Dietsche Warande. Nieuwe reeks 2. Jaargang 1

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Chronique des expositions industrielles.
Le Grand Concours International des Sciences et de l'Industrie de Bruxelles 1888.

NOS lecteurs n'ignorent pas que, grâce à l'initiative hardie de M.L. Somzée, représentant de Bruxelles, une société anonyme dite du ‘Grand Concours International de 1888’, a été fondée dans le courant de l'année 1886, et que le Gouvernement belge a accordé à cette entreprise un subside important et un appui moral considérable.

Depuis un certain nombre d'années, les principales Puissances de l'Europe ont ouvert périodiquement de grandes expositions, d'ordinaire internationales, et il suffit de rappeler le succès des expositions de Londres et de Paris, l'affluence des visiteurs qu'elles ont attirée, les développements du commerce et les progrès scientifiques ou industriels qu'elles ont provoqués, pour reconnaître l'utilité que présentent ces tournois pacifiques entre les producteurs des diverses nations du globe.

La Belgique, qui avait pendant trop longtemps différé de suivre ces exemples, a néanmoins montré d'abord à Bruxelles, lors de l'Exposition nationale de 1880, ensuite à Anvers, par l'Exposition universelle

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de 1885, qu'elle possède tous les éléments nécessaires pour mener à bonne fin ces entreprises dans lesquelles un petit pays comme le nôtre peut, s'il fait appel à une patriotique union de tous ses enfants, marcher l'égal des grandes nations.

Il s'agit aujourd'hui d'une tentative nouvelle. En effet les fondateurs du Grand Concours de 1888 vont établir, à côté d'une Exposition Universelle, organisée dans le même esprit que les précédentes, un véritable concours comprenant autant de subdivisions que l'Exposition comptera de classes. Les exposants pourront à leur gré prendre part ou non aux divers concours; dans le premier cas ils lutteront avec leurs concurrents de tous les pays et pourront remporter des primes en numéraire se montant jusqu'à 25,000 francs pour un seul concours; dans le second cas ils ne participeront qu'aux récompenses des exposants proprement dits. En définitive, l'exposition a pour but de rehausser la valeur du Grand Concours et ce dernier est de loin la partie la plus importante de l'entreprise. Le but poursuivi, et particulier à l'exposition de 1888, est de couronner les progrès réels quels qu'ils soient dans le domaine des sciences industrielles, sans attacher comme autrefois une importance souvent exagérée aux installations, aux antécédents etc. des exposants.

Voici à cet égard ce que nous lisons dans une circulaire que le Commissariat Général du Gouvernement a adressée à tous les comités qui organisent les concours:

‘Dans les expositions qui ont précédé celle-ci, c'était parfois le fabricant qui était primé et non l'objet exposé: on accordait une part très large à des points de comparaison d'une valeur relative, tels que la surface occupée par les installations de l'exposant, l'importance des capitaux engagés, le nombre des ouvriers employés, celui des récompenses obtenues antérieurement, etc.

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Il convient, pour assurer le succès du Grand Concours et lui conserver sa valeur et son originalité, de lui donner tous les caractères d'un concours réel et, partant, de faire en sorte que les jugements portés sur les objets présentés en réponse aux desiderata n'aient généralement pour base que des éléments directement mesurables ou résultant d'essais concluants.

Dans cet ordre d'idées, il paraît indispensable d'étudier, sans aucun retard, le programme des essais à effectuer.’

Pour bien comprendre le but et l'utilité de cette circulaire il ne faut pas perdre de vue que les comités n'ont pas seulement fait un appel général aux exposants, mais qu'ils ont, chacun dans sa sphère d'attributions, rédigé un programme de questions (ou de desiderata) sur lesquelles l'attention des concurrents est particulièrement appelée, sans que pour cela les questions non prévues soient exclues des concours.

La somme consacrée aux primes en numéraire, à l'achat des médailles, diplômes etc. s'élève à cinq cent mille francs.

Le comité exécutif fait connaître en ce moment les conditions du concours, les desiderata, etc. aux diverses nations au moyen de circulaires, affiches, documents rédigés dans les principales langues de l'Europe. Déjà ont été expédiés tous les documents qui concernent le concours ouvert entre tous les artistes et architectes pour les constructions à ériger dans les parcs de l'Exposition. Ces parcs seront établis sur l'emplacement de l'ancien champ des manoeuvres de Bruxelles, à l'extrémité de la rue de la Loi, comme le furent ceux de l'Exposition nationale de 1880.

Quant aux bâtiments proprement dits, le Grand Concours a fourni une excellente occasion de terminer

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les constructions de l'Exposition nationale, qui depuis 1880 étaient restées dans un véritable abandon. Seuls deux grands pavillions isolés, utilisés de temps à autre pour des expositions horticoles, rappelaient les splendeurs passées. Aujourd'hui un vaste hémicycle, destiné à relier les pavillons, est en construction et viendra donner à l'ensemble des bâtiments un caractère vraiment monumental. Voici du reste un résumé sommaire des travaux en cours d'exécution, d'après une note officielle:

		Mètres carrés.
1^o)	Halles circulaires, tout en pierre bleue. Entrepreneur Ed. Baar, de Liège. Surface environ	1200
2^o)	Halles centrales, en fer. Entrepreneurs: les Sociétés J. Cockerill et Rolin (Braine-le-Comte). Surface environ	20000
3^o)	Halles latérales, en fer. Entrepreneur: la Société de la Biesme à Bouffioulx. Surface environ	18000
		_____
	Total de la surface couverte à construire (non compris les batiments existants)	39200

Le montant de la dépense est d'environ 2,500,000 fr. Il sera employé

environ 7,000,000 de kilogrammes de fer.

4,000 mètres cubes de pierre bleue.

30,000,000 de briques.

400,000 kilogrammes de zinc.

30,000 mètres carrés de vitres.

8,000 mètres cubes de bois.

Ces travaux, qui doivent être achevés dans le courant de février prochain, occuperont une moyenne de quatre à cinq cents ouvriers.

Les adhésions arrivent en grand nombre, surtout de l'Angleterre, de la France et de l'Italie. La section

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belge sera à la hauteur de ses rivales: le Gouvernement a placé à sa tête le comte Adolphe du Chastel de la Howarderie; il ne pouvait mieux choisir. M. le Représentant C^te Adrien d'Oultremont, qui a fait ses preuves à Paris en 1878, à Bruxelles en 1880, à Anvers en 1885 et dont le talent d'organisateur est reconnu et apprécié de tout le monde a été appelé aux fonctions de Commissaire Général. Enfin le Comité exécutif, que secondent plus de cinquante comités spéciaux, se compose de Messieurs Buls, Bourgmestre de Bruxelles, Somzée, Jamar F., Mourlon Ch., Monnoyer et Systermans.

B^on A. de F., Ingénieur.

Fin août, 1887.

(A continuer).