu en son pays. Il suffit d'être.... un monument de pierre, et de s'appeler l'église de St Vincent à Soignies. Certes, nombre de bourgeois de cette bonne petite ville s'y rendent journellement, dans le but, d'ailleurs fort louable, de faire leurs dévotions; il y eut même un jour quelqu'un qui fut animé du désir légitime d'englober l'histoire de ‘St Vincent’ dans un recueil de monographies du même genre, et qui en fit honorablement mention dans les Bulletins de la Soc. Arch. du Hainaut. Mais ce fut tout. Les intéressés étaient d'accord pour affirmer hautement qu'il y avait là une inexplicable lacune, et personne ne songeait à la combler. Il fallut qu'un beau jour, un artiste venu du fond de l'Allemagne, à l'affût de découvertes intéressantes, s'aventurat jusque dans la bourgade... pardon! la cité hennuyère, pour y trouver quoi? l'église de St Vincent. Dessinateur habile, crayonner lè plan et les parties principales de la dite église fut pour lui l'affaire, de | |
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quelques instants. S'étant adressé ensuite à feu M. l'abbé François, doyen de Soignies, un théologien doublé d'un archéologue, il en obtint des documents précieux relatifs à l'histoire du monument qui excitait son enthousiasme. Trop bien avisé était-il pour s'en remettre entièrement à ses propres lumières. Il se mit donc en quête d'un ouvrage ou ‘St Vincent’ était amplement traité. Oui-da! Le livre fut déclaré introuvable et notre touriste se mit en devoir de coordonner lui-même les résultats de ses investigations, pages qu'il a bien voulu mettre à notre disposition avec ses dessins. Et voilà comment l'église de St Vincent, un des plus glorieux vestiges de notre passé artistique, dut être tirée de l'oubli par un étranger, M. Gustave von Bezold, venu expressément de la très artistique ville de Munich, (dont nous ne connaissons guère que la bière) invinciblement attiré qu'il était par les trésors artistiques de notre pays. Cette excellente étude, qui ouvre la livraison de janvier de notre revue, est suivie d'une explication de manuscrits anciens provenant d'une abbaye aux environs de Soignies. Ces manuscrits, dont le Cte Maurin de Nahuys s'est complaisamment fait l'interprète, appartiennent à M. Guillaume Van Kerckhoven de Louvain. M. Van Kerckhoven est en outre l'heureux possesseur d'une fort jolie collection d'antiquités, dont il se débarrasserait bien moyennant finances. Avis aux amateurs! Pour avoir choisi un sujet rebattu, M.S. Van Kerkhoff n'en livre pas moins au public un travail digne d'attention. N'est-il pas d'un effet également heureux d'accoler les noms de Milton et de Vondel que de mettre côte à côte ceux de Goethe et de Schiller? Reste à savoir cependant si Vondel et Milton eux-mêmes se fussent trouvés bien | |
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de cette... accolade posthume, et si le premier n'eût pas préféré régler son compte au dernier, à raison du plagiat que l'on impute à MiltonGa naar voetnoot(1) à l'endroit de son illustre contemporain. Mais laissons reposer les morts: de mortuis nil nisi bene, bien que d'après Heine, cela signifie tout simplement: ‘Des vivants il ne faut dire que du mal.’ L'histoire de la maison appelée Au Grand Miroir, (De Groote Spiegel) sise à Anvers et batie au 15me siècle, dont M. Aug. Thys a fait une description en règle dans son ‘Historique des rues d'Anvers’, défraie l'article suivant. M.A. De Decker ne pouvait s'arrêter à tous les habitants successifs que le commerce a conduits à l'opulence dans cette maison, mais il en nomme les principaux, décrivant les phases de grandeur et de décadence qu'a traversées cet édifice remarquable. C'est pendant l'une de ces phases de grandeur, vers le milieu du 17me siècle, que nous voyons la maison De Groote Spiegel devenir la propriété d'un aïeul de Mgr Van den Berghe, curé de St.-Joseph à Anvers. Le Spiegel passa ensuite en des mains inconnues, jusqu'à ce qu'en fin de compte l'oncle de notre savant archiviste, M.P. Génard, en devînt acquéreur. Après cela vient une description de l'Ecole de St-Willibrord à l'abbaye d'Echternach, s'appuyant sur les archives de la Bibliothèque nationale de Paris et très intelligemment rédigée et complétée par M. Ad. Reiners, qui cultive avec beaucoup de succès l'histoire de l'art chrétien. Puis arrive l'introduction d'une étude sur le commerce au temps de Charlemagne. Cette introduction | |
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promet. Elle témoigne indubitablement d'une somme de travail extraordinaire. Et loin de sillonner éperdûment le vide, à grand renfort de phrases sonores, les auteurs, car ils sont sixGa naar voetnoot(1), offrent de prime-abord au lecteur des points de repère dans l'exposition de leur sujet, par l'indication claire et précise des sources et pièces à l'appui. Il faut encore mentionner les Réflexions de la Comtesse de Nahuys sur l'application du nu dans les arts plastiques. Puis le compte-rendu détaillé du splendide ouvrage que vient de consacrer à Hector Berlioz M. Adolphe Jullien, du Moniteur universel, ce fameux critique français, en qui le patriotisme germain le plus effréné, s'est plu à reconnaître un biographe de Wagner des plus entendus et des plus complets. Si nous étions préposés au maniement de la cloche de réclame, nous la mettrions volontiers en branle pour attirer l'attention de tous nos lecteurs sur la brochure que va publier prochainement M. l'Abbé Van den Gheyn, professeur de rhétorique au collége de Termonde. Cette brochure, dont l'auteur a bien voulu donner la primeur à la Warande, est appelée à faire sensation dans le monde archéologique. Elle traite de la polychromie des caveaux en Flandre, d'après des pièces originales et inédites et sera ornée de huit planches polychromes. M. Van den Gheyn, qui a voix désormais au chapitre des archéologues, décrit dans le présent fascicule des peintures murales, mises à nu depuis peu dans le caveau de famille d'un patricien de Bruges, Nicolas Paghant, à l'hospice St Nicolas, connu sous le nom de 't Claeitje. Souhaitons une diffusion rapide à la brochure de notre jeune et savant collaborateur. |
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